• « Comme l'a fait remarquer un ami à moi, il y a une différence entre des bonshommes habillés comme l'ennemi qui pointent leur fusil vers vous - ou leur lance ou je ne sais quoi - sur un champ de bataille et un vaurien qui erre dans la nuit pour tuer des gens dans un village anglais. »

    Couverture Les enquêtes de Lady Hardcastle, tome 1 : Petits meurtres en campagne

     

      Publié en 2016 en Angleterre

      En 2021 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Lady Hardcastle Mysteries, book      1A Quiet Life in the Country

      Éditions City

      357 pages

      Premier tome de la saga Les Enquêtes de Lady          Hardcastle

     

     

     

    Résumé :

    Veuve excentrique au passé secret, Lady Hardcastle quitte Londres pour s'installer à la campagne. Accompagnée de Florence, sa femme de chambre qui pratique avec assiduité les arts martiaux, elle compte y trouver le repos, loin de la vie trépidante menée dans les colonies de l'empire britannique.

    Mais la campagne peut vite se révéler pleine de surprises, notamment lorsque les deux compères découvrent un cadavre pendu à un arbre. Suicide ? Lady Hardcastle, curieuse de nature, n'y croit pas et elle décide de prendre les choses en main. D'autant que les policiers locaux n'ont pas l'air très futés.

    Lady Hardcastle et Florence plongent dans les nombreuses rivalités et les intrigues de leur village d'adoption. Et tout se complique lorsqu'un autre meurtre est commis...Pour les deux détectives amateurs, le tea time attendra, car une chose est certaine : la vie à la campagne n'a rien d'un long fleuve tranquille !

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Bienvenue à Littleton Cotterell, petite bourgade tranquille du Gloucestershire, où lady Emily Hardcastle, flanquée de sa suivante Flo Armstrong, vient s’installer au début de l’été 1908.
    Lady Hardcastle et Flo sont aussi différentes l’une de l’autre que totalement complémentaires et forment un véritable duo de choc qui, on le comprend vite, a pas mal bourlingué avant d’arriver dans cette belle propriété rurale qui lui promet calme et tranquillité, dans une campagne verdoyante et opulente. Mais voilà, pour certains la notion de calme et de tranquillité est relativement étrangère et, très vite, lady Hardcastle et Flo se retrouvent mêlées, bien malgré elles au départ mais non sans plaisir par la suite, à une véritable affaire criminelle. Alors qu’elles se promènent dans un bois non loin de chez elles, les voilà qui découvrent, pendu aux branches d’un majestueux chêne, le corps d’un jeune homme bien connu de Littleton Cotterell, Frank Pickering. Alors que la police conclut bien rapidement à un suicide, Emily Hardcastle note quelques incohérences : et si le jeune Pickering, qui travaille pour une entreprise de transports de la région et occupe une place importante dans l’équipe de cricket du village, avait tout simplement été trucidé ? Partant de là, évidemment, elle va vite se demander par qui. Est-ce une bête histoire de rivalité amoureuse comme on le pense à Littleton Cotterell, Pickering semblant convoiter la jeune fiancée de l’un de ses coéquipiers ou bien est-ce plus grave que cela ?
    Et, quand un deuxième meurtre est commis au sein même de la demeure des respectables (et fauchés) lord et lady Farley-Stroud, anciennes connaissances de lady Hardcastle, il n’en faut pas beaucoup plus à cette dernière et à son insolite suivante Flo, pour foncer tête la première dans les affaires criminelles de leur nouvelle région. Y a-t-il un lien entre la mort de Frank Pickering et celle de ce musicien embauché pour la fête de fiançailles de Clarissa, la fille des Farley-Stroud ? Et pourquoi un objet d’une grande valeur à leurs yeux a-t-il si soudainement disparu, provoquant l’émoi de lady Farley-Stroud ? Quels liens et quelles personnes unissent toutes ces affaires si tant qu’il y en ait ?
    Unissant leurs forces à celles de la police locale, lady Hardcastle et Flo, qui décidément ne sont pas ordinaires, vont progressivement faire la lumière sur ces affaires concomitantes et découvrir qu’il n’y a pas obligatoirement besoin de vivre à Londres ou dans toute autre grande ville pour être exposé à la malhonnêteté et à la malveillance humaines.
    Petits meurtres en campagne est le premier tome d’une nouvelle saga de cosy mystery, qui se déroule au cœur de l’Angleterre au début des années 1900. Il sert à poser les bases de ce nouvel univers ayant pour héroïnes Emily Hardcastle et Flo Armstrong, qui forment un duo véritablement digne de Sherlock Holmes et de son éternel Watson. Bien que les informations soient distillées dans ce premier tome avec parcimonie, on comprend que leur passé commun remonte à de nombreuses années et que leurs rôles respectifs de maîtresse et de domestique leur a servi de couverture : Emily et Flo ressemblent en effet plus à des amies ou des compagnes de travail, unies par un passé commun des plus chaotiques. Ainsi, nous apprenons au fil des pages qu’elles ont vécu en Asie et y ont frôlé la mort et que Flo tient sa maîtrise des arts martiaux de moines shaolins rencontrés en Chine mais l’auteur fait encore durer le suspense. On comprend en tout cas qu’Emily Hardcastle n’a pas mené l’existence conventionnelle et étriquée d’une lady britannique en Inde et a probablement un passé secret.
    S’il n’est pas exempt de défauts, ce premier tome est cependant efficace et utilise avec habileté toutes les ficelles des cosy mysteries. J’ai beaucoup aimé le duo formé par lady Hardcastle et Flo et la complicité évidente qui les lie. Quant à l’ambiance anglaise, qui fait bien évidemment tout le sel de ces sagas policières, elle est, encore ici, un atout non négligeable. J’ai aussi apprécié les différents univers dans lesquels on navigue, des grandes maisons où règnent la supériorité de classe mais aussi un grand mépris jusqu’aux domaines réservés des domestiques où les langues se délient plus volontiers dans un langage coloré et pas toujours tendre avec les maîtres. Le fait qu’il y ait aussi une interaction avec la police (celle-ci a pu cependant m’apparaître parfois comme un peu trop facile et l’ingérence de deux civiles dans une enquête un peu trop bien acceptée) est assez sympathique, transformant alors le duo Emily-Flo en trio un peu étrange de prime abord mais qui fonctionne bien.
    Je crois que pour moi, le principal défaut de ce premier tome réside dans sa fin un peu expédiée : alors que deux enquêtes se déroulent simultanément et parallèlement, j’ai eu l’impression que l’affaire Pickering était laissée progressivement de côté pour se concentrer presque exclusivement sur le meurtre et le vol commis chez les Farley-Stroud au moment des fiançailles de leur fille. Et puis, d’un coup, dans les derniers chapitres, on assiste à un dénouement rapide, trop rapide, comme si l’auteur soudainement s’était rappelé que le point de départ de l’enquête de lady Hardcastle et Flo avait été la découverte du corps pendu de Frank Pickering dans une clairière. Cette fin et le dénouement n’apportent en plus pas forcément plus de réponse que cela et je l’ai trouvée un peu décevante par rapport au reste du roman, au contenu vraiment prometteur et original – plein d’humour, ce roman a quelque chose de so british absolument savoureux et inimitable.
    Malgré cela, c’est avec un grand plaisir et une grande curiosité que je découvrirais la suite des aventures de lady Hardcastle et Flo Armstrong, dont l’installation à la campagne semble bien mouvementée !

    En Bref :

    Les + : bourré d'humour, emmené par un duo d'enquêtrices efficaces, attachantes et parfois un peu cinglées (surtout lady Hardcastle), ce premier tome se lit avec beaucoup de facilité. C'est fluide et très sympa.
    Les - :
    petit bémol pour moi, la fin un peu expédiée et donc décevante car pas assez développée à mon sens.


    Les enquêtes de Lady Hardcastle, tome 1, Petits meurtres en campagne ; T.E Kinsey

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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  • « - Je n'ai pas l'étoffe d'une bonne enquêtrice, finit-elle par lâcher, toute triste.
    - Balivernes ! Ne commencez pas à vous apitoyer sur vous-même, Loveday, aboya Clement. A mon avis, votre petit doigt a plus de jugeote que tous vos collègues réunis. »

    Couverture Loveday and Ryder, tome 1 : Le corbeau d'Oxford

     

     

          Publié en 2018 en Angleterre 

      En 2021 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Ryder and Loveday, book 1, A          Fatal  Obsession

      Editions Harper Collins (collection Poche) 

      Premier tome de la saga Les enquêtes de Loveday et    Ryder

     

     

     

    Résumé :

    Oxford, 1960. Lorsque Sir Marcus Deering, un riche industriel de la région, reçoit plusieurs lettres de menace anonymes, il prend le parti de ne pas s'en inquiéter. Mais bientôt un meurtre est commis, et les meilleurs éléments de la police sont mobilisés. 

    La toute jeune policière Trudy Loveday rêverait de participer à une opération aussi importante, mais ses supérieurs coupent rapidement court à ses ambitions. Écartée de l'enquête et chargée d'assister le brillant mais peu amène Dr Clement Ryder, médecin légiste, sur une affaire classée, elle se retrouve pourtant très vite au coeur d'une énigme qui pourrait bien la mener sur la piste du mystérieux corbeau d'Oxford...

    Ma Note : ★★★★★★★★

    Mon Avis :

    1960 à Oxford. La jeune Trudy Loveday, dix-neuf ans est policière stagiaire et bien décidée à faire ses preuves. Mais cela s'avère compliqué car au début des années 1960, il est difficile pour une femme, à plus forte raison aussi jeune, de se faire une place dans la police où elle sera, au mieux, confrontée aux discours paternalistes et faussement protecteurs de ses coéquipiers, tandis que ses supérieurs peuvent parfois se montrer franchement condescendants. Mais Trudy est déterminée à ne pas se laisser décourager. 
    Pourtant, lorsque Sir Marcus Deering, un notable d'Oxford, vient signaler qu'il reçoit des lettres anonymes franchement menaçantes et qui l'inquiètent à juste titre, ce n'est pas à Trudy que l'on pense en premier pour mener l'enquête. La jeune femme se retrouve finalement à devoir faire équipe avec le coroner, Clement Ryder, ancien chirurgien de son état mais qui a dû changer de profession pour raison de santé. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Ryder ne jouit pas forcément d'une réputation de souplesse : là où le coroner passe, l'injustice trépasse. Et lorsqu'il se met en tête de rouvrir un dossier vieux de cinq ans, c'est à Trudy que l'on pense pour lui prêter main-forte. Et pour cause, personne n'a forcément envie de faire équipe avec l'intransigeant coroner d'Oxford ! Mais, contre toute attente, ce dernier et la jeune stagiaire vont bien s'entendre et former un duo de choc, en passe de faire la lumière sur une affaire classée datant de 1955. 
    Et si toute cette nébuleuse affaire n'en faisait finalement qu'une ? Quel est donc le lien entre le corbeau qui harcèle Sir Marcus Deering et le menace de s'en prendre à son fils, l'affaire que Ryder décide de reprendre, alors que l'enquête initiale avait conclu à un suicide et la mort d'un jeune jardinier, en apparence sans histoire
    Le corbeau d'Oxford est le premier tome d'une série d'enquêtes menée par le duo Loveday et Ryder, deux personnages aux antipodes l'un de l'autre et qui n'ont, en apparence, rien pour s'entendre. Mais finalement, leur binôme fonctionne très bien et on comprend donc que leurs aventures ne vont pas s'arrêter là et que leur collaboration risque bien de continuer dans d'autres enquêtes. 
    Les enquêtes de Loveday et Ryder faisait partie de ces séries de cosy mystery que j'avais bien envie de découvrir et qui me rendaient curieuse : le contexte historique me plaisait bien, parce qu'il n'y a pas beaucoup de séries policières qui se déroulent à cette époque. Cela donne un petit côté Chapeau melon et bottes de cuir plutôt sympa ! Le duo formé par Trudy et Clement m'intriguait aussi pas mal et je me demandais, bien avant ma lecture, comment il allait fonctionner. Au final, je me suis totalement prise au jeu. Pourtant, c'est avec prudence que j'ai commencé cette lecture : en effet, j'ai lu pas mal d'avis assez mitigés, notamment sur la suite et j'avais un peu peur. Alors que certaines sagas font l'unanimité, comme Les Détectives du Yorkshire par exemple, ce n'est pas le cas de cette saga et forcément, même si le ressenti de chaque lecteur est différent, de nombreux avis réservés interpellent. 
    Si ce n'est pas l'enquête du siècle, certes, c'est malgré tout très plaisant à lire et je me suis prise au jeu. J'ai bien aimé l'ambiance de ce premier tome et j'ai trouvé le personnage de Trudy très attachante : la jeune fille est courageuse et motivée, elle croit en elle malgré des moments de doutes bien légitimes (pas évident d'être la seule femme dans un commissariat) elle reste passionnée par son travail et désireuse de faire au mieux, tout en continuant à apprendre. 
    J'ai trouvé aussi que l'enquête était bien ficelée sans être trop compliquée non plus. Rien ne m'agace plus que les intrigues policières trop embrouillées et qui en deviennent confuses. Là, je me suis tout simplement laissée porter et je n'ai même pas forcément cherché qui pouvait être le meurtrier, qui pouvait être le corbeau...j'ai juste profité de ma lecture. 
    Vous l'aurez compris, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Au contraire, ce premier volume se lit très vite et très bien. L'ambiance très anglaise, qui m'a un peu rappelée celle du Bureau du mariage idéal, y est aussi pour beaucoup je pense. Franchement, les cosy mysteries qui se passent outre-Manche ont vraiment un cachet supplémentaire
    Bref, j'ai passé un bon moment en compagnie de Trudy et Clement : les deux personnages sont tellement dissemblables, tant par leur origine sociale que leur âge, qu'on ne miserait franchement pas sur leur binôme de prime abord. Et finalement, ça marche au-delà de ce que l'on pourrait croire car chacun des deux protagonistes apporte un petit quelque chose à l'autre et tandis que Clement encourage Trudy, celle-ci incite le rigide coroner à voir les choses autrement. 
    Une chouette découverte et un essai que j'espère transformer avec le deuxième volume, que je n'ai pas encore à l'heure où je vous écris mais que j'espère bien lire dans les mois à venir. 

    En Bref :

    Les + : Le corbeau d'Oxford est une lecture que j'ai abordée avec prudence, ayant en tête les avis assez mitigés que j'avais pu lire ici ou là et, contre toute attente, j'ai trouvé cette lecture fluide et agréable. En soi pas révolutionnaire mais assez chouette : j'ai bien envie de lire la suite maintenant. 
    Les - :
    pas vraiment de points négatifs à soulever. Pourvu que ça dure !


    Les enquêtes de Loveday et Ryder, tome 1, Le corbeaux d'Oxford ; Faith Martin

       Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

     


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  • « Les gens de la bonne société ont par dessus tout l'esprit pratique, Maman. Ils savent ce qu'ils peuvent se permettre. »

    Couverture Rutland Place

     

     

         Publié en 1983 en Angleterre 

      En 2012 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Rutland Place

      Editions 10/18 (collection Grands Détectives)

      320 pages 

      Cinquième tome de la saga Charlotte et Thomas Pitt 

     

     

     

     

    Résumé :

    Appelée à la rescousse par sa mère pour résoudre un vol de collier, Charlotte Pitt s'immisce dans les affaires de Rutland Place...sans se douter que de menus larcins peuvent cacher des secrets pour le moins compromettants, et finir dans le sang ! Entre chantage, empoisonnement et petits crimes entre amis, la ténacité de Charlotte pourrait se révéler dangereuse. 

    Des hautes sphères aux bas-fonds de l'Angleterre victorienne, cette affaire exigera toute la clairvoyance des époux Pitt. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Mars 1886. Alors que le printemps pointe le bout de son nez à Londres et que Charlotte Pitt profite de son nouveau logement, plus grand et plus confortable, où elle espère pouvoir élever sa petite Jemima et un futur enfant, il se passe de drôles de choses à Rutland Place
    Rutland Place est un quartier huppé, cossu de Londres, où les parents de Charlotte, Edward et Caroline Ellison ont déménagé après les tristes événements de Cater Street. Mais il semblerait que leur nouveau quartier ne soit pas de tout repos non plus : appelée par sa mère, Charlotte découvre que cette dernière a perdu ou s'est fait dérober un médaillon auquel elle semble tenir beaucoup et que de nombreux voisins ont également vu disparaître des objets, sans savoir où ils avaient pu passer. Mais ce n'est pas le pire : nerveuse, Caroline Ellison confie à sa fille qu'elle se sent épiée dans la rue, comme si quelqu'un surveillait ses faits et gestes et ceux de ses voisins. Des événements certes alarmants mais pas effrayants non plus, qui vont pourtant se transformer en psychose quand une habitante de Rutland Place disparaît. Qu'est-elle arrivé à cette femme ? Est-ce un tragique accident, un suicide, ou bien a-t-on voulu la faire disparaître ? Et si oui, pourquoi ? Comme à son habitude, Charlotte va marcher sur les plates bandes de son inspecteur de mari et enquêter de son côté : dans cette mission, elle sera accompagnée de sa jeune sœur Emily, lady Ashworth, qui n'a ni sa langue ni ses yeux dans la poche et va s'avérer un soutien utile pour démêler cette affaire des plus embrouillées. 
    Cinquième enquête de Charlotte et Thomas Pitt, Rutland Place n'est pas le tome qui m'a le plus captivée dès le départ. Déjà, je me suis sentie un peu perdue dans cette enquête qui combine finalement de nombreux événements qui n'ont pas l'air d'avoir de rapports entre eux : la disparition d'objets dans les maisons de Rutland Place, la sensation d'être espionné puis la mort brutale de l'une des habitantes du quartier. Quels sont les liens entre tous ces événements, si tant qu'il y'en ait ? 
    Donc, j'ai fini par prendre le parti de ne pas chercher à comprendre quels pouvaient être les liens unissant ces divers éléments et de me laisser porter par l'intrigue. 
    Comme d'habitude, Anne Perry nous offre une plongée totale dans une strate de la société victorienne, qu'elle se plaît tant à nous décrire. Ici, pas de bas-fonds, ni de quartiers défavorisés où la misère endémique s'accompagne d'épidémies violentes, de forte mortalité et de criminalité sur fond d'alcoolisme. Oui, ça fait envie, dit comme ça, mais c'est aussi la face plus sombre de l'industrialisation et de la modernisation de l'Europe dans la seconde moitié du XIXème siècle. 
    Dans Rutland Place, nous enquêtons dans un quartier huppé, où les habitants font partie de la bourgeoisie ou de la petite noblesse : des familles en apparence bien sous tous rapports mais qui n'en cachent pas moins, pour certaines, des secrets bien enfouis et qu'elles ne souhaiteraient voir exposés au grand jour pour rien au monde. D'où l'hostilité avec laquelle est parfois accueilli Pitt qui, de son côté, enquête officiellement pour faire la lumière sur les événements de Rutland Place. 
    Evidemment, comme souvent chez Anne Perry, alors que tout semble opaque pendant une bonne partie du roman, tout se dénoue soudainement et ce fut encore une fois le cas ici et tout ce que j'avais pu imaginer avant les dernières pages s'est avéré bien en-dessous de la vérité. J'avoue que je n'ai absolument pas vu arriver la fin et que j'ai été totalement soufflée car je me serai attendue à tout sauf à ça. 
    Pour résumer : Rutland Place se situe dans la lignée de ses prédécesseurs. Ce n'est pas, et de loin, le plus enlevé que j'ai lu pour le moment. Pour autant, ce n'est pas désagréable et la fine connaissance de l'autrice de l'époque dans laquelle elle situe ses intrigues apporte un véritable petit plus à cette saga que j'imaginerais bien en série télévisée. Et le duo Charlotte et Thomas, de plus en plus complémentaire, reste évidemment un gros point fort. 

    En Bref :

    Les + : j'ai été soufflée par le dénouement, que je n'attendais pas du tout. 
    Les - :  une enquête assez embrouillée au départ (même si je pense que c'est à dessein) et qui m'a un peu perdue, parce que je ne comprenais pas tous les liens entre les différents événements évoqués. 


    Charlotte et Thomas Pitt, tome 5, Rutland Place ; Anne Perry

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

    • Curieux d'en savoir plus sur Charlotte et Thomas Pitt ? Découvrez mes billets sur les premiers tomes : 

    L'étrangleur de Cater Street 

    Le mystère de Callander Square

    Le crime de Paragon Walk

    Resurrection Row

     


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  • « Il réprima un gémissement : s’il devait travailler encore une fois avec Delilah Metcalfe, il n’était pas sûr d’en sortir vivant. »

    Couverture Les Détectives du Yorkshire, tome 3 : Rendez-vous avec le mystère

     

      Publié en 2018 en Angleterre

      En 2018 en France (pour la présente édition)

      Titre de publication original : The Dales Detective    Series, book 3, Date with Mystery

      Éditions Robert Laffont (collection La Bête Noire)

      450 pages

      Troisième tome de la saga Les Détectives du            Yorkshire

     

     

     

    Résumé :

    Engagé par le notaire Matty Thistlethwaite pour retrouver le certificat de décès d’une femme morte il y a vingt ans, le détective privé Samson O’Brien imagine l’affaire vite pliée. Mais dans le petit village de Bruncliffe, les choses sont rarement aussi simples. Surtout que Matty insiste pour que Delilah Metcalfe, avec sa connaissance intime de la région et de ses habitants, collabore à l’enquête.
    Au fil de leurs investigations, Samson et Delilah se retrouvent entraînés dans un mystère qui pèse sur Bruncliffe depuis des décennies. En cherchant la vérité, ils vont déterrer des secrets que certains auraient préféré garder bien enfouis.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Après les événements tragiques survenus à la maison de retraite de Fellside Court avant les fêtes de Noël, l’hiver s’est installé sur les monts du Yorkshire.
    Mais l’agence de Samson O’Brien est sollicitée pour résoudre une drôle d’histoire : à la mort de sa mère, Jimmy Thornton, un habitant de Bruncliffe, découvre que cette dernière a couché sur son testament sa sœur aînée, morte depuis vingt-quatre ans. Que veut dire ce mystère ? Le notaire de Bruncliffe décide de mandater Samson pour enquêter sur cette imbroglio qui a de fortes chances de déterrer secrets de famille et de bien tristes histoires.
    Quant à Delilah, son entreprise d’agence matrimoniale vivote tant bien que mal mais c’est surtout la perspective de perdre Calimero, que son ex-mari lui réclame, qui l’occupe tout entière…alors, pour se distraire, voilà la directrice de l’Agence de Rencontre des Vallons qui prête main-forte au détective privé de l’Agence de Recherche des Vallons pour faire la lumière sur l’affaire Thornton. Qu’est-il arrivé, vingt-quatre ans plus tôt, à Livvy Thornton, qui semble avoir disparu de la circulation du jour au lendemain avant de mourir tragiquement à Leeds ? Et comment se fait-il qu’on ne retrouve pas sa trace dans la ville où elle est censée avoir habité quelques mois avant sa tragique disparition ? Dans une petite communauté comme Bruncliffe, où tout le monde se connaît et où la découverte d’un secret pourrait mettre à mal bien des réputations, l’enquête de Samson et Delilah devient aussi périlleuse et délicate qu’une véritable enquête criminelle.
    Rendez-vous le mystère est le troisième tome de ma saga de cosy mystery fétiche : depuis ma lecture de Rendez-vous avec le mal le mois dernier, je suis totalement sous le charme de cet univers et de ses personnages ! Le trio Samson-Delilah-Calimero fonctionne parfaitement bien et s’étoffe de tome en tome et le gros point fort de ce tome-là c’est de ne comporter aucun crime. Eh oui, cette enquête de 450 pages ne comporte ni sang, ni crime violent, ni rien de cet acabit. Samson et Delilah n’enquêtent que sur le mystère d’un testament sur lequel figure le nom d’une femme censée avoir disparu plusieurs décennies plus tôt et doivent démêler un bête écheveau administratif.
    Mais c’est en fait bien plus que cela car, comme souvent lorsqu’on commence à s’intéresser de plus près à ce qui se passe derrière les portes closes des maisons, on découvre que même les familles parfois les plus irréprochables cachent parfois des secrets particulièrement sinistres. Et si c’était le cas des Thornton ? Est-ce pour cela que Jimmy semble si peu enclin à répondre aux questions de Samson et Delilah ? Est-ce pour cela aussi que les voisins semblent réticents à livrer ce qu’ils savent, si tant est qu’ils savent quelque chose ? Et pourquoi des lettres anonymes parviennent-elles à Samson, l’incitant à mettre un terme à son enquête sur Livvy Thornton ? Et si cette histoire était bien plus embrouillée qu’une simple erreur sur un testament ?
    Cette enquête fonctionne parfaitement bien et m’a vraiment captivée de bout en bout et pourtant, sur le papier, elle semble simple comme bonjour. Même si mes conjectures se sont avérées vraies au moment du dénouement de l’intrigue, cela n’a pas du tout nui à mon enthousiasme. Encore une fois, je me suis délectée de ma lecture et, à peine avais-je refermé ce troisième tome que je me languissais déjà de retrouver Bruncliffe et ses habitants. Car, en parallèle de l’enquête policière propre à chaque tome, des histoires se développent et s’étoffent dans chaque volume, comme un fil rouge : ainsi, on en apprend ici un peu plus sur le passé de Samson et ce qui l’a poussé à devoir quitter Londres en catastrophe, on en apprend aussi un petit peu plus sur le mariage raté de Delilah et les pensionnaires de Fellside Court, à commencer par Joseph O’Brien, le père de Samson, mettent du temps à se remettre des péripéties qui leur sont arrivées avant Noël.
    Julia Chapman est vraiment une bonne conteuse. Elle a eu le don de développer un univers avec trois fois rien (une petite communauté attachante, un trio qui fonctionne bien, une alternance d’événements légers ou décalés avec des épisodes un peu plus graves permettant d’aborder des sujets de société), dans lequel on se sent bien, avec des personnages qui nous font rire ou nous touchent, où les deux à la fois. Ma bonne impression sur cette série ne fait qu’augmenter depuis ma lecture du premier tome en juin dernier : a priori, quand j’arriverai au huitième tome je serai une fan absolue et inconditionnelle des Détectives. Comment ça, on me souffle dans l’oreillette que c’est déjà le cas ?

    En Bref :

    Les + : quelle joie et quel plaisir de retrouver Samson et Delilah dans cette troisième enquête...alors qu'elle peut apparaître toute simple de prime abord, c'est en fait une histoire particulièrement intéressante que nous offre ici Julia Chapman. Et on en sait de plus en plus sur nos personnages fétiches, ce qui rajoute à l'intérêt pour cette saga.
    Les - : mais aucun ! Puisque je vous dis que c'est ma saga de cosy mystery préférée !


     

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    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

    • Envie de découvrir les premières enquêtes de Samson et Delilah ?

    Retrouvez ici mon billet sur Rendez-vous avec le crime

    Et ici, mon avis sur Rendez-vous avec le mal

     


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  • « Qui parle de s'immiscer? dit Judith, feignant l'outrage. S'immiscer, c'est pour les amateurs ! »

    Couverture Les dames de Marlow enquêtent, tome 2 : Il suffira d'un cygne

     

     

      Publié en 2022 en Angleterre

      En 2022 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Death Comes To Marlow

      Éditions de La Martinière

      409 pages

      Deuxième tome de la saga Les Dames de Marlow        enquêtent

     

     

    Résumé :

    Existe-t-il plus délicieusement anglaise et excentrique que Judith Potts, femme libérée de 77 ans et adepte de baignades nue dans la Tamise ? Sous ses airs de vieille dame respectable, Judith se retrouve régulièrement mêlée aux intrigues surprenantes de son petit village de Marlow.

    Lorsque Peter Bailey, un des héritiers les plus riches de la ville, est retrouvé mort écrasé sous une armoire la veille de son mariage, tout le monde pense à un terrible – et ridicule – accident…Tout le monde, sauf Judith et ses deux amies, Becks et Suzie : pour elles, pas de doute, c’est un meurtre…

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Quelle joie de retrouver nos trois enquêtrices de choc, j’ai nommé, Judith, Suzie et Becks.
    Nous sommes donc à Marlow, petite ville proprette au bord de la Tamise, au nord-ouest de Londres. Cité en apparence sans histoires mais où un meurtre a déjà eu lieu dans l’été. Meurtre qui, rappelons-le, a été élucidé par la voisine de la victime, l’excentrique mais non moins avisée Judith Potts, véritable « Sherlock Holmes » de 77 ans qui n’aime rien tant que prendre des bains glacés dans la Tamise – et dans le plus simple appareil – et rédige à ses heures perdues les grilles de mots croisés de la presse nationale.
    En cette fin d’année, Judith est quelque peu désœuvrée et les bains glacés, ça va bien cinq minutes. Alors, lorsqu’elle est contactée quelques semaines après le premier de l’An par Sir Peter Bailey, notable particulièrement influent de Marlow et qu’il l’invite à un cocktail organisé juste avant son mariage, Judith accepte.
    Elle est loin de se douter que ce cocktail censé célébrer un événement joyeux va se terminer de façon dramatique avec la mort de Sir Peter dans son bureau, écrasé sous une armoire et du matériel scientifique. Mais, alors que tout semble être un regrettable accident (un meuble très lourd et pas très stable, une pièce fermée à clef de l’intérieur, aucune empreinte digitale…), Judith, en bon fin limier, renifle un relent de meurtre ! Alors que la police est disposée à classer l’affaire, Judith et ses amies, Becks l’épouse du vicaire et Suzie, la promeneuse de chiens, décident de mener l’enquête à leur façon. En s’immisçant dans l’intimité de la famille Bailey, elles finissent par se rendre compte que l’argent ne fait pas le bonheur et que Sir Peter était à couteaux tirés avec son héritier, Tristram, tandis que sa fille Rosanna tente tant bien que mal de maintenir à flots les affaires familiales, sans reconnaissance aucune puisque l’héritage de son père est destiné tout entier à son frère aîné. Et puis il y a aussi Jenny, l’ancienne infirmière à domicile de Sir Peter, devenue sa fiancée et qui se retrouve veuve avant même d’être mariée. Dans ce nid de vipères, à qui profite le crime ? Et quand s’ajoutent à cela une ex-épouse flouée et un jardinier revanchard, on se dit que la tâche de nos trois détectives officieuses va s’avérer des plus complexes. Surtout quand on n’est pas de la police et qu’on n’a aucun moyen d’enquêter vraiment…
    Mais si vous pensez que cela va arrêter Judith Potts, c’est bien mal la connaître. Et elle nous entraîne encore une fois dans une enquête dynamique et rythmée et dans l’intimité d’une famille certes riche et influente sur le territoire de Marlow mais qui n’en a pas moins ses secrets, ses mauvaises relations, ses jalousies, ses rancœurs…
    Si j’ai trouvé qu’il était plus compliqué d’entrer dans cette deuxième enquête, alors que je n’avais pas eu autant de mal dans le premier tome, je me suis cependant vite prise au jeu et c’était vraiment génial, encore une fois. Un bon cosy mystery comme je les aime : des enquêtrices totalement étrangères au monde de la police (même si une place non négligeable est faite au personnage de l’inspecteur de police, Tanika), une ambiance qui mêle subtilement enquête policière et humour. Si, depuis ma découverte des Détectives du Yorkshire, j’avoue avoir une préférence pour l’univers de Julia Chapman et pour ses deux héros, Samson et Delilah, je dois dire que Judith, Becks et Suzie sont très attachantes. J'aime bien ce trio féminin qui fonctionne vraiment bien, dans une synergie parfaite. Totalement différentes les unes des autres, elles sont pourtant très complémentaires : si l’on ne sait pas grand-chose de Judith hormis qu’elle possède une maison assez cossue en bord de Tamise et semble mener une retraite paisible à l’abri du besoin, derrière son côté excentrique se cache quelqu’un d’un certain « standing ». Becks elle, est la femme du vicaire : issue donc de la petite bourgeoisie de Marlow, elle se doit d’être une mère exemplaire et une épouse dévouée pour son mari Colin, pasteur de la ville…avec ce que cela implique parfois d’ennui, de réceptions monotones et de réunions pour l’église où elle doit se rendre par « conscience maritale ». Quant à Suzie, elle est la plus « prolo » du trio, menant une vie simple dans une maison modeste du centre-ville, où elle garde des chiens pour gagner sa vie.
    Pour autant, rien ne les empêche de s’entendre comme larrons en foire et de former un véritable trio de choc, capable de venir à bout de toutes les énigmes, même les plus inextricables, qui se présentent à elles.
    Ce deuxième tome est dans la lignée du premier : on y retrouve l’univers de Marlow, ses personnages emblématiques… une nouvelle enquête toute aussi intéressante, qui fait la lumière sur les relations complexes d’une famille, dont les difficultés sont accrues par l’enjeu de l’héritage et de l’argent, qui rend fou et vénal. Jusqu’au bout, Robert Thorogood nous promène, nous balade, faisant sauter nos soupçons de l’un à l’autre, sans jamais que notre conviction ne soit faite. Et si c’était elle ? Et si c’était lui ? Et quelles pourraient être leurs motivations ? Jusqu’au rebondissement final, on se laisse promener d’hypothèse en hypothèse et c’est un plaisir. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir ce deuxième volume qui, comme je vous le dis, est un peu lent à démarrer mais se déroule ensuite tambour battant. Il suffira d’un cygne, à l’instar de son titre décalé, est bourré d’humour malgré le propos grave et l’enquête sur la mort d’un homme sur le point de se marier et laissant éplorés une fiancée et deux enfants.
    Oui, franchement, c’était chouette. Si vous avez aimé Mort contre triple, sans nul doute vous aimerez aussi cette deuxième enquête. C’était divertissant et léger et suivre Judith et ses amies dans leurs pérégrinations offre une parenthèse agréable et fraîche. A recommander à tous les amoureux de cosy mysteries !

    En Bref :

    Les + : je me suis laissée balader jusqu'au bout et j'ai vraiment beaucoup aimé ce deuxième tome. C'est bien simple, on en redemande !
    Les - :
    quelques petites longueurs en début de volume. 

     


     

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       Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

    • Envie de connaître mon avis sur le premier tome, Mort compte triple ? C'est par ici.

     


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