• « Mademoiselle Bertin est une alchimiste de la mode. »

     

    Publié en 2010

    Editions Perrin, en partenariat avec Le Château de Versailles (collection Les Métiers de Versailles)

    178 pages

    Résumé :

    Comment une jeune Picarde, inconnue et sans relation, est-elle devenue l'oreille, l’œil et le conseil de la reine de France Marie-Antoinette et, dans son sillage, de toute l'aristocratie féminine de son temps ? Le talent et l'intelligence alliés à une extraordinaire créativité expliquent cette spectaculaire ascension sociale que nous raconte avec talent Michelle Sapori. Si étonnant soit-il au pays de l'élégance et de la mode, aucune véritable biographie n'avait été consacrée à  « Mademoiselle Bertin » , ainsi que l'appelaient ses contemporains. En sapant les bases de l'Ancien Régime vestimentaire, en substituant aux robes à panier une mode légère, fluide et confortable qui triomphera complètement sous l'Empire, en développant les accessoires - chapeaux et gants -, Rose Bertin a inventé une nouvelle garde-robe. Avec trente ouvrières salariées, de multiples fournisseurs et sous-traitants, son magasin le « Grand Mogol »  situé près du Palais-Royal, au cœur de Paris, recevait une clientèle prestigieuse et exigeante, avec laquelle Rose Bertin entretenait des rapports ambigus, oscillant entre soumission et insolence. Nommée à la tête de la toute nouvelle corporation féminine des marchandes de modes, l' « enjoliveuse » , qualifiée aussi de « ministre femelle » ou de « mauvais génie » de Marie-Antoinette, doit émigrer à la Révolution. Restée célibataire, cette femme hors du commun, au caractère bien trempé, revient après Thermidor pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être. A sa mort en 1813, Rose Bertin est déjà entrée dans la légende, aux couleurs vives et contrastées.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Cette collection des éditions Perrin, Les Métiers de Versailles -en partenariat avec le Château d'ailleurs-, nous permet de découvrir ce site emblématique de la royauté française grâce aux métiers qui y gravitent.
    Avec ce livre, Michelle Sapori se propose de nous faire découvrir le métier de couturière de la reine, au travers du nom le plus important, le plus symbolique : Rose Bertin, celle qu'on surnommera de son vivant Ministre des Modes.
    Née en 1747 à Abbeville, la future modiste de Marie-Antoinette est issue du peuple, comme une autre grande dame de ce temps, Madame du Barry née en Lorraine en 1743. Fille d'un officier de la maréchaussée qui meurt alors qu'elle n'a que six ans, celle qui s'appelle encore Marie-Jeanne -le prénom de Rose ne lui sera donné qu'au XIXème siècle, de manière posthume- restera jusqu'à l'âge de dix-neuf ans dans sa ville natale, où elle reçoit une éducation relativement soignée. Région où le textile est roi, la Picardie accueille, à Abbeville justement, les célèbres manufactures Van Robais où la petite Rose fera son apprentissage, comme bien d'autres jeunes filles de sa région. Elle aura la chance de se distinguer, de tirer son épingle du jeu en gagnant la capitale où elle sera tour à tour employée puis employeuse. Novatrice, elle jette notamment les bases de la haute couture française.
    Fournissant d'abord la duchesse de Chartres -future duchesse d'Orléans et mère de Louis-Philippe- qui la fait connaître, très vite, son nom ne sera plus associé qu'à celui de Marie-Antoinette, grande amatrice de mode et qui commande chaque mois bien des accessoires et des tenues, ainsi que des coiffures au Grand Mogol, le magasin parisien de sa modiste, magasin qui préfigure d'ailleurs ce qui va apparaître au siècle suivant : le concept du grand magasin. On connaît les robes simples que la reine se plut à porter, un simple chapeau fleuri sur la tête, des robes blanches, amples et mousseuses mettant son corps en valeur... Après les extravagances des débuts du règne, comme les poufs, très vite, la mode de Rose Bertin, en étroite collaboration avec sa souveraine, se caractérise et s’émancipe de la robe à la française qui faisait force de loi jusque là. Ce qui, aujourd'hui, nous apparaît la qualité principale d'un vêtement, à savoir le confort, n'allait pas de soi à l'époque. Rose Bertin préfigure donc cette mode en pleins changements à l'époque et dont les codes, peu à peu, vont se préciser au fil des ans. En son temps, elle fut donc assurément novatrice, apportant un regard jeune et neuf et plein d'influences diverses. Reine des modistes et modiste des reines, fournissant la Cour de France mais aussi celles de Russie, de Suède, de Danemark, d'Angleterre, la petite picarde eut bien raison de croire en sa bonne étoile.
    Pour autant, le monde de la mode n'était pas plus de tout repos qu'il ne l'est aujourd'hui et, que l'on soit modiste de la reine et surnommée Ministre des Modes n'y changeait rien ! La mode est une sphère de concurrence redoutables où l'on doit batailler ferme pour garder le cap. Sans cesse novatrice, anticipant les modes, Rose Bertin eut là-dessus un avantage considérable sur ses adversaires, avantage qui lui permit de rester toujours à la première place.
    Si elle fut moderne et en avance sur son temps en ce qui concerne la toilette, Rose, de part son métier, le fut aussi dans sa vie privée et se démarque assurément de ses consœurs, pas encore complètement émancipées de leur éducation chrétienne un peu corsetée et des traditions séculaires qui régissaient la famille.

    Une robe typique de la fin du XVIIIème siècle 


    La corporation des modistes est essentiellement féminine...en autorisant les femmes à exercer ce métier en 1675, Louis XIV a, peut-être sans y penser, participé à modifier petit à petit le statut de la femme dans la société d'Ancien Régime. N'allons pas trop vite en besogne cependant, car il faudra tout de même attendre les lendemains de la Première Guerre Mondiale pour que le monde du travail soit accessible plus largement aux femmes et surtout, dans des domaines où on ne les attend pas forcément.
    Pour autant, Rose et ses collègues modistes appartiennent finalement à une classe à part en ce XVIIIème siècle bien paradoxal. Par exemple, Rose privilégiera son métier et sa place éminente auprès de la souveraine au détriment d'une vie de famille, d’épouse et de mère. Rose ne se mariera pas et n'aura pas d'enfants. Si aujourd'hui le célibat est accepté ou du moins ne paraît pas incongru il n'en allait pas de même au XVIIIème siècle où le mariage et la maternité restent encore l'accomplissement majeur de bien des femmes. Rose est une femme d'affaires, une créatrice certes, une artiste, pourrait-on dire, bien plus qu'une simple couturière en tous cas, qui emploie un nombre assez important de personnes, envoie des commandes un peu partout en Europe et, de surcroît, fournit la reine de France ce qui n'est pas rien ! On peut donc dire qu'elle est un personnage assez atypique et presque décalé en sa propre époque ! Il est sûr en tous cas que tous ces éléments font de la Ministre des Modes de Marie-Antoinette un personnage vraiment intéressant et qui peut même nous en apprendre beaucoup sur une époque. Elle continuera de fournir la souveraine jusqu'en 1792, bien que les factures aient, on s'en doute, considérablement baissé. Contrairement à d'autres serviteurs royaux, Rose s'en sortira assez bien, traversant, et son magasin avec elle, la période révolutionnaire sans trop d'encombres, notamment parce qu'elle ne se trouve pas en France au moment de la Terreur. Après le 9-Thermidor, et les débuts du Directoire, la Révolution prend une autre tournure et Merveilleuses et Incroyables donnent le la, apportant un souffle nouveau à la mode. Mais déjà à cette époque, le vent a tourné pour mademoiselle Bertin. Elle habille bien encore, parfois, la fameuse Theresa Cabarrus, madame Tallien, chef de file des Merveilleuses. Mais la fin de la monarchie signe aussi la fin du monopole de Rose Bertin, qui ne peut plus jouir comme avant de la ronflante appellation de Marchandes des Modes de la Reine. Elle n'est plus une instigatrice, celle qui va lancer une mode et la pérenniser... désormais, les succès des marchands de modes sont aussi fulgurants qu'éphémères et c'est essentiellement grâce à sa clientèle étrangère que Rose pourra continuer d'exercer sa profession. L'Empire marquera définitivement la fin de sa pratique et est remplacée, auprès de la nouvelle souveraine, par Leroy, qui sera désormais le créateur des robes de Joséphine : le monopole de la mode passe alors de la sphère féminine quasi exclusive à la sphère masculine, comme c'est encore le cas aujourd'hui, la plupart des grands couturiers étant des hommes. Rose Bertin meurt le 22 septembre 1813, à l'âge de soixante-six ans. Elle meurt le jour anniversaire de la proclamation de la République et six mois avant la Restauration.
    Michelle Sapori est historienne et a réalisé pas mal de travaux sur Rose, qui fut même l'objet de sa thèse. Résumer la vie du personnage en moins de 200 pages est relativement synthétique mais j'ai eu l'impression que tout y était, en tous cas, je ressors de cette lecture satisfaite et avec un apport certains de connaissance sur le monde du travail et de l'industrie du textile en ce siècle finissant, si proche de nous et si lointain en même temps. Le livre contient deux petits dossiers d'illustrations qui nous permettent d'avoir un aperçu des créations, robes et chapeaux, de Rose Bertin et de mettre une image sur les noms fantaisistes ou exotiques de ses créations. Malheureusement, si on possède encore des tenues de Joséphine, par exemple, précieusement conservées à la Malmaison, il ne nous reste rien de tangible concernant Marie-Antoinette. Hormis les robes commandées après la naissance de sa fille et qui étaient destinées à l'habillement de la Vierge et de l'Enfant Jésus d'une église abbevilloise, travail réalisé par mademoiselle Bertin, les tenues de la reine ne sont pas parvenues jusqu'à nous. Ces dossiers illustrés sont donc les bienvenus. Hormis cela, rien à dire de plus. Le livre est intéressant et parlera certainement à tous les amoureux du XVIIIème siècle ou de Marie-Antoinette. Cette biographie de sa modiste permet d'appréhender son époque d'une autre manière, tout à fait convaincante. Une lecture qui m'a très agréablement surprise mais assurément convaincue

    Détail des tissus d'une robe de 1780 conservée à l'Ontario Museum est attribuée à Rose Bertin. 

    En Bref :

    Les + : un aperçu synthétique mais intéressant de la vie de Rose Bertin ; les petits dossiers illustrés vraiment bienvenus. 
    Les - : mais aucun ! 


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  • « Abinia, tu es du côté des chanceux. Un jour, c'est peut-être toi qui veillera sur nous. »

    La Colline aux Esclaves ; Kathleen Grissom

    Publié en 2010 aux Etats-Unis ; en 2016 en France (pour la présente édition)

    Titre original : The Kitchen House

    Editions Pocket

    528 pages

    Résumé : 

    Etats-Unis, 1791. Lavinia, jeune orpheline irlandaise, se retrouve domestique dans une plantation de tabac. Placée avec les esclaves noirs de la cuisine, sous la protection de Belle, la fille illégitime du maître, elle grandit dans la tendresse de cette nouvelle famille. 
    Cependant, Lavinia ne peut faire oublier la blancheur de sa peau : elle pénètre peu à peu dans l'univers de la grande maison et côtoie deux mondes que tout oppose. Jusqu'au jour où une histoire d'amour fait tout basculer...
    Le petit monde de la plantation est mis à feu et à sang, de dangereuses vérités sont dévoilées, des vies sont menacées...

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En 1791, la petite Lavinia McCarten arrive en Amérique, après avoir traversé l'Atlantique depuis son pays natal, l'Irlande. Durant la traversée, ce qui arrive souvent, ses deux parents sont morts et, à leur arrivée en Amérique, les enfants McCarten ont été séparés. Son frère a été vendu tandis que Lavinia, malade, a été gardée par le capitaine du bateau, propriétaire de la plantation de Tall Oaks en Virginie, où il l'emmène. Désormais, c'est là que la petite Lavinia va grandir, entourée des soins attentifs des serviteurs du capitaine Pyke. Son statut est assez particulier puisqu'elle est Blanche mais est considérée malgré tout comme une domestique de la famille, au même titre que le personnel noir.
    Lavinia, à Tall Oaks, va faire l'expérience d'une existence qu'elle n'aurait peut-être jamais imaginée et découvrir, par la même occasion, ce qu'est le système des plantations américaines, basées sur l'esclavage. Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle et l'esclavage n'est alors pas remis en question. Au contraire, il est un système, contestable et contesté aujourd'hui, certes, mais considéré comme nécessaire à cette époque, notamment dans les États du Sud. Il n'en est pas moins particulièrement inique. À Tall Oaks, deux catégories d'esclaves se côtoient, ceux sous l'autorité directe du maître, qui sont à son service exclusif et à celui de sa famille et qui ont un traitement finalement assez privilégié sans être affranchis pour autant. Puis, à l'écart, vivent les autres esclaves, sous l'autorité particulièrement cruelle du contremaître, qui n'hésite pas à se montrer violent et injuste, allant même parfois jusqu'à priver les esclaves de nourriture. À la maison vivent donc le capitaine James Pyke, son épouse Martha et leurs enfants. Plus âgé que son épouse, le capitaine a des secrets et un passé, qu'il cache à son épouse, particulièrement fragile et mélancolique. Si, dans les années qui suivent l'arrivée de Lavinia à Tall Oaks, les esclaves ne seront pas épargnés par les ennuis et les tragédies, il en sera de même pour la famille Pyke, qui finira par voler en éclats.
    Entre ces deux mondes, séparés par un fossé infranchissable, entre le monde des Blancs et celui des Noirs, se situe Lavinia, qui n'appartient ni complètement à l'un ni complètement à l'autre. De par sa naissance, elle est Blanche, couleur de peau qui ne peut être remise en question. Mais de part l'éducation qui lui sera donnée à Tall Oaks et les quelques années qu'elle passera au sein de la famille de Papa George et Mama Mae, Lavinia, petit à petit, devient Noire, parce qu'elle a trouvé une famille de substitution auprès des esclaves, parce qu'elle leur est redevable, en un mot parce qu'elle les aime comme s'ils étaient sa vraie famille...
    En parallèle, la tragédie ultime que l'on pressent depuis le prologue se prépare doucement et on la sent d'ailleurs planer au dessus de nous tout au long de la lecture de La Colline aux Esclaves...
    Attention ! Mettre le nez dans un roman comme celui-ci, c'est prendre le risque de ne plus arriver à l'en sortir ! Après un début un peu confus, notamment parce que je n'arrivais pas à situer qui était qui par rapport à qui, je me suis vite laissée prendre à l'intrigue assez dérangeante mais en même temps très captivante, qui est au centre de ce récit. Dès les premières pages, on comprend qu'une chose affreuse va se produire... À part la date, 1810, nous n'en savons pas plus... dans ce prologue, on fait connaissance avec une Lavinia adulte, qui assiste, visiblement impuissante, à un événement tragique. Puis nous faisons un bond dans le temps de dix-neuf ans et revenons en 1791, à l'arrivée de la petite Irlandaise en Virginie. Toutes les années qui la séparent alors de cette fatale année 1810 sont relatées dans des chapitres qui alternent les voix.... le récit est toujours à la première personne mais a deux narratrices : Lavinia, bien sûr, qui est sans conteste le personnage principal et Belle, la jeune métisse qui travaille à la cuisine de Tall Oaks et prend Lavinia sous son aile à son arrivée à la plantation. Je les ai vraiment aimées toutes les deux et finalement, chaque personnage m'a semblé intéressant à sa manière... Certains lecteurs ont déploré un aspect assez manichéen du roman... c'est vrai que, quand on commence à traiter un sujet aussi sensible que l'esclavage, l'écueil du manichéisme se profile vite et il est parfois difficile de le contourner, d'autant plus qu'on est souvent tenté de juger des événements passés par rapport à nos propres convictions et, dans ce domaine-là, le lecteur du XXIème siècle est tenté de prendre le parti des esclaves au détriment des planteurs... Personnellement, je n'ai pas vraiment ressenti ce côté manichéen du roman, bien au contraire, et pourtant, je le gardais à l'esprit, ayant lu ces remarques avant de commencer le livre. Bien sûr, il y'a le contremaître sadique, personnage qu'on retrouve souvent, sous différentes formes mais jamais très sympathiques. Pour les autres personnages, j'ai trouvé qu'ils étaient tous bien travaillés, maîtrisés par l'auteure, ce qui fait que les esclaves ne sont pas que de pauvres créatures opprimées et les Blancs de méchants planteurs sans scrupules. D'autres lecteurs ont trouvé que le roman était stéréotypé ainsi que ses personnages, personnellement, ce n'est pas mon avis. Il y'a bien plus convenu, comme littérature.

    Esclaves dans une plantation de Virginie, fin XVIIIème siècle (illustration tirée du livre The Old Plantation, 1790)


    J'ai aussi aimé l'idée de départ du livre, expliquée par l'auteure en fin de roman. Il faut savoir que Kathleen Grissom n'est pas Américaine de naissance mais Canadienne. Puis, avec son mari, elle a acheté une maison en Virginie, une ancienne plantation, sur laquelle elle a fait des recherches... au cours de ces recherches pour retracer l'histoire du domaine, elle a trouvé une photo ancienne sur laquelle on pouvait voir un panneau avec cette inscription : La Colline des Nègres. Intriguée, elle s'est renseignée auprès d'historiens de la région qui lui ont expliqué que ce panneau avait dû être apposé suite à une tragédie survenue sur ce domaine. Elle nous narre ensuite la manière très spontanée dont est né le prologue du roman, alors qu'elle écrivait dans son journal. On sent chez cette auteure une vraie sincérité et un investissement véritable ainsi qu'un intérêt certain pour l'époque qu'elle traite. L'esclavage fait partie de l' Histoire de bien des pays et n'est pas spécialement propre aux colonies des Antilles ou aux États-Unis. Et ce n'est pas parce qu'on en parlerait pas que ça n'existerait plus. C'est un fait : il faut vivre avec son Histoire et faire en sorte de ne pas oublier. Si aujourd'hui on peut considérer, dans nos sociétés occidentales, comme honteux le passé esclavagiste de nos pays il ne faut pas pour autant le renier, on peut même s'y intéresser, au contraire et essayer de comprendre pourquoi, il n'y a pas si longtemps, des Hommes ont assujetti d'autres Hommes, sur le simple principe d'une différence de couleur de peau.
    Kathleen Grissom a réussi son pari : parler de l'esclavage sans tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Personnellement, je n'ai rien ressenti de tel, au contraire. Chaque personnage est, à mon avis, suffisamment complexe pour justement éviter de tomber dans le stéréotype.
    Je pense que le style est bien restitué par la traduction. On n'est pas ici dans quelque chose de compliqué, mais d'efficace. Un style formidable ne rattrapera pas forcément une intrigue pas top. Ici, le style est clair et sert bien le récit. Le seul bémol que je soulèverais, c'est, parfois, des confusions dans la chronologie, qui naissent au cours de la lecture... parfois j'ai eu le sentiment soudain d'être un peu perdu parce que je ne savais plus en quelle année je me trouvais ! Certains chapitres sont datés et d'autres non, quelques indications sont parfois données au cours du récit mais peut-être, une fois happé dans l'intrigue, n'y fait-on plus attention d'où cette confusion qui peut alors apparaître...il est vrai que j'aime bien aussi, lorsque je lis un roman, savoir exactement à quelle époque je me situe, peut-être que cela ne gênera pas tout le monde...enfin ce n'est vraiment rien de bien grave !
    Ce roman est le deuxième livre des éditions Charleston que je lis cette année, après La Plantation de Leila Meacham et c'est encore une fois une bonne surprise. La Colline aux Esclaves a su me convaincre... pour mon plus grand plaisir

    En Bref :

    Les + : un bon roman, une idée de départ intéressante, des personnages travaillés, bref, une très belle découverte !
    Les - : parfois, une chronologie soudain un peu floue, mais rien de grave. 


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  • Le Challenge du Salon 2017 : Un mois, un thème

     

    Hello ! 

    En ces derniers jours de décembre, je vous propose un Challenge pour l'année qui arrive ! ! Et si, en 2017, nous nous retrouvions chaque mois, non pas avec une lecture commune, mais avec un thème commun de lecture ? Ce pourrait être l'occasion de vider notre PAL de façon relativement ludique. 

    Le challenge prend effet le 1er janvier 2017 et se termine le 31 décembre 2017. Je vais vous lister ci-dessous les thèmes choisis, à vous ensuite d'opter pour un livre entrant dans le thème ! ! 

     

    • Modalités d'inscription :

    INSCRIPTIONS TERMINÉES !

    L'inscription au challenge se fait sur cet article ou sur le sujet Livraddict. Vous devez posséder un blog ou un compte Instagram pour participer : au pire, si vous n'avez pas de page perso mais que vous souhaitez participer au challenge, vous pouvez poster votre avis sur le sujet Livraddict du challenge ou bien me tenir au courant de vos lectures par commentaire, ici même ! Loin de moi l'idée de fermer ce challenge à quiconque, on va donc essayer de trouver les meilleures solutions possibles ! !
    Vous pourrez publier un article de présentation sur votre blog lors de votre inscription. Les blogueurs posteront une chronique du livre lu chaque mois sur leur blog, avec la bannière « Challenge des Douze Thèmes » que vous voyez ci-dessus. Pour ceux qui n'ont pas de blog mais un compte Instagram, vous pouvez poster une jolie photo de votre lecture ainsi qu'un avis court. Vous pourrez utiliser le hash tag #challengedesdouzethemes. N'hésitez pas, si vous êtes actif sur les réseaux sociaux, à donner un maximum de visibilité au challenge en en parlant !  

    • Participants :

     

    A-Little-Bit-Dramatic 

    Scarlet_TheRose (Instagram)

    BookInBlood (blog)

    mamzellefrog (blog)

    Parthenia (blog)

    Le_Chat_Qui_Savait_Lire (blog)

    licorne (blog)

    jelydragon (blog)

    CelebAngel (blog)

    BooksAndTeas (blog)

    Giselda (blog)

    Mag0911 (Instagram)

    BettieRose (blog)

    Ararie (Instagram)

    lululitdeslivres (blog)

    Biblio87

    Bibli-aur-theque (Instagram)

    Unchocolatdansmonroman (blog)

    Elanor (blog)

    Belial 

    BobMarlaine (blog)

    la Duchesse Wombat

    angelebb

    mandorla (blog)

    Yume

    Shakes (Instagram)

    Northanger (blog)

    Mehral (blog)

    Kincaid40 (blog)

    Chrisflo

    HarperValley (blog)

    polgielle (blog)

    Chroniques littéraires (blog)

    Plural

    WonderBook (blog)

    Le Salon des Lettres (blog)

    Ariela

    XxFairyTopia (blog)

    angèle4

    Camille de Voyage au bout de l'histoire (blog)

    SvCath (blog)

    Feepacie (blog)

    Crackmush

     

    • Thèmes du Challenge :

     

    Janvier : Thème « Un plaid, une cheminée, un chocolat chaud » → une lecture qui sent bon le feu de cheminée et qu'on a envie de lire en se blottissant chaudement avec un plaid et une boisson chaude. 

    Février : Thème « Cœurs sur toi » → février, c'est le mois des amoureux. Si on lisait une romance ? Epoque, lieux, vous avez l'embarras du choix ! ! 

    Mars : Thème « My tailor is rich » → un livre dont l'action se passe en Angleterre. 

    Avril : Thème « Plume d'oie et cire à cacheter » → un classique de la littérature, française ou internationale. 

    Mai : Thème « Têtes couronnées » → un roman ou une biographie dont le personnage central est un roi ou une reine. 

    Juin : Thème « Du Saint-Laurent au Rio Grande » → un livre dont l'action se passe en Amérique.

    Juillet : Thème « Lecture sur le sable » → un livre idéal pour la plage, que vous soyez en vacances ou non. 

    Août : Thème « Empreintes » → ce mois-ci, je vous propose de lire un roman policier. On en a tous dans notre PAL ! ! Encore une fois, le choix de l'époque, du lieu, des personnages, est libre. 

    Septembre : Thème « Grande Découverte » → ce mois-ci, nous lirons un livre d'un auteur dont on découvre l'oeuvre. 

    Octobre : Thème « Rose » → parce que c'est Octobre Rose, nous lirons donc un livre dont la couverture sera rose ou possédera des touches de rose.  

    Novembre : Thème « Thé matcha et poivre du Sichuan » → un livre dont l'action se passe en Asie, tous pays confondus. 

    Décembre : Thème « Noël et ses merveilles » → un livre dont le thème central est...Noël, bien évidemment ! 

    • Les Lectures :

     

    A-Little-Bit-Dramatic :

    Janvier : Un amour de soie, Lindsay Chase
    Février : Correspondance, Héloïse d'Argenteuil et Pierre Abélard 
    Mars : Lola Bensky, Lily Brett 
    Avril : Le chevalier de Maison-Rouge, Alexandre Dumas
    Mai : Hortense de Beauharnais, Marie-Hélène Baylac
    Juin : Charleston, Alexandra Ripley
    Juillet : L'été du cyclone, Beatriz Williams
    Août : Galeran de Lesneven, tome 1, La Couleur de l'Archange, Viviane Moore 
    Septembre : Carol (les Eaux Dérobées) ; Patricia Highsmith
    Octobre : Le chardon et le tartan, tome 7, L'écho des cœurs lointains, partie I : Le prix de l'indépendance ; Diana Gabaldon
    Novembre : Les lumières d'Assam, Janet McLeod Trotter
    Décembre : Lettres du Père Noël, J.R.R Tolkien

    Scarlet_TheRose :

    Janvier : Fragments d'une traque amoureuse, Fleur Zieleskiewicz
    Février : Delirium, livre 3, Lauren Oliver
    Mars : La veuve, Fiona Barton
    Avril : Traité sur la tolérance, Voltaire 

    BookInBlood :

    Janvier : Crazy Rich à Singapour, Kevin Kwan
    Février : Mystic City, tome 1, Theo Lawrence 

    mamzellefrog :

    Janvier : Le chat qui allait au placard, Lilian Jackson Braun 
    Février : Raisons et Sentiments, Jane Austen
    Mars : Le miroir se brisa, Agatha Christie 
    Avril : Polyeucte, Pierre Corneille
    Mai : Les rois maudits, tome 1, Le roi de fer, Maurice Druon
    Juin : Le chat qui jouait aux dominos, Lilian Jackson Braun
    Juillet : Je hais l'été, Claude-Henri Buffard
    Août : La maison du guet, Mary Higgings Clark
    Septembre : La maison aux pignons verts, Lucy Maud Montgomery
    Octobre : 
    Novembre : Princesse Bari, Sok-Yong Hwang

    Parthenia :

    Janvier : Avis de tempête, Angela Morelli
    Février : Les Noces de l'innocence, tome 2, les dames de Riprole, Eve Terrellon
    Mars : Le clan de Mallaig, tome 3, Sorcha de Mallaig, Diane Lacombe 
    Avril : Le corsaire rouge, James Fenimore Cooper 
    Mai : Les rois maudits, tome 1, Le roi de fer, Maurice Druon 

    Le_Chat_Qui_Savait_Lire :

    licorne :

    Janvier : Snowblind, Christopher Golden 
    Février : Outlander, tome 3, Le voyage, Diana Gabaldon
    Mars : Agatha Raisin enquête, tome 3, Randonnée mortelle, M.C Beaton
    Avril : Robin des Bois, prince des voleurs, Alexandre Dumas
    Mai : Le roi se meurt, Eugène Ionesco 
    Juin : The women murder club, 2ème chance, James Patterson
    Juillet : Les enquêtes d'Anna Kronberg et Sherlock Holmes, tome 1, Le diable de la Tamise, Annelie Wenderberg
    Août : De sinistre mémoire, Jacques Saussay
    Septembre : Récits du demi-loup, tome 1, Véridienne, Chloé Chevalier
    Octobre : Ta deuxième vie commence quand tu comprendras que tu n'en as qu'une, Raphaëlle Giordano
    Novembre : Beijing, tome 1, Meurtres à Pékin, Peter May
    Décembre : La voix, Arnaldur Indridason

    jelydragon :

    Janvier : Les délices de Tokyo, Durian Sukegawa
    Février : Sanditon, Jane Austen et Marie Dobbs
    Mars : Appelez la sage-femme, Jennifer Worth 
    Avril : Mrs. Dalloway, Virginia Woolf 
    Mai : Henry Dupuis, jardinier de Louis XIV & Rose Bertin, couturière de Marie-Antoinette, Patricia Bouchenot-Déchin et Michelle Sapori
    Juin : Fan-girl, Rainbow Rowell 
    Juillet : Retour à Cedar Cove, tome 1, La maison d'hôtes, Debbie Macomber
    Août : Nymphéas noirs, Michel Bussi 
    Septembre : Mes amis devenus, Jean-Claude Mourlevat 
    Octobre : Les petites reines, Clémentine Beauvais
    Novembre : Le restaurant de l'amour retrouvé, Ito Ogawa
    Décembre : Esprit d'hiver, Laura Kasischke

    CelebAngel :

    Janvier : Les anges s'en mêlent, Debbie Macomber 
    Février : Orgueil et Préjugés, Jane Austen
    Mars : Audrey retrouvée, Sophie Kinsella
    Avril : Peter Pan, James Matthew Barrie
    Mai : Fairest, Marissa Meyer
    Juin : Percy Jackson et the Olympians : the lightening thief, Rick Riordan
    Juillet : Aimer trois fois par jour, Faustino Brizzi
    Août : Nemesis, Agatha Christie
    Septembre : Furthermore, Tahereh Mafi
    Octobre : Megumi et le fantôme, Eric Senabre
    Novembre : ?
    Décembre : Meet me under the Misteltoe, Carla Burgess

    BooksAndTeas :

    Janvier :  La quête des ours tome 1, Erin Hunter (en attente de chronique)
    Février : Enchantement, tome 2, Atlantide, Evelyne Contant 

    Giselda :

    Mag0911 :

    Janvier : La classe de neige, Emmanuel Carrère
    Février : La maison aux souvenirs, Nora Roberts

    BettieRose :

    Ararie :

    Janvier : Les fiancés de l'hiver, Christelle Dabos 
    Février : Orgueil et Préjugés, Jane Austen
    Mars : Un jour, David Nicholls
    Avril : Le joueur d'échecs, Stefan Zweig
    Mai : Marie-Antoinette, la dernière reine, Evelyne Lever

    lululitdeslivres :

    Janvier : L'appel de la forêt, Jack London 
    Février : Créature des ténèbres, tome 2, Amour éternel, Jacquelyn Frank

    Biblio87 :

    Janvier : La douce caresse d'un vent d'hiver, Sarah Morgan

    Bibli-aur-theque :

    Janvier : Le livre du hygge, Meik Wiking
    Février : Sur tes yeux, Irène Cao
    Mars :Jane Eyre, Charlotte Brontë 
    Avril : Les liaisons dangereuses, Pierre Choderlos de Laclos
    Mai : La reine de Saba, Marek Halter
    Juin : The pearl, John Steinbeck

    Unchocolatdansmonroman :

    Janvier : Jane Austen et le révérend, Stéphanie Barron 
    Février : Arrive un vagabond, Robert Goolrick
    Mars : Appelez la sage-femme, Jennifer Worth
    Avril : La bête humaine, Emile Zola 
    Mai : Le crépuscule des rois, tome 1, La rose d'Anjou, Catherine Hermary-Vieille 
    Juin : Une Femme simple et honnête, Robert Goolrick
    Juillet : Ces liens qui nous séparent, Ann Brashares
    Août : Agatha Raisin enquête, tome 5, Pour le meilleur et pour le pire, M.C Beaton
    Septembre : Qui es-tu, Alaska ?, John Green 
    Octobre : Butor, Vincent de Longueville
    Novembre : Premières neiges sur le Mont Fuji, Yasunari Kawabata

    Elanor :

    Janvier : Harry Potter, tome 4, La Coupe de Feu, J.K Rowling
    Février : Les ombres de Brocéliande, Lynda Guillemaud 
    Mars : Londres la ténébreuse, tome 1, La fugitive de Whitechapel, Bec McMaster
    Avril : Persuasion, Jane Austen
    Mai : Les outrepasseurs, tome 2, La reine des neiges, Cindy van Wilder
    Juin : Did I mention I need you ? , Estelle Maskame
    Juillet : Emmett Llewelyn, tome 1, La révélation des enchanteurs, Angeline Sirba
    Août : Suspicion, tome 2, L'affaire Cendrillon, Mary Higgings Clark et Alafair Burke
    Septembre : Wild Fell, Michael Rowe
    Octobre : Tu verras, les âmes se retrouvent toujours quelque part, Sabrina Philippe
    Novembre : Dis-lui que je l'attends, Takuji Ichikawa

    Belial : 

    Janvier : La fille de l'hiver, Eowyn Ivey
    Février : La maîtresse de Rome, Kate Quinn 
    Mars : Samantha, bonne à rien faire, Sophie Kinsella 
    Avril : La fortune des Rougon, Emile Zola
    Mai : Le dernier souffle, tome 3, L'âme, Fiona McIntosh
    Juin : Cible n°1, Allen Zadoff
    Juillet : Agatha Raisin, tome 1, La quiche fatale, M.C Beaton
    Août : Le purgatoire des innocents, Karine Giebel
    Septembre : Sukkwan Island, David Vann
    Octobre : 
    Novembre : 

    BobMarlaine :

    la Duchesse Wombat :

    angelebb :

    Janvier : Croc-Blanc, Jack London
    Février : Psi Changeling, Nalini Singh 
    Mars : Les étranges soeurs Wilcox, tome 1, Les vampires de Londres, Fabrice Colin
    Avril : Tess d'Urberville, Thomas Hardy

    mandorla :

    Janvier : Un hiver de glace, Daniel Woodrell
    Février : Tombée du ciel, Cecelia Ahern
    Mars : Une fille, qui danse, Julian Barnes 
    Avril : Les liaisons dangereuses, Pierre Choderlos de Laclos
    Mai : La mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé 

    Yume :

    Shakes :

    Northanger :

    Janvier : Dewey, Vicki Myron et Bret Winter 
    Février : Le Diable s'habille en tartan, Teresa Medeiros
    Mars : La petite boulangerie du bout du monde, Jenny Colgan
    Avril : Au bonheur des dames, Emile Zola
    Mai : 
    Juin : 
    Juillet : La maison des hautes falaises, Karen Viggers
    Août : Les mystères de Granchester, tome 1, Sidney Chambers et l'ombre de la mort, James Runcie 
    Septembre : La fille du train, Paula Hawkins
    Octobre : Le restaurant de l'amour retrouvé, Ito Ogawa

    Mehral :

    Janvier : Si je reste, Gayle Forman (en attente de chronique)
    Février : Anna et le French Kiss 

    Kincaid40 :

    Janvier : Neige, Maxence Fermine

    Chrisflo :

    Janvier : Orgueil et Préjugés, Jane Austen
    Février : L'amant de la Chine du Nord, Marguerite Duras
    Mars : Une fille, qui danse, Julian Barnes

    HarperValley :

    Janvier : L'oiseau des neiges, Tracy Rees
    Février : Une page d'amour, Emile Zola
    Mars : Une lettre de vous, Jessica Brockmole
    Avril : La petite Fadette, George Sand
    Mai : Le discours d'un roi, Mark Logue et Peter Conradi
    Juin : Mille femmes blanches, Jim Fergus
    Juillet : La mémoire des embruns, Karen Viggers

    polgielle :

    Janvier : La carapace de la tortue, Marie-Laure Hubert Nasser 
    Février : La chronique des Bridgerton, tome 2, Anthony, Julia Quinn
    Mars : Pour les beaux yeux d'un espion, Alyssa Alexander
    Avril : Bel-Ami, Guy de Maupassant
    Mai : Sissi, impératrice d'Autriche, Jean des Cars

    Chroniques littéraires :

    Plural :

    Janvier : Les fiancés de l'hiver, Christelle Dabos 
    Février : Mon Antonia, Willa Cather
    Mars : Le cercle littéraire d'amateurs d'épluchures de patates, Mary Ann Shaffer et Annie Barrows
    Avril : Peter Pan, James Matthew Barrie 
    Mai : La leçon, Eugène Ionesco

    WonderBook :

    Janvier : La Quête d'Ewilan, tome 2, Les frontières de glace, Pierre Bottero
    Février : L'envers des contes, tome 1, Gihef, Rachel Zimra et Catherine Girard-Audet
    Mars : Autopsie, Kerri Maniscalco

    Le Salon des Lettres :

    Janvier : Peter Pan, James Matthew Barrie 
    Février : La salamandre et les deux cavalières, Emile Turbet 
    Mars : La reine des lectrices, Alan Bennett
    Avril : L'île aux trésors, Robert Louis Stevenson 
    Juillet : Très chère Sadie, Sophie Kinsella
    Septembre : L'amie prodigieuse, Elena Ferrante 
    Octobre : Histoires de fantômes, Charles Dickens
    Novembre : 
    Décembre : Le secret de Noël, Anne Perry

    Ariela :

    Janvier : Esprit d'hiver, Laura Kasischke
    Février : En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

    angèle4 :

    Janvier : Rose, tome 2, Rose et la princesse disparue, Holly Webb

    XxFairytopia :

    Janvier : Les étoiles de Noss Head, tome 5, partie 2, les origines, Sophie Jomain

    Camille :

    SvCath :

    Janvier : Le mystère Sherlock, J.M Erre
    Février : Retour sur Terre, Mélanie Rose 
    Mars : Agatha Raisin : the first two tantalising cases, M.C Beaton
    Avril : Comme on se marie, Emile Zola
    Mai : L'invasion du Tearling, Erika Johansen
    Juin : To kill a mockingbird, Harper Lee (pas de chronique ? )
    Juillet : Le tueur à la cravate, Marie-Aude Murail (thème inversé avec août)
    Août : Caraval, Stephanie Garber (thème inversé avec juillet)
    Septembre : Les animaux ne sont pas comestibles, Martin Page
    Octobre : Comme par magie : vivre sa créativité sans la craindre, Elizabeth Gilbert 

    Feepacie :

    Janvier : Merci pour les souvenirs, Cecelia Ahern 

    Crackmush :

    Janvier : La véritable histoire de Noël, Mark Leino
    Février : Le choix d'une vie, Isabelle Chavy 

     

     

     

     

     

     


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  • « La pensée a beau mépriser la force, quand la force l'opprime en la faisant taire, c'est un martyre sans consolation. »

    Héloïse et Abélard, la gloire, l'amour et la spiritualité ; Elie Durel

    Publié en 2015

    Editions Geste 

    296 pages

    Résumé :

    Au début du XIIe siècle, Pierre Abélard, le péripatéticien (partisan de la philosophie d'Aristote) du Pallet, en Haute-Bretagne, est, à Paris, un maître célèbre dans l'art du trivium (grammaire, rhétorique, dialectique). Homme plutôt chaste, totalement investi dans son art philosophique, l'ambitieux Abélard fait la conquête d'Héloïse, une noble et belle jeune fille lettrée et cultivée, dont la sensualité l'enflamme. L'amour vécu par Héloïse et Abélard est alors l'expression la plus parfaite de ce qui rapproche un homme et une femme : le désir sensuel, la passion fusionnelle, la communion de pensée et l'admiration. D'Héloïse, on a pu dire qu'elle est « la femme qui inventa l'amour », tant elle a su transmuer le sentiment amoureux en passion absolue. Emportés dans la même spirale passionnelle étourdissante, Héloïse et Abélard sont aussi les témoins de la prodigieuse révolution des mœurs qui se produit à l'aube de ce XIIe siècle, véritable renaissance de la France. Mais, par vengeance, Abélard subit une cruelle mutilation. Le couple uni par les liens du mariage fait alors profession religieuse pour suivre le chemin de la spiritualité. L'essor intellectuel de la rive gauche de la Seine remonte à l’enseignement de Pierre Abélard sur la colline Sainte-Geneviève, à Paris où le latin était alors la langue officielle. Ce quartier deviendra le Quartier latin.

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Quelle histoire d'amour médiévale et peut-être même de tous les temps est plus connue que celle-ci ? Elle prend un tout autre relief, en plus, quand on sait que l'histoire, longue et passionnelle, qui unit Heloise et Abelard, a bien existé. Nous sommes là dans l'un de ces exemples qui illustrent bien que, parfois, la réalité peut dépasser la fiction. Personnellement, je ne serais jamais plus fascinée par Tristan et Iseult ou Roméo et Juliette que par Héloïse et Abélard.
    On connaît tous une version plus ou moins édulcorée de cette histoire : le chanoine Fulbert oncle de la jeune fille, à la recherche d'un maître pour parfaire l'éducation de sa jeune nièce, jette son dévolu sur l'un des écolâtres les plus célèbres de Paris, Abélard, originaire de Bretagne et qui n'a pas hésité à tenir tête à des maîtres de la philosophie, comme Roscelin de Compiègne ou Guillaume de Champeaux. La suite, on la connaît : le maître et l'élève, que près de vingt ans séparent, tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Un amour aussi sentimental que charnel, bien éloigné de la fin'amor à la mode à l'époque puisque naîtra un fils de leur union : Pierre Astrolabe. On connaît aussi la terrible vengeance du chanoine Fulbert et le châtiment qu'il inflige alors à Abélard : l’émasculation, purement et simplement.
    Malgré les revers, Abélard et Héloïse ne se sépareront jamais vraiment et, dans la seconde partie de leur vie, communieront dans une même fois, en fondant le Monastère du Paraclet, où Héloïse mourra, dans les années 1160.
    Le livre d'Elie Durel apporte un nouvel éclairage à cette histoire emblématique. On a beaucoup écrit sur Héloïse et Abélard et eux-mêmes ont laissé une importante correspondance, qui nous est parvenue. S’écartant quelque peu de l' histoire passionnelle et très spontanée qu'on a à l'esprit en général quand on songe à Héloïse et Abélard, Elie Durel nous présente en fait une Héloïse déjà plus ou moins séduite par le personnage d'Abélard et son intelligence, avant même que son oncle ne les présente l'un à l'autre. Quant à Abélard, génie de la dialectique, homme déjà mûr quand il rencontre celle qui va devenir sa jeune maîtresse envers et contre tout, peu porté sur les relations amoureuses, c'est presque par calcul qu'il tente de séduire la jeune fille, avant d'être pris à son propre jeu. Du moins est-ce ainsi que j'ai compris les propos de l'auteur. Avouez qu'on s'éloigne pas mal de l'histoire très romantique qu'on nous présente souvent mais elle n'en est pas pour autant moins vraisemblable. Pierre Abélard et Héloïse d'Argenteuil ayant vécu il y'a aujourd'hui près de mille ans, il sera très difficile de savoir exactement comment a démarré leur histoire mais je dois vous avouer que l'hypothèse d'Elie Durel m'a complètement convaincue. Au fond, il nous livre une vision plus pragmatique de l'histoire d'Héloïse et Abélard mais qui s'accorde aussi très bien avec ce que l'on connaît des deux personnages, à savoir, leur côté très cérébral et intellectuel qui les pousse tous deux et surtout Abélard, à conceptualiser et théoriser leurs sentiments à l'extrême quitte à manquer de spontanéité voire à se montrer froid et calculateur.
    Quant au chanoine Fulbert l'auteur lui prête une ruse et une malice qu'on ne doit pas souvent lui attribuer... et si, questionne Elie Durel, le chanoine avait, au final, complètement été au fait de la relation naissante entre Héloïse et son professeur et avait essayé de s'en servir afin de pousser Abélard à épouser la jeune femme ? Seulement, se sentant trahi par Abélard, il aurait ensuite cherché à se venger de lui... pourquoi pas ? Que Fulbert ait bien été le dindon de la farce comme on le présente souvent ou bien plus fin qu'on ne l'imagine mais malgré tout doublé par Abélard, certainement nous ne le saurons jamais mais les deux postulats fonctionnent.
    Avec ce livre, qui n'est pas le fait d'un historien mais est écrit avec chaleur (on ressent tout l'investissement de l'auteur dans son projet), j'ai appris le nom des parents d’Héloïse... jusqu'ici et ce n'est pourtant pas faute d'avoir lu sur ce couple mythique, la jeune femme était avant tout présentée comme la nièce de Fulbert uniquement et son surnom d'Argenteuil lui venait du couvent où elle avait passé son enfance et son adolescence. Avec ce livre j'ai appris que la jolie Héloïse était en fait apparentée, par son père à la famille de Garlande, qui fraye dans l'entourage royal et par sa mère à la noble lignée des Montmorency. Née en 1095, un an seulement avant le départ de son père en Terre Sainte, la petite a vu le jour hors des liens du mariage. Placée au couvent avec sa fille, Hersende de Montmorency devait y attendre le retour de son jeune amant pour contracter une union en toute légalité. Elle n'attendit pas et prit le voile. Héloïse restera à Argenteuil où elle sera élevée et recevra une éducation soignée, parachevée ensuite par son oncle Fulbert. J'ai beau chercher, je ne crois pas que le nom de ses parents ait été précisé dans les productions romanesques que j'ai pu lire... Héloïse est donc d'une ascendance bien plus noble que je ne le pensais de prime abord.
    L'auteur, originaire d'une région proche de la région natale d'Abélard a retracé également de façon très minutieuse le parcours de ce jeune noble breton au devenir assez atypique puisqu'il n'embrasse ni la carrière des armes ni celle de l'Église, qui sont pourtant, alors, les deux voies de prédilection des nobles. La situation de ses parents est assez particulière également puisque sa mère est la fille aînée du seigneur du Pallet, la place forte où Abélard vit le jour, probablement en 1079, donc son héritière. Et pourtant, c'est son jeune frère qui devient ensuite châtelain du Pallet, aidé par sa sœur et par son beau-frère. Pierre n'est donc pas un héritier en puissance et va choisir une carrière philosophique, qui le conduira à être l'un des écolâtres les plus réputés de Paris. Brillant et intelligent, Abélard se bâtit un avenir solide, remis en question plus tard par sa liaison scandaleuse avec Héloïse. Il finira finalement par choisir l'Église, qu'il avait pourtant dédaignée au moment de se lancer dans ses études. Ce ne sera cependant pas un choix, ni pour l'un ni pour l'autre, d'ailleurs.

     

    Les Amours d'Héloïse et Abélard, par Jean Vignaud (1819)


    La liaison en elle-même est relativement bien connue. Très moderne, elle ne nous choque pas aujourd'hui mais avait un caractère très scandaleux à l'époque. Nous sommes au XIIème siècle et c'est alors le fin'amor des troubadours qui triomphe. Or ce courant est avant tout basé sur des liaisons platoniques et sur l’idéalisation de la femme. Il n'a jamais été contesté que l'histoire d’Héloïse et Abélard a été tout sauf platonique ! Au contraire, elle fut très charnelle et assumée comme telle, à une époque où on ne revendiquait pas de sexualité à plus forte raison si on était une femme. Héloïse en cela est très moderne et en avance sur son temps, non seulement par sa connaissance assez pointue de son propre corps et de son fonctionnement mais aussi parce qu'elle assumera sa liaison aussi sulfureuse soit-elle aux yeux des contemporains et assumera surtout d'y avoir cherché et trouvé du plaisir physique.
    C'est d'ailleurs l'un des aspects qui m'a toujours le plus fascinée dans l' histoire entre Héloïse et Abélard parce que j'y ai toujours vu une modernité hors-du-commun : un couple du XIIème siècle, même savant, qui s’émancipe autant des préceptes religieux a de quoi interpeller à mon avis. C'est surtout le personnage d’Héloïse qui diffère beaucoup de celui des autres femmes de son temps, d'abord par la connaissance parfaite qu' elle a de son corps, comme je le souligne déjà plus haut mais aussi des mécanismes de la reproduction. Héloïse sait donc ce qu'il faut faire pour ne pas tomber enceinte et connaît des moyens contraceptifs. Pour elle, la relation est avant tout charnelle et, si elle sait comment on tombe enceinte, elle sait aussi que cette partie de son corps peut lui apporter un plaisir physique indéniable. Dans leur couple, si Abélard trouve une réponse à ses pulsions sexuelles, qu'on ne viendrait de toute façon pas lui reprocher parce qu'il est un homme, Héloïse n'est pas en reste. Elle est faite pour l'amour et aime le faire. J'ai toujours trouvé fascinant et assez fou ce personnage de femme tellement en avance sur son temps, car ce que prône Héloïse, ce n'est, ni plus ni moins, que ce que revendiquent les femmes depuis moins de cinquante ans.
    Avec l'amour charnel, l'autre important propos du livre concerne les intellectuels du Moyen Âge. Quoi de plus normal, quand on parle d'Abélard qui est certainement, tous siècles confondus, l'un de nos lettrés les plus brillants ? Appelé à une carrière importante, qu'il remet en cause d'ailleurs en se lançant à corps perdu dans sa liaison avec Héloïse, Abélard personnifie ce Moyen Âge savant qu'on ne met pas souvent en avant malheureusement. Le XIIème siècle est pourtant une période importante pour les lettres : les troubadours donnent à la poésie ses lettres de noblesse tandis que l'enseignement de la philosophie attire à Paris des étudiants de toute l'Europe, preuve s'il en est, qu'on n'a pas attendu l'humanisme pour redécouvrir les textes de l'Antiquité et que le Moyen Âge ne méconnaissait pas son héritage. Certes, la philosophie est alors soumise, comme tous les enseignements, à l'Église et à ses dogmes, certaines doctrines scientifiques pouvant vite être considérées comme hérétiques et les intellectuels ayant alors maille à partir avec le clergé. Mais on se rend compte, à la lecture de ce livre, qui déroule assez précisément la carrière d'Abélard avant sa rencontre avec Héloïse et même après, que le Moyen Âge n'est pas si obscur qu'on a bien voulu le dire et qu'il a eu ses génies, dont fait assurément partie Pierre Abélard. Héloïse est, elle aussi, l'une des femmes les plus érudites de son temps, instruite en bien des matières qu'on ne daignait pas, en temps normal, enseigner aux femmes. En cela aussi, elle est avant-gardiste et préfigure en quelque sorte les femmes modernes. 
    Ce livre m'a plu parce qu'il associe des informations précises et des recherches solides, menées localement ou de façon plus large, à un style très chaleureux... à l'aide, notamment de la correspondance entre Héloïse et Abélard, Elie Durel établit des dialogues, assez surprenants au premier abord mais qui ne dénaturent pas pour autant le propos.
    J'ai été surprise de voir que la chronologie adoptée par l'auteur différait de celle communément admise. Ainsi, dans le livre d'Elie Durel, la liaison amoureuse démarre en 1115 et non pas 1113, l’émasculation d'Abélard intervient en 1119 et non pas 1117 et le petit Pierre Astrolabe, unique enfant du couple naît au printemps 1117 au lieu de l'automne 1116. Si j'ai d'abord été étonnée, au final, cette chronologie reste assez logique elle aussi et n'est pas plus fantaisiste qu'une autre. De toute façon, vu l'écart de temps qui nous sépare aujourd'hui des personnages, il sera difficile d'établir une chronologie absolument irréfutable.
    Très basé sur la psychologie, le livre nous apporte un éclairage un peu plus universel de cette belle histoire qui, d'abord calculée devint par la suite un chamboulement des sens tant pour la maîtresse que pour l'amant.
    Une lecture assez agréable, une bonne introduction pour ceux qui voudraient en apprendre un peu plus sur ces personnages mythiques.

    En Bref :

    Les + : une très bonne introduction, pour en apprendre un peu plus sur des personnages mythiques, de manière bien plus pragmatique que la version romantique que l'on connaît et qui n'est peut-être pas complètement vraie.
    Les - :
    quelques coquilles d'impression, dommage. 

     


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  • « Les rois ne font-ils pas tout ce qu'ils veulent ? »

    Louis XIV, le Bon Plaisir du Roi ; Michel de Decker

    Publié en 2000

    Editions Belfond (collection La Vie Amoureuse) 

    295 pages 

    Résumé : 

    Louis XIV épousa deux fois : l'insignifiante et mal-aimée Marie-Thérèse, qui ne vécut que pour assurer la propagation de la dynastie des Bourbons, et près de vingt-cinq ans plus tard, la très puritaine Françoise d'Aubigné, plus connue sous le nom de Mme de Maintenon. Mais, entre ces deux unions, il a beaucoup aimé, ce roi « séducteur, sémillant, trousseur et bon vivant » qui avait fait des femmes le plus bel ornement de sa cour. Dans cette chronique galante, on les rencontrera toutes : ses maîtresses, la fragile Louise de La Vallière au destin tragique, la redoutable Athénaïs de Montespan ; à ses amoureuses déçues, la petite Marie-Thérèse, et la grande Mademoiselle ; sans oublier ses liaisons plus éphémères…

    Une mine d'anecdotes hilarantes ou tragiques, une extraordinaire galerie de portraits, servies par la verve de Michel de Decker.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Lire un énième livre sur les passions qui ont jalonné la longue existence du Roi-Soleil peut apparaître comme du réchauffé... mais attention ! Il y'a réchauffé et réchauffé : celui qui se bonifie et celui qui est franchement indigeste. Et on ne peut pas dire que le livre de Michel de Decker relève de cette catégorie-là bien au contraire ! Il appartiendrait plutôt à la première et plutôt deux fois qu'une !
    Pourtant, on en a dit et redit sur les amours du Roi-Soleil et, aujourd'hui, trois cents après la mort de ce monarque emblématique, leur chronologie et déroulement sont plutôt bien connus. Toute la vie de Louis XIV fut émaillée de figures féminines, importantes ou qui le sont moins mais comptent tout de même. De manière générale, la première affection est celle qui liera cet enfant tardif et miraculeux à sa mère, la reine Anne d'Autriche. Et puis, à partir de l'âge de treize ans, celui qui sera un jour le Roi-Soleil, découvre l'amour charnel et qu'on peut aimer autrement que comme un fils aime sa mère. Il est déniaisé assez tôt par une certaine baronne de Beauvais, surnommée Cateau la Borgnesse : ce surnom nous renseigne assez bien sur les attraits physiques de la dame et on se doute qu'ils ne devaient pas être très nombreux ! À cela s'ajoute l'âge, car celle qui fut mandatée par la reine-mère pour enseigner au jeune roi les choses de l'amour n'était forcément pas une donzelle fraîche émoulue du couvent !
    Cette défloration en règle, qui permet aussi de s'assurer que le jeune corps royal fonctionne bien, marque les débuts d'une longue carrière amoureuse. Louis XIV parfois, combina plusieurs liaisons, il fut bigame voire polygame à certaines périodes de sa vie. Pour autant, on ne peut pas vraiment dit qu'il est un promoteur de la femme comme avaient pu l' être avant lui son lointain prédécesseur, le roi François Ier ou son grand-père, Henri IV, qui, en plus de besoins sexuels importants perdait tout entendement dès qu'il était amoureux, n'hésitant pas parfois à se ridiculiser pour les beaux yeux d'une dame ! Le Vert Galant a laissé une correspondance amoureuse relativement importante et dans lequel, parfois, il s'humilie et devient pieux serviteur de ses maîtresses. Rien de tout ça chez Louis XIV qui peut parfois se montrer très froid voire odieux et n'hésite pas, surtout dans la seconde moitié de sa vie, à accumuler les liaisons ou à délaisser sans aucune autre forme de procès et surtout sans se soucier des principales intéressées.
    Il faut dire que, très vite, la vie amoureuse du Roi est sacrifiée à la raison d'État ; il est un jeune amoureux à peine sorti de l'adolescence, découvrant avec ravissement les joies d'un béguin partagé avec la jeune nièce de son ministre Mazarin, quand la paix avec l'Espagne est négociée puis signée. Bien souvent, une paix s'accompagne d'une alliance plus étroite encore, une alliance matrimoniale. La paix des Pyrénées de 1659 ne déroge pas à la règle puisque le jeune roi est promis à la famille aînée du roi d'Espagne, la douce et effacée Marie-Thérèse qui ne parviendra jamais à donner un tant soit peu de lustre à sa fonction de reine ni à être une bonne ambassadrice de la royauté française.


     

    Athénaïs de Montespan et Louise de la Vallière


    À vingt-et-un ans, Louis XIV est sommé de choisir entre sa passion, la jeune Marie Mancini et la raison d'État. Il choisira et si la seconde s'en portera bien, la première connaîtra une désillusion à la hauteur de ses espérances tandis que la vie sentimentale du Roi en prendra un sacré coup. Aima-t-il, par la suite, comme il aima Marie ? C'est peu probable. Qu'il ait aimé ses maîtresses, qu'il ait aimé Madame de Maintenon, dont il fit son épouse morganatique en 1683 est indéniable. Mais plus jamais il n'aima avec la même sincérité et la même spontanéité que lorsqu'il était amouraché de la petite Italienne.
    Dans ce livre se croisent toutes ces grandes figures sont les noms, trois-cent-cinquante ans plus tard, nous sont encore très familiers : la douce et tendre Louise de la Valliere, obsédée par le péché et qui se fera religieuse au Carmel ; la flamboyante Athénaïs de Montespan, qui donnera toute une flopée d'enfants illégitimes au roi, enfants élevés dans la douceur d'une maison de Vaugirard par la pieuse et discrète veuve Scarron celle-là même qui était appelée au grand destin qu'on lui connaît après avoir connu la misère et être née dans une prison.
    Il y'eut les autres aussi, passades ponctuelles, mères de bâtards aussi vite oubliés qu'elles l'étaient elles-mêmes. Jeune marié, déjà lassé d'une épouse insipide, le jeune Louis flirta avec la mutine Henriette d'Angleterre, sa cousine et épouse de son frère, le très homosexuel Philippe. Celle que son frère surnommait affectueusement Minette et qui devait mourir à vingt-six ans fut supplantée par sa propre fille d'honneur, La Vallière, qui elle-même dut ensuite laisser la place à La Montespan, maîtresse emblématique mais qui fut à son tour doublée, par l'ingenue Angélique de Fontanges puis, plus durablement par Madame de Maintenon qui sut assurément tirer son épingle du jeu parce que ce n'est quand même pas permis à tout le monde de se faire épouser par le Roi-Soleil !
    Je ne sais pas si vous connaissez Michel de Decker... peut-être que oui, sans avoir pourtant lu un de ses livres. Si vous regardez Secrets d'Histoire, vous l'avez déjà certainement croisé ! Personnellement, je suis une fan de sa manière de raconter l'Histoire ! Il est toujours très drôle et a toujours le bon mot ! J'ai découvert ses biographies un peu décalées en lisant ses productions sur Gabrielle d'Estrées, la fameuse favorite d'Henri IV et sur la princesse de Lamballe, grande amie de Marie-Antoinette et j'ai été conquise : j'ai souri et même ri à plusieurs reprises ! J'ai été instantanément séduite par son style unique ! Michel de Decker est historien de formation donc il allie à des informations solides une chaleur que tous les auteurs n'ont pas, malheureusement. Émaillés d'anecdotes toutes plus truculentes les unes que les autres, ses livres sont assurément hors normes et pourraient, je pense, réconcilier bien des gens avec l' Histoire.
    Son livre sur Louis XIV ne déroge pas à la règle et cette pour cette raison que je vous disais en début de chronique qu'il y'a réchauffé et réchauffé ! Ici, nous n'apprenons rien que nous ne savons déjà, si l'on s'intéresse un tant soit peu à Louis XIV, à son règne, à sa vie privée. Parce qu'il est l'un des personnages de notre Histoire dont la -longue- existence est particulièrement bien documentée, il n'y a plus grand chose à apprendre sur le Roi-Soleil... et pourtant... lire un livre comme celui de Michel de Decker c'est presque le redécouvrir, en quelque sorte.
    Vous l'aurez certainement compris, j'ai passé un bon moment avec ce livre ! Pas révolutionnaire en soi, effectivement, il n'en est pas moins intéressant. Encore une fois, j'ai ri et souri et aimé les parallèles assez justes et subtils que l'auteur ne manque jamais d'établir entre nos ancêtres et nous, nous montrant finalement de la condition humaine ne change jamais foncièrement. Deux trois coquilles d'impression ont été relevées au cours de ma lecture mais vraiment pas de quoi fouetter un chat !
    Si je vous le conseille ? Je pense que la réponse coule de source : c'est un grand oui ! Des auteurs comme Michel de Decker il n'y en a pas beaucoup alors découvrez-le, vous ne serez pas déçu !

    Marie Mancini, nièce de Mazarin et premier amour du Roi...

    En Bref :

    Les + : c'est toujours aussi sympa de lire un livre de Michel de Decker, surtout par rapport au style inimitable de l'auteur ! 
    Les - : Aucun ! 


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