• « Il s'agissait désormais d'affronter la réalité. »

    Cavendon, tome 1, La Splendeur de Cavendon Hall

    Publié en 2013 en Angleterre ; en 2015 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Cavendon Hall

    Editions Le Livre de Poche

    456 pages

    Premier tome de la saga Cavendon Hall

    Résumé :

    Depuis des générations, la magnifique propriété de Cavendon Hall abrite la famille de Charles Ingham, comte de Mowbray. Non loin, dans le village de Little Skell, vivent leurs serviteurs, les Swann. Les deux clans se sont juré fidélité et protection mutuelle. 
    Le comte et la comtesse sont les parents de six enfants : deux garçons et quatre filles, surnommées les Quatre D. La cadette, Daphné, 17 ans, se distingue par son exceptionnelle beauté, sa délicatesse et son bon coeur. Promise à un beau mariage, elle devrait bientôt être présentée à la cour. Mais un événement tragique va briser sa vie et menace de salir à jamais le nom des Ingham. Plus grave encore, en cet été 1913, le spectre de la Première Guerre mondiale se profile. 
    Avec son talent habituel, Barbara Taylor Bradford nous plonge dans l'univers d'une grande demeure du Yorkshire, et nous fait partager les destins bouleversants de deux familles anglaises. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En 1913, à la veille de la Grande Guerre, Charles et Felicity Ingham, autrement dits lord et lady Mowbray vivent dans leur propriété familiale du Yorkshire, Cavendon Hall. C'est une grande maison comme il y'en a encore des centaines à l'époque en Angleterre. Nous sommes au début du XXème siècle, sous le règne de George V et le mode de vie de l'aristocratie britannique n'a pas encore changé... Cependant, elle est à son apogée et jette ses derniers feux : la Première guerre mondiale va changer son mode de vie du tout au tout. En attendant, les Ingham comme toutes les autres grandes familles, continuent de mener leur existence comme leurs ancêtres avant eux.
    Au sous-sol, les domestiques de la famille vivent une existence en parallèle de leurs maîtres tandis qu'au village, évolue la famille Swann, liée aux Ingham depuis le XVIIIème siècle par des liens extrêmement forts : ils ne sont ni vraiment des amis ni vraiment des domestiques mais une vraie relation de confiance s'est établie entre les membres des deux familles. Leur devise commune est d'ailleurs : « Loyaulté me lie », ce qui veut tout dire.
    Au début de l'année 1913, les habitants de Cavendon Hall ne savent pas encore qu'ils sont en train de vivre leurs derniers mois de tranquillité... Entre événements historiques irrémédiables et qu'en tant que lecteur, on connaît déjà et drames personnels que la famille va être obligée d'affronter, l'avenir des Ingham s'annonce des plus incertains et toutes leurs convictions risquent alors d'être fortement ébranlées.
    Lorsque j'ai découvert Cavendon, une saga en deux tomes, j'ai été immédiatement séduite par le résumé et par l'époque dans laquelle Barbara Taylor Bradford situe son intrigue, entre les années 1910 et 1920. J'ai aussitôt pensé à Downton Abbey : le contexte, le domaine, les personnages, le lieu même où se situe l'intrigue... Un peu trop de similitudes pour que cela ne soit que du hasard et, effectivement, au cours de ma lecture de La Splendeur de Cavendon Hall, j'ai lu la chronique d'une autre lectrice dans laquelle elle explique que l'auteure s'est défendue de s'être inspirée de la célèbre série, preuve que je ne suis pas la seule à avoir remarqué ces coïncidences troublantes. Bref, qu'elle s'en soit inspirée ou pas n'est pas un critère de qualité à mon sens. J'étais très curieuse de découvrir cette saga parce qu'elle avait du potentiel, parce que ce que m'évoquait le seul résumé me semblait prometteur et de bon augure.
    Et pourtant, les avis divergent et j'ai l'impression que cette saga suscite des avis extrêmement tranchés et notamment négatifs.
    Pour ma part, où est-ce que je me situe ? Plutôt dans un prudent entre-deux. Je n'ai pas détesté cette lecture, loin s'en faut, mais je n'ai pas été complètement séduite non plus, notamment par le style, que j'ai trouvé artificiel, surtout au niveau des dialogues, qui souvent sonnaient très faux.
    Je pense que ce premier tome de la saga Cavendon a énormément de potentiel, mais un potentiel qui n'a été que peu exploité par l'auteure. Certes, on peut être gêné par les nombreuses analogies entre ce roman et la série Downton Abbey : pour ma part, j'ai aimé me replonger dans cette ambiance délicieusement surannée et so british ! Le tea time, les bals, l'ouverture de la chasse en août, les festivités d'été, la société encore extrêmement codifiée mais en passe de changer radicalement... J'ai toujours beaucoup aimé cette ambiance-là et cette époque. J'ai d'ailleurs aimé l'atmosphère du roman, je m'y suis plongée avec plaisir. Mais je n'ai pas été séduite par le style ni même par l'utilisation que l'auteure fait de son contexte, au demeurant particulièrement intéressant mais qu'on retrouve de façon assez anecdotique tout au long du roman : on sent cependant que Barbara Taylor Bradford a fait des recherches, les informations sont précises, ou du moins, relativement précises mais peut-être pas assez exploitées et c'est dommage car l'Histoire britannique, en ce début XXème, est très riche.
    J'ai apprécié la présence de nombreux personnages, tous différents les uns des autres : les Ingham, les Swann mais aussi le nombreux personnel au service de la famille. J'ai aimé la relation entre les Ingham et les Swann, faite d'une vraie confiance mutuelle et d'une égalité parfaite bien qu'ils ne soient, en théorie, pas issus du même monde. Les Ingham ne sont pas les maîtres des Swann et ces derniers ne sont pas non plus de simples valets. Difficile de ne pas comparer Charles Ingham, lord Mowbray, avec lord Crawley de Downton Abbey, effectivement. Mais pour les autres personnages, j'ai trouvé que l'auteure avait fait un vrai travail pour les ciseler et leur donner beaucoup de teneur et de profondeur. On les aime ou pas mais on ne peut s'empêcher de les trouver aboutis. Parfois, leurs réactions m'ont peut-être parues peu crédibles mais pour ce qui est des caractères de chaque personnage, j'ai trouvé que c'était un gros point fort du roman. Que le roman soit aussi orienté sur l'une des filles, Daphné, qui en plus n'est pas l'aînée mais la cadette, m'a bien plu : la jeune femme de dix-sept ans est douce et charmante et je l'ai beaucoup appréciée. 
    Quoi qu'il en soit, cette lecture me laisse un goût d'inachevé. Je referme le roman avec l'envie de lire le deuxième tome mais aussi avec un léger regret : ce roman aurait pu être cent fois meilleur, si le style avait été à la hauteur de l'intrigue. Comme celle-ci aurait pu être magnifiée par une jolie plume ou, disons, une plus jolie plume, car Barbara Taylor Bradford n'est pas non plus dénuée de talent. Je ne sais pas ce que valent ses autres romans, que je ne connais pas. Il ne m'appartient donc pas de les juger. Mais je pense que Cavendon ne font pas partie de ceux qui ont plu et c'est dommage car il n'aurait pas fallu beaucoup plus pour que la saga soit vraiment très bonne. Dommage. Espérons que le deuxième volume sera meilleur

    En Bref : 

    Les + : une ambiance anglaise très plaisante, une intrigue assez intéressante même si tous les événements qui s'y déroulent sont loin de m'avoir convaincue. 
    Les - :
    un potentiel mal exploité et notamment desservi par un style un peu artificiel, surtout au niveau des dialogues. 


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  • Colis reçu le : 30 avril 2018

    Aujourd'hui, je vous présente un colis un peu atypique qui n'est pas vraiment un swap mais qui, dans le principe, peut s'en rapprocher un peu. La seule différence, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'échange...mais on reçoit un colis chaque mois et c'est toujours la surprise à chaque fois, un peu comme pour les swaps ! ! Donc j'ai décidé que je vous présenterai mes Thé Box dans la catégorie des Swaps puisqu'il faut bien les classer quelque part !

    La Box d'avril s'était tellement fait attendre que j'ai été très surprise, lundi dernier, de trouver dans ma boîte aux lettres celle de mai. Avantage de la chose, c'est que je n'ai pas eu le temps d'aller voir sur le site et, du coup, ce fut une surprise entière. Place à la présentation de cette Box qui porte un joli nom : Douceur. Tout un programme... Et c'est en savourant les sablés au citron découverts dans la Box que je vous écris cet article... Alors, enfourchez votre nuage de douceur et c'est parti... 

    La Thé Box, Mai 2018 : Douceur

    La Thé Box, Mai 2018 : Douceur

     

    Les dessins de Manon Bucciarelli m'ont plu tout de suite... Ces couleurs, ces tons bleus dominants... Beaucoup de douceur en émane et ce visuel colle totalement au thème de la Box, à mon avis. 

    La Thé Box, Mai 2018 : Douceur

    Il est temps de rentrer dans le vif du sujet et de découvrir les thés. Commençons par ceux en vrac. La vie comme elle vient est une création de Kodama, marque toute jeune créée en 2015. Il s'agit d'une infusion de fruits, qui peut être consommée froide ou chaude. De la pomme, de l'orange, du citron et de l'hibiscus composent cette préparation. Datte Kassiba est une création des Jardins de l'Hermitage, un thé noir parfumé avec de vrais morceaux de dattes et qui évoque aussitôt des pâtisseries orientales. Hâte de découvrir si le goût est au rendez-vous. Enfin, Les îles Stevenson nous est proposé par Le parti du thé et il s'agit d'un Sencha de Chine aux saveurs fruitées de fraise, fruit de la passion, mangue et vanille. 

    La Thé Box, Mai 2018 : Douceur

     

    La marque Whittard, maison de thé britannique basée à Chelsea depuis 1886 est mise à l'honneur, avec pas moins de quatre créations représentées dans la Box de mai. Mango & Bergamot est un thé vert idéal en après-midi, aux saveurs de fruits et d'agrumes. English Rose est un thé noir de Chine aux arômes de framboise, rose et litchi. Tippy Assam est un thé d'Inde, idéal pour le petit-déjeuner, un vrai thé à l'anglais. Enfin, Marrakech Mint est un thé gunpowder sur lequel viennent se déposer les arômes de la menthe poivrée... J'aime beaucoup cette marque et je suis sûre d'être séduite ! 

     

    La Thé Box, Mai 2018 : Douceur

     

    Voici des douceurs so british, venues d'Ecosse et qui ressemblent un peu à des palets bretons. Sablés croustillants et fondants, au citron, ces Sir Shortbread de Regent's Park sont absolument parfaits pour un tea time à l'anglaise particulièrement réussi. Juste à côté je vous présente la petite broche en forme d'hirondelle offerte ce mois-ci et je l'adore déjà. Vous la retrouverez sûrement sur des photos sur Instagram.

    La Thé Box, Mai 2018 : Douceur

     

    La Compagnie des Indes nous propose quatre créations. Absolute Harmony est un mélange de onze plantes bienfaisantes et d'épices. Suntox, à déguster plutôt le matin, est un cocktail vitalisant de plantes et de fruits. Chakra Booster est un thé vert aux vertus anti-oxydantes et, enfin, Nirvana est un mélange de rooibos, de honeybush, de citron, citronnelle, camomille, orange amère, pour un confort digestif optimal (car en Orient le ventre est le siège des émotions et on se doit donc de le chouchouter). 

    La Thé Box, Mai 2018 : Douceur

     

    Enfin, la marque P & T, que je ne connaissais pas jusqu'ici, nous propose Jackpot Derby, un thé noir hommage aux courses hippiques, aux saveurs de figue et de miel. Perfect Day est un thé blanc fruité tandis que Mint Julep réinvente un fameux cocktail sud-américain : sur un thé fumé, viennent se mélanger des saveurs de citron et de menthe. Enfin, Brave New Earl est un Earl Grey aux notes boisées. Je ne suis pas fan des Earl Grey même si je commence à les apprécier. J'espère que celui-ci, aux saveurs originales, saura me plaire ! 


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  • « Le destin trouve toujours son chemin. »

    Cavendon, tome 2, Les Femmes de Cavendon ; Barbara Taylor Bradford 

    Publié en 2014 en Angleterre ; en 2016 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Cavendon Hall Women 

    Editions Le Livre de Poche

    480 pages

    Deuxième tome de la saga Cavendon

    Résumé :

    En ce jour de juillet 1926, Miles Ingham, héritier du titre de Mowbray, a convoqué sa famille au château de Cavendon. Une révolution familiale se prépare : son père Charles, 6ème comte de la lignée, va annoncer son remariage avec Charlotte Swann. Depuis des générations, le destin de leurs deux familles est étroitement lié, les Swann étant au service des Ingham, de père en fils et de mère en fille. Jamais on n'aurait imaginé une telle alliance.
    D'ailleurs, c'est au nom de cette sacro-sainte transmission du titre que, six ans auparavant, Miles s'était résigné à un mariage de convenances, délaissant Cecily Swann, son amie d'enfance. La jeune femme a fait du chemin depuis : brillante créatrice de mode, ses collections sont très en vogue à Londres.
    Une fois de plus, les deux familles devront s'unir pour sauver le château, véritable gouffre financier, et il faudra toute la détermination et la combativité des femmes de Cavendon pour venir à bout de ces nouvelles épreuves. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En 1926, Charles Ingham se remarie après un divorce houleux, avec la femme qu'il aime. Il est entouré de ses enfants. Ils ont tous grandi et ont changé. Les aînés sont des adultes, la benjamine, Dulcie, une toute jeune femme de dix-huit ans. Daphné, que nous avions découverte à cet âge-là dans le premier tome a aujourd'hui trente ans, elle est mariée, mère de famille, elle est amoureuse. Son aînée Diedre a voué sa vie à son travail au War Office. Leur cadette DeLacy se remet d'un divorce douloureux et la benjamine Dulcie, devenue une jeune femme déterminée, rencontre le grand amour en la personne d'un acteur londonien en vue.
    Autour d'eux, tout est en train de changer et la Première guerre mondiale a opéré de profonds bouleversements sur le mode de vie de l'aristocratie britannique : de grands domaines font faillite, on opère des coupes budgétaires, on se sépare du personnel superflu, l'association National Trust créée en 1895 se développe, les propriétaires ouvrent leurs maisons au public, les enfants des grandes familles n'hésitent plus à travailler, à se marier selon leur bon plaisir, à divorcer... Le monde change, les Années folles vont à cent à l'heure et on est déterminé à profiter de la vie. Les enfants Ingham et Swann, rencontrés adolescents ou même encore plus jeunes dans le premier tome sont désormais des adultes ou en passe de le devenir. Ils sont de purs produits de cette génération marquée par la guerre, qui y a participé ou vu mourir ses proches et veut alors coûte que coûte profiter de la vie...Avant qu'un nouveau bouleversement, le krach boursier de 1929, ne vienne mettre un terme brutal à la fête, annonçant une nouvelle guerre, qui sera aussi terrible que la première.
    L'intrigue des Femmes de Cavendon se déroule sur trois ans, entre 1926 et, justement, l'annonce de la crise financière de vingt-neuf. Et pourtant, j'ai eu l'impression, parce que le roman était riche, que l'intrigue était plus longue, alors que non.
    Ce deuxième tome est meilleur que le premier même si, décidément, l'auteure m'horripile avec ses dialogues qui sonnent toujours terriblement faux ! J'ai eu l'impression que le contexte était plus finement restitué que dans La Splendeur de Cavendon Hall et que les personnages avaient aussi plus de consistance. Dommage que nous nous éloignions de Cavendon, le domaine des Ingham, que l'on a appris à apprécier comme un personnage à part entière mais, à part ça, je dois dire que j'ai senti cette fois le sujet mieux maîtrisé, comme s'il avait fallu à l'auteure un tome complet pour asseoir son histoire et c'est regrettable parce que, de fait, La Splendeur de Cavendon Hall du coup n'est pas totalement convaincant. J'aurais aimé pouvoir me plonger dans cette intrigue dès les premières pages, me sentir partie prenante d'une histoire. Encore une fois, comme je le disais dans ma chronique du premier tome de la saga, il y'a énormément de potentiel, le moyen de faire tellement mieux ! Je ne remets pas en cause les capacités de romancière de Barbara Taylor Bradford : elle a été publiée à plusieurs reprises, ses œuvres sont traduites dans plusieurs langues... En tant que simple lectrice, ce serait présomptueux que d'aller dire qu'un auteur n'a pas de talent, l'appréciation d'une oeuvre, quelle qu'elle soit, est tellement subjective. Bref ! Disons que la saga Cavendon me laisse un sentiment d'inachevé : elle vend du rêve pourtant pour qui, comme moi, aime les ambiances britanniques du début du XXème, pour qui, comme moi, est tombé sous le charme de la délicieuse ambiance surannée de la série Downton Abbey, avec ses décors grandioses et ses superbes costumes. Mais je crois que l'auteure s'est arrêtée trop tôt, n'a pas approfondi et c'est vraiment dommage que cela arrive si tard. Enfin, je regrette de n'avoir pas su me laisser séduire par le style de l'auteure mais je ne désespère pas et je pense lire d'autres de ses romans, histoire de me faire un avis peut-être plus nuancé.
    Après ça, il va m'être difficile de défendre Les Femmes de Cavendon, vous ne trouvez pas ? Je ne voudrais cependant pas finir sur une note négative car, malgré tout, j'ai trouvé de l'intérêt à ce roman, même s'il manque d'approfondissement peut-être et qu'il finit un peu trop bien... Comme je le disais plus haut, j'ai eu le sentiment que l'intrigue était bien plus solide, plus complète, le contexte y est très présent, l'effervescence des années 20 très bien décrite et perceptible. J'ai apprécié que l'auteure donne un peu de temps à chacun de ses personnages et les rendent tous attachants par certains aspects de leur personnalité et sans minorer pour autant leurs défauts.
    Disons que Cavendon est une saga inégale mais qui n'en est pas moins intéressante : oui elle a des aspects négatifs. Beaucoup, même. Mais il ne faudrait pas en oublier pour autant le positif et je crois que le deuxième tome de la saga rattrape quelque peu le premier.
    Je ne regrette pas cette lecture, même si je n'ai peut-être pas eu tout ce que j'en attendais. Il est clair que j'aurais aimé en avoir plus, que j'aurais peut-être aimé une intrigue tournée autrement. Mais j'essaie de rester sur une note positive en refermant Les Femmes de Cavendon qui, toutes autant qu'elles sont, forcent le respect. Heureusement un troisième tome est prévu et peut-être le faut-il effectivement pour que la saga des Ingham et des Swann, ces deux familles unies par un lien indestructible et indescriptible soit complète et aboutie... ? En attendant sa sortie en format poche, je tourne maintenant mon regard de lectrice insatiable vers les autres romans de Barbara Taylor Bradford en espérant être séduite les prochaines fois. 

    En Bref : 

    Les + : des personnages plus attachants et ciselés, une intrigue bien plus ancrée dans son contexte, très bien décrit. La touche so british inimitable est aussi un gros plus et un point fort de la saga, indéniablement. 
    Les - :
    des dialogues qui sonnent toujours très faux, un style qui, en général, n'a pas su me séduire. 


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  • Le Club de Lecture du Salon : Deuxième lecture, mai-juillet 2018

     

     

    Bonsoir à tous, 

    Un an déjà est passé depuis l'organisation de la première session de mon Club de Lecture ! Parce que je n'étais pas très inspirée, je n'ai pas fait d'autre session en 2017 mais voilà, je reviens ce printemps. 

    L'année dernière, la première session s'était déroulée sur plusieurs mois notamment parce qu'un vote avait été ouvert pour départager deux livres mis en compétition. Ici, ce ne sera pas le cas puisque le roman est déjà choisi... La session de cette année est en fait une simple LC mais j'ai déjà hâte de parler de ce roman avec vous... 

    Parce qu'une lectrice, en mars, a laissé un commentaire sur mon In My Mail Box, me disant qu'elle aimerait beaucoup lire ce roman elle aussi et ayant évoqué une LC, je me suis dit que je pouvais complètement dédier une session du Club à ce roman. 

    Il s'agira de : 

    • La Mer en Hiver, de Susanna Kearsley

    Couverture Comme la mer en hiver / La mer en hiver

    Voici le résumé : 

    Lorsque Carrie McClelland, auteur à succès, visite les ruines du château de Slains, elle est enchantée par ce paysage écossais, à la fois désolé et magnifique. La région lui semble étrangement familière, mais elle met de côté son léger sentiment de malaise afin de commencer son nouveau roman, pour lequel elle utilise le château comme cadre et l’une de ses ancêtres, Sophia, comme héroïne. Puis Carrie se rend compte que ses mots acquièrent une vie propre et que les lignes entre fiction et faits historiques se brouillent de plus en plus. Tandis que les souvenirs de Sophia attirent Carrie encore plus au cœur de l’intrigue de 1708, elle découvre une histoire d’amour fascinante, oubliée avec le temps. Après trois cents ans, le secret de Sophia doit être révélé. (source : Livraddict)

     

    • Déroulement de la deuxième session (printemps 2018)

    Du 7 mai 2018 au 31 mai 2018 : inscriptions. Pour ceux qui ne l'auraient pas, cela peut vous permettre de vous le procurer. 

    Du 1er juin au 15 juillet 2018 : Lecture. 

    A partir du 15 juillet 2018 : partage de nos chroniques respectives, échanges sur cette lecture et nos ressentis. 

     

    Pour plus de visibilité, la lecture commune sera représentée sur Facebook et Livraddict. Alors, vous en êtes ? 


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  • « Je ne suis pas innocent.Nous transportons tous le fardeau de notre passé,mais ce n'est pas aux autres de l'exploiter. »

    Les Larmes de la Liberté ; Kathleen Grissom

     

    Publié en 2016 aux Etats-Unis ; en 2017 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Glory over Everything: Beyond The Kitchen House

    Editions Charleston 

    464 pages

    Résumé :

    En 1810, James Pyke, 13 ans, fils d'un planteur et d'une esclave, fuit sa Virginie natale. Vingt ans plus tard, le jeune homme, qui a toujours caché le secret de ses origines, a intégré la haute société de Philadelphie et vit une passion avec une ravissante aristocrate, Caroline. Mais celle-ci tombe enceinte et, rapidement, son père menace James. 
    C'est alors que Pan, serviteur et petit protégé du jeune homme, est enlevé et vendu comme esclave en Caroline. James décide de partir à sa recherche. Pourtant, dans cette Amérique sudiste impitoyable, il sait que sa tête est toujours mise à prix. Parviendra-t-il à sauver Pan au péril de sa vie ? Retrouvera-t-il Caroline, son grand amour et la mère de son enfant ? 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Jusqu'à présent, je n'ai jamais été déçue par les éditions Charleston et Les Larmes de la Liberté ne dérogent pas à la règle ! Si un jour un livre Charleston me déçoit, ce ne sera sûrement pas celui-là, que j'ai trouvé aussi bon que La Colline aux Esclaves, voire encore meilleure.
    Ma rencontre avec Kathleen Grissom date de décembre 2016, quand j'ai lu La Colline aux Esclaves, livre ajouté à ma PAL quelques mois plus tôt, un peu par hasard, j'avoue, ne connaissant rien de cette auteure canadienne installée en Virginie dans une ancienne plantation, qui lui a inspiré son roman : j'avais trouvé la démarche de l'auteure, expliquée à la fin du roman, extrêmement sincère et authentique et cela m'avait encore plus donné envie, si cela est possible, de lire son autre roman. J'ai aimé cette histoire qui se passe sur la plantation de Tall Oakes, en Virginie, entre la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème. Le roman se terminait sur une ouverture, annonçant déjà Les Larmes de la Liberté et, évidemment, j'ai été ravie de constater, quelques temps après avoir terminé cette lecture, qu'elle possédait une suite, dans laquelle le personnage de Jamie serait le héros.
    Le roman s'ouvre donc en 1830, à Philadelphie : James Burton a trente-trois ans. Bel homme, il possède une belle maison mais aussi l'importante orfèvrerie Burton, dont il a hérité à la mort de son père adoptif. Mais James est aussi un artiste de talent, qui n'aime rien tant qu'immortaliser les oiseaux. Son talent lui ayant ouvert les cercles les plus étroits de la bourgeoisie de Philadelphie, James rencontre un jour la très jolie Caroline Cardon, victime d'un mariage arrangé et malheureux et qui tombe amoureuse du beau et mystérieux orfèvre. Mais cette liaison interdite menace de faire ressortir le passé de James, qu'il s'est appliqué à dissimuler, au prix de beaucoup d'efforts et de détermination. Mais le jour où un de ces serviteurs, le jeune Pan, auquel il s'est très attaché, disparaît, enlevé par des marchands d'esclaves pour être vendu, les certitudes de James vacillent et, malgré la relative sécurité dont il jouit à Philadelphie, il est prêt à se mettre en danger pour sauver le jeune garçon. James quitte alors sa vie confortable et sans histoires pour la Caroline du Nord, où l'enfant a été emmené.
    Si vous avez lu La Colline aux Esclaves, vous savez quelle est l'ascendance de Jamie, noir par sa mère et blanc par son père. Blanc de peau, James a pu se construire une existence en apparence normale mais qui pourrait voler en éclats si on apprenait que sa mère est une esclave noire, dans un pays où l'esclavage est répandu, admis et qui constitue la base de l'économie des États du Sud. Et si, à trente ans de la Guerre de Sécession, il existe déjà des opinions divergentes, il n'est pas encore question de remettre en cause le système des plantations et de l'esclavage.
    Le bon ressenti que j'avais déjà éprouvé il y'a un an et demi à la lecture de La Colline aux Esclaves s'est vérifié aussi. Encore une fois, j'ai trouvé que l'auteure abordait un sujet vraiment pas simple avec beaucoup d'adresse. On est d'accord, traiter de l'esclavage dans un roman, c'est assez casse-gueule. Voilà un épisode de l'Histoire qu'il convient de prendre avec prudence afin d'éviter l'écueil du manichéisme, de la diabolisation et de la fausse pitié et qui est particulièrement brûlant : il n'y a qu'à voir la polémique créée l'an dernier après qu'on ait évoqué le retrait de statues de Robert Lee, général sudiste de la Guerre de Sécession.
    Mais, pour en revenir aux romans, justement, j'avais trouvé que La Colline aux Esclaves était un récit tout en nuances et Les Larmes de la Liberté l'est aussi. Kathleen Grissom aurait pu céder à la facilité en nous livrant un roman avec les pauvres esclaves noirs asservis et les méchants maîtres blancs, violents, inhumains et maltraitants. Eh bien, non. Tous les Blancs n'étaient pas propriétaires d'esclaves et partisans de l'esclavagisme et beaucoup de Noirs sont entrés en résistance, malgré les risques encourus, quittant les plantations et s'installant dans une vie clandestine. Tous les propriétaires d'esclaves ne les traitaient pas mal non plus. Cela dit, l'auteure décrit assez bien le cynisme et la froideur assez effrayante d'une société considérant des hommes comme du bétail, dont on peut disposer à l'envi. Les Larmes de la Liberté reflète bien ce que devait être le Sud esclavagiste au début du XIXème siècle, une société bancale mais qui ne se remet pas pour autant en question et qui, il faut bien l'avouer, en profite : les abus des régisseurs, les sévices, la peur, ne sont certainement pas de l'invention. Mais il existait aussi des Blancs qui aidèrent les Noirs à fuir, ou à devenir libres, comme les communautés quakers, motivées par leurs convictions religieuses. J'ai vraiment aimé que l'auteure fasse preuve d'autant d'objectivité, sans passer sous silence les horreurs qui avaient lieu dans les plantations mais sans mettre aussi tout le monde dans le même panier, un peu comme l'a fait Sarah McCoy dans Un Goût de Cannelle et d'Espoir.
    Un peu déçue au départ de ne pas retrouver Lavinia, l'héroïne de La Colline aux Esclaves, arrivée toute petite à Tall Oakes en 1791 de son Irlande natale, et que l'on quitte en 1810 alors qu'un tragique événement est en train d'anéantir la plantation des Pyke, je me suis finalement vite rendu compte que Jamie était un personnage attachant. Élevé par sa grand mère dans l'hostilité envers les Noirs, écartelé entre ses deux ascendances, qu'il rejette toutes deux pour diverses raisons, Jamie est fragile mais courageux. Je l'ai tout de suite beaucoup aimé, j'ai vraiment perçu son charisme. Jamie Burton est un de ces personnages qui en impose.
    J'ai beaucoup aimé que Les Larmes de la Liberté se distingue aussi de son prédécesseur, sans s'en émanciper totalement pour autant. J'ai apprécié que les rappels à La Colline aux Esclaves soient relativement subtils, permettant ainsi de lire Les Larmes de la Liberté comme un roman indépendant. Mais l'ambiance est la même dans les deux romans, malgré le changement de lieux, d'époque, de personnages. J'ai retrouvé dans ce deuxième roman ce que j'avais aimé dans le premier.
    Les Larmes de la Liberté est une grande fresque historique, qui se déroule dans les paysages grandioses et encore en partie sauvages de la Caroline du Nord et de la Virginie. Mené tambour battant, le roman n'ennuie jamais. On est parfois ému, parfois révolté, parfois terrifié, en même temps que les personnages. J'aime ces romans où le lecteur est vraiment partie prenante de sa lecture. Il n'y a rien de plus frustrant que lorsqu'on reste détaché d'un récit. En tant que lectrice, j'aime me sentir investie et j'aime qu'un récit fasse naître quelque chose, sinon, quel intérêt ?
    Les Larmes de la Liberté fait partie de ces romans que l'on dévore, dont on a envie de savoir la fin et, en même temps, on le referme avec un pincement au cœur, une vraie nostalgie parce qu'on quitte les personnages, parce que, ça y'est, c'est terminé. Ce sont des lectures qui comptent beaucoup dans une vie de lecteur, je crois, ces romans dont on se souviendra longtemps, qu'on a eu de la peine à refermer mais qui, on le sait, resteront comme une merveilleuse expérience de lecture. Pour moi, Les Larmes de la Liberté est de ceux-là, tout comme La Colline aux Esclaves et c'est a vécu beaucoup d'intérêt que je vais suivre l'actualité de Kathleen Grissom, en espérant qu'elle ne s'arrête pas là

    En Bref : 

    Les + : l'intrigue, l'ambiance du roman qui m'a énormément rappelé La Colline aux Esclaves, le style de l'auteur. Je me suis sentie happée par cette lecture. 
    Les - : j'aurais presque aimé que le livre soit plus long ! ^^ Mais est-ce vraiment un point négatif, dans ce cas là ? Je ne crois pas ! 

     


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