• « Les regrets ne servent que si on en fait des résolutions. »

    La Fille du Pasteur Cullen, tome 3, A L'Abri du Silence ; Sonia Marmen

     

    Publié en 2009 au Québec ; en 2013 en France (pour la présente édition) 

    Editions City (collection Poche)

    703 pages

    Troisième tome de la saga La Fille du Pasteur Cullen

     

    Résumé :

    L'Ecosse, au cœur du XIXe siècle. Bravant les interdits, Dana Cullen, la fille d'un pasteur rigoriste, s'est mariée avec son amour de jeunesse, un chirurgien progressiste. Ils ont eu une fille, Charlotte, qui s'apprête à faire son entrée dans le monde des adultes. 

    La jeune femme se passionne pour la médecine en même temps que son cœur s'ouvre à l'amour. Entêtée et curieuse, elle défie les codes de la bonne société britannique. Un monde réservé aux hommes où elle ne trouve pas sa place. 

    Un séjour en Jamaïque, dans une plantation sucrière, va bouleverser son destin. Dans ce cadre exotique, Charlotte savoure son premier vertige amoureux. Mais l'ombre d'un secret plane sur la plantation et elle va découvrir, avec effroi, que certains sont prêts à tout pour le protéger...

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Nous sommes dans les années 1830, à Édimbourg. Dana, héroïne des deux premiers tomes de la saga, est aujourd'hui une femme d'âge mûr, mariée à Francis Seton, le médecin dont elle était tombée amoureuse quand elle était plus jeune. Ils demeurent à Weeping Willow, la propriété des Seton où tout a commencé et sont à la tête d'une grande famille de six enfants. L'aînée, Charlotte, sera notre héroïne ou, disons plutôt l'une des héroïnes, avec ses parents, de ce roman. En effet, l'intrigue ne sera plus centrée uniquement sur Dana comme c'était le cas dans les premiers tomes de la saga mais aussi sur sa fille, qui entre dans l'adolescence. A cette époque-là, les filles étaient souvent instruites dans des pensionnats avant de retrouver leur famille vers quinze ou seize ans, afin de faire leur entrée dans le monde, le but étant, bien sûr, de trouver un mari et une position convenable. Mais Charlotte n'est pas comme les autres...comme sa mère avant, elle a un fort caractère, elle est déterminée et, passionnée de médecine, n'entend pas devenir une épouse soumise aux moindres désirs de son mari. Parce qu'elle connaît quelques déboires en Ecosse et que la proposition des Elliott, de riches planteurs possédant des propriétés en Jamaïque, arrive à point nommé, la jeune Charlotte décide de s'embarquer avec Sir Robert et Lady Louisa Elliott et leur fille Mabel pour la plantation d'Old Montpelier, propriété de la famille depuis longtemps. Là-bas, outre ses responsabilités de gouvernante envers la petite Mabel, la jeune fille va être confrontée à un mode de vie qu'elle n'imaginait pas : l'industrie sucrière s'appuyait en effet encore sur la main d'oeuvre noire asservie. Malgré l'abolition de l'esclavage quelques années plus tôt en Angleterre, on continue, dans les Caraïbes et autres colonies, à exploiter cette main d'oeuvre servile et même si le commerce triangulaire n'existe plus, les riches propriétaires terriens comptent sur la reproduction naturelle pour agrandir leurs équipes, leurs cheptels, comme cela est dit crûment mais si justement dans le roman. Progressiste comme son père, moderne dans sa façon de penser, Charlotte sera horrifiée parce ce qu'elle découvre en Jamaïque mais surtout prend brutalement conscience de quoi découle le confort qu'elle a toujours connu depuis sa plus tendre enfance et de quelle manière est produit le sucre qu'elle consomme si facilement...Avec altruisme et détermination, malgré l'hostilité des Blancs de la plantation, la jeune fille, passionnée de médecine, va tenter comme elle peut d'améliorer un peu les conditions de vie et les soins apportés aux esclaves...
    Ce troisième tome de la saga est captivant et il n'en a pas fallu de beaucoup pour que ce soit un coup de cœur. Alors que quelques longueurs m'avaient fait décrocher lors de la lecture du premier tome, ce roman-là est enlevé, rythmé et captivant. Le style de Sonia Marmen s'adapte parfaitement aux situations qu'elle décrit tout au long de ce troisième tome et surtout, elle parvient à nous faire nous attacher instantanément au personnage de Charlotte. Si Dana m'avait parfois un peu agacée, je dois dire que je me suis par contre tout de suite attachée à sa fille et j'ai aussi beaucoup plus apprécié son personnage dans ce roman-là que dans les deux premiers. Dana a en effet connu des désillusions, elle est plus posée, moins puérile. Quant à Charlotte, j'ai aimé sa détermination, son fort caractère, ses convictions et cette part de naïveté qui, chez elle, loin d'être un défaut, devient au contraire une qualité parce qu'elle la pousse à se dépasser pour ses idéaux. Passionnée de médecine et de chirurgie à une époque où les femmes n'avaient pas la possibilité -ou très peu- de faire des études scientifiques et de fréquenter les universités, déterminée à ne pas devenir la créature d'un mari, une douce poupée parlante mère tous les ans d'un nouveau bébé, féministe en quelque sorte et avant la lettre, la jeune Charlotte est un personnage réussi et agréable à suivre dans ses nombreuses péripéties. Bien sûr, ce n'est pas un robot, elle est très humaine, doute, connaît des déceptions amoureuses mais en sort aussi grandie. Cet aspect-là du personnage, également, ne fait qu’exacerber la sympathie ressentie par le lecteur envers elle.
    Ce que je déplorerai finalement c'est que l'intrigue autour de Charlotte en Jamaïque -qui donne d'ailleurs un certain côté exotique et bienvenu au roman-, se finisse si abruptement. En effet, on ressort du roman avec comme un sentiment d'inachevé, comme si ce tome trois en appelait d'autres...ce qui sera d'ailleurs peut-être le cas, je ne sais pas...en tous cas, si cela devait être, ce serait vraiment avec plaisir que je les lirais parce que j'ai refermé A L'Abri du Silence avec pleins de questions. Non seulement le résumé nous fait nous attendre à un certain secret qui plane autour d'Old Montpelier et de la famille Elliott, secret plus ou moins abordé mais sans apport de réponse concrète. Quant à la fameuse histoire amoureuse que Charlotte va vivre en Jamaïque, elle à peine ébauchée et se finit de façon assez brutale et déroutante. Par ailleurs, les confusions entre les tomes québécois et français m'ont parfois un peu perturbée puisque les résumés ne sont pas les mêmes et celui de la version québécoise annonce quelque chose de radicalement différent de ce que l'on trouve finalement dans le roman ! ! Alors est-ce finalement une confusion entre les tomes ? C'est peut-être possible, mais en tous cas, j'ai été assez surprise...donc, si vous souhaitez vous aventurer dans cette saga, je vous y encouragerais sans problèmes mais soyez vigilants quant aux différents titres, aux différentes éditions et surtout, aux résumés.
    A part ça, que dire ? Je pense que les amateurs d'historique ne seront pas déçus avec cette saga. Non seulement les personnages sont consistants, travaillés, attachants ou pas -mais ceci est une autre histoire-, mais l'intrigue est aussi de grande qualité, ce qui est bien sûr un point positif indéniable. Quant aux sujets abordés -médecine, mode de vie des planteurs et des esclaves dans les plantations coloniales-, on sent que l'auteure a fait un véritable effort de recherche et s'appuie sur des sources et des informations solides. Une saga vraiment intéressante et que je poursuivrais sans aucun doute si d'autres tomes venaient à s'y ajouter ! !

    En Bref :

    Les + : une intrigue de qualité, travaillée et enlevée, une héroïne attachante et moderne.
    Les - : une fin un peu abrupte quant à l'intrigue autour de Charlotte...je pense donc qu'il y'aura une suite parce que l'auteure ne peut vraiment pas nous laisser comme ça ! ! wink2

     

     

    ATTENTION ! POUR LES LECTEURS INTÉRESSÉS PAR CETTE SAGA, NOTEZ QUE LES TOMES UN ET DEUX EN EDITION FRANÇAISE N'ONT FAIT L'OBJET QUE D'UN SEUL TOME AU QUEBEC, CE QUI SIGNIFIE QUE LE TOME 3 CHRONIQUE CI-DESSUS EST EN FAIT LE TOME 2 ! 

     


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  • «Il faut que ceux qui auraient pu répondre à nos questions soient morts pour qu'on se rende compte qu'on en avait à leur poser. »

    L'Héritage ; Katherine Webb

    Publié en 2010 en Angleterre ;  en 2013 en France (pour la présence édition)

    Titre d'origine : The Legacy

    Editions Pocket

    524 pages 

    Résumé :

    Storton Manor, Angleterre. Un somptueux domaine où les sœurs Calcott ont passé toute leur enfance, jusqu'à la disparition de leur cousin Henry.
    A la mort de leur grand-mère, Beth et Erica reviennent au manoir, laissé à l'abandon depuis des années. En découvrant par hasard une étrange photo, elles vont mettre au jour un terrible secret, qui pèse sur leur famille depuis quatre générations.

    Ma Note : ★★★★★★★★★

     Mon Avis :

    Au début des années 2010 -ou du moins nous supposons que nous sommes à cette époque, au vu des quelques indices chronologiques laissés par l'auteur-, sans plus de détails, deux sœurs trentenaires, Erica et Beth Calcott, se retrouvent dans le manoir de leur grand-mère, décédée un mois plus tôt. Elles n'y étaient pas revenues depuis longtemps, depuis q'une catastrophe avait eu lieu un été, depuis que leur unique cousin germain, héritier du titre et du domaine, avait disparu dans d'étranges circonstances, sans jamais refaire surface. Erica avait huit ans, Beth douze, mais cette disparition a marqué leur vie à jamais. Sans avoir eu forcément de liens très proches avec leur grand-mère, Meredith, les voilà uniques héritières de son domaine et, à l'occasion des fêtes de Noël, les deux sœurs Calcott vont venir à Storton Manor. Leur existence va en être bouleversée, tant en ce qui concerne la disparition de leur cousin Henry, mystère qui semble soudain sur le point d'éclater que d'un secret bien plus ancien mais qui a marqué, pour toujours, leur famille.
    Dès le début, l'ambiance est rapidement mise en place. Un peu sombre, elle est en tous cas très dérangeante, je ne saurais pas dire pourquoi mais j'avoue que lorsque j'ai commencé le roman, je l'ai fermé à l'issue de la lecture des premières pages avec une drôle d'impression...comme si le poids de tous ces secrets encore inconnus pesaient déjà sur l'intrigue qui se profilait. Pour autant, comme dans une enquête policière, on n'a qu'une envie, c'est continuer, avancer pour enfin connaître ces secrets qui minent la famille Calcott depuis plus de cent ans. Dommage que le premier, celui en lien avec l'étrange photo découverte par Erica dans une commode de sa grand-mère, soit trop facilement décelable par le lecteur. Mais pour celui concernant la disparition mystérieuse du jeune Henry Calcott, bien sûr je ne vous dirai rien sinon ça ne serait pas drôle, mais on s'attend à tout sauf à ça. Le style, sans être forcément exceptionnel, est finalement suffisamment percutant pour bien servir l'intrigue et, même si les parties dialoguées sont peut-être meilleure que les parties narratives, dans l'ensemble, Katherine Webb nous livre un ensemble cohérent et, au final, tout à fait agréable à lire.
    J'avais découvert les « romans à secrets » -appelons-les comme cela, je trouve la dénomination plutôt jolie-, avec Les Brumes de Riverton, de Kate Morton, qui se passe, comme L'Héritage de nos jours mais aussi au début du XXème siècle. J'ai retrouvé, dans le roman de Webb, des aspects de ceux de Morton mais aussi pas mal de similarités entre ce roman et Le Goût des Pépins de Pomme, de Katharina Hagena, pas en ce qui concerne le secret mais plutôt le souvenir, la réflexion qu'un deuil dans une famille peut entraîner, l'acceptation de la mort d'une personne par ceux qui restent...un peu comme l'héroïne allemande de Katharina Hagena, Iris, Erica, qui est la narratrice de L'Héritage -du moins l'une des narratrices, en binôme et en alternance avec le narrateur omniscient qui prend le relais dans les chapitres consacrés aux retours dans le passé-, vient passer du temps dans la maison de sa grand-mère de cette dernière, elle se replonge dans ses souvenirs d'enfance, au travers des pièces du manoir de Storton, au travers des vieilles photos et de tout ce qui peut lui rappeler cette époque de son existence, jusqu'au drame inéluctable, l'année de ses huit ans. Si, dans Le Goût des Pépins de Pomme, cette sorte de pèlerinage est aussi pour Iris un moyen de faire son deuil et de garder de bons souvenirs d'un endroit entaché par la peine de la mort d'un être cher, dans L'Héritage, ce retour sur elle-même est salutaire, vital pour Erica qui tente désespérement de se rappeler la disparition de son cousin, de s'enlever la culpabilité qu'elle traîne depuis plus de vingt ans. Et puis, doucement, l'écheveau se dévide, comme cela est bien dit dans le roman, les nœuds se défont et la lumière se fait et Erica comprend, au-delà de ce fameux secret, ce qu'il a pu avoir de néfaste et de lourd à porter pour les générations antérieures, pour son arrière-grand-mère, pour sa propre grand-mère. Comme si ce secret enfin su, enfin compris et l'acceptation du passé comme scellé pour toujours et impossible à changer permettait à Erica et Beth, sa soeur aînée, de recommencer voir de commencer enfin à vivre.
    L'Héritage est un roman que j'ai dévoré, non pas à cause d'un style exceptionnel ni même à cause des personnages auxquels je ne me suis pas vraiment attachée -hormis Erica, petite jeune femme bien d'aujourd'hui dans laquelle on peut se retrouver un peu-, mais pour la teneur habilement maîtrisée de son récit. J'ai aimé la façon dont Katherine Webb présentait son roman, j'ai aimé le cliffhanger du début qui ne donne qu'une envie, se plonger complètement dans l'intrigue, j'ai aimé suivre la réflexion d'Erica et j'ai respiré avec elle quand la lumière s'est enfin faite, sur le passé proche comme lointain, soulageant les sœurs du poids d'une culpabilité plus ou moins portée à bout de bras depuis des années. L'Héritage est une belle démonstration des dégâts et blessures indélébiles que des secrets enfouis peuvent faire dans une famille. A conseiller aux amateurs du genre. 

    En Bref :

    Les + : une intrigue bien ficelée et habilement maîtrisée.
    Les - : des longueurs par moments.


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  • «Autrefois, elle avait eu des rêves ; à présent elle n'avait plus que des cauchemars. »

    L'Insoumise ; Jennifer Donnelly

    Publié en 2002 aux Etats-Unis ; en 2007 en France (pour la présente édition)

    Titre original : The Tea Rose

    Editions Pocket (collection Romans Étrangers)

    819 pages

    Premier tome de la saga The Rose Saga

     

    Résumé : 

    A la fin du XIXe siècle, à Londres, dans le quartier populaire de Whitechapel, près des docks où s'organise la grève des ouvriers, la jeune Fiona travaille dur à la fabrique de thé. Son projet ? Économiser assez d'argent pour ouvrir une petite épicerie avec son fiancé, Joe.                               Mais son rêve s'évanouit le jour où Joe la quitte, séduit par la fille d'un riche marchand. Après cette trahison et la mort tragique de ses parents, Fiona décide d'embarquer pour New York où la révolution industrielle autorise les espoirs les plus fous. Et sur le paquebot qui l'emmène vers un monde en plein essor, elle se promet de revenir un jour en Angleterre, auréolée de succès...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En 1888, le quartier de Whitechapel, dans l'East End, est ensanglanté par les horribles crimes d'un mystérieux homme en noir, Jack l’Éventreur, qui s'en prend aux prostituées qui hantent les ruelles populeuses des docks. C'est là, dans ces ruelles miteuses, de l'autre côté de la Tamise, loin des belles demeures de Belgravia et Pimlico, dans le West End, que survivent des familles entières, ouvrières et souvent miséreuses. Les hommes travaillent dans les docks et les femmes tentent tant bien que mal de faire survivre leurs enfants.
    Les Finnegan sont d'origine irlandaise : le père, Paddy Finnegan, travaille dans les docks, la mère, Kate, s'occupe des cadets, Seamie et Eileen tandis que les aînés, Fiona et Charlie, tentent de gagner tant bien que mal leur vie. La jeune fille, âgée de dix-sept ans, travaille dur à la fabrique de thé Burton et nourrit un rêve : ouvrir avec Joe, son petit ami, une petite boutique.
    Mais voilà qu'en quelques mois, la vie de Fiona Finnegan, pas forcément facile, mais heureuse, bascule dans le plus horrible des cauchemars. Son père, membre du Syndicat des dockers, meurt dans des circonstances troubles puis c'est au tour de sa mère et de sa petite sœur de disparaître, tandis que Charlie, son frère cadet, part un jour sans jamais revenir. Et, pour couronner le tout, Joe, qui a trouvé du travail chez un grossiste enrichi, Peterson, est séduit par la fille unique de ce dernier et décide de quitter Fiona. La jeune fille, à même pas dix-huit ans se trouve soudain livrée à elle-même, sans famille, si ce n'est le petit Seamie, qui a quatre ans et besoin d'elle. Alors elle va se battre, pour lui. Pour elle, même si elle est brisée.
    En cette fin de XIXème siècle, l'industrialisation bat son plein dans les pays anglo-saxons et Fiona, déterminée, décide alors de partir aux Etats-Unis pour y faire fortune. Emportant son petit frère et les maigres effets qui lui restent, elle embarque à Southampton sans se retourner, mais toujours la rage au cœur, décidée à se venger un jour, tôt ou tard, de la société Burton, qui employait son père et qui ne semble pas toute blanche en ce qui concerne la mort de Paddy Finnegan. A New-York, où elle retrouve son oncle paternel, Michael, Fiona va tenter de se reconstruire et de faire de son vieux rêve une réalité : ouvrir une boutique et faire tout ce qui est en son possible pour ruiner Burton.

    L'Insoumise ; Jennifer Donnelly

     La découverte d'une prostituée assassinée par Jack l’Éventreur 


    Voilà, en quelques lignes, comment on pourrait résumer ce premier tome de la saga The Rose Saga. L'Insoumise est un roman-fleuve, sympathique à lire, plutôt accrocheur -il est en effet difficile à lâcher et le style, particulièrement fluide, permet d'enchaîner les pages sans même s'en rendre compte-, mais qui a les défauts de ses qualités...Je m'explique : le roman aurait en effet tendance à tomber dans la romance un peu bluette, un peu fleur bleue et, parfois, j'ai aussi eu un gros, gros sentiment d'irréalisme. Un manque de chronologie claire, également, peut parfois susciter un peu de confusion chez le lecteur mais c'est un défaut relativement mineur par rapport aux autres.
    Donc, je disais, irréalisme...pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que l'ascension sociale fulgurante de Fiona sonne faux. Il est vrai qu'il était très facile de faire fortune aux Etats-Unis à cette époque-là et ce n'était d'ailleurs pas pour rien si tant d'émigrés débarquaient chaque année à New York pour tenter leur chance en Amérique et vivre à leur façon l'« american dream ». Mais enfin, en cinq mois, la jeune fille parvient à redresser la boutique de son oncle Michael, à faire sortir ce dernier d'un alcoolisme particulièrement sévère, à se faire une place sur le marché new-yorkais et à devenir une négociante en thé bientôt réputée jusqu'en Angleterre ! Et, pour fignoler le tableau, voilà qu'un multi-millionnaire américain, à l'origine d'un projet de métro, s'entiche d'elle et lui propose le mariage... Et, dix années plus tard, la voilà millionnaire, vivant dans une sublime maison de la Cinquième Avenue et à la tête d'une société particulièrement prospère. Gros coups de chance ? Oui, peut-être, mais du coup, je n'ai pas pu m'empêcher, en tant que lectrice, de me dire que tout cela était bien trop facile. Bien trop facile parce que trop rapide, les portes s'ouvrant brusquement devant elle sans même qu'elle ait à batailler. Certes, il y'en a eu, des destins fulgurants, des gens partis de rien ou qui connurent une enfance malheureuse et miséreuse et devinrent des personnages riches et influents et, même si on se réjouit de voir Fiona heureuse dans sa vie après avoir connu bien des soucis et des malheurs, on ne peut s'empêcher de se dire que, décidément, tout cela va trop vite. « Rome ne s'est pas faite en un jour », comme on dit et il me semble qu'il faut, même pour quelqu'un de déterminé, un peu plus que quelques mois pour parvenir à faire fortune ! Pour ce qui est de la romance entre Fiona et Joe, plutôt intéressante au début, parce que faite de hauts et de bas et pas forcément toute rose, elle se termine bien sûr par un happy end que l'on sent venir cent pages avant la fin ! Fin, qui par certains aspects, m'a paru également ne pas trop coller avec l'ambiance du bouquin...on a l'impression de basculer tout bonnement dans un film d'action en costumes, ce que j'ai un peu regretté parce qu'il y'aurait certainement eu moyen de la rendre un peu plus réaliste.

    L'Insoumise ; Jennifer Donnelly 

    Une rue de l'East End au début du XXème siècle

    Voilà donc les points négatifs que je soulèverai après terminé L'Insoumise mais il y'a, heureusement, beaucoup de positif dans ce roman et, d'ailleurs, malgré ces quelques critiques, je dois même dire que je l'ai trouvé tout à fait sympa à lire, très agréable, parce que les personnages sont très attachants, surtout Fiona, l'héroïne et que L'Insoumise brosse un portrait relativement exhaustif et bien documenté de cette époque victorienne et des dernières décennies du XIXème siècle, particulièrement tourmentées et émaillées par l'ascension rapide des mouvements contestataires et syndicaux ouvriers, en Angleterre comme ailleurs en Europe, d'ailleurs. Pour ce qui est du personnage principal, Fiona donc, je m'y suis attachée tout de suite, l'ai trouvée touchante, émouvante mais, en même temps, malgré ses fragilités, cette jeune fille qui n'abandonne pas ses rêves et se montre déterminée malgré les embûches et les malheurs, ne peut que forcer le respect. Alors, on se réjouit pour elle de sa bonne fortune même si, comme je le mentionne plus haut, elle semble parfois acquise un peu trop rapidement pour paraître vraie.
    Le roman est assez long -un plus plus de huit cents pages-, mais on ne s'ennuie jamais parce que le style est dynamique et l'univers de l'auteure est relativement bien restitué par la traduction. L'Insoumise est un roman abouti, bien écrit, avec des personnages attachants, une intrigue qui tient plutôt bien la route, si ce n'est les quelques petits dérapages cités plus haut et qui m'empêchent d'accorder la totalité des étoiles à ce roman -d'ailleurs, je crois que je suis vraiment, vraiment passée à deux doigts du coup de cœur !  Je ressors donc de cette lecture tout à fait satisfaite, heureuse de l'avoir découverte, et prête à le conseiller à tous ceux qui hésiteraient à le lire. Ma chronique n'a, bien sûr, pas pour but de vous faire hésiter, bien au contraire ! Je vous livre simplement mon avis à chaud après l'avoir terminé il n'y a même pas une journée ! Mais si vous souhaitez découvrir la saga The Rose Saga, je ne pourrais que vous y encourager et j'ai d'ailleurs, pour ma part, très envie de découvrir les deux tomes qui font suite à L'Insoumise : L'Ange de Whitechapel et L'Indomptable.

    L'Insoumise ; Jennifer Donnelly

    Ellis Island, à New-York, porte d'entrée des Etats-Unis pour beaucoup d'émigrés

    En Bref :

    Les + : l'intrigue, bien menée, les personnages aboutis, le contexte historique bien restitué ; un roman touchant et plutôt sympathique à lire.
    Les - :
    un gros sentiment d'irréalisme par moment, ainsi que la fin qui m'a un peu déçue. 


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  • « Il n'y a pas de plus grande humiliation que d'être refoulé d'un groupe en raison du milieu auquel on appartient. »

    Le Clan de Mallaig, tome 3, Sorcha ; Diane Lacombe

    Publié en 2004 au Canada ; en 2014 en France (pour la présente édition) 

    Editions Pocket

    476 pages

    Troisième tome de la saga Le Clan de Mallaig


    Résumé :

    Ecosse, 1437. Fille d'un laird de la tribu MacNèil de Mallaig, Sorcha Lennox grandit dans un couvent de l'île d'Iona, où sa mère s'est réfugiée après la disgrâce de son mari. Par correspondance, la jeune fille se rapproche de son vaste clan et plus particulièrement de la châtelaine. Bientôt, elle va devenir sa suivante. C'est le jeune Baltair qui vient la chercher pour le voyage. Entre eux un lien puissant se crée. Mais l'arrivée de Sorcha à Mallaig va délier de mauvaises langues et les rumeurs les plus infâmes sur ses origines ne tardent pas à circuler...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Ce troisième et ultime tome de la saga Le Clan de Mallaig commence en 1437, une dizaine d'années après l'issue du second et porte le nom de l'héroïne éponyme, Sorcha Lennox, de Morar, qui sera, après Lite MacGugan et Gunelle Keith, la troisième narratrice féminine de cette grande fresque. Sorcha est une jeune enfant lorsque que commence ce livre. C'est la fille du lieutenant William Lennox, anciennement au service des Keith, homme de confiance de dame Gunelle, qui est devenu un laird du clan MacNèil après le mariage de cette dernière avec Iain MacNèil. Celui-ci a hérité d'une propriété de la famille près du loch Morar, où la jeune Sorcha passa son enfance. Mais, en cette année 1437, le destin de la jeune fille va se précipiter et basculer. Le 21 février, le roi Jacques Ier est assassiné à Perth et l'un des beaux-frères de Lennox, jeune frère de son épouse Angusina, vient se réfugier à Morar : tout laisse à penser qu'il a trempé dans le complot qui a visé le roi. La jeune Sorcha et sa mère sont mises à l'abri par le lieutenant Lennox sur la sainte île d'Iona, dans un couvent de femmes. Après la mort de son père, Sorcha, qui refuse le destin de moniale que lui propose la mère supérieure du couvent, décide de quitter Iona et d'aller honorer la tombe de son père à Edimbourg. Au même moment, à Mallaig, dame Gunelle, qui a correspondu avec la jeune fille, envoie son fils aîné, Baltair, chercher Sorcha pour la ramener dans les Highlands, la châtelaine souhaitant en effet en faire sa suivante. Commence alors, pour Sorcha comme pour Baltair une course à travers l'Ecosse, une course qui ne sera pas sans conséquence, ni pour l'un ni pour l'autre.
    Voilà, en quelques mots, comme on pourrait résumer ce troisième tome de la saga écossaise de Diane Lacombe. Nous faisons donc la connaissance d'un nouveau personnage féminin, la jeune Sorcha qui, de toute jeune enfant, se mue doucement sous nos yeux en jolie adolescente déterminée. Nous faisons également la connaissance d'une nouvelle génération de MacNèil : après avoir fait évoluer Baltair et Lite dans L'Hermine, Diane Lacombe a imaginé le destin de leur fils puîné Iain, de l'épouse de ce dernier dans La Châtelaine et, enfin, ce sont les propres enfants de Iain et Gunelle qui grandissent dans cet ultime tome de la trilogie.
    Le Clan de Mallaig est une saga historique mais aussi une saga de romance : et, qui dit romance, dit, forcément, histoire d'amour. Et il n'y pas besoin d'être voyant pour comprendre rapidement que ce voyage à travers l'Ecosse va vite unir Sorcha et Baltair le Jeune autrement qu'amicalement. Je dois dire que ce troisième tome est plutôt à la hauteur des deux précédents. Le premier tome, L'Hermine, serait finalement ce qui m'a le moins plu et le moins fait palpiter car je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages principaux et notamment à Lite, l'un des narrateurs. Avec La Châtelaine, au contraire, je me suis tout de suite sentie proche du personnage de Gunelle, fragile en apparence mais finalement très complexe. Et là, même si j'ai ressenti moins d'amitié pour Sorcha et que je suis restée finalement assez détachée d'elle, je me suis très vite plongée dans le récit, riche en rebondissements et péripéties. Sorcha est également un très beau tableau de cette Ecosse highlander sauvage et intemporelle et cette description d'un pays si beau et si riche participe bien sûr à l'intérêt et au plaisir du lecteur. 

    Même si le style de Diane Lacombe n'est pas extraordinaire et reste très conventionnel, au final, j'ai trouvé cette saga très plaisante et ce troisième tome tient complètement ses promesses. Il clôt particulièrement bien cette saga médiévale qui s'étend sur deux siècles, deux siècles importants de l'Histoire européenne : les XIVème et XVème siècles, siècles-charnières et de bouleversements, entre Moyen Âge tardif et balbutiements d'une nouvelle époque, qui sera un jour appelée Renaissance...Je me suis parfois un peu embrouillée dans les dates, la chronologie n'étant pas forcément claire et c'est d'ailleurs ce que je pourrais reprocher en général à la saga, même si cette confusion ne se retrouve pas forcément dans le premier tome, un peu plus linéaire, peut-être...Diane Lacombe a choisi d'utiliser l'ancienne datation en vigueur dans cette partie du monde, pour ses romans : il s'agissait de ce que l'on appelle le « style florentin » ou « style de l'Annonciation » qui faisait commencer l'année le 25 mars -dans les Highlands, où l'on parlait le gaélique, on appelait l'An Neuf le Calluinn et cette célébration se faisait donc à la fin du mois de mars. Mais j'avoue que, parfois, étant donné que nous ne nous référons plus, aujourd'hui, à ce système de datation, le calendrier ayant été harmonisé par la suite, je me suis un peu paumée dans les dates et celle de la mort du roi Jacques Ier m'a particulièrement posé problème, ne sachant pas s'il était véritablement mort le 21 février 1437 ou 1438... J'ai donc décidé de rapidement faire abstraction des dates pour ne me concentrer que sur le récit mais j'avoue que j'ai eu un peu de mal à éclaircir ce problème de datation mais qui m'a un peu gênée, du coup. 
    Le Clan de Mallaig est une saga historique plaisante à lire, et, même si s'attacher à ses personnages n'est pas forcément évident, le récit est suffisamment bien amené pour qu'on se laisse mine de rien prendre au jeu. A lire, je pense, si vous aimez les romans historiques et médiévaux (comme moi).

    En Bref :

    Les + : un récit riche en rebondissements ; des personnages travaillés.
    Les - : une chronologie pas forcément très claire.

     

     


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  • « Mais est-ce que le devoir seul peut exiger d'une personne un geste qui met sa vie en péril ? »

    Le Clan de Mallaig, tome 2, La Châtelaine ; Diane Lacombe

    Publié en 2002 au Canada ; en 2013 en France (pour la présente édition)

    Editions Pocket

    539 pages

    Deuxième tome de la saga Le Clan de Mallaig

     

    Résumé :

    Ecosse, 1424. Gunelle Keith, dix-neuf ans, fille d'un riche commerçant d'Aberdeen, est donnée en mariage à Iain MacNèil, héritier d'un féroce clan des Highlands. L'union de cette jeune fille naïve et de ce rustre jeune homme n'a qu'un seul but : servir les intérêts économiques de leurs deux familles. Pour Gunelle, contrainte de rejoindre son nouveau foyer, l'apprentissage sera long et difficile. Plus que la langue et la culture, c'est son mari qu'elle va devoir apprivoiser. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Et nous voici donc plongés dans l'Ecosse du XVème siècle. En Europe, alors que le Moyen Âge touche doucement à sa fin, l'Ecosse, perdue dans ses brumes du Nord, reste un pays attaché à ses traditions ancestrales qui, pour certaines, remontent aux Pictes ou aux Vikings. Nous arrivons, avec La Châtelaine, vingt-quatre ans après la fin du premier tome, L'Hermine. Baltair MacNèil, le vieux chef du clan de Mallaig, est à la fin de sa vie. Son fils aîné et son épouse, dame Lite, l'héroïne du premier tome, sont morts et il s'apprête donc à passer le flambeau à son cadet Iain qui, à vingt-quatre ans, va épouser une jeune fille des Lowlands, Gunelle Keith, la fille d'un riche commerçant de Crathes, dans la région d'Aberdeen.
    C'est cette jeune femme, élevée en France, instruite et intelligente, qui va finalement servir de gage de paix entre les MacNèil des Highlands et les Keith des Lowlands. A dix-neuf ans, Gunelle quitte les siens pour gagner ces terres de l'ouest, sauvages à bien des égards. Elle va se heurter à l'hostilité affichée de son jeune époux et va devoir déployer bien des ruses pour parvenir enfin à l'amadouer.
    J'ai eu la sensation qu'on entrait bien plus facilement dans ce tome-là que dans le premier. Diane Lacombe reprend le même schéma narratif, avec une alternance des voix, certains chapitres étant totalement omniscients, notamment pour relater les aventures des autres personnages, tandis que certains, beaucoup plus intimes, nous placent du point de vue de la nouvelle héroïne, Gunelle. Du coup, après avoir expérimenté ce schéma un peu déroutant au premier abord dans L'Hermine, on parvient à se l'approprier plus rapidement dans ce tome-ci. Autre petit avantage, par rapport au premier tome, c'est que l'on s'attache bien plus rapidement aux personnages et notamment à Gunelle...et, étrangement, on finit par s'attacher assez vite à Iain qui, dans les premiers chapitres, est pourtant totalement exécrable parce qu'on sent chez lui une certaine fragilité, finalement, qui en fait un personnage bien plus complexe que ceux croisés dans le premier tome. En effet même si, dans L'Hermine, j'ai apprécié d'assister à la naissance de la romance entre Lite MacGugan et Baltair MacNèil, je n'ai pas forcément réussi à m'attacher aux personnages et surtout à Lite, l'un des deux narrateurs du récit, un peu trop capricieuse à mon goût pour susciter un véritable intérêt de la part du lecteur. Dans La Châtelaine, ce n'est pas le cas, bien au contraire, et j'ai trouvé cette petite Gunelle tout à fait attachante. En butte, d'abord à l'hostilité à de son époux puis à celle de sa belle-soeur, Gunelle est déterminée, triomphe des obstacles et on ne peut s'empêcher d'admirer la façon dont elle se dépêtre des embûches placées sur sa route. 

    Hormis cela, on retrouve encore une fois un très beau tableau de cette Ecosse millénaire, marquée par une tradition ancestrale importante et par ses légendes. On est dans cette Ecosse qui fait rêver, celle des châteaux et des lochs, cette Ecosse sauvage qui, depuis le Moyen Âge, ne semble pas avoir changé et reste préservée dans ses paysages magnifiques. La trame historique ne servant finalement que d'étai, si je puis dire, à la romance qui se noue peu à peu entre Gunelle et Iain, je n'en parlerai pas ici car contrairement au premier tome, l'Histoire passe très vite au second plan. Pas d'erreurs historiques à faire bondir au plafond, donc, même si la question de cet évêque d'Orléans d'origine écossaise me travaille un petit peu -je me demande du coup si ce personnage n'est pas totalement issu de l'imagination de l'auteure...de là pourrait donc découler mon premier bémol par rapport au roman : l'absence d'explication par l'auteur, en fin de livre, de ses parti-pris et, éventuellement des libertés prises par rapport à l'Histoire établie
    Autre bémol, la trop grande similitude entre les deux romances : en effet, l'histoire d'amour qui unit Iain MacNèil à sa jeune épouse Gunelle Keith fait furieusement penser à celle de Baltair et Lite, les parents d'Iain, qui est au centre du récit de L'Hermine, le premier tome. Finalement, les deux histoires se développent de la même façon, glissant progressivement d'une hostilité affichée à un amour fort et sincère. Dommage, mais pas gravissime non plus. 
    Avant de conclure, quelques mots sur le style, qui ne m'a pas forcément transcendée, ni dans ce tome, ni dans le précédent d'ailleurs. Par moments un peu lourd voire plat, des tournures un peu trop modernes mais dans l'ensemble, un livre relativement rythmé et fluide, qui se lit bien. Finalement, Le Clan de Mallaig fait partie de ses sagas qui se bonifient de tome en tome et deviennent de plus en plus captivantes. Certains lecteurs l'encensent comme étant l'une des meilleures sagas historiques de ces dernières années, sans aller jusque là, je dois dire qu'elle reste particulièrement efficace et plaisante à lire pour ceux qui aiment les romans historiques.

    Les paysages d'Écosse

     

    Paysages des Higlands (au premier plan, le célèbre château de Eilean Donan)

     

    En Bref :

    Les + : un récit captivant, des personnages -surtout Gunelle, l'héroïne- attachants voire complexes et très bien travaillés.
    Les - :
     
    de trop grandes similitudes avec la romance au centre du premier tome, dommage. Un peu d'originalité n'aurait pas été de trop !


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