• « Il est une question que tous les lectures de Jane Austen n'ont pu manquer de se poser un jour ou l'autre : Jane ressemblait-elle à ses héroïnes ? Était-elle intrépide comme Elizabeth Bennet dans Orgueil et Préjugés ? Ou bien timide et effacée comme Fanny Price dans Mansfield Park ? Bavarde et sûre d'elle comme son Emma ? Ardente comme Marianne Dashwood dans Raison et Sentiments ? Malgré la renommée internationale de la romancière, malgré les multiples éditions, les films et les adaptations télévisées, rien n'est plus difficile que de répondre à cette question. »

    Couverture Du fond de mon coeur : Lettres à ses nièces

     

     

     

       Publié en 2017

       Éditions Le Livre de Poche

       185 pages

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    De Jane Austen on sait peu de choses, les sources de renseignements étant rares. Les lettres qu'elle écrivit à ses trois nièces préférées dressent un portrait émouvant de l'auteure d'Orgueil et Préjugés et témoignent de son caractère vif et généreux. Restée célibataire et sans enfants, c'est avec l'affection d'une grande soeur attentionnée qu'elle guide et conseille ses jeunes nièces. Elle leur parle d'écriture, de stratégie amoureuse, de sa vie à la campagne, avec l'humour et l'élégance qui font le sel de ses romans. Ces échanges révèlent une touchante intimité et l'on acquiert bien vite la conviction que Jane Austen n'avait rien à envier à ses inoubliables héroïnes.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Jane Austen a des millions de lecteurs dans le monde, plus de deux cents ans après sa mort. Ses admirateurs ont même un surnom : les « Janeites » tandis que les fictions inspirées de ses romans ont fini par développer un véritable genre littéraire : les « austeneries ». Qui n’a jamais au moins feuilleté l’un de ses romans ou au moins, vu une des adaptations de ses œuvres ?
    Et pourtant, Jane Austen reste encore relativement peu connue. Née en 1775 à Steventon dans le Hampshire, elle meurt quarante-et-un ans plus tard à Winchester, sans avoir été mariée et sans avoir eu d’enfants et pourtant, aujourd’hui encore on s’arrache ses romances au ton si ironique et direct pour l’époque. Peut-être le succès posthume des œuvres d’Austen explique le mystère qui entoure encore son existence…
    Du fond de mon cœur, qui est un petit recueil de quelques lettres adressées à certaines de ses nièces est donc un bon moyen de découvrir l’épistolière derrière la romancière. Car Jane Austen écrit beaucoup, mais pas que des fictions : elle prend plaisir aussi à adresser des lettres régulières à certaines de ses nièces, les filles de ses frères – la seule sœur de Jane Austen, Cassandra, est restée elle aussi célibataire.
    Si vous aimez Jane Austen vous retrouverez ici avec plaisir l’inimitable plume de la romancière : alerte, rythmique, sautillante…c’est drôle et désopilant, on découvre une femme qui a su garder une part de la fougue de la jeunesse, une certaine pétillance et qui, malgré le fait qu’elle n’ait pas eu d’enfants, sait s’adapter, conseiller (elle se prête notamment au jeu de la relecture lorsque ses nièces se piquent d’écrire des romans), amuser.
    Pour autant, je n’ai pas aimé autant que je l’espéraispeut-être parce que les correspondances sont toujours un peu lacunaires et parce que les réponses des nièces aux lettres de la tante sont absentes, il est difficile d’être toujours captivée. Heureusement, le recueil se termine par les témoignages de Caroline Austen (fille de James Austen, elle est la demi-sœur d’Anna) et Fanny Knatchbull (née Fanny Knight en 1793, elle est la fille d’Edward Austen et est souvent considérée comme la nièce préférée de la romancière, avec sa cousine Anna) près de cinquante ans après la mort d’Austen et je me suis sentie un peu plus captivée à la lecture de ces récits que par les lettres qui ne sont pas en soi désagréables à lire mais qui ont peiné, parfois, à m’intéresser complètement. Malgré tout, elles restent intéressantes parce qu’elles permettent de découvrir un peu mieux Jane Austen, de lui rendre un peu d’essence humaine, si je puis dire : on la connaît surtout au travers de ses analyses romanesques, de ses personnages, on ne peut s’empêcher de se dire qu’elle a mis un peu d’elle dans ses héroïnes mais dans lesquelles exactement ? S’est-elle identifiée aux deux sœurs de Raison et Sentiments, à l’éternelle Lizzie au caractère bien trempé d’Orgueil et Préjugés ? Il semble que Jane Austen ait eu, dans sa vie quotidienne, la même étincelle et la même verve qui transparaissent dans ses romans et rien que pour cela c’est agréable de se plonger dans ce petit recueil à la couverture si douce et so british : c’est vraiment un petit bout de l’époque géorgienne que l’on dévore ici. A la sortie de cette lecture on a envie de revoir une adaptation des romans d’Austen par la BBC dans cette Angleterre aux pelouses verdoyantes et aux manoirs élégants.  

    En Bref :

    Les + : ce recueil permet de découvrir la femme derrière la romancière et d'éclaircir un peu le flou qui entoure Jane Austen. 
    Les - :
    une correspondance lacunaire et qui a peiné par moments à me captiver.


    Du fond de mon coeur : lettres à ses nièces ; Jane Austen

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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  • «  Il n'eut plus de commerce avec les esprits ; mais il en eut beaucoup plus avec les hommes, cultivant ses amis et sa famille tout le long de l'année pour bien se préparer à fêter Noël, et personne ne s'y entendait mieux que lui : tout le monde lui rendait cette justice. » Charles Dickens, Le drôle de Noël de Scrooge 

    24 contes de Noël, calendrier de l'Avent féerique

     

     

     

         Publié en 2020

      Alicia Editions (Auto-édition)

      256 pages 

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Chaque jour de décembre, découvrez avec ce calendrier de l'avent féerique un merveilleux conte de Noël ! 
    Écrits par les plus grands conteurs (Charles Dickens, Hans Christian Andersen, Guy de Maupassant, Camille Lemonnier, Joséphine Marchand...), ces 24 histoires traditionnelles vous feront patienter jusqu'au jour J. Ce recueil se termine par l'un des plus des plus contes de Noël de Charles Dickens, l'histoire de Scrooge et des trois esprits. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Il y a maintes façons d'attendre Noël : dans certaines régions, on confectionne une couronne de l'Avent sur laquelle on place quatre bougies que l'on allume chaque dimanche précédant Noël. En Allemagne au XIXème siècle, on distribuait aux enfants de petites images religieuses pour les faire patienter jusqu'aux festivités. Cette tradition s'est transformée petit à petit pour devenir le calendrier de l'Avent tel qu'on le connaît et qui est commercialisé pour la première fois dans les années 1920.
    Aujourd'hui, il y en a de toutes les sortes : chocolat bien entendu, thé, bière, bougies, petits calendriers DIY et écolos, bref le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on a l'embarras du choix.
    Ces dernières années, je m'étais tournée vers des calendriers de l'Avent de thé : sans être une fan absolue des fêtes de fin d'année, j'avoue que j'aime bien la ferveur et l'ambiance qui précèdent le jour J et c'est une manière sympathique de patienter, je trouve. Cette année, j'ai eu envie d'innover et c'est donc vers un calendrier de l'Avent littéraire que je me suis tournée, avec ce petit ouvrage publié en auto-édition et qui rassemble quelques-uns des contes de Noël les plus connus...ou pas.
    Vous retrouverez donc 24 contes dans ce recueil, très différents les uns des autres : certains sont très courts, d'autres ressemblent déjà à des petites nouvelles. Leur point commun, c'est leur aspect un peu vintage et Noël d'antan puisqu'on y retrouve des auteurs emblématiques du XIXème siècle comme Dickens (évidemment), Daudet, Maupassant, Andersen mais aussi Camille Lemonnier, nettement moins connu (c'est un auteur belge que je connaissais de nom, je crois mais sans certitude et dont le conte Le Noël du petit joueur de violon m'a rappelé La petite fille aux allumettes d'Andersen) ou encore Joséphine Marchand, journaliste et auteure canadienne d'expression française, née en 1861 et dont plusieurs contes relatant les traditions de Noël au Canada ont été choisis pour figurer dans ce Calendrier de l'Avent féerique.

    Les trois messes basses d'Alphonse Daudet – aufildelapensée

    Don Balaguère et son âme damnée Garrigou dans Les trois messes basses (adaptation de Marcel Pagnol)


    Je suis retombée en enfance avec ce livre qui m'a accompagnée pendant trois semaines : j'ai relu avec plaisir les Trois Messes Basses de Daudet (« Deux dindes truffées, Garrigou ? ») issu du recueil Les lettres de mon Moulin que j'aimais tant étant petite. J'ai découvert que Maupassant s'était lui aussi essayé aux contes de Noël et celui présenté dans ce recueil est assez représentatif de son univers.
    Et puis on retrouve aussi les classiques dont la réputation n'est plus à faire, comme Andersen (dont les contes Le Sapin et La petite fille aux allumettes sont présents dans ce recueil - j'ai d'ailleurs relu ce dernier avec beaucoup d'émotion, l'histoire de cette petite fille pauvre le soir du Nouvel An est tellement triste) ou encore Dickens, dont le succès des contes de Noël ne se dément pas depuis le XIXème siècle. Pour moi qui n'avait jamais lu Le drôle de Noël de Scrooge, je dois avouer que j'ai apprécié de le lire la veille de Noël.
    Au vu des dates de publication de la plupart des contes, je ne vous apprendrai sûrement rien en vous disant que la dimension religieuse et la morale y sont quand même relativement présentes mais personnellement, cela ne m'a pas dérangée...je me suis plus concentrée sur la dimension Noël d'autrefois que sur cette religiosité qui ne manque pas de transparaître. Il faut seulement se remettre dans le contexte de l'époque et ne pas oublier que Noël n'est une fête commerciale et plus vraiment religieuse pour beaucoup depuis très peu de temps au final.
    Malgré quelques coquilles ici ou là j'ai globalement apprécié cette lecture, certains contes m'ont évidemment plus plu que d'autres mais le fait d'échelonner la lecture sur plusieurs semaines évite l'overdose. Bref, si vous aimez Noël et surtout l'attente, l'Avent, alors cette lecture est faite pour vous.

    64 idées de La petite fille aux allumettes | la petite fille aux allumettes,  petite fille, la petite marchande

    La petite fille aux allumettes de Hans Christian Andersen

     

     

    En Bref :

    Les + : une jolie façon d’égrener les jours jusqu'à Noël, en découvrant ou redécouvrant ces histoires emblématiques et traditionnelles.
    Les - :
     des coquilles, dommage qu'elles soit récurrentes.



    24 contes de Noël, calendrier de l'Avent féerique

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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  • « Nous avons tous la clef de nos futurs châteaux en Espagne, dit Jo ; reste à savoir si nous saurons ouvrir la porte ou non. »

    Couverture Les Quatre Filles du docteur March, intégrale

     

     

         Publié en 1868 aux Etats-Unis

      En 2020 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Little women

      Editions Gallmeister

      640 pages 

     

     

     

     

    Résumé :

    Dans une petite ville du Massachusetts, durant la guerre de Sécession, une famille modeste, quatre jeunes soeurs et leur mère, guettent avec inquiétude chaque lettre du père parti au front. Mais rien ne peut arrêter la jeunesse, et la vie continue à façonner les destinées de Meg, l'aînée pragmatique, Jo, la romancière en herbe féministe avant l'heure, la douce Beth à la santé fragile et la frivole Amy. De l'enfance à l'âge adulte, confrontées à la découverte de soi, elles partagent une joie de vivre débordante et apprennent l'amour, l'amitié mais aussi le sacrifice. Ensemble, ces quatre jeunes filles impétueuses sauront réclamer au monde bien plus qu'il ne semble pouvoir leur offrir. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Pendant la guerre de Sécession, à Concord dans le Massachussetts, Mrs. March, surnommée Marmee et ses quatre filles, Meg, Jo, Beth et Amy, attendent avec inquiétude et impatience des nouvelles du père, le Dr March (qui est en réalité pasteur et non docteur comme je le pensais) qui est au front. Toutes jeunes filles ou adolescentes aux portes de l'âge adulte, les quatre filles March sont complices tout en étant bien différentes les unes des autres : il y a Jo, la cadette, écrivaine et rebelle, qui ne rêverait rien tant que d'être un garçon, Meg l'aînée qui essaie de combattre sa superficialité par une certaine pondération, la timide et effacée Beth, la petite Amy, déjà un peu vaniteuse et orgueilleuse malgré son jeune âge. Comme dans toute fratrie, des complicités et des affinités plus fortes que d'autres se sont nouées entre les soeurs et des rivalités ne manquent pas non plus d'apparaître parfois entre elles...
    Mais l'inquiétude pour le père puis les épreuves qui toucheront la famille soudent irrémédiablement Meg, Jo, Beth et Amy autour de M. et Mrs. March.
    Les quatre filles du Dr March est un petit bonbon de douceur et de nostalgie. Pour moi, c'est une oeuvre que j'associe beaucoup à Noël parce que, quand j'étais petite, une de ses adaptations (celle de 1978) passait régulièrement à la télévision au moment des fêtes de fin d'année. Et j'ai été agréablement surprise de voir d'ailleurs que le récit s'ouvrait sur les préparatifs de la fête de Noël dans le foyer des March.
    Même si je ne connaissais pas l'oeuvre originelle, j'ai malgré tout eu l'impression de retrouver de vieilles connaissances et un univers familier même si, évidemment, le roman est plus dense et plus riche que n'importe quelle adaptation.
    Est-ce que j'ai été séduite ? Oui, clairement, malgré quelques longueurs par moments. J'ai mis plus de dix jours pour finir ce roman, j'ai eu parfois l'impression que je n'avançais pas vraiment ou pas aussi vite que je l'aurais souhaité mais je suis ressortie de cette lecture vraiment enchantée et...surprise, aussi, par la modernité de certains passages.
    Alors évidemment, ce serait mentir que de dire que ce roman n'est pas moralisateur sur les bords, parfois. Il ne faut pas oublier que lorsqu'il sort, nous sommes en 1868, la guerre de Sécession est terminée depuis peu, nous sommes en plus en Nouvelle-Angleterre, une région très traditionaliste et puritaine. La morale chrétienne constitue donc, sans être omniprésente non plus, un fil directeur, une trame. Et en même temps, ce que Mrs. March enseigne à ses filles par le biais de la religion, ne sont rien d'autre que des valeurs assez universelles au final et qui peuvent s'incarner autrement. Donc si cela vous fait peur et que vous baillez à l'avance devant des pages et des pages de bondieuseries, rassurez-vous, je n'aime pas ça à titre personnel et je n'ai pas été gênée.

    Les filles du Docteur March de Greta Gerwig - PauseCulture

    En 2019, Greta Gerwig met en scène Emma Watson et Saoirse Ronan dans les rôles de Meg et Jo Mach tandis que les deux plus jeunes soeurs sont interprétées par Florence Pugh (Amy) et Florence Scanlen (Beth). 


    Comme je le disais un peu plus haut, j'ai donc été aussi agréablement surprise par l'aspect parfois très moderne du roman : nous sommes donc au XIXème siècle, une époque encore relativement corsetée...et l'amitié et la complicité qu'entretient Jo avec Laurie, par exemple, est particulièrement actuelle. Les conseils que donne Mrs. March à sa fille Meg jeune mariée et mère de famille également. Ce roman, en étant donc bien de son époque, s'avère être aussi beaucoup plus contemporain qu'on ne pourrait le croire de prime abord. La description que fait également Louisa May Alcott de la maternité et des débuts d'une femme en tant que mère m'a relativement édifiée parce qu'elle est nuancée, comme elle peut l'être aujourd'hui dans un roman contemporain.
    Et puis son gros point fort, ce sont aussi les quatre jeunes filles qui en constituent les héroïnes et auxquelles on s'attache vraiment : je me souviens que j'aimais beaucoup Jo dans l'adaptation télévisée et cela s'est confirmé dans le roman. Je me suis sentie moins proche d'Amy même si je l'ai appréciée aussi. La jeune Beth est excessivement touchante et si vous connaissez un peu l'histoire, on peut aussi la considérer comme infiniment admirable tandis que Meg, l'aînée des soeurs, a des travers comme tout le monde mais ne cesse de vouloir se racheter et se montrer bonne et serviable quand elle le peut. Toutes les quatre sont différentes, comme quatre soeurs peuvent l'être ; mais elles sont unies, malgré les chamailleries, malgré les inclinations spontanées du coeur (ainsi, Jo s'avère plus proche de Beth et un peu moins d'Amy, tandis que Meg aime à cajôler la benjamine) et ne se veulent pas de mal les unes les autres, au contraire. Au départ, j'avoue que je me suis demandé si j'arriverai à m'identifier à ces personnages : après tout, elles sont toutes jeunes quand commence le récit, ce sont des adolescentes ou presque. Comment donc parvenir à se trouver des points communs avec elles quand on le double, voire plus, de leur âge ? Et au final, cela ne m'a pas gênée plus que ça parce que leur âge permet de les situer dans la fratrie sans pour autant les définir.
    Je suis ravie d'avoir enfin découvert une bonne version de ce roman qui est devenu en un peu plus de cent-cinquante ans un classique de la littérature américaine et mondiale, lu par des millions de jeunes lecteurs et même par des moins jeunes. Les éditions Gallmeister nous ont offert une nouvelle traduction, une oeuvre intégrale et non plus abrégée ou avec une fin modifiée comme c'est malheureusement le cas dans certaines traductions précédentes et je les en remercie. J'ai passé un agréablement moment à Concord auprès de nos quatre soeurs et des autres personnages qui gravitent autour d'elles, notamment Laurie et le grand-père de ce dernier, le digne et bon M. Laurence.
    Je peux comprendre que pour certains lecteurs ce soit un roman un peu barbant et moralisateur, certains se sont ennuyés ferme et je le conçois. Mais si vous connaissez un peu l'oeuvre, vous serez sûrement séduits, peut-être pas par tous les aspects du roman mais du moins par la fraîcheur des quatre héroïnes que l'on quitte à regret une fois la dernière page tournée.

    Les Filles du Docteur March : les adaptations cinéma-séries les plus  marquantes: La version télévisée en deux volets, la plus vue et développée  avec Meredith Baxter (1978) - AlloCiné

    L'adaptation de 1978 avec Susan Dey dans le rôle de Jo et Meredith Baxter dans celui de Meg

     

    En Bref :

    Les + : un petit roman plein de douceur et de nostalgie, avec beaucoup de modernité derrière une morale chrétienne malgré tout très présente.
    Les- :
    quelques longueurs.


    Les quatre filles du Dr March ; Louisa May Alcott

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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  • « Vous savez, dit Anne à Marilla sur le ton de la confidence, j'ai décidé de profiter de ce trajet. Si la vie m'a appris quelque chose, c'est qu'on peut toujours profiter de tout si l'on est fermement décidé à le faire. »

    Couverture Anne... : La Maison aux pignons verts / Anne : La Maison aux pignons verts / Anne de Green Gables

     

     

         Publié en 1908 au Canada

      En 2020 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Anne of Green Gables

      340 pages 

      Premier tome de la série Anne de Green Gables /        Anne : la maison aux Pignons Verts

     

     

     

    Résumé :

    Âme de feu et de rosée, elle ressentait les plaisirs et les peines de la vie avec une intensité décuplée. 

     

    L'important n'est pas ce que le monde nous réserve mais ce qu'on y apporte. 

    LUCY MAUD MONTGOMERY

     

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Anne Shirley, les Cuthbert, Avonlea, les Pignons verts… c'est un univers familier pour des millions de lecteurs dans le monde, un peu plus lointain pour d’autres (dont je faisais partie jusqu’à récemment) mais évocateur malgré tout. Et avec le succès de la série Anne with an E il y a quelques années, les personnages créés au début du XXème siècle par l'auteure canadienne Lucy Maud Montgomery sont revenus au goût du jour et de nouvelles traductions en français ont été proposées (notamment par la maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture qui, en plus de la traduction, proposent également un très bel objet à la finition soignée).
    A-t-on encore besoin de présenter Anne, la petite orpheline de onze ans qui est adoptée par les Cuthbert, un frère et une sœur d’Avonlea (Île-du-Prince-Édouard) ? Contre toute attente, alors sur les Cuthbert cherchent un jeune garçon pour pouvoir les seconder dans les tâches de leur ferme, ils vont s’attacher à cette petite fille qui est loin d’être ordinaire et qu’on leur a attribuée par erreur. Pour Marilla et Matthew, c’est une nouvelle existence qui commence auprès de cette jeune fille qui vient insuffler fraîcheur et gaieté enfantines dans la vieille maison des Pignons verts.
    Pour ma part j'ai découvert l’univers de Lucy Maud Montgomery par un biais détourné : c’était en lisant l’année dernière Le bruissement du papier et des désirs de Sarah McCoy, qui est comme une genèse à Anne de Green Gables finalement, puisque l’auteure y aborde la jeunesse des protagonistes, Matthew et sa sœur Marilla. Elle y développe la raison pour laquelle ils ne se sont pas mariés, par exemple, et leur donne un passé. J’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman, qui m’a beaucoup plu et beaucoup émue aussi.
    L’essai est transformé avec ce premier tome de Anne de Green Gables, publié en 1908 mais qui n’a pas pris une ride, au contraire. Et malgré le fait qu’il soit estampillé « lecture jeunesse » ce roman s’adresse en fait aussi bien aux enfants qu’aux adultes. On le lit avec la nostalgie de l’enfance qui nous étreint le cœur et il faut bien dire que le potentiel sympathie de la jeune Anne Shirley est incroyable ! Cette jeune fille vive et à la langue bien pendue, qui ne cesse de s’émerveiller et dotée d’une immense et infatigable joie de vivre, est plus qu’attachante. Elle n’a pas eu une vie facile et, à onze ans, se côtoient en elle deux facettes : une foncièrement mâture et pragmatique, héritée de premières années difficiles et une autre encore pleine des joies simples de l’enfance, qui a le don de s’émerveiller de tout.

    A adversidade pode ser uma benção – Pra que dormir?

    La jeune actrice irlandaise Amybeth McNulty interprète Anne dans la série Anne with an E


    Anne va adopter Marilla et Matthew tout autant qu’eux-mêmes vont l’adopter et lui offrir un foyer stable et tout ce dont elle a besoin. Auprès d’eux, Anne découvre une vie simple mais heureuse. Ce roman est authentique et plein de bonté, d’amour et de beauté. On se sent bien à Avonlea dans cette petite communauté où tout le monde se connaît, où personne n’est exempt de défauts mais où les bons côtés de chacun, malgré tout, prennent le pas sur les petits travers.

    Ce roman, bien que très ancré dans son contexte et dans son époque (il y a par exemple beaucoup de références religieuses et morales, qui reflètent la société encore très rigide du début du XXème siècle) est aussi très moderne malgré tout : Lucy Maud Montgomery y parle par exemple sans détour des amours adolescentes, des premiers émois. Anne est aussi dotée d’un caractère bien trempé et est capable d’en remontrer aux garçons. Et quand il s’agit de faire des études pour les filles, même d’aller à l’université, il y a là quand même quelque chose de très très moderne ! Et c’est ça aussi qui m’a plu.
    J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce petit roman, qui m’a enchantée et touchée. Anne m’a plu du début à la fin, pour son imagination débridée, pour ses longs bavardages qui n'en finissent pas ! En somme, Anne de Green Gables montre ce qu’il y a de meilleur en l’humain et des fois, ça fait du bien de lire des romans où tout est lumineux et semble léger. Ça peut sembler naïf mais non, il y a malgré tout une vraie histoire et un propos cohérent dans ce livre, qui n’est pas juste la bête histoire d'une petite fille qui se raconte des histoires.
    Une bouffée d’enfance, de bienveillance et de poésie bienvenue et qui nous fera souvenir de l’enfant qu’on a nous-même été. Je crois qu’il y a une petite Anne Shirley qui sommeille en nous tous et ça fait du bien parfois de se retrouver avec ce genre de livres entre les mains

    En Bref :

    Les + : un joli roman, bienveillant et positif sans être naïf, avec une héroïne attachante qu'on se plaît à suivre dès les premières pages. 
    Les - : une ou deux coquilles mais au regard des qualités du livre, ce n'est vraiment rien de grave. 


    Anne de Green Gables ; Lucy Maud Montgomery

       Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

     

    Coup de cœur 


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  • « Le brillant de votre esprit donne un si grand éclat à votre teint et à vos yeux que, quoiqu'il semble que l'esprit ne dût toucher que les oreilles, il est pourtant certain que le vôtre éblouit les yeux. »

    Amazon.fr - Lettres choisies - Sévigné, Madame de, Marie de  Rabutin-Chantal, Duchêne, Roger - Livres

     

     

     

         Publié en 2016

      Date de parution originale : 1725

      Editions Folio (collection Classiques)

      752 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Mme de Sévigné est devenue un grand écrivain presque sans le vouloir et sans le savoir. Ses lettres sont nées de sa conversation, vive, enjouée, coulant de source, dont elle a su conserver, à l'intention de ses correspondants, la succulente spontanéité. Lettres de la ville, lettres de la cour, lettres de Bretagne, lettres au cousin Bussy. Lettres surtout à sa fille, les plus belles après le départ de Mme de Grignan pour la Provence où son mari était nommé lieutenant-général. La passion parle là toute pure, comme aurait dit Alceste et comme le dira un personnage de Proust : Ce que ressentait Mme de Sévigné pour sa fille peut prétendre beaucoup plus justement ressembler à la passion que Racine a dépeinte dans Andromaque ou dans Phèdre que les banales relations que le jeune Sévigné avait avec ses maîtresses. 
    Une originalité de cette édition : elle ne propose que des lettres authentiques, dont les manuscrits sont connus, alors que le Sévigné fictif ou approximatif a pullulé depuis la première édition des lettres de la marquise en 1725. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Madame de Sévigné n’est pas une femme de lettres au sens premier du terme. Elle n’est pas une mademoiselle de Scudéry ou une madame de La Fayette (par ailleurs l’une de ses lointaines parentes)…elle n’est pas une romancière, elle n’aime même pas vraiment écrire. Sauf des lettres à sa fille. Et pourtant, aujourd’hui, c’est justement pour sa plume qu’elle est la plus connue.
    Née le 5 février 1626, Marie de Rabutin-Chantal est la fille de Celse-Bénigne de Rabutin et de Marie de Coulanges. Elle est la petite-fille de Jeanne de Chantal, canonisée en 1767 et qui fonde, sous la direction spirituelle de François de Sales, l’ordre de la Visitation en 1610. Marie est aussi la cousine de Roger de Bussy-Rabutin, auteur de la fameuse Histoire amoureuse des Gaules, qui lui vaudra la colère du pouvoir royal et l’exil sur ses terres bourguignonnes.
    A l’âge de dix-huit ans, Marie de Rabutin épouse Henri de Sévigné. Elle ne sera désormais plus connue que sous ce nom-là : madame de Sévigné ou parfois, la marquise de Sévigné. Veuve à vingt-cinq ans, elle ne se remariera jamais. De son mariage avec le marquis de Sévigné, deux enfants naissent : Françoise-Marguerite, en octobre 1646 et Charles, en mars 1648.
    Quand sa fille se mariera à son tour, avec François Adhémar de Monteil de Grignan et quittera Paris – et sa mère –, pour la Provence, la marquise, pour tromper l’attente et le manque, prend la plume. Son destin d’épistolière se développe alors. Elle n’écrit pas qu’à Françoise-Marie, mais celle-ci reste la destinataire principale des lettres de sa mère. Malheureusement, si l’on possède encore de nombreuses lettres de la marquise, aucune des réponses de Françoise-Marguerite de Grignan ne nous est parvenue.
    Dans ces Lettres choisies, un recueil de plus de trois cents pages quand même, la principale destinataire des lettres est effectivement la comtesse de Grignan. Quelques lettres de la marquise à certains de ses amis ou à son cousin Bussy-Rabutin sont reproduites mais sont en minorité. La plupart des missives sont celles d’une mère triste et esseulée à une fille éloignée, qu’elle aime trop, qu’elle étouffe un peu peut-être mais pour laquelle elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter et à qui elle ne cesse de dispenser conseils sur conseils.
    Les relations entre madame de Sévigné et son aînée – et unique fille – sont assez chaotiques. Tandis que la mère pleure le départ de la jeune femme, celle-ci contre toute attente, est plutôt heureuse en mariage avec le comte de Grignan, plus âgé qu’elle certes mais avec lequel elle s’entendra bien. Madame de Sévigné doit supporter le départ d’une fille qui « fait sa vie » alors qu’elle-même s’achemine doucement vers la vieillesse : ainsi, elle parle dans de nombreuses lettres des problèmes de santé qui l’affectent et de l’âge qui vient. Possessive, peut-être un peu étouffante, Madame de Sévigné n’en reste pas moins une mère attentive, probablement plus proche des mères contemporaines que de celles de son temps. On sent l’intérêt sincère qu’elle porte à sa fille, l’inquiétude qu’elle ressent pour elle alors que Françoise-Marie est loin est non feinte, le manque également.

    Image dans Infobox.

     

    L'un des portraits les plus connus de Madame de Sévigné, vers 1665. Il est attribué au peintre Claude Lefèbvre, portraitiste qui a notamment peint la marquise de La Vallière


    Mais le fait que le recueil ne tourne QUE autour de ça a fini par me lasser, je dois l’avouer. J’ai mis neuf jours pour lire un peu plus de trois-cent-cinquante pages, j’avais l’impression de faire du sur-place et de ne pas avancer. De plus, l’absence des réponses, surtout celles de Françoise-Marie, donnent l’impression de lire un long monologue et parfois, la compréhension n’est pas évidente parce qu’on ne comprend pas forcément de quoi la marquise veut parler. J’ai dû avoir souvent recours aux notes en fin de volume qui apportent des éclaircissements, des repères chronologiques mais ces incessants allers et retours dans le volume ont fini par casser mon rythme de lecture d’où, peut-être aussi, l’ennui qui a fini par s’insinuer insidieusement.
    Je ne peux pas vous dissuader de lire ce recueil parce que Madame de Sévigné est une épistolière née. Elle qui pourtant n’aimait pas spécialement écrire, a un véritable talent. Son style est vraiment maîtrisé et plaisant à lire même si parfois un peu complexe du fait des évolutions de la langue. Mais, mon conseil, c’est de ne pas lire ce recueil comme un roman, comme j’ai pu le faire. Honnêtement, je pense que c’était une erreur. Alterner cette lecture avec une autre, c’était courir le risque de ne jamais la finir et de la laisser traîner. Honnêtement, j’ai beaucoup de mal à me positionner face à ce recueil mais je crois sincèrement qu’il vaut mieux peut-être fractionner cette lecture, ne pas la faire d’une traite, au risque de se lasser. Finalement, ce recueil ressemble à un long monologue où Madame de Sévigné se répète beaucoup. Ce n’est pas inintéressant, ce n’est pas forcément très captivant non plus et c’est dommage même si en lisant ses propres mots, on la comprend mieux et on comprend mieux aussi la relation complexe qui peut l’unir à sa fille. J’avoue que j’aurais été curieuse de lire les réponses de Françoise-Marie, juste pour voir aussi la manière dont la jeune femme se positionnait face à l’amour très exclusif de sa mère.
    En somme, je suis en train de vous chroniquer un livre que je ne regrette pas d’avoir lu, que je suis contente d’avoir enfin découvert mais qui me laisse malgré tout comme un sentiment d’inachevé de « tout ça pour ça ». Je pense que ce recueil ne donne pas encore la pleine mesure du talent d’épistolière de Madame de Sévigné. Tant pis. Il faudra peut-être que j’en essaie un autre pour me rendre compte et surtout, voir si la sélection des lettres diffère un peu car après tout, Madame de Sévigné a été le témoin d’une époque formidable : les jeunes années de Louis XIV puis son règne personnel. Par chance, malgré un léger goût amer de déception, je me sens toujours aussi intéressée par le personnage de Marie de Sévigné !

    Image illustrative de l’article Françoise de Sévigné

     

    Françoise-Marguerite de Sévigné plus connue comme Madame de Grignan fut célébrée dans sa jeunesse pour sa beauté (peinture attribuée à Pierre Mignard, vers 1669). Elle est la principale destinataire des lettres écrites par sa mère.

    En Bref :

    Les + : le style authentique et pur de Madame de Sévigné, malgré tout adapté pour être parfaitement lisible de nos jours ! 
    Les - : un sentiment de longueur à la lecture de ce livre, pas dénué de qualités mais qui ne m'a pas convaincue pleinement, malheureusement.  


    Lettres choisies ; Marie de Sévigné

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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