• La scène des souvenirs ; Kate Morton

    « Les gens bien font parfois des choses horribles. Et leurs raisons sont parfois bonnes. »

    Couverture La Scène des souvenirs

     

      

          Publié en 2012 en Australie

      Publié en 2023 en France (pour la présente édition)

      Editions J'ai Lu

      Titre original : The Secret Keeper

      704 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend auprès de sa mère mourante, dans le Suffolk. Alors qu'elle replonge dans les souvenirs de sa famille, elle découvre une photographie qu'elle ne reconnaît pas. L'une des deux femmes sur le cliché est sa mère, Dorothy, mais qui est l'autre ? 
    Débute alors une enquête qui va exhumer une montagne de secrets. Ceux de Dorothy, mais aussi ceux de Laurel, hantée par cette terrible journée d'été de son enfance...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En 2011, la célèbre comédienne Laurel Nicolson revient dans son Suffolk natal pour accompagner sa mère dans ses derniers moments. Se replongeant dans les souvenirs familiaux, Laurel et l'une de ses sœurs découvrent dans les affaires de leur mère une photo datant du début des années 1940 : leur mère, Dorothy, y est accompagnée par une femme inconnue, visiblement une amie de jeunesse dont Laurel, ses sœurs et son frère n'ont jamais entendu parler. Elles découvrent aussi un livre avec une dédicace signée par une mystérieuse Vivien
    C'est alors le point de départ d'une longue enquête dans le passé de Dorothy qui, dans les limbes du souvenir, semble se remémorer un événement qui la pétrit de remords. Et surtout, pour Laurel, ces investigations sont un moyen de répondre à de nombreuses questions, questions qu'elle se pose depuis une fatale journée d'été 1961 où, à l'age de seize ans, elle a assisté à un événement traumatisant qu'elle n'a plus jamais oublié
    La scène des souvenirs fait partie des premiers romans de Kate Morton, au même titre que Les brumes de Riverton, Le jardin des secrets ou encore, Les heures lointaines. Alors pourquoi, me direz-vous, je n'avais jamais lu celui-ci ? Tout simplement parce que j'avais un a priori assez stupide : alors que les héroïnes de Kate Morton sont généralement des personnes lambda, le fait de suivre une actrice réputée ne me tentait pas spécialement. J'avais peur, je ne sais pas pourquoi, que cela manque un peu d'authenticité. Je pensais aussi que je ne pourrais pas forcément m'attacher à elle. Je suis ravie de pouvoir vous dire que rien de tout cela n'est advenu et que ma lecture de La scène des souvenirs a réduit à néant tous les préjugés que je pouvais encore avoir
    Contre toute attente, je me suis régalée. Pas autant qu'avec L'enfant du lac ou La prisonnière du temps, qui sont plus récents et plus riches : on sent vraiment que l'univers de Kate Morton s'étoffe avec le temps, devenant de plus en plus passionnant. Pour moi, c'est vraiment la reine du roman d'ambiance et de la double-temporalité, qu'elle maîtrise d'une main de maître. 
    Encore une fois, je me suis laissée porter, dans cette véritable enquête qui ressemblerait presque à une enquête policière : on suit Laurel dans ses investigations, on fait nos propres suppositions. Mais j'avoue que je ne m'attendais absolument pas à la révélation finale. Vous voyez le genre de livres qui peut vous tenir éveillé parce que vous voulez en connaître le fin mot ? La scène des souvenirs est de ceux-là. 
    Contre toute attente, alors que le personnage de Laurel était l'objet principal de mes réticences, je dois dire que je l'ai beaucoup aimée car finalement, sa profession devient vite anecdotique : celle que l'on suit, c'est la femme, la fille qui se confronte à la mort imminente de sa mère et à la constatation terrible qu'elle ne sait finalement pas beaucoup de choses sur le passé de celle-ci, notamment sur les années qu'elle a passées à Londres pendant la Seconde Guerre Mondiale, en pleine période du Blitz. Le roman est l'occasion de se questionner : quelle est la place de l'enfant dans le passé de son parent ? Est-on conditionné par lui ? Doit-on le connaître et comment vivre avec ? Le parent a-t-il pour obligation de partager son passé avec ses enfants et quand la révélation a lieu comment ceux-ci doivent-ils vivre avec ? En somme, comment accepter que son parent est faillible ? Bref, c'était vraiment assez intéressant car finalement, la famille Nicolson n'est ni plus ni moins qu'une autre famille et connaît les mêmes traumatismes, non-dits et secrets - même si là, pour le coup, ce sont quand même de lourds secrets. 
    Immanquablement, et là avec moins de surprise, j'ai beaucoup aimé la partie historique du roman, dans les traces de la jeune Dorothy, qui quitte sa ville natale de Coventry pour mener une vie plus indépendante à Londres. Elle y connaîtra autant de joies que de déceptions, notamment une amitié avortée avec la mystérieuse Vivien de la photographie, point de départ de l'enquête de Laurel. 
    J'ai aussi apprécié suivre Laurel dans la résolution du traumatisme qui l'a touchée alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente et qui a, quelque part, conditionné son futur et sa carrière de comédienne, mais ouvert aussi une brèche en elle, car elle a gardé ses questionnements enfouis dans son cœur, sans savoir comment apprendre la vérité sur ce qu'elle a vu en cette chaude journée d'été. 
    Bref, vous l'aurez compris, moi qui avais un peur de me lancer dans ce roman, j'en ressors ravie. Je ne l'ai pas lu trop vite pour bien m'imprégner de son ambiance mais en même temps, ça se lit très bien. Comme je le disais plus haut, Kate Morton maîtrise vraiment habilement les codes de ce genre de littérature et joue avec eux avec brio. Pour moi, une réussite : La scène des souvenirs est d'ailleurs un digne prédécesseur de L'enfant du lac ou La prisonnière du temps

    En Bref :

    Les + : comme à son habitude, l'autrice nous régale d'un roman d'ambiance en plein cœur de l'Angleterre et de l'Histoire.
    Les - : Aucun. 


    La scène des souvenirs ; Kate Morton

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle 

     

    • Découvrez mes autres chroniques sur les romans de Kate Morton :

    Le jardin des secrets

    L'enfant du lac

    La prisonnière du temps


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 5 Janvier à 22:03

    Ce n'est pas faute d'entendre parler de Kate Morton - notamment sur ton blog - mais je n'ai encore jamais lu l'un de ses livres... Cette histoire-ci m'intrigue grandement je dois dire. Qui est cette Vivien ?? Ah ah je note ce roman dans ma liste :-)

      • Samedi 6 Janvier à 10:13

        Kate Morton est habile car elle fait appel à notre curiosité. Forcément, quand on lit les résumés de ses romans, on n'a plus qu'une envie : enfin savoir ce qui se cache derrière ces mystères et tous ces secrets de famille. happy Comme je le dis dans ma chronique, La scène des souvenirs était vraiment celui qui me tentait le moins : le fait que Laurel Nicolson soit une actrice réputée me tentait peu, j'avais peur de ne pas pouvoir m'attacher à un personnage ayant de la notoriété et une vie, somme toute, assez différente de celle des autres. Finalement ça n'est pas le cas, parce que nous ne suivons pas l'actrice mais la femme. Donc j'ai vite oublié cet a priori. ^^

        Cette année, je veux absolument lire Les ombres d'Adelaide Hills : maintenant que j'ai lu La scène des souvenirs et que je suis à jour, je pourrais me consacrer à toutes les nouvelles productions de Kate Morton, dont j'aime de plus en plus l'univers. 

        Je ne peux que te recommander ses romans ! ^^

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