• Souvenirs d'enfance, tome 4, Le Temps des Amours ; Marcel Pagnol

    « Il était bien joli ce chemin de Provence. Il se promenait entre deux murailles de pierres cuites par le soleil, au bord desquelles se penchaient vers nous de larges feuilles de figuier, des buissons de clématites, et des oliviers centenaires. »

    Souvenirs d'enfance, tome 2, Le Temps des Amours ; Marcel Pagnol

     

     

     

     

         Publié en 2004

      Editions de Fallois (collection Fortunio)

      253 pages

      Quatrième tome de la saga Souvenirs d'enfance

     

     

     

     

    Résumé :

    L'année de cinquième ; la découverte de la « vocation » poétique ; Lagneau, le cancre héroïque, et encore et toujours Lili, qui, en compagnie de Marcel, soutient Joseph lors d'une partie de boules d'anthologie...

    Annoncé comme « à paraître »  dès la sortie du Temps des secrets, Le temps des amours (1977) sera différé par un Pagnol pris par d'autres projets et qui, peut-être, retardait le moment de quitter les héros de son enfance. Personne n'y croyait plus lorsque, trois ans après la mort de l'écrivain, ses proches trouvèrent dans ses dossiers un certain nombre de chapitres achevés qui, mis bout à bout, constituaient ce Temps des amours si longtemps attendu. Plus hétéroclite que les trois premiers, ce quatrième volume contient pourtant certaines des plus belles pages de Pagnol, notamment une histoire de la peste à Marseille à laquelle l'écrivain tenait particulièrement. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Publié de manière posthume en 1977, Le temps des amours devait initialement composer un seul et même volume avec son prédécesseur, Le temps des secrets, où Marcel Pagnol raconte d'ailleurs la naissance d'un premier émoi amoureux enfantin, lorsqu'il rencontre la jolie Isabelle. Mais s'avisant que ce dernier volume était bien conséquent en comparaison des deux autres, il avait entrepris de les diviser, afin de clôturer ses Souvenirs d'enfance avec un quatrième et ultime volume. Il n'aura pas le temps de l'achever mais ses proches, avec l'aide de l'éditeur Bernard de Fallois, décidèrent de le publier tel quel. Certes, le volume tel que nous l'avons entre les mains n'est peut-être pas exactement ce que Pagnol avait en tête mais il a le mérite de mettre un véritable point final à la série et de ne pas la laisser inachevée. 
    Le temps des amours reprend immédiatement après Le temps des secrets. Marcel est désormais en cinquième et il fait désormais partie des anciens : le lycée n'est plus un territoire nouveau à conquérir et le jeune homme en devenir se fait une joie de retrouver ses compagnons, avec lesquels l'inspiration pour les bêtises ne se tarit jamais. La blouse amidonnée et bien repassée du début d'année est également troquée dès l'arrivée au lycée pour la vieille blouse de l'année précédente, qui distingue les élèves des classes supérieures aux petits nouveaux de sixième. Pour Marcel, le lycée est aussi le lieu de la première émancipation, celle de la famille qui n'est plus au centre de sa vie et de fait, ne l'est plus non plus de son oeuvre (« Ce n'est que bien plus tard que je découvris l'effet le plus surprenant de ma nouvelle vie scolaire : ma famille, ma chère famille, n'était plus le centre de mon existence. »). Ainsi, les personnages familiers des tomes précédents ne deviennent plus que des figurants, à l'instar de l'oncle Jules, de Joseph et Augustine, les parents de Marcel et le petit frère Paul est mentionné rapidement au détour d'une page. La Bastide-Neuve et les sorties dans les collines avec Lili deviennent également anecdotiques. Le temps des amours aurait pu être appelé Le temps du lycée, tant nous passons de temps sur les bancs de l'école avec Marcel et ses camarades, à commencer par Lagneau, qui ne passe pas une semaine sans écoper d'une retenue. Familière et tout en même temps nostalgique, cette vieille école du début du XXème siècle a le don de nous replonger dans nos propres souvenirs et nous fait découvrir aussi dans quelles conditions on enseignait et on étudiait dans les années 1900. 
    Comparé aux trois précédents, Le temps des amours est probablement celui que j'ai trouvé le moins captivant, pour moi il est un peu en-dessous de La gloire de mon père, Le château de ma mère et Le temps de secrets. Mais c'est quand même une joie, toujours, de retrouver le petit Marcel. On sent tout le plaisir que le Pagnol adulte avait à faire revivre, tout en jouant bien sûr avec ses souvenirs, celui qu'il était plus de quarante ans auparavant. Je le dis souvent, mais j'aime cette nostalgie heureuse dans les livres et j'ai trouvé assez cohérent de lire ce livre qui convoque l'enfance au moment des fêtes de Noël. Y a-t-il meilleure période de l'année pour rappeler les souvenirs d'enfance ? Je pense d'ailleurs que Pagnol aurait pu écrire de très beaux contes de Noël provençaux car il avait une plume vraiment visuelle et qui stimule les sens (on entend les accents et le chant des cigales, on sent les odeurs de la garrigue). 
    Dans ce tome, où les amours ne sont finalement pas aussi importants qu'on pourrait le croire (à l'exception de la rencontre de Lagneau avec la jolie Lucienne), les pages que j'ai le plus aimées, même si je n'ai pas forcément compris ce qu'elles venaient faire là de prime abord, sont certainement celles consacrées à la relation de l'épidémie de peste à Marseille en 1720, tandis que la description du concours de pétanque où l'équipe de Joseph et de l'oncle Jules se mesure aux champions du village fait écho à la fameuse chasse aux bartavelles du premier tome. Si Pagnol devait prouver qu'il était un bon conteur, il l'a fait avec ces pages
    Je mets donc un point final à la lecture de cette tétralogie avec cette lecture et j'en suis très contente. J'ai passé de très bons moments avec la lecture de chacun de ces tomes et je n'ai maintenant plus qu'une envie : découvrir encore mieux l'oeuvre de Pagnol, avec La trilogie marseillaise maintenant, pourquoi pas ? 

    Cinéma : « Le Temps des secrets », quand le petit Marcel Pagnol perd son  enfance

    Les Souvenirs d'enfance ont été souvent adaptés au cinéma ou à la télévision : en 2021, Léo Campion prête ses traits à Marcel et partage l'affiche avec Guillaume de Tonquédec qui joue son père et Mélanie Doutey qui incarne sa mère, Augustine

    En Bref :


    Souvenirs d'enfance, tome 2, Le Temps des Amours ; Marcel Pagnol

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle 

     

    • Découvrez mon billet sur les premiers tomes des Souvenirs d'enfance :

    La gloire de mon père

    Le château de ma mère

    Le temps des secrets 

     

     


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