• «  C'est le problème quand on convoque des démons, voyez-vous. Tôt ou tard, quelqu'un d'autre les dresse contre vous. »

     

     

     

     Publié en 2020 en Angleterre

     En 2023 en France (pour la présente édition)

     Éditions 10/18

     624 pages

     

     

     

     

    Résumé :

    1634. Le Saardam quitte les Indes orientales pour Amsterdam. À son bord : le gouverneur de l'île de Batavia, sa femme et sa fille. Au fond de la cale, un prisonnier : le célèbre détective Samuel Pipps, victime d'une sombre affaire. Alors que la traversée s'avère difficile et périlleuse, les voyageurs doivent faire face à d'étranges événements. Un symbole de cendres apparaît sur la grand-voile, une voix terrifiante se fait entendre dans la nuit, et les phénomènes surnaturels se multiplient. Le bateau serait-il hanté, ses occupants maudits ? Aucune explication rationnelle ne semble possible. Et l'enquête s'avère particulièrement délicate, entre les superstitions des uns et les secrets des autres.

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    1634. A Batavia (l’actuelle Jakarta), le Saardam, navire de la Compagnie des Indes orientales s’apprête à appareiller, direction Amsterdam. A son bord, de nombreux passagers, notamment le lieutenant général de la ville et sa famille - ce dernier s'apprête à regagner la métropole pour intégrer les Gentlemen 17, les très puissants dirigeants de la Compagnie des Indes, principale compagnie commerciale néerlandaise de 1602 à 1799 -, ainsi que le détective privé Samuel Pipps et son acolyte Arent, ancien mercenaire. Étrangement, le fameux détective est aux fers, emprisonné dans la cale du Saardam et doit compter sur les yeux et les oreilles de son compagnon, Arent Hayes, pour tenter de résoudre le mystère du navire maudit.
    Car, alors que l’équipage s’apprête à hisser les voiles, un étrange personnage maudit le Saardam. Une fois en mer, un étrange et effrayant signe de cendre apparaît sur la grand-voile, une inquiétante lanterne rouge s’allume sur les flots et une voix désincarnée murmure à l’oreille des passagers et des marins. De là à ce que la psychose se propage comme une traînée de poudre, il n’y a qu’un pas et quand des événements mystérieux surviennent, le Saardam devient le point de convergence de peurs irréfléchies et superstitieuses, dans un contexte de chasse aux démons et leurs sbires.
    De là va naître la question que l’on se pose tout au long du roman : le navire est-il véritablement victime d’une malédiction surnaturelle ou seulement la proie d’un être humain particulièrement malfaisant ? Et donc : lit-on un simple thriller, inquiétant notamment du fait de l’isolement du navire au milieu de l’océan et des événements qui surviennent en série ou bien L’étrange traversée du Saardam est-il un roman mâtiné de fantastique assumé ?
    Brumeux, ce roman a d’indéniables qualités et atouts et je l’ai beaucoup apprécié, malgré un début laborieux, des personnages non pas pléthoriques mais tout de même suffisamment nombreux pour que je les confonde au départ…et forcément, il a pour lui son ambiance assez particulière et la sensation d’oppression qui naît à mesure que le roman se déroule, car L’étrange traversée du Saardam est un véritable huis-clos maritime, où toute échappatoire est impossible.
    Comme dans n’importe quel roman policier, l’auteur nous balade d’une hypothèse à l’autre, sans jamais véritablement nous fixer sur l’une ou sur l’autre. En tout cas, une chose est sûre, la révélation finale ne m’était absolument pas venue à l’esprit au départ et l’auteur, là-dessus, parvient à préserver habilement son suspense.
    Pour moi, le gros bémol de ce roman, c’est sa fin qui est bâclée et c’est vraiment dommage : j’ai eu l’impression que l’auteur l’avait un peu torchée, comme s’il était pressé d’en finir, alors que les dernières révélations font naître pas mal de questionnements chez le lecteur. J’avoue que je n’ai pas eu de réponse et que j’ai terminé ce roman, finalement très bon, avec un arrière-goût de frustration, parce qu’il s'achève un peu en queue-de-poisson et on se dit : ah, mais c’est déjà fini ? Du coup, tout ça pour ça ?
    J’avoue que c’est un petit défaut qui m’aura pas mal gênée, sans pour autant avoir une incidence sur mon ressenti global qui est, il faut bien l’avouer, plutôt bon. Je ne connaissais pas Stuart Turton et j’ai beaucoup aimé le découvrir avec ce roman assez unique en son genre, même si à la lecture du résumé, je m’attendais à quelque chose de plus terrifiant. Finalement, on peut en conclure que nos peurs les plus enfouies et les superstitions les plus tenaces, de nos jours ou dans les années 1630, sont probablement celles qui nous effraient le plus.

    En Bref :

    Les + : une lecture assez immersive et idéale pour l'automne.
    Les - : des premiers chapitres assez laborieux et une fin un peu expédiée, qui ne répond pas forcément aux questions qui ont pu naître au cours de la lecture. 


    L'étrange traversée du Saardam ; Stuart Turton

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     


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  • « Il est des intérêts supérieurs devant lesquels tout doit s'incliner. La fin alors justifie les moyens. »

    Couverture Le bureau des affaires occultes, tome 1

     

     

         Publié en 2022

      Editions Le Livre de Poche

      432 pages 

      Premier tome de la saga Le bureau des affaires        occultes 

     

     

     

     

     

    Résumé :

    1830. Dans un Paris fiévreux encore sous le choc des Journées révolutionnaires de juillet, le gouvernement de Louis-Philippe, nouveau roi des Français, tente de juguler une opposition divisée mais virulente. Le jeune inspecteur Valentin Verne est muté à la brigade de sûreté, fondée quelques années plus tôt par le fameux Vidocq. Il doit élucider une série de morts étranges susceptible de déstabiliser le régime. Car la science qui progresse, mêlée à l'ésotérisme alors en vogue, inspire un nouveau type de criminalité. Féru de chimie et de médecine, cultivant un goût pour l'irrationnel. Valentin sait en décrypter les codes. Nommée à la tête du bureau des affaires occultes, un service spécial chargé de traquer ces malfaiteurs modernes, il va donner la preuve de ses extraordinaires compétences. 
    Mais qui est vraiment ce policier solitaire, obsédé par la traque d'un criminel insaisissable connu sous le surnom du Vicaire ? 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    A l’automne 1830, la France vient, encore une fois, de changer de régime : en juillet, les Trois Glorieuses ont eu raison de Charles X et de son règne commencé en 1824. Le roi, contraint d'abdiquer et laisser son trône à son cousin Orléans, Louis-Philippe Ier, devenu roi des Français.
    C’est dans un contexte politique complexe et fiévreux que survient l’étrange suicide du fils d’un député : qu’est-ce qui a pu pousser le jeune homme à mettre fin à ses jours alors que ses parents s’apprêtaient à annoncer ses fiançailles ?
    C’est un jeune inspecteur de la Sûreté, Valentin Verne, solitaire et taiseux qui est chargé de l’enquête par ses supérieurs. Historiquement, la brigade de sûreté a été dirigée l'ancien bagnard Eugène-François Vidocq et employait des repris de justice censés s'infiltrer dans les milieux criminels de la capitale. Le Service de la Sûreté quant à lui sera créé le 15 novembre 1832 par le préfet de police Henri Gisquet afin de la remplacer. 
    Le jeune homme, malgré un caractère ombrageux, est une bonne recrue mais il est rongé par un combat obsessionnel et plus intime : sa lutte contre un prédateur de l’ombre, surnommé le Vicaire. 
    Ce premier tome lance la nouvelle série policière d’Eric Fouassier, Le bureau des affaires occultes, qui en compte trois pour le moment.
    L’auteur situe son intrigue dans un contexte intéressant : les débuts de la Monarchie de Juillet, marqués par une grande instabilité sociale et politique. 
    L'année dernière, à peu près à la même époque, je découvrais Les Francs Royaumes, une duologie que j'ai beaucoup aimée. Elle prenait corps dans un contexte historique tout aussi intéressant et qui est peu représenté dans les romans : la faide royale des VIème et VIIème siècles, marquées notamment par les figures majeures de deux reines, Frédégonde et Brunehaut. Tout naturellement, j'ai eu envie de découvrir d'autres romans d'Eric Fouassier, dont l'univers policier et historique correspond entièrement à mes goûts littéraires
    Est-ce que ce premier tome du Bureau des affaires occultes a été une bonne découverte ? Assurément, oui ! J'ai vraiment beaucoup aimé. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé l'écriture de l'auteur, entre langage littéraire et argotique du Paris des années 1800 et j'ai été très intéressée par ce nouveau personnage de policier : Valentin Verne. Je me rends compte que ce sont des personnages que j'aime beaucoup dans les romans, que ce soit Nicolas Le Floch, le chevalier de Volnay (Le commissaire aux morts étranges d'Olivier Barde-Cabuçon), Ben Ross ou Thomas Pitt (dans les romans victoriens d'Ann Granger et Anne Perry). Valentin a assurément sa place dans ce panthéon. Malgré son jeune âge, c'est un très bon « flic » mais l'on ressent une part de noirceur chez lui, une fêlure qui est peu à peu expliquée au cours du roman, afin de comprendre sa personnalité assez atypique, taiseuse, solitaire, se liant peu et n'accordant pas sa confiance facilement. On comprend assez vite que Valentin n'est peut-être pas exactement la personne qu'il dit être et que concilier sa profession et sa vie relativement luxueuse dans un quartier aisé de la capitale est en fait le moindre de ses paradoxes. 
    Cette première enquête de Valentin nous immerge complètement dans le contexte de la fin de l'année 1830 : la Monarchie de Juillet est toute jeune et les troubles politiques n'ont pas cessé avec l'abdication de Charles X puis son exil et celui de sa famille. Si son cousin Louis-Philippe, qui lui a succédé, se veut un roi libéral, proche de son peuple et presque bourgeois, il ne s'en heurte pas moins à une opposition virulente, articulée notamment autour des courants républicains qui se sont vus dépouiller de la Révolution de juillet et le parti bonapartiste qui continue d'être très actif et influent. A Vincennes, les anciens ministres de Charles X, parmi lesquels le prince de Polignac, à l'origine des ordonnances du 25 juillet qui ont coûté son trône au frère de Louis XVI, attendent leur jugement, que les républicains espèrent bien manipuler à leur profit, afin de discréditer le nouveau régime. 
    Parmi les plus radicaux, certains sont prêts à tout pour plonger la France de Louis-Philippe dans le chaos : et s'il faut pour cela manipuler les esprits pour en venir à leurs fins, ils ne reculeront devant rien, ce qui fait que Valentin va se heurter à des ennemis particulièrement acharnés à rester dans l'ombre pour continuer de saper les bases du nouveau régime. 
    Très immersif, ce premier volume est aussi assez visuel : j'avais l'impression tout du long de suivre une série ou un film et les images générées par les mots de l'auteur étaient très précises. C'est quelque chose que j'aime beaucoup dans mes lectures : pouvoir me projeter dans un univers que je visualise vraiment. Ce roman m'a rappelé un peu la série Police Paris 1900 même si cette dernière est chronologiquement postérieure. 
    Finalement, moi qui ne suis pas de base une passionnée du XIXème siècle, j'ai été complètement embarquée. Le roman a des accents de roman social, avec une description ponctuelle de ce Paris des années 1830, une ville en totale expansion ce qui implique forcément une part de terrible pauvreté. Le Paris des débuts de la Monarchie de Juillet n'est pas encore la ville assainie, aux grandes artères, du Second Empire. C'est une ville tentaculaire, qui tend sans cesse à s'agrandir vers ses faubourgs encore très ruraux, aux ruelles médiévales, aux quartiers déshérités où subsistent des ouvriers sans le sou, des prostituées, des enfants abandonnés et qui doivent subvenir comme ils peuvent à leurs besoins....
    Pour un premier tome, c'est vraiment prometteur. Certes, l'intrigue se pose et on fait connaissance avec les personnages principaux, avec l'univers mais cela ne se fait pas au détriment de l'intrigue policière. 
    Une chose est sûre, je n'ai désormais qu'une hâte : lire la suite et continuer de découvrir les enquêtes de ce nouveau personnage que je découvre avec intérêt ! 

    En Bref :

    Les + : un super roman, avec une ambiance particulière toute en clairs-obscurs et zones d'ombre que l'on se plaît à écarter à mesure qu'on avance dans sa lecture. Le personnage principal est très charismatique et l'intrigue toute entière servie par les style précis de l'auteur.
    Les - : pas de points négatifs à soulever.


    Le bureau des affaires occultes, tome 1 ; Eric Fouassier  

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

    • Envie de découvrir d'autres livres d'Eric Fouassier ? Vous pourrez trouver ici ma chronique sur sa duologie médiévale Les Francs Royaumes

    Les Francs Royaumes (Par deux fois tu mourras / La fureur de Frédégonde)

     


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  • « Une puissance supérieure ne signifie pas forcément un roi, un duc ou un comte. Il existe des puissances que nous ne voyons pas. »

    Couverture Le pont de Montereau

     

     

     

      Publié en 2018

     Editions 10/18 (collection Grands Détectives)

     576 pages 

     Cinquième tome de la saga Les chroniques d'Edward   Holmes et Gower Watson

     

     

     

     

    Résumé :

    Au printemps de l’an de grâce 1424, la noblesse française lance sur la Normandie une grande offensive qui permettra au jeune Charles VII de bouter les Anglais hors de son royaume. C’est à ce moment qu’on tente d’empoisonner Jean de Lancastre, duc de Bedford et régent de France. Appelé à Évreux pour enquêter sur cette criminelle entreprise, semble-t-il ourdie par Yolande d’Aragon, belle-mère du jeune roi, le clerc anglais Edward Holmes comprend vite qu’elle est liée à l’assassinat de Jean sans Peur à Montereau, cinq ans auparavant. Ceux qui ont sacrifié une pucelle dans une abjecte messe noire pour s’assurer du soutien de Lucifer se préparent-ils à recommencer ? Malgré les maléfices et les embuscades, Holmes sillonnera le pays en guerre afin de faire éclater la vérité. Le jeune Gilles de Rais, rencontré en chemin, sera-t-il pour lui un allié ou un effroyable adversaire ?

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Fin du printemps 1424. A Paris, où il a élu domicile avec son fidèle ami Gower Watson, Edward Holmes est approché par l'émissaire de la puissante duchesse d'Anjou, Yolande d'Aragon, pour faire la lumière sur un mystérieux bâtard royal qui serait né vers 1412 puis aurait été confié à une famille en Lorraine...
    Au même moment, en Normandie, le régent de France, le duc de Bedford, qui administre le royaume pendant la minorité de son jeune neveu Henri VI, est victime d'une tentative d'empoisonnement. Qui pourrait bien vouloir la mort du frère de feu Henri V ? Beaucoup de monde. Les Armagnacs, en la personne de Charles VII et de son ambitieuse belle-mère, auraient-ils fomenté la mort du régent ? Les Bourguignons qui, bien qu'alliés en principe avec les Anglais, semblent de moins en moins fidèles à leurs promesses ? 
    Voilà Holmes et ses spectaculaires capacités de déduction jetés dans une nouvelle enquête, encore une fois périlleuse, non seulement car on ne semble pas souhaiter qu'il parvienne à ses fins et parce qu'une puissance diabolique, sacrifiant de jeunes vierges et s'adonnant à des rituels satanistes semble tirer les ficelles. Dans un pays où les armées françaises et et anglaises continuent de s'affronter violemment et où les campagnes, ruinées, sont sillonnées par des bandes de routiers et d'écorcheurs, l'enquête de nos deux héros ne va pas être de tout repos. 
    Les chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson est une série de romans policiers et historiques mettant en scène un duo d'enquêteurs dans le Paris du début du XVème siècle, en pleine Guerre de Cent Ans. Les noms ne vous sont probablement pas inconnus et pour cause : cette série est un pastiche des fameux romans de Sir Arthur Conan Doyle, dont le détective Sherlock Holmes et le docteur Watson sont les héros. Jean d'Aillon rend donc un hommage à l'auteur victorien à travers cette série et même à Alexandre Dumas, en empruntant pour l'amie de Gower, le joli nom de Constance Bonacieux.
    Passées ces considérations, Les chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson ne diffèrent pas beaucoup de ce auquel Jean d'Aillon nous a habitués ces dernières années et ses deux héros de la fin du Moyen Âge rejoignent - et n'ont rien à leur envier -, Guilhem d'Ussel, Louis Fronsac ou encore, Olivier Hauteville...On retrouve des enquêtes sur un fond historique richement documenté, ce qui a fini par définir un peu la patte de l'auteur, je dirais. Jean d'Aillon a le donc de jouer avec l'Histoire, de dénicher des épisodes authentiques dans ses sources - ou de faire passer la fiction pour vérité -, ou de mettre en scène des personnages qu'on n'attend pas et qui nous en rappellent furieusement d'autres (Dracula, Blanche-Neige)...ici, Edward Holmes et Gower Watson croiseront la route de Gilles de Rais, de si sinistre réputation mais qui n'est encore qu'un jeune routier au service des Armagnacs.

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    L'assassinat de Jean sans Peur à Montereau, enluminure du XVème siècle par Monstrelet, maître de la Chronique d'Angleterre et enlumineur (vers 1470-1480)


    Ce cinquième tome tourne essentiellement autour d'un événement en particulier : le 10 septembre 1419, dans le contexte de la guerre franco-anglaise mais aussi de la guerre civile que se livrent les Armagnacs et les Bourguignons, une entrevue est envisagée entre Charles, alors Dauphin de France et soutenu par le parti des Armagnacs et notamment par sa belle-mère, la duchesse Yolande d'Aragon et le duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Cette rencontre, prévue peut-être dans l'éventualité de contracter une trêve, se joue à Montereau, petite cité qui se trouve aujourd'hui dans le département de la Seine-et-Marne. Cette rencontre est restée dans les annales de l'Histoire puisqu'elle dégénère rapidement et se solde par la mort du duc Jean sans Peur, frappé par les partisans du Dauphin Charles. Pour les historiens, cet assassinat précipite le parti Bourguignon dans l'alliance anglaise, Philippe le Bon cherchant à venger son père tandis que la reine Isabeau de Bavière, alors régente du royaume, est contrainte de désavouer publiquement son fils Charles. La France signe avec l'Angleterre, quelques mois plus tard, le traité de Troyes, scellé par le mariage du roi Henri V de Lancastre et de la princesse Catherine de Valois : ce traité prévoit qu'à la mort de Charles VI, le royaume ne reviendra pas à son fils aîné Charles mais à son gendre, qui réunira alors sur une seule et même tête les deux couronnes, celle des lys et des léopards. On le sait, l'Histoire est toujours tortueuse et les choses ne se passeront pas exactement de cette manière mais Charles VII devra batailler de longues décennies avant de regagner tout son royaume
    Et si la mystérieuse affaire dont Edward se voit chargé par le duc de Bedford avait un rapport avec l'assassinat de Montereau et la trahison de certains de ses fidèles ? N'avait-on pas trouvé le corps d'une jeune fille sacrifiée, la veille de la rencontre et qui semblait avoir servi à des rituels de magie noire ? Qui, dans l'entourage du régent, pourrait vouloir sa mort ? Et si se tourner vers les Armagnacs était une solution bien trop facile ? 
    Son enquête va emmener Edward Holmes sur les traces d'un chevalier armagnac sans reproche, à qui l'on fait porter le chapeau d'un meurtre qu'il n'a pas commis, d'un serviteur peut-être un peu trop vite accusé, d'un ancien fidèle du duc de Bourgogne un peu trop prompt à rallier le Dauphin Charles, une lady peut-être un peu trop vénéneuse pour être honnête...
    Le Moyen Âge de Jean d'Aillon est un Moyen Âge de cape et d'épée, un Moyen Âge de film d'aventures, mais ça n'est pas pour me gêner dans la mesure où Jean d'Aillon joue avec l'Histoire sans la dénaturer pour autant. Alors certes, il réutilise certains poncifs qu'aujourd'hui les historiens réfutent, comme l'infidélité notoire de la reine Isabeau, par exemple, qui aurait fait de ses derniers enfants des bâtards en couchant avec son beau-frère le duc d'Orléans et même avec Jean sans Peur ou le duc de Berry...certains, à l'imagination débordante, ont même fait d'Isabeau la mère de Jeanne d'Arc ! Mais nous sommes dans un roman ici, alors, pourquoi pas ? 
    Bref ! Ça faisait plus d'un an et demi que j'avais lu le dernier tome et il a fallu que je raccroche les wagons. Malgré un premier chapitre qui dépote, en nous immergeant sans transition dans une messe noire, j'ai trouvé ensuite que ça traînait un peu en longueur. J'ai aimé, mais j'ai trouvé des longueurs et je me suis aussi ennuyée par moments. Mais j'ai vraiment apprécié cette enquête, son déroulement et le contexte historique, certes mâtiné de fiction, mais dans l'ensemble bien restitué. On sent que les romans de Jean d'Aillon sont appuyés sur de solides recherches et c'est quelque chose à porter sans nul doute à son crédit. 
    J'ai trouvé l'enquête assez complexe en soi, car Edward Holmes se voit en fait confier de façon presque concomitante deux enquêtes et par deux personnages dont les allégeances les poussent à être des adversaires irréductibles : le duc de Bedford et la duchesse d'Anjou. Fatalement, on se demande si elles sont liées et si la duchesse d'Anjou ne serait pas l'instigatrice du complot contre Bedford, même si c'est un peu facile. Et puis, cette affaire de satanisme, que vient-elle faire là ? Au départ, on a l'impression que tout est décousu mais l'auteur rapproche habilement tous les pans de son intrigue avant de les nouer à petits points....et la lumière se fait ! Donc clairement, sans ces longueurs en début et milieu de roman, c'est super intéressant et bien rythmé, Jean d'Aillon nous balade de bout en bout, faisant sauter à dessein nos soupçons de l'un à l'autre. 
    Un bon roman historique et une enquête policière solide, cohérente et bien ficelée. Globalement, une lecture séduisante mais qui ne manque pas de défauts - après tout, une lecture a-t-elle besoin d'être parfaite pour nous séduire ? Manifestement, non. 

                               Description de cette image, également commentée ci-après  undefined

    Jean de Lancastre, duc de Bedford et Yolande d'Aragon, duchesse d'Anjou sont deux éminents personnages de l'époque qui apparaissent dans le roman

    En Bref :

    Les + : une enquête intéressante et bien ficelée, sur fond de guerre franco-anglaise et de conflits d'intérêts pour le pouvoir. Un Moyen Âge épique et romanesque, que Jean d'Aillon se plaît à faire revivre, entre fiction et réalité.
    Les - :
    un peu long à se mettre en place.


    Les chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson, tome 5, Le pont de Montereau ; Jean d'Aillon 

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

    • Découvrez mes billets sur les tomes précédents :

    Une étude en écarlate

    Le chien des Basqueville

    La ville de la peur

    Les exploits d'Edward Holmes 


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  • « Un meurtre est toujours monstrueux, quelle que soit la manière dont il a été commis. »

    Lizzie Martin, tome 8, L'héritage de Sir Henry ; Ann Granger

     

     Publié en 2021 en Angleterre

     En 2022 en France (pour la présente édition)

     Titre original : The Truth-Seeker's Wife 

     Éditions 10/18 (collection Grands Détectives)

     360 pages

     Huitième tome de la saga Lizzie Martin

     

     

     

    Résumé :

    Printemps 1871. Lizzie Martin accompagne sa tante dans la New Forest pour se mettre au vert. Au lendemain d'un dîner chez Sir Henry Meager, un riche propriétaire terrien, ce dernier est retrouvé assassiné. Plus personne ne se sent en sécurité. D'autant que les ennemis et potentiels meurtriers sont nombreux. Lizzie, secondée par son époux, se lance dans une sombre enquête destinée à révéler les secrets de Sir Henry et à démasquer un tueur aussi impitoyable que vengeur.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Printemps 1871 : c’est sans enthousiasme que Lizzie accepte d’accompagner Tante Parry, dont elle a été provisoirement la dame de compagnie avant son mariage, dans un voyage sur la côte sud de l’Angleterre, dans la région de la New Forest, très exactement. Région bucolique où les poneys sauvages s’ébattent dans la lande, c’est un endroit tout indiqué où prendre du repos. Mais la région évoque à Lizzie de mauvais souvenirs : en effet, quelques années plus tôt, la jeune femme a été confrontée à une affaire criminelle dans cette même région. Seule et ne sachant à quel saint se vouer, Lizzie avait fait appel à son ami Ben Ross, de Scotland Yard – qu’elle va épouser quelques temps plus tard.
    Voilà donc Lizzie et Tante Parry installées dans la maison d’Old Excise, qui domine la côte. Peu de temps après leur arrivée, elles sont conviées à un dîner par Henry Meager, un riche propriétaire terrien qui est leur proche voisin pendant leur séjour. Observatrice, Lizzie n’est pas sans remarquer qu’une certaine tension semble opposer les convives du repas, à commencer par Andrew Beresford, le neveu et héritier de Sir Henry et Robert Harcourt, son régisseur…quels liens et surtout quels secrets lient ces trois hommes ? Dans la nuit qui suit cette réception, Sir Henry est retrouvé mort dans son lit. Alors que tout semble indiquer un suicide, bien des points laissent la police locale perplexe. Dépêché depuis Londres, Ben, l’époux de Lizzie, va devoir faire la lumière sur une affaire qui ressemble de plus en plus à un « sac de nœuds ».

    Huitième enquête de Lizzie et Ben, dans ce tome nos deux limiers se délocalisent vers la côte sud pour une enquête sur la corde raide. En effet, il semblerait que Sir Henry ne semble pas être – ou n’a pas toujours été – le gentleman qu’il affecte de paraître en société et que bien des secrets l’entourent ainsi que son héritage. Entre des domestiques hystériques, un vieux majordome qui n’a plus toute sa tête et des villageois méfiants, dont deux étranges sœurs qui poursuivent Lizzie de leurs superstitions, l’appelant « la femme du chercheur de vérités », l’enquêteur officiel comme l’enquêteur officieux auront fort à faire pour résoudre cette énigme.
    Moins systématiquement centrées sur l’aspect social, comme peuvent l’être les romans d’Anne Perry, les enquêtes d’Ann Granger n’en sont pas moins intéressantes. Comme dans les célèbres enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, nous retrouvons ici un duo d’enquêteurs formé d’un inspecteur de Scotland Yard et de son épouse. Nous retrouvons aussi une époque similaire, l’époque victorienne, à quelques dix ans près : les enquêtes de Lizzie et Ben sont antérieures de dix ans à celle de Charlotte et Thomas qui se passent dans les années 1886. Pour autant, la réalité de l’Angleterre et, de façon plus large, d’une bonne partie de l’Europe à cette époque-là, est sensiblement la même dans les années 1870 comme dans les années 1880. L’industrialisation a apporté un progrès fulgurant, enrichissant certains, mais plongeant beaucoup d’autres dans une terrible misère. Les bas quartiers de Londres sont surpeuplés, les familles extrêmement nombreuses et la mortalité particulièrement élevée. Les maladies font des ravages, ainsi que l’alcoolisme. C’est l’époque où Zola, en France, décrira la dure réalité des ouvriers parisiens ou des mineurs du Nord, où Elizabeth Gaskell situera l’intrigue de son roman Nord et sud, qui raconte les conditions de vie des mineurs de la région de Manchester, où Dickens lui, fait un portrait horrifiant et sans concession des sinistres workhouses, où les pauvres sont entassés dans des conditions de vie déplorables.
    Si Ann Granger le fait moins franchement que sa consœur, elle instille malgré tout quelques éléments du contexte historique dans ses enquêtes : la question des fille-mères au XIXème siècle, la pauvreté des dockers de l’East End, par exemple ou encore, au travers du personnage de Ben, originaire comme Lizzie du Lancashire, de la réalité du travail des enfants dans les usines ou dans les mines.
    Ici, l’enquête n’est pas à proprement parler ancrée dans le contexte historique et pourrait se situer à n’importe quelle époque. Mais cela ne m’a pas gênée, c’était un plaisir de retrouver Lizzie et Ben dans ce tome si on peut dire délocalisé et qui nous emmène dans le sud de l’Angleterre. Le temps d’un séjour, Lizzie renoue avec ses anciennes activités en redevenant la dame de compagnie de Tante Parry, pour le moins tyrannique. Alors que cette atmosphère de vacances pourrait s’avérer légère, ce n’est pas le cas ! C’est même une atmosphère assez tendue qui se met petit à petit en place, comme un brouillard qui recouvrirait doucement la lande : la vieille demeure de Sir Henry et sa folie romantique en ruines, ses vieux murs datant des Tudors et qui ont probablement vu les répressions religieuses du XVIème siècle, n’incitent pas forcément à la quiétude et quand Lizzie se retrouve confrontés à deux inquiétantes sœurs dont l’une se dit sorcière et lui annonce, comme une prophétie que la mort est attachée à ses pas, la jeune femme va devoir faire un véritable effort pour ne pas se laisser gagner par la panique qui semble régner dans la région.
    Même si l’enquête met du temps à se mettre en place et qu’on la suit de deux manières différentes et parallèles, à travers le regard de Lizzie mais aussi celui de Ben, je me suis régalée de cette lecture, j’ai pris mon temps, sans essayer d’échafauder plein de conjectures différentes…je me suis laissée imprégner par l’atmosphère assez mystérieuse et parfois presque inquiétante de ce huitième tome que j’ai beaucoup aimé. J’ai l’impression qu’Ann Granger a le don d’associer ses enquêtes à des ambiances climatiques parfois extrêmes ou des endroits, des lieux un peu atypiques, comme pour ajouter une tension supplémentaire : ici, la lande désolée de la New Forest semble propice au développement de légendes et autres superstitions, qui trouvent leur acmé dans la mort violente et visiblement criminelle d’un notable de la région, comme dans comme une précédente enquête, un Londres figé sous la neige et la glace, apportait un surcroît de difficultés et de complications aux enquêteurs.
    Sur fond de vengeances familiales et de non-dits, L’héritage de Sir Henry interroge aussi sur les apparences, la vénalité, l’envie avec brio. L’enquête est toujours bien menée, bien ficelée et cohérente, je n’ai envie de dire qu’une seule chose : vivement la suite !

    En Bref :

    Les + : j'apprécie toujours autant de retrouver Lizzie et Ben Ross. Dans cette enquête quasi dépaysante, qui se passe au bord de la mer, ils sont encore une fois très en forme. Une ambiance un peu sombre et mystérieuse qui m'a beaucoup plu.
    Les - : quelques longueurs, j'ai trouvé que ce tome mettait un peu de temps à démarrer.


    Lizzie Martin, tome 8, L'héritage de Sir Henry ; Ann Granger

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

    • Découvrez mon avis sur les précédentes enquêtes de Lizzie Martin et Ben Ross :

    Un intérêt particulier pour les morts

    La curiosité est un péché mortel

    Un assassinat de qualité

    Un flair infaillible pour le crime

    Le témoignage du pendu

    Le brouillard tombe sur Deptford

    L'orpheline de Salisbury


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  • « Un sentiment qu'elle estimait être le pinacle de toutes les émotions. Bien plus durable que la joie ; bien plus réaliste que le bonheur. Le contentement était le secret d'une belle vie. »

     

     

      Publié en 2021 en Angleterre 

      En 2021 en France (pour la présente édition)

      Titre original : The Dales Detective Series, book      7, Date with Betrayal

      Éditions Robert Laffont (collection La Bête Noire)

      425 pages 

     

     

     

    Résumé :

    La mort ose tout.

    Après un enlèvement qui l'a terrifiée, Delilah Metcalfe tente de retrouver ses esprits. Or les ennuis ne font que commencer : elle a découvert qu'une menace pesait aussi sur son coéquipier et prétendant Samson O'Brien. Pour le protéger d'une mort certaine, elle va devoir prendre ses distances avec lui alors mêe qu'elle vient de propulser les émotions de son partenaire à des sommets étourdissants...Et convaincre les habitants de Bruncliffe de l'aide ! Hélas, nombreux sont celles et ceux qui ont des griefs envers Samson. Car qui fait du tort à un seul en menace baucoup...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Et voilà : ce qui devait arriver vu mon degré d'attachement à cette série est arrivé ! J'ai enfin eu un coup de cœur pour un tome des Détectives du Yorkshire et, deux jours à peine après avoir terminé ce tome, je n'ai déjà qu'une envie, c'est revenir à Bruncliffe et fissa ! Mais bon, soyons sérieux, je vais attendre un petit peu quand même avant de me jeter sur le tome 8 et littéralement le dévorer. 
    La fin ouverte du tome 6, Rendez-vous avec la ruse, m'avais laissée sur des charbons ardents. J'arrive d'habitude à ne pas enchaîner les tomes d'une série, à laisser passer un peu de temps, ne serait-ce que pour digérer ce que je viens de lire. Là, pour le coup, je dois dire que je me suis fait violence et que, si j'ai laissé passer entre ma lecture du tome 6 et celle du tome 7 deux autres livres, je n'avais qu'une envie : sortir ce livre de ma PAL ! Il me faisait carrément des appels depuis sa bibliothèque, oui oui, je vous assure... lis-moi, je le veux... bref ! Vous voyez un peu le truc ? 
    Après avoir enquêté sur le maire de la ville de Bruncliffe, soupçonné par son épouse d'entretenir une liaison et de vouloir la quitter, Delilah Metcalfe et Samson O'Brien pourraient s'accorder une pause bien méritée... Mais que nenni ! Le passé de Samson, toujours menaçant, vient de donner un coup de semonce. Alors qu'une comparution au tribunal à Londres attend notre détective de Bruncliffe, un danger encore plus grand semble se profiler à l'horizon : Delilah vient d'apprendre avec horreur que son coéquipier (qui est aussi peut-être un peu plus que ça même s'ils ne veulent se l'avouer ni l'un ni l'autre) était menacé de mort, ni plus ni moins et que Bruncliffe n'est pas le havre de paix que l'on pourrait croire
    Mais la petite communauté sait se serrer les coudes quand il le faut et Delilah va parvenir à mobiliser la plupart des habitants de la ville, à commencer par les retraités de Fellside Court, pour l'aider à sauver Samson. Mais cela ne se fera pas sans mal et il est difficile de tout anticiper quand on est amateur et que les forces adverses sont corrompues jusqu'à la moelle. Mais par chance, les habitants des Vallons ont plus d'un tour dans leur sac et suffisamment d'ingéniosité pour ne pas craindre d'en remontrer aux gros bras venus de Londres s'en prendre à l'un des leurs. 
    Je crois que ce septième tome m'a fait prendre conscience de ce que j'aimais le plus dans cette série : alors certes, les enquêtes sont toutes intéressantes et le duo formé par Delilah et Samson marche super bien. Pour une série de cosy mystery, vous me direz, c'est la moindre des choses. Mais plus que dans toutes celles que j'ai pu lire jusque là, ce que j'aime, c'est vraiment l'univers et l'ambiance. Je ne suis jamais allée dans le Yorkshire et pourtant, on se sent bien dans cette petite bourgade qui pourrait se trouver n'importe où ailleurs : alors certes, il y a les inévitables commères et la moindre des rumeurs se répand comme une traînée de poudre amenée par le vent. Mais Bruncliffe, c'est aussi la solidarité, une communauté soudée...en bref, on a l'impression de retrouver de vieux amis et je crois que plus ça va, plus c'est ce que j'aime dans les livres. Quand l'univers me parle, en général, la moitié du job est fait avec moi (je ne suis pas une lectrice bien difficile, en définitive). 
    J'ai aussi beaucoup aimé la forme du roman, qui démarre aussitôt après la fin du sixième tome : on peut donc les enchaîner sans aucun problème. Minuté, Rendez-vous avec la menace porte bien son titre et c'est une véritable course contre la montre qui s'instaure dans laquelle on met nos pas, dans le sillage des divers protagonistes. J'ai par exemple beaucoup aimé que Ida, la femme de ménage à l'air d'ours mal léché mais qui cache en fait un grand cœur , soit mise sur le devant de la scène et qu'on la voie un peu plus dans ce tome. 
    Peut-être plus encore que dans les enquêtes précédentes, Julia Chapman m'a baladée de bout en bout et je n'ai rien vu venir, peut-être parce que mon esprit était trop absorbé par ce qu'il lisait pour échafauder des plans ! J'ai été totalement prise au dépourvu par les différents retournements de situation et malgré la tension ambiante, j'ai souvent ri devant certains événements complètement extravagants mais tellement drôle. Alors oui, peut-être que ça n'est pas toujours vraisemblable par moments mais qu'importe. Honnêtement, cela ne m'a pas gênée parce que, au fond, ce n'est pas ce qui compte. 
    Vous aurez certainement compris que ce septième opus de ma série cosy fétiche m'aura totalement séduite et plutôt deux fois qu'une ! Je crois que le coup de cœur est d'autant plus important qu'il est inattendu. Je ne m'attendais vraiment pas à avoir un coup de cœur pour ce septième tome mais finalement, ça se tient : c'est de plus en plus addictif et la saga se bonifie comme un bon vin. J'espère vraiment que les derniers tomes qui suivent seront à la hauteur de ce nouveau tournant qui s'amorce depuis le tome 6. 

    En Bref :

    Les + : j'ai eu l'impression que ça avançait, que ça gagnait en relief et c'était super bien maîtrisé. J'ai beaucoup aimé et j'ai passé un super moment avec cette lecture. Bref ? Coup de cœur ! 
    Les - : mais aucun ! C'était trop bien ! 


    Les Détectives du Yorkshire, tome 7, Rendez-vous avec la menace ; Julia Chapman

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle 

     

    • Retrouvez ci-dessous mes avis sur les six premiers tomes :

     

    Rendez-vous avec le crime

    Rendez-vous avec le mal (pour un cosy murder 100% Noël)

    Rendez-vous avec le mystère

    Rendez-vous avec le poison

    Rendez-vous avec le danger

    Rendez-vous avec la ruse

     

    Coup de cœur


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