• In My Mail Box - Mai 2021

     

    In My Mail Box - Mai 2021

      

    Hey ! On est déjà fin mai ? Eh oui, déjà, ça file ! Et qui dit la fin du mois, dit aussi : Book Haul ou In My Mail Box. C'est donc le temps de découvrir ces nouveautés qui ont rejoint ma PAL ce mois-ci. 
    Comme beaucoup d'entre vous, j'adore acheter des livres (évidemment)... mais en général, je me trouve souvent absolument dépourvue quand il s'agit de faire un choix : non pas parce que ma liste d'envies est vide mais justement, parce qu'elle est trop pleine... alors j'ai décidé que, pour mes prochains achats (commandes ou achats en librairie, d'ailleurs) j'essaierai de thématiser. Je ne sais pas si je vais y arriver mais je vais voir si cela me permet de faire un choix plus facile. 

    Ce mois-ci, à part les Romans Eternels (toujours pas reçus à ce jour, d'ailleurs, donc je vous les présenterai sûrement en juin) dont je poursuis la collection avec plaisir et un roman que j'ai galéré à trouver (j'ai donc sauté sur l'occasion et l'ai acheté aussitôt, pour le coup, sans hésitation aucune), je me suis donc concocté une petite liste d'achats spéciale...biographies. Et sans m'en rendre compte, ce sont essentiellement des biographies féminines (de femmes célèbres, écrites par des femmes ou les deux) qui sont ressorties et une maison d'édition en particulier : Le Livre de Poche. Le hasard, des fois...

    C'est parti pour la découverte ! Vous venez ? 

    On va donc commencer par ces fameuses biographies qui rejoignent ma PAL et qui sont donc au nombre de quatre (elles devaient être cinq mais l'un des livres était en rupture, snif)  : 

    Couverture Ainsi soit Olympe de Gouges

     

    • Ainsi soit Olympe de Gouges, Benoîte Groult, Editions Le Livre de Poche, 2013, 160 pages 

    On ne présente plus ni Olympe de Gouges ni Benoîte Groult, toutes deux unies par les mêmes idéaux et la défense d'une certaine idée de la condition de la femme. On a souvent dit qu'Olympe de Gouges, en rédigeant, en réaction à la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen une Déclaration des droits de la Femme et de la citoyenne, est ainsi devenue la première féministe. Toujours est-il qu'aujourd'hui encore elle est prise pour exemple par de nombreuses femmes, féministes et militantes. Probablement une lecture salutaire en cette période instable où les droits des femmes sont à nouveau plus menacés que jamais... 

    Résumé : « Parce qu'elle a été la première en France en 1791 à formuler une 'Déclaration des Droits de la Femme' qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l'égalité des deux sexes. Parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l'union libre ; défendre les filles-mères et les enfants bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu'un leurre si l'on ne s'attaquait pas en même temps au droit patriarcal. Parce qu'elle a payé de sa vie sa fidélité à un idéal. » Olympe de Gouges demeure une figure fondatrice du combat contemporain pour l'égalité des sexes. Après le beau succès du roman graphique de Catel paru l'an dernier, Benoîte Groult rend un nouvel hommage à cette pionnière.

     

    Couverture Colette et les siennes

    • Colette et les Siennes, Dominique Bona, Editions Le Livre de Poche, 2018, 480 pages 

    Colette est une femme fascinante et une romancière de talent. Elle m'accompagne depuis de nombreuses années maintenant. Je ne l'ai plus jamais quittée après l'avoir découverte au lycée. Ce livre était dans ma liste d'envies depuis longtemps, il était enfin temps de l'en sortir. J'ai maintenant vraiment hâte de le lire. 

    Résumé : Août 1914, il n’y a plus d’hommes à Paris. Les femmes s’organisent. Dans une jolie maison, à l’orée du bois de Boulogne, Colette, la romancière, la journaliste célèbre, fait venir ses amies les plus proches. Toutes appartiennent au monde de la littérature et du spectacle. Il y a Marguerite Moreno, la comédienne. Annie de Pène, la chroniqueuse et « presque sœur ». Musidora dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma… Ces quatre femmes libres s’inventent une vie tendre, pleine de rêves et de douceur : les cheveux courts et sans corsets, elles n’oublient pas le ciel de Paris où passent les dirigeables, ni leur travail, ni les hommes. Elles vont vers l’être aimé, quel qu’il soit. Au cœur de l’histoire, sanglante et sauvage, elles affirment leur personnalité, leur tendresse et leur insoumission. 

     

    Couverture Le pouvoir au féminin

    • Le pouvoir au féminin : Marie-Thérèse d'Autriche 1717 - 1780, l'impératrice-reine, Elisabeth Badinter, Editions Le Livre de Poche, 2018, 400 pages 

    En France, on connaît surtout Marie-Thérèse comme étant la mère de Marie-Antoinette. Mais, comme il est réducteur d'être la fille de, ou la femme de, il est tout aussi réducteur de ne voir Marie-Thérèse que comme la mère de. Connaissant l'engagement d'Elisabeth Badinter, j'imagine que c'est justement sous cet angle qu'elle va aborder son personnage : Marie-Thérèse a été une femme de pouvoir à une époque où cela n'allait pas de soi, elle a été impératrice par le titre seulement mais ne s'est pas contentée pour autant d'un rôle de représentation, puisqu'elle a exercé en sous-main la réalité d'un pouvoir qui représente l'essence même de sa vie. Voilà encore un livre que je voulais lire depuis un moment et que je me réjouis de découvrir enfin. 

    Résumé : « Les Français connaissent mal celle qui fut la mère de Marie-Antoinette. Pourtant, Marie-Thérèse d Autriche (1717-1780) est l'une des grandes figures tutélaires de son pays. Je l'ai découverte par sa correspondance privée, dans laquelle elle se révèle guerrière, politique avisée, mère tendre et sévère.

    Mais cette mère-là n'est pas n'importe laquelle, c'est une femme au pouvoir absolu, hérité des Habsbourg, qui régna pendant quarante ans sur le plus grand empire d'Europe. Et, ce faisant, elle eut à gérer trois vies, parfois en opposition les unes avec les autres : épouse d'un mari adoré et volage, mère de seize enfants, souveraine d'un immense territoire.
    Cette gageure qu'aucun souverain masculin n'eut à connaître, j'ai voulu tenter de la comprendre : qui fut cette femme et comment elle put ou non concilier ses différents statuts. Prendre la mesure, en somme, de ses forces et faiblesses, de ses priorités et inévitables contradictions.

    Ce portrait, qui puise à des sources abondantes et souvent inédites, ne saurait être exhaustif : Marie-Thérèse garde bien des mystères. Cette femme incomparable en son temps, qui inaugure une nouvelle image de la souveraineté et de la maternité, ressemble, sous certains aspects, aux femmes du XXIe siècle. »

    Couverture Lou-Andrés Salomé

    • Lou Andreas-Salomé, Dorian Astor, Editions Folio (collection Biographies), 2008, 400 pages 

    Découverte encore avec cette biographie qui, je l'espère, va m'apprendre pas mal de choses sur Lou Andreas-Salomé que je réduis, je dois bien l'avouer, au seul fait qu'elle fut la muse de Rilke. A part ça, je dois dire que je ne connais que peu de choses sur sa vie mais justement ce mystère donne envie d'en savoir plus. C'est donc l'occasion ! 

    Résumé : Romancière, essayiste, psychanalyste, Lou Andreas-Salomé (1861-1937) est avant tout un esprit libre. A vingt ans, elle fait le pari d'une amitié philosophique avec Nietzsche, et joue avec le feu de son amour. A trente, compagne de Rilke, elle le guide sur la voie de la création, et se dérobe à sa passion. A quarante, elle est accueillie par Freud comme sa disciple la plus intelligente, et lui fait accepter ses hérésies. Femme parmi les hommes, elle a rêvé d'un " monde de frères ", de mariage sans sexualité, de maternité sans procréation, d'inconscient sans pulsion de mort. Philosophie, poésie et psychanalyse ont été les instruments d'une seule grande affirmation : le lien indissoluble entre l'individu et la vie tout entière. Lou Andreas-Salomé n'aura eu qu'une obsession - qui est aussi le titre d'une de ses nouvelles : « le Retour au Tout ».

     

    Couverture Aux sources du vent

    • Aux sources du vent, Frédéric Jeorge, Editions Pocket, 2017, 298 pages 

    Ce qui m'a attirée dans ce roman, c'est le fait qu'il se passe en Indochine. J'ai eu beau chercher, je ne me rappelle pas avoir lu de romans se passant là-bas, hormis L'Amant de Duras, dont je ne garde malheureusement pas un souvenir impérissable. Autre chose, ce roman m'a fait un peu penser, à la lecture de son résumé, au premier tome de la saga Le Pays du Nuage Blanc, quand Helen quitte l'Angleterre pour l'Australie, où elle doit devenir préceptrice. On a souvent l'habitude de lire de grandes sagas historiques se passant là-bas ou éventuellement en Inde ou alors ailleurs en Asie mais pas vraiment en Indochine donc c'est plutôt sympa ! Je ne sais pas à quoi m'attendre mais je croise fort les doigts pour être agréablement surprise. 

    Résumé : 1887. A 23 ans, orpheline d'un père couvert de dettes, Auriane accepte de quitter Paris pour devenir préceptrice en Indochine. Après un long voyage, la jeune femme se retrouve en pleine jungle, loin de Saigon et de la douceur de vivre dont elle avait rêvé. Qui plus est, mes deux enfants dont elle devait s'occuper ont été emportés par la maladie. Bientôt livrée à elle-même, Auriane doit trouver sa place dans cet univers à l'équilibre précaire où se côtoient colons, marchands, missionnaires, militaires et indigènes. C'est une toute nouvelle vie, dangereuse et intense, qui l'attend dans ce pays plein de mystères...


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  • «  Un homme est prêt à s’attaquer à la capitale comtale et à la saisir. S’il y parvient, la ville sera un gage formidable pour la suite. »

     

    Couverture L'archiprêtre et la cité des Tours

     

     

     

        Publié en 2008

       Editions du Masque (collection Labyrinthes)

       417 pages 

     

     

     

     

     

    Résumé :

     En Provence durant la guerre de Cent Ans, la capitale du comté cherche à se libérer de trois autorités : celle de la reine Jeanne, celle du pape Innocent VI et celle de Charles IV, empereur d'Allemagne, qui, pour soumettre les Provençaux à son pouvoir, n'hésite pas à envoyer une compagnie de pillards saccager le pays sous la houlette d'Arnaud de Cervole, dit l'Archiprêtre. 
    Le prévôt de Saint-Sauveur, Raimond Aldebert ainsi que Fouques d'Agout, le sénéchal de Provence, décident de réunir leurs trois cités, pour créer Aguensi - Aix - et ainsi gagner en autonomie et en résistance. Pietro da Sangallo, jeune ambassadeur de Florence, a pour mission d'apporter une importante somme d'argent au sénéchal afin de financer la lutte contre les pillards. Mais à peine arrivé dans le comté, il apprend que plusieurs personnes de haut rang ont été assassinées. Dans ce climat de conspiration, le jeune homme va tout mettre en oeuvre pour démasquer les instigateurs d'un tel complot, avec l'aide de la jeune et belle veuve Sance Béranger. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En 1358, le sort de la Provence semble bien incertain : alors que la ville d’Aix-en-Provence, qui n’existe pas encore telle qu’on la connaît est sur le point de voir le jour, avec la réunification des trois bourgs qui la composent alors, un jeu de conflits d’intérêt et d’influence, qui dépasse les habitants de la région, anime les grands de ce monde : dans ce petit bout de terre qui n’appartient pas encore à la France mais au Saint-Empire, tout en étant gouverné par la famille d’Anjou, dont deux branches, les Tarente et les Duras, se vouent une guerre fratricide, les ambitions larvées se dévoilent au grand jour et la Provence est mise dans la balance. Qui tirera son épingle du jeu ? Là-bas, plus prosaïquement, on se demande avec inquiétude ce que fait aux pieds des remparts l’un des pires routiers du Moyen Âge, Arnaud de Cervole dit L’Archiprêtre, qui n’est probablement pas venu jusqu’en Provence pour un voyage d’agrément. Et quand, en plus, des notables aixois favorables à la fusion des trois villes sont assassinés dans des circonstances plutôt troubles, il n’en faut pas plus pour que la cité s’enflamme, dans une angoisse plus que palpable.
    Jean d’Aillon, qui nous a souvent habitués à de conséquentes séries dans lesquelles il prend le temps de faire évoluer ses personnages, s’est contenté ici d’un roman unique, pour raconter un pan de l’histoire de la ville où il vit : Aix-en-Provence, comme il l’a déjà fait dans Le trésor du palais comtal ou encore Marius Granet et les compagnons du Soleil.
    En ce XIVème siècle, la ville d’Aix connaît des bouleversements d’ampleur : sa population a été décimée une dizaine d’années plus tôt par la violente épidémie de peste qui déferle sur l’Europe en 1348 et dure plusieurs années, réduisant parfois à néant les populations des villages ou des villes et la Provence, bien que ne faisant pas partie du royaume de France, se retrouve parfois assaillie par les bandes de routiers qui sillonnent le territoire. Alors quand, en plus, on devient l’objet des appétits des plus grands, du pape en passant par le roi de France, l’Empereur et la reine Jeanne de Naples, à la réputation exécrable, le moins que l’on puisse dire, c’est que le quotidien n’est pas de tout repos !
    C’est dans ce contexte que le jeune florentin Pietro da Sangallo (qui serait un ancêtre de Giuliano da Sangallo) arrive à Aix, dans une ville en alerte et qui s’attend à tout moment à être prise et pillée par Arnaud de Cervole et ses troupes de mercenaires. Chargé d’apporter de l’argent prêté par la cité italienne, lui-même ancien routier, Pietro va se retrouver enquêteur bien malgré lui.
    L’Archiprêtre et la Cité des Tours est un roman historique et policier à la fois, qui s’inscrit parfaitement dans l’œuvre de Jean d’Aillon. Très riche, il aborde un pan très précis de l’Histoire et dans un territoire donné. La Provence du XIVème siècle est une terre à part et on comprend qu’elle soit sujet de bien des convoitises à commencer par celles du royaume de France qui a pourtant bien des chats à fouetter avec le conflit qui, depuis 1337, l’oppose à son cousin le royaume d’Angleterre.
    Assez facile et agréable à lire, j’ai trouvé cependant que les liens familiaux décrits au début du roman ne sont pas forcément super évidents à suivre et si vous vous lancez dans la lecture de ce roman, un conseil : prenez un stylo, une feuille de papier et Wikipédia pas loin pour vous situer dans la généalogie de la famille d’Anjou de l’époque (d’autant plus qu’il m’a semblé, après recherches, que quelques petites confusions entre les personnages ont parfois eu lieu au cours du récit). Une fois ces premiers chapitres passés, on entre dans le vif du sujet : le Moyen Âge de Jean d’Aillon n’est pas celui de l’amour courtois et chevaliers et gentes dames laissent place à des personnages ambitieux voire des soudards qui ne reculent devant rien. Les villes sont sales et dangereuses, les épidémies comme les guerres et les pillards vous font craindre pour votre vie quotidiennement. En somme, ce n’est pas une balade de santé que vous propose l’auteur. Le roman est malgré tout assez fluide et captive, par l’instauration d’un certain suspense, inhérent à tout roman policier qui se respecte.
    Ceci dit, ce n’est pas le meilleur Jean d’Aillon que j’ai lu. Il m’a manqué quelque chose pour être pleinement captivée par ce roman. Je l’ai trouvé très agréable à lire, ce n’est pas une déception mais je m’attendais à autre chose peut-être, très honnêtement, je ne sais pas. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je ne le classerai pas dans mes préférés de l’auteur, tout en ne le déconseillant pas, parce qu’il a le mérite d’aborder un épisode plutôt méconnu de l’Histoire médiévale.
    Pour conclure, je dirais que L’Archiprêtre et la Cité des Tours est un bon roman parce qu’il est efficace et qu’il « fait son job » mais, en comparaison, j’avais bien mieux apprécié Marius Granet et les compagnons du Soleil ainsi que Le Trésor du Palais Comtal qui, eux aussi, prenaient corps à Aix-en-Provence. Une lecture que je ne regrette donc pas mais qui ne m’a pas enthousiasmée outre mesure malgré tout ! Cela ne m’empêchera pas de continuer à lire du Jean d’Aillon pour autant.

    En Bref :

    Les + : un roman qui s'inscrit parfaitement dans l'univers historique et policier de Jean d'Aillon et qui met en avant un pan bien précis de la ville d'Aix, où vit l'auteur. 
    Les - :
    sans pouvoir mettre le doigt précisément sur ce qui me chagrine, je dois dire qu'il m'a manqué quelque chose pour apprécier pleinement ce roman.


    L'Archiprêtre et la Cité des Tours ; Jean d'Aillon

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

     


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  • « Après tout, ceux qui réussissent rêvent grand. Elle décida donc de rêver très très grand. »

    Couverture Péril au Fournil ! : Une boulangère mène le Président à la baguette...

     

     

         Publié en 2016

      Editions Createspace (auto-édition)

      296 pages

      Deuxième tome de la saga Les Farfelus

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Après plus de 12 000 exemplaires vendus de son premier roman Quel Pétrin !, Céline Barré vous propose son nouvel opus : un roman irrévérencieux qui ne vous laissera pas indifférents. 

    Entre vaudeville, amour, humour et satire, découvrez un univers ubuesque et loufoque. 

    Une femme ordinaire va sortir de son cocon et reprendre son existence en main. 

    Le Président de France se comporte comme un despote ! Il provoque des avalanches de catastrophes, faisant fi des besoins de ceux qui l'ont élu. Qu'à cela ne tienne, Jocelyne, une boulangère, décide de monter à Paris afin de hurler sous ses fenêtres !
    Insoumise et candide, la boulangère souhaite prendre la tête de la seconde Révolution française. Elle va mettre tout en oeuvre afin de torpiller les manœuvres présidentielles. 

    Pourra-t-elle compter sur le soutien de son mari volage et de ses voisins dans cette entreprise ô combien risquée ? Une armée de gentils bras cassés parviendra-t-elle à renverser le pouvoir en place ? 

    Qui est ce blogueur qui prend un plaisir chafouin à moquer le Président ? 

    Et ce chanteur has been qui semble leur vouloir du bien est-il sincère ou manipulateur ? 

    Deux femmes de tête vont prêter main forte à la boulangère. Entre révolution personnelle et Révolution tout court, suivez les destins croisés de Joce, Martine et Marie-Cécile de La Morne. Elles vous feront voyager du Cotentin jusqu'à la frontière espagnole en passant par Paris et l'Angleterre. 

    D'embûches en rebondissements rocambolesques, amusez-vous de leurs mésaventures. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

     Auteure à l’univers loufoque et déjanté, Céline Barré a signé il y’a quelques années une trilogie intitulée Les Farfelus et qui met en scène des Français lambda qui vont soudain se révéler comme de redoutables révolutionnaires.
    Imaginez : la France de la fin des années 2010 est devenue une sorte de dictature, sous le quinquennat de Françis Ollanzi, surnommé « le Président de France » (et je crois que toute ressemblance avec un personnage existant n'est pas du tout mais alors, pas du tout fortuite). Nationalisations arbitraires, emplois devenus rares, chômage au plus haut, réformes ubuesques des examens scolaires et surtout, fusions des communes ponctuent le quotidien des Français, devenu bien morose.
    A Tresville, une petite bourgade normande du Cotentin, la boulangère Jocelyne Lamaseau voit rouge quand on lui annonce que sa ville, considérée comme peu productive par le président, va fusionner avec sa voisine, la détestée Grogneul. Non, Jocelyne ne veut pas devenir grogneulaise et décide de faire la révolution, entraînant dans son sillage tout un panel de personnages plus branques et déjantés les uns que les autres : Killian, le jeune originaire du 93, envoyé en villégiature chez son grand-père, au fin fond de la Normandie, cador des réseaux sociaux qui coache avec habileté Jocelyne, quarantenaire un peu dépassée par les nouvelles technologies, les La Morne, les bourgeois de la région, ruinés mais toujours dignes, Martine, prof d’anglais désabusée et qui s’ennuie auprès de son mari Gérard, propriétaire du magasin d’électroménager et amateur de saucisson et de rillettes comme le montre bien son imposant tour de taille, qui n’a cessé de s’arrondir au fil des ans, Francis Tatanne, chanteur has been mais engagé et qui aimerait bien que la révolution de la boulangère cotentine lui redonne un peu de visibilité et le réconcilie avec le succès, Kevin Laverge, l’ami d’Artus de La Morne, qui peine à fédérer un public autour de ses films pornos thématiques et aux titres absolument improbables…
    Vu comme ça vous vous dites peut-être : mais c’est quoi ce truc ? C’est vrai que c’est déjanté et, sans mauvais jeu de mots, un peu barré ! Et en même temps, quand on y réfléchit, on se dit que ça ne l’est pas tant que ça, parce que ce que Céline Barré raconte, en forçant un peu le trait, ce n’est ni plus ni moins que tous les petits travers de notre société. Certes, nous ne vivons pas en dictature (n’en déplaise à certains) mais la France de Tresville-sur-mer ressemble quand même furieusement à la nôtre par bien des aspects. Ainsi, les Tresvillois sont râleurs, révolutionnaires dans l’âme, prêts à tout péter sur le papier mais pas forcément enclins à réagir quand on leur en donne la possibilité et quand l’un d’entre eux se transforme en Pasionaria de la liberté perdue : ça ne vous rappelle rien ni personne ? Le pouvoir est vu comme un ramassis d’incapables dès lors qu’on les a élus et ceux qui nous plaisaient quand ils n’étaient que candidats deviennent des cons finis dès qu’ils accèdent au pouvoir suprême. Et puis au-delà de ça, c’est aussi les petits travers intimes de chacun que l’auteure se plaît à mettre en exergue, avec un malin plaisir et pour le nôtre aussi parce que ce deuxième tome des Farfelus est un vrai roman feel-good qui fait souvent sourire et même rire !
    J’ai retrouvé dans Péril au fournil ce que j’avais aimé dans Quel pétrin, une ambiance unique, des personnages complètement dingos qui ont pu me rappeler ceux de Gilles Legardinier, par exemple. Et puis il y’a aussi, au-delà de la forme et du fond qui apparaît comme relativement léger, un sérieux qui apparaît et qui vient équilibrer un peu l’humour et apporter au roman un petit quelque chose qui n’est vraiment pas mal du tout ! Faut-il saisir sans réfléchir toutes les chances que la vie vous offre, faut-il oser se rebeller quand votre confort et celui de vos voisins et compatriotes est menacé par les élucubrations d’un président à qui le pouvoir est monté à la tête et qui met en place réforme sur réforme en dépit du bon sens ? Comment motiver les troupes, toujours enclines à râler mais souvent bien moins décidées quand il est question d’agir ? Et le bonheur, alors ? Est-ce qu’il faut le provoquer un petit peu ou l’attendre sagement au risque qu’il vous passe sous le nez et ne revienne pas ?
    J’aime ces romans feel-good qui ne sont pas que légers, pas qu’humoristiques, qui abordent aussi d’autres sujets plus sérieux, qui osent nous mettre devant les contradictions de la société dans laquelle on vit.
    En bref, pour moi qui ne suis pas une fan des romans contemporains, je dois dire que Céline Barré a su, en travestissant notre quotidien, créer un univers bien à elle, des personnages farfelus et attachants, tous différents les uns des autres et qui, comme chacun d’entre nous, traînent leurs propres rêves, leurs déceptions, parfois une vie peu épanouissante mais qui est devenue le quotidien et dont on s’accommode un peu par habitude et parfois, par confort parce qu’il n’est pas facile de tout envoyer balader, surtout quand le contexte général ne le permet pas. Alors oui, la France du roman est quand même bien moins reluisante que celle que l’on connaît mais elle en reste un pendant assez fidèle et nous permet de nous retrouver dans cet univers relativement familier. Encore une fois une réussite et si je peux seulement vous donner un conseil : lancez-vous dans cette saga si vous aimez les romans contemporains et pleins d’humour, qui n’en omettent pas pour autant d’aborder sans langue de bois des sujets sérieux et qui ne manqueront pas d’évoquer quelque chose à chacun.

    En Bref :

    Les + : un univers déjanté et très personnel toujours très agréable, des personnages loufoques qui nous font mourir de rire ou, au contraire, nous interroger. C'est du feel-good un peu sérieux malgré tout et j'aime beaucoup cette approche. 
    Les - :
    pas vraiment de points négatifs à soulever...il y'a bien quelques coquilles mais c'est de l'auto-édition et j'ai tendance à être bien plus indulgente. Franchement, ça n'a aucune influence sur la lecture et comme on dit, personne n'est parfait. C'est pareil pour les livres. Quand ils sont faits avec amour, ça passe sans problème.


    Péril au Fournil ! ; Céline Barré

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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  • « George Sand ? Le nom de l'une des femmes les plus célèbres de la littérature française suscite volontiers, aujourd'hui encore, l'admiration ou l'agacement. On ne l'apprécie guère ou on l'aime beaucoup, on dévore ses romans ou on les ignore. Les ignorants semblent les plus nombreux. »

     

     

     

         Publié en 2013 

      Editions Folio (collection Biographies)

      384 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    « Je suis l'enfant de mon siècle ; j'ai subi ses maux, j'ai partagé ses erreurs, j'ai bu à toutes ses sources de vie et de mort. »

    Amandine-Aurore-Lucile Dupin (1804 - 1876), devenue George Sand en 1832, avec la publication d'Indiana, fut dès l'enfance imprégnée des traditions et des légendes de son Berry natal. Observatrice attentive de son temps, elle fume la pipe, s'habille en homme, affiche ses convictions républicaines, est l'amante enflammée de Musset et de Chopin, en un mot fait scandale. Son oeuvre, de Consuelo à La Mare au diable, en passant par La Petite Fadette, culmine dans Histoire de ma vie, et fonde un genre littéraire : l'autobiographie au féminin. Amoureuse éperdue de la vie, George Sand écrit en 1831 à Sainte-Beuve : « Vivre ! Que c'est bon ! malgré les chagrins, les maris, l'ennui, les dettes, les parents, les cancans, malgré les poignantes douleurs. »

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Que sait-on, que connaît-on aujourd’hui de George Sand, en dehors du pseudonyme masculin adopté au début des années 1830 et ses romans champêtres, auxquels on réduit bien souvent une œuvre bien plus vaste et éclectique ?
    George Sand fait partie de ces figures que l’Histoire et la postérité se sont plu à oublier parce qu’elles sont femmes. A côté des grands auteurs français du XIXème siècle, Maupassant, Zola, Balzac, Flaubert et les autres, George Sand fait presque figure d’anecdote. Quand on prend le temps d’en apprendre plus sur elle, on se rend bien compte qu’au final, elle est tout sauf cela.
    Quand elle naît au tout début du XIXème siècle, celle qui est encore Amantine-Aurore Dupin de Francueil porte déjà dans ses veines l’essence d’un destin assez exceptionnel et hors du commun : en elle, se mêlent le sang noble de son père, Maurice Dupin de Francueil et celui, plus modeste et populaire de sa mère Sophie Delaborde. Par son père Maurice, elle descend du célèbre maréchal de Saxe (1696 – 1750), héros de Fontenoy et fils illégitime du futur roi de Pologne Auguste II et de sa maîtresse Aurore de Koenigsmark. Sa grand-mère, Marie-Aurore de Saxe, naît des amours du militaire avec Marie Geneviève Rinteau, dite Mademoiselle de Verrières. Par la lignée du père, George Sand partage une parenté, certes lointaine mais bien présente, avec les derniers rois Bourbons, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, dont la mère était une princesse de Saxe et une nièce du maréchal. Du côté de la mère, l’ascendance est plus modeste et la réputation un peu moins bonne : avant de se ranger et d’épouser Maurice Dupin de Francueil, Sophie Delaborde, issue d’une lignée de maîtres paulmiers et oiseliers parisiens, a eu des enfants hors mariage et mené une vie visiblement assez trouble. La future George Sand concentre donc en elle une double ascendance, populaire et aristocratique, qui la marquera profondément.
    Bien que née à Paris, l’enfance de la petite Aurore se passera en partie à Nohant, domaine de l’Indre que sa grand-mère a acquis à la fin du XVIIIème siècle. Elle a un peu plus de quatre ans quand son père meurt, en septembre 1808. On pense souvent que le pseudonyme masculin sera adopté par la femme de lettres au début de sa carrière, comme ont pu le faire les sœurs Brontë en Angleterre mais si on ne connaît pas un peu l’histoire de George Sand, on se rend compte que cette double-identité, cette dualité qui la fait osciller toute sa vie entre homme et femme, remonte à bien plus loin que cela : folle de douleur d’avoir perdu son fils unique, Marie-Aurore Dupin reporte toute son affection sur sa petite-fille, la seule héritière légitime de son fils. Elle l’habille en garçon, en fait le double de son père au même âge. De là à voir un certain déterminisme chez la future George Sand, qui adopte le costume masculin avec facilité, il n’y a qu’un pas. Son enfance est marquée par le bonheur des jeux au grand air, les promenades dans le parc de Nohant, la fréquentation des petits paysans berrichons comme des jeunes nobles de la région mais aussi par une existence morne auprès d’une grand-mère « d’un autre temps » qui vit comme avant la Révolution. Qui plus est, Marie-Aurore n’aime pas sa belle-fille, Sophie Delaborde, à laquelle elle reproche sa réputation légère et qu’elle refuse de voir habiter Nohant après la mort de son fils. La petite Aurore grandit donc entre l’insouciance d’une enfance campagnarde et le tourment que lui cause l’inimitié tenace qui oppose les deux femmes qu’elle aime le plus au monde, sa mère et sa grand-mère, qui l’élève et lui donne une éducation.
    L’adolescence d’Aurore est faite de moments troubles, de moments de spleen, de mélancolie, la jeune fille est parfois traversée par un profond mal-être et des idées suicidaires. Puis, l’âge venant, on va la caser, comme cela se fait à l’époque pour toute jeune fille, on commence à lui chercher un mari…ce sera Casimir Dudevant, originaire du Quercy, avec qui elle aura deux enfants : Maurice et Solange. Peu heureuse en amour, vite déçue par un mari avec lequel elle n’a que peu d’atomes crochus, Aurore entame sa métamorphose. Elle commence à écrire, elle commence à prendre ses aises avec les sacro-saints liens du mariage, n’hésitant pas à les transgresser et à prendre des amants : le premier, Jules Sandeau, avec lequel elle écrit au tout début de sa carrière, lui laisse son nom, en partie tronqué. Désormais, Aurore Dupin, épouse Dudevant, mère de deux enfants, fait la place à Sand. Pour compléter le pseudonyme, elle se prénomme elle-même George, sans s, comme les rois d’Angleterre George III et George IV. Nous sommes en 1832 et une femme de lettres est née. Une femme engagée aussi, une femme politisée, avec des convictions déterminées et une opinion tranchée.

    Domaine de George Sand — Wikipédia

     

    Le château de Nohant, dans l'Indre, où George Sand passe une partie de son enfance et revient souvent à l'âge adulte.


    Après la lecture de cette biographie, difficile de réduire Sand à ses seuls « romans champêtres » dont le plus connu est La Petite Fadette, qui se passe en plein cœur du Berry. Difficile aussi de la réduire à ce seul pseudonyme masculin, qui veut tout dire et rien dire et qui ne s’explique finalement qu’en allant chercher au plus loin dans les souvenirs d’une petite fille devenue un peu garçon par la douleur de sa grand-mère. Et enfin, on se rend compte que la réduire à ses seuls amants est un véritable non-sens, particulièrement agaçant d’ailleurs quand on sait que la plupart des auteurs masculins du temps ont entretenu des liaisons plus ou moins légitimes dont on ne leur tient pas rigueur. Quand on évoque Zola, par exemple, se souvient-on plus volontiers de ses romans ou de sa liaison avec Jeanne Rozerot ? Ce sont ses livres que l’on évoque en premier, immanquablement. Quand on évoque Sand, on va plutôt parler de sa relation extraconjugale avec Musset ou avec Chopin et on oublie allègrement qu’avant tout, George S and est un « romancier » comme elle aime à se décrire elle-même. Un romancier et une véritable épistolière de talent, qui n’hésite pas à donner son avis, à militer par les mots.
    Cultivée, instruite, politisée, féministe à bien des égards (au contraire d’une Colette, par exemple, qui n’aura pas de mots assez durs contre les suffragettes et les femmes cherchant à s’émanciper, n’hésitant pas à dire de ces derniers « Les femmes libres ne sont pas des femmes »), George Sand a toute sa place dans le panthéon des grands auteurs du XIXème siècle. Analyste de génie, elle sublime et transcende le sentiment humain, fustige avec force le mariage tout en n’admettant pas, l’âge venant, la conduite plus que dissolue de sa fille Solange (qui se fait entretenir), écrit et réfléchit sur la politique de son temps, qu’elle comprend bien et juge avec justesse. Les romans « champêtres » eux, donnent à voir une France d’antan, une description fine et sans condescendance ni fausse compréhension du monde paysan que Sand a côtoyé enfant et continue de côtoyer à Nohant, dont elle a hérité après la mort de sa grand-mère.
    A ma grande honte, je me suis rendu compte en lisant ce livre, que comme beaucoup de monde ce qui me venait à l’esprit quand j’évoquais George Sand, ce sont des poncifs un peu éculés et franchement pas représentatifs de la complexité du personnage. Il y’a plus de dix ans, j’ai lu La Petite Fadette dont je n’ai pas gardé à l’époque un souvenir impérissable. Depuis, je n’ai croisé Sand que de loin en loin…comme tout le monde, je connaissais la liaison tumultueuse avec Musset, puis celle plus maternelle, qui l’unit à Chopin, virtuose du piano qui se consume de maladie (il mourra en 1849 de la tuberculose)…je connaissais Nohant que j’aimerais bien visiter un jour, je connaissais son attachement au Berry, ses romans champêtres qui en découlent. J’étais loin de connaître la femme politisée, très au courant, suffisamment en tout cas pour livrer une analyse en toute objectivité des décisions du pouvoir en place, j’étais loin de connaître aussi la féministe, opposée au mariage, s’élevant déjà à sa manière contre le patriarcat, une femme que l’on peut sans nul doute prendre pour modèle aujourd’hui ou citer en exemple, alors qu’elle est née il y’a plus de deux cents ans et qu’à l’époque, on était loin d’avoir véritablement une conscience féministe et militante.
    George Sand est un personnage accompli, une femme bien de son époque mais qui a déjà un pied un peu plus loin et voit un peu plus loin que ses contemporains.
    Cette biographie est loin d’être une énorme anthologie un peu indigeste, au contraire, elle est très abordable. En peu de pages (je m’entends, cette biographie sans compter les annexes compte à peu près trois-cent-cinquante pages), Martine Reid parvient à faire le tour de son sujet : George Sand y est abordée dans toute sa complexité mais aussi ses paradoxes, car elle est humaine et nous sommes faits de paradoxes.
    Toujours est-il que l’on ressort de cette lecture en se disant que le panthéon de la culture oublie volontiers les femmes et que c’est une erreur.
    Autre chose également : cette lecture m’a donné envie de retenter le coup avec ses romans et de la relire, avec certainement un autre angle de vue que celui que je pouvais avoir il y’a plus de dix ans quand j’ai lu pour la première fois La Petite Fadette qui ne m’a, comme je vous le disais, pas laissé un excellent souvenir (sans que je l'aie détesté pour autant, entendons-nous bien). Est-ce que je lirai autrement les romans de George Sand maintenant que je la connais mieux et que j’ai découvert sa démarche créative ? Probablement, oui. Je ressors donc de cette lecture tout à fait satisfaite puisqu’elle a entièrement comblé mes attentes.

    Fichier:George Sand by Nadar, 1864.jpg — Wikipédia

    L'un des portraits les plus connus de George Sand : en 1864, douze ans avant sa mort, elle est photographiée par Nadar

     

    En Bref :

    Les + : une biographie claire, pas trop longue, synthétique mais complète, un style agréable. 
    Les - :
    aucun point négatif à soulever !


    George Sand ; Martine Reid

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     


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         Publié en 2016

      Date de parution originale : 1725

      Editions Folio (collection Classiques)

      752 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Mme de Sévigné est devenue un grand écrivain presque sans le vouloir et sans le savoir. Ses lettres sont nées de sa conversation, vive, enjouée, coulant de source, dont elle a su conserver, à l'intention de ses correspondants, la succulente spontanéité. Lettres de la ville, lettres de la cour, lettres de Bretagne, lettres au cousin Bussy. Lettres surtout à sa fille, les plus belles après le départ de Mme de Grignan pour la Provence où son mari était nommé lieutenant-général. La passion parle là toute pure, comme aurait dit Alceste et comme le dira un personnage de Proust : Ce que ressentait Mme de Sévigné pour sa fille peut prétendre beaucoup plus justement ressembler à la passion que Racine a dépeinte dans Andromaque ou dans Phèdre que les banales relations que le jeune Sévigné avait avec ses maîtresses. 
    Une originalité de cette édition : elle ne propose que des lettres authentiques, dont les manuscrits sont connus, alors que le Sévigné fictif ou approximatif a pullulé depuis la première édition des lettres de la marquise en 1725. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Madame de Sévigné n’est pas une femme de lettres au sens premier du terme. Elle n’est pas une mademoiselle de Scudéry ou une madame de La Fayette (par ailleurs l’une de ses lointaines parentes)…elle n’est pas une romancière, elle n’aime même pas vraiment écrire. Sauf des lettres à sa fille. Et pourtant, aujourd’hui, c’est justement pour sa plume qu’elle est la plus connue.
    Née le 5 février 1626, Marie de Rabutin-Chantal est la fille de Celse-Bénigne de Rabutin et de Marie de Coulanges. Elle est la petite-fille de Jeanne de Chantal, canonisée en 1767 et qui fonde, sous la direction spirituelle de François de Sales, l’ordre de la Visitation en 1610. Marie est aussi la cousine de Roger de Bussy-Rabutin, auteur de la fameuse Histoire amoureuse des Gaules, qui lui vaudra la colère du pouvoir royal et l’exil sur ses terres bourguignonnes.
    A l’âge de dix-huit ans, Marie de Rabutin épouse Henri de Sévigné. Elle ne sera désormais plus connue que sous ce nom-là : madame de Sévigné ou parfois, la marquise de Sévigné. Veuve à vingt-cinq ans, elle ne se remariera jamais. De son mariage avec le marquis de Sévigné, deux enfants naissent : Françoise-Marguerite, en octobre 1646 et Charles, en mars 1648.
    Quand sa fille se mariera à son tour, avec François Adhémar de Monteil de Grignan et quittera Paris – et sa mère –, pour la Provence, la marquise, pour tromper l’attente et le manque, prend la plume. Son destin d’épistolière se développe alors. Elle n’écrit pas qu’à Françoise-Marie, mais celle-ci reste la destinataire principale des lettres de sa mère. Malheureusement, si l’on possède encore de nombreuses lettres de la marquise, aucune des réponses de Françoise-Marguerite de Grignan ne nous est parvenue.
    Dans ces Lettres choisies, un recueil de plus de trois cents pages quand même, la principale destinataire des lettres est effectivement la comtesse de Grignan. Quelques lettres de la marquise à certains de ses amis ou à son cousin Bussy-Rabutin sont reproduites mais sont en minorité. La plupart des missives sont celles d’une mère triste et esseulée à une fille éloignée, qu’elle aime trop, qu’elle étouffe un peu peut-être mais pour laquelle elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter et à qui elle ne cesse de dispenser conseils sur conseils.
    Les relations entre madame de Sévigné et son aînée – et unique fille – sont assez chaotiques. Tandis que la mère pleure le départ de la jeune femme, celle-ci contre toute attente, est plutôt heureuse en mariage avec le comte de Grignan, plus âgé qu’elle certes mais avec lequel elle s’entendra bien. Madame de Sévigné doit supporter le départ d’une fille qui « fait sa vie » alors qu’elle-même s’achemine doucement vers la vieillesse : ainsi, elle parle dans de nombreuses lettres des problèmes de santé qui l’affectent et de l’âge qui vient. Possessive, peut-être un peu étouffante, Madame de Sévigné n’en reste pas moins une mère attentive, probablement plus proche des mères contemporaines que de celles de son temps. On sent l’intérêt sincère qu’elle porte à sa fille, l’inquiétude qu’elle ressent pour elle alors que Françoise-Marie est loin est non feinte, le manque également.

    Image dans Infobox.

     

    L'un des portraits les plus connus de Madame de Sévigné, vers 1665. Il est attribué au peintre Claude Lefèbvre, portraitiste qui a notamment peint la marquise de La Vallière


    Mais le fait que le recueil ne tourne QUE autour de ça a fini par me lasser, je dois l’avouer. J’ai mis neuf jours pour lire un peu plus de trois-cent-cinquante pages, j’avais l’impression de faire du sur-place et de ne pas avancer. De plus, l’absence des réponses, surtout celles de Françoise-Marie, donnent l’impression de lire un long monologue et parfois, la compréhension n’est pas évidente parce qu’on ne comprend pas forcément de quoi la marquise veut parler. J’ai dû avoir souvent recours aux notes en fin de volume qui apportent des éclaircissements, des repères chronologiques mais ces incessants allers et retours dans le volume ont fini par casser mon rythme de lecture d’où, peut-être aussi, l’ennui qui a fini par s’insinuer insidieusement.
    Je ne peux pas vous dissuader de lire ce recueil parce que Madame de Sévigné est une épistolière née. Elle qui pourtant n’aimait pas spécialement écrire, a un véritable talent. Son style est vraiment maîtrisé et plaisant à lire même si parfois un peu complexe du fait des évolutions de la langue. Mais, mon conseil, c’est de ne pas lire ce recueil comme un roman, comme j’ai pu le faire. Honnêtement, je pense que c’était une erreur. Alterner cette lecture avec une autre, c’était courir le risque de ne jamais la finir et de la laisser traîner. Honnêtement, j’ai beaucoup de mal à me positionner face à ce recueil mais je crois sincèrement qu’il vaut mieux peut-être fractionner cette lecture, ne pas la faire d’une traite, au risque de se lasser. Finalement, ce recueil ressemble à un long monologue où Madame de Sévigné se répète beaucoup. Ce n’est pas inintéressant, ce n’est pas forcément très captivant non plus et c’est dommage même si en lisant ses propres mots, on la comprend mieux et on comprend mieux aussi la relation complexe qui peut l’unir à sa fille. J’avoue que j’aurais été curieuse de lire les réponses de Françoise-Marie, juste pour voir aussi la manière dont la jeune femme se positionnait face à l’amour très exclusif de sa mère.
    En somme, je suis en train de vous chroniquer un livre que je ne regrette pas d’avoir lu, que je suis contente d’avoir enfin découvert mais qui me laisse malgré tout comme un sentiment d’inachevé de « tout ça pour ça ». Je pense que ce recueil ne donne pas encore la pleine mesure du talent d’épistolière de Madame de Sévigné. Tant pis. Il faudra peut-être que j’en essaie un autre pour me rendre compte et surtout, voir si la sélection des lettres diffère un peu car après tout, Madame de Sévigné a été le témoin d’une époque formidable : les jeunes années de Louis XIV puis son règne personnel. Par chance, malgré un léger goût amer de déception, je me sens toujours aussi intéressée par le personnage de Marie de Sévigné !

    Image illustrative de l’article Françoise de Sévigné

     

    Françoise-Marguerite de Sévigné plus connue comme Madame de Grignan fut célébrée dans sa jeunesse pour sa beauté (peinture attribuée à Pierre Mignard, vers 1669). Elle est la principale destinataire des lettres écrites par sa mère.

    En Bref :

    Les + : le style authentique et pur de Madame de Sévigné, malgré tout adapté pour être parfaitement lisible de nos jours ! 
    Les - : un sentiment de longueur à la lecture de ce livre, pas dénué de qualités mais qui ne m'a pas convaincue pleinement, malheureusement.  


    Lettres choisies ; Marie de Sévigné

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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