• « Le plus grand bonheur isole, comme esseule la plus grande tristesse. »

    Publié en 2018

    Editions City

    476 pages

    Résumé : 

    Dévastée par une récente rupture, Alma quitte Londres pour passer l'été chez sa grand-mère Mina, dans un petit village au bord de la mer. C'est là, dans la bibliothèque familiale, qu'elle découvre entre les pages d'un livre, une ancienne lettre.


    Le courrier est adressé à son arrière-grand-mère, autrefois employée chez les Wilson, une famille habitant une grande maison du coin, battue par les embruns.
    Qui est cette femme noyée dont la lettre parle avec tant de douleur ? Quel rôle a été joué par sa propre famille dans ce drame ?

    Alma se lance sur les traces de Selina Wilson, une jeune femme qui a vécu dans les années 1910. Une femme éprise de liberté, refusant de se plier à un mariage arrangé. Dans les méandres d'une histoire familiale tourmentée, Alma va découvrir un secret bouleversant...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    La lecture dont je vais vous parler aujourd'hui est une lecture particulière. Une lecture particulière et qui me tient à cœur parce que je chronique aujourd'hui le premier roman d'une autre lectrice, d'une autre blogueuse, en un mot, d'une autre passionnée.
    J'avoue que, en général, lorsque je chronique un livre, j'occulte le fait que l'auteur peut avoir vent de ma chronique et venir la lire. Je ne me mets pas de filtre et j'essaie de livrer mon ressenti, le plus sincèrement possible, qu'il soit positif ou négatif, d'ailleurs. Mais, la plupart du temps, je n'ai finalement partagé quelque chose avec ces auteurs que le temps d'une lecture. Ils ne sont rien pour moi et je ne suis rien pour eux, malgré toute l'affection que je peux avoir pour leur plume ou leur univers.
    Ici, c'est nettement différent : je n'ai pas non plus lu le livre d'une amie mais j'ai lu le livre de quelqu'un que je connais un tant soit peu. Certes, les échanges avec Audrey sont, depuis un an et demi, des échanges virtuels. Mais ils sont réguliers et constructifs et je pense que nous avons fini par apprendre un peu l'une de l'autre via nos commentaires et nos messages. En gros, avant d'être une auteure, Audrey Perri est une autre blogueuse et une blogueuse avec qui un lien assez important s'est tissé au fil des mois alors évidemment, je n'ai pas abordé ce roman comme je le fais d'habitude et je ne l'ai pas lu non plus comme je le fais d'habitude, c'est certain. J'ai découvert que c'était grisant mais aussi stressant de lire le roman de quelqu'un qui ne nous est pas inconnu.
    Déjà, avant de rentrer dans le vif du sujet, de quoi il parle, ce roman ?
    La Maison de la Falaise fait partie de ces romans que j'appelle des « romans à secrets ». La maîtresse du genre c'est Kate Morton, avec ses romans se passant à deux époques différentes mais liées par un secret ou un événement dramatique. Ensuite d'autres auteurs se sont engouffrés dans la brèche, de façon plus ou moins heureuse, mais force est de constater que ce genre de romans a le vent en poupe.
    Dans son roman, Audrey Perri reprend tous les codes du roman à secrets : les deux époques, le secret, l'héroïne un peu perdue et en pleine introspection, qui finit par lever le voile sur ce secret enfoui depuis des années voire des décennies.
    Ici nous faisons la connaissance d'Alma. Nous sommes en juin 2011 et la jeune femme qui s'apprête à fêter ses trente ans, rejoint la maison de sa grand-mère au bord de la mer, le temps d'un été. Fragilisée à la suite d'une rupture douloureuse, la jeune femme quitte Londres pour se remettre, sous les yeux attentifs de Mina, sa grand-mère, quatre-vingt-dix-huit ans mais toujours alerte et pleine d'énergie.
    En découvrant un jour une mystérieuse lettre dans un livre de sa grand-mère, Alma exhume un secret, devenu une légende de la région : celle de la jeune femme noyée, retrouvée sur la plage, en 1913.
    C'est alors que, à la veille de la Première guerre mondiale, nous faisons la connaissance des Wilson et des Clark. Les deux familles se côtoient et vivent dans les maisons de la falaise, surplombant la mer. Si les parents ne se fréquentent pas, Selina, la cadette des Wilson, est la meilleure amie de Laura Clark. Âgées d'une quinzaine d'années toutes deux, elles sont très différentes mais liées par un lien très fort remontant à l'enfance. Malgré leurs différences, elles sont les meilleures amies du monde. Mais un drame couve, un drame qui les changera à jamais : une passion amoureuse destructrice, un geste irrémédiable, des familles rongées par les non-dits, le poison des secrets et plein d'autres choses qui font la complexité de toutes les familles. Mais pour les Wilson et les Clark, le drame va être si violent que personne n'en sortira indemne.
    Et cent ans plus tard, partant de cette lettre trouvée par hasard, Alma va remonter le temps et tenter de comprendre ce qu'il s'est passé dans cette fameuse maison de la falaise, en 1913. Est-elle elle-même liée à cette histoire ? Qu'est-ce que sa grand-mère lui cache ? Que s'est-il passé pour que cette jeune femme se noie ? Était-ce un accident ou un suicide ? Alma va devenir enquêtrice et ce qu'elle va trouver ne manquera pas de la surprendre, tout comme nous.
    A l'issue de cette lecture, je ne peux dire qu'une chose : ce premier roman est vraiment une réussite. Et je ne dis pas ça pour faire plaisir à l'auteure, loin de là ! J'aurais été très embêtée de devoir lui dire que je n'avais pas aimé son livre et je suis donc soulagée que ce ne soit pas le cas. Oui, j'ai aimé ce roman et ce que j'écris n'est pas une fausse critique élogieuse, au contraire. Sans être sans défaut, La Maison de la Falaise est un roman abouti et maîtrisé. J'ai aimé la pléthore de personnages, tous plus ciselés les uns que les autres et bien plus complexes qu'ils ne le paraissent de prime abord. Même Alma a su me séduire : parfois, dans ce genre de romans, je suis plus captivée par la partie historique que la partie contemporaine mais là j'ai tout de suite aimé le personnage, dans lequel je me suis retrouvée. Je n'ai pas ressenti la légère déception que j'ai parfois éprouvé dans certaines lectures, quand j'arrivais à la fin d'un chapitre historique et que je devais revenir avec l'héroïne contemporaine : c'est ce qui m'est arrivé avec Un goût de Cannelle et d'Espoir par exemple. La partie historique m'avait captivée mais le personnage de Reba ne m'avait pas spécialement plu et je la retrouvais vraiment sans plaisir. Ici, j'ai trouvé qu'Audrey Perri parvenait à nous intéresser tout autant aux destins de Selina et Laura qu'à Alma, que j'ai trouvée touchante et surtout, Alma joue à la perfection son rôle de trait d'union entre les années 2010 et les années 1910. Elle n'a pas cherché non plus à rendre tous ses personnages aimables mais ils sont tous intéressants même ceux pour lesquels l'attachement est peu évident voire impossible. Elle leur a créé un passé, un vécu et aucun n'est lisse, ils ont tous une vraie consistance. J'ai aussi aimé cette ambiance très anglaise à la Downton Abbey que l'auteure parvient à faire revivre avec beaucoup de naturel. On s'y croirait ! Et enfin, mention spéciale à ces romans qui émaillent le texte et m'ont rappelé pour la plupart de bons souvenirs de lecture : on sent tout l'amour de l'auteure pour la littérature et faire de ses personnages des lecteurs est un vrai bel hommage à la littérature en général et à sa propre expérience de lectrice. 
    Vous l'aurez compris, certainement, j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Je ne l'ai pas dévoré, par manque de temps, mais si j'avais pu, je l'aurais fait ! J'avais tellement envie de savoir enfin ce qui allait se passer, quel drame allait se jouer et pourquoi. L'histoire au cœur de La Maison de la Falaise n'a rien d'une promenade de santé : les épreuves que vont traverser les personnages sont éprouvantes et ils y laisseront des plumes et parfois leurs illusions. Le roman est parfois dur et sans concession mais c'est aussi un bel hommage à l'espoir et à l'envie de vivre, malgré tout.
    Et tout ça est bien évidemment servi par un style vraiment sympa, dont j'ai plus pris la mesure ici que dans Une Bonne Âme qui était une nouvelle et c'est difficile avec un texte court de se faire une idée précise d'un style, d'un univers.
    La Maison de la Falaise m'a fait sourire, m'a aussi fait pleurer (oui oui) et m'a fait passer par toute une gamme d'émotions et de sentiments divers. Cette lecture m'a plu au-delà même de ce que je pouvais espérer, au-delà même de ce que je croyais. Retrouver le livre était toujours synonyme de bon moment, que je lise à chaque fois quelques pages ou plusieurs chapitres.
    Ce premier roman est abouti, maîtrisé et n'a rien à envier aux meilleurs Kate Morton ou Katherine Webb.
    Le seul bémol que je pourrais soulever c'est qu'il y'a des coquilles, quelques mots absents parfois ou un mot donné pour un autre mais c'est une première édition et je serai donc indulgente.
    Un seul conseil avant de reposer ma plume : lisez La Maison de la Falaise. Si vous aimez ce genre de romans nul doute que celui-ci saura vous plaire j'en suis sûre

    En Bref :

    Les + : une histoire très bien menée, émaillée de personnages tous intéressants et aux personnalités multiples et complexes. Pour un premier roman, c'est vraiment une réussite. 
    Les - : quelques coquilles d'impression. 

     

     


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  • « Il n'existe pas d'amour plus vrai que celui qui échappe à l'ardeur des sens.  »

    Retour à Charleston ; Alexandra Ripley

    Publié en 1984 aux Etats-Unis ; en 2015 en France (pour la présente édition)

    Titre original : On Leaving Charleston

    Editions Archipoche (collection Romans Étrangers)

    742 pages

    Résumé : 

    Charleston, 1900. Le siècle nouveau semble promettre un avenir de fêtes et de succès, à une époque où les airs jazzy commencent à résonner dans tous les dancings du pays. 

    Stuart Tradd, héritier de la plantation familiale, épouse Margaret Garden. Celle-ci, habituée à une vie mondaine et frivole, doit alors très vite s'assagir, se ranger, pour reprendre les rênes de l'entreprise...

    Quelques années plus tard, c'est sa fille, Garden Tradd, sauvageonne à la beauté troublante, qui emporte les succès dont rêvait Margaret. Lorsqu'elle épouse Sky, un riche New-Yorkais, elle sait qu'elle pourra bientôt partir à la conquête du monde. 

    Des palais de New York, Nice ou Monte-Carlo, au Train bleu et aux yachts extravagants de la Côte d'Azur, la jeune femme triomphe. Mais toute fête a une fin, et son passé va rattraper Garden en plein vol. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    L'année dernière, je découvrais Alexandra Ripley avec son fameux roman, Charleston. Originaire de la ville du même nom, l'auteure est un pur produit de cette Amérique sudiste qui, si elle n'existait plus vraiment au moment où elle écrivait, persistait dans les souvenirs et dans le mode de vie. D'ailleurs, Alexandra Ripley a même écrit une suite au fameux roman de Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent.
    Dans Retour à Charleston, nous sommes au début du XXème siècle et les premières générations découvertes dans le premier roman ont fait place aux plus jeunes. Elizabeth, la petite héroïne de Charleston est aujourd'hui une femme de soixante ans et l'héroïne est sa petite-nièce, Garden Tradd. Née à Barony, ancienne plantation négrière qui a perdu sa fonction au moment de la Guerre de Sécession, Garden, rejetée par sa mère, grandissant au sein d'une famille qui se délite, a été élevée parmi les serviteurs noirs de Barony, avant d'aller étudier à Charleston. Ambitieuse, sa mère, Margaret, qui n'a pas eu la chance d'être reconnue comme elle le souhaitait, d'être une mondaine, une femme du monde, met alors tous ses espoirs en sa fille. Garden tombe amoureuse, se marie, découvre le monde, en ce début de XXème siècle qui va à cent à l'heure ! C'est l'entre-deux-guerres et en Amérique comme en Europe on se hâte de vivre après les horreurs de la Première guerre. C'est l'époque des années folles, de la Prohibition... C'est l'époque de Gatsby le Magnifique, de la pègre de Chicago etc...
    Garden est une jeune américaine sudiste, encore très marquée par la manière de vivre de ses ancêtres, loin du mode de vie de ceux qu'ils appellent les Yankees. Elle découvre le monde à sa manière, avec fraîcheur, sincérité vivacité.
    Comme pour Charleston, j'ai eu du mal avec le début. Ici j'ai eu l'impression que l'auteure allait trop vite... Si je m'étais ennuyée avec le premier roman, à cause de longueurs qui n'en finissaient plus, je dois dire que c'est tout le contraire ici, à tel point que je me suis sentie un peu perdue parfois -et cette manie de donner des patronymes comme prénoms aux nouveaux-nés n'a rien arrangé, je peux vous l'assurer ! ^^ Et puis, ça se calme... On se rend compte alors que les personnages traités dans les premiers chapitres ne sont pas les héros et que c'est peut-être pour ça aussi que l'auteure s'attarder moins sur eux. Comme dans Charleston, la vraie héroïne n'arrive pas tout de suite. Comme Elizabeth, d'abord on découvre Garden bébé puis petite fille, avant qu'elle ne devienne une belle jeune femme, mariée à l'un des meilleurs partis new-yorkais du moment.
    Cela dit, je me suis sentie investie dans ma lecture bien plus rapidement. Retour à Charleston m'a plu dès le début même si je me suis sentie parfois un peu paumée. J'ai eu l'impression d'être dans un roman de Leila Meacham ! Et j'ai aussi trouvé que le style était peut-être plus fin, plus travaillé dans ce deuxième roman.
    J'ai aussi aimé le portrait qu'Alexandra Ripley fait des sociétés américaines et européennes de l'époque, en pleine quête de liberté mais encore très corsetées et dépendantes des convenances. Comme Charleston, Retour à Charleston est un bon pavé de plus de 600 pages et du coup, une assez longue période y est traitée : alors que l'intrigue débute en 1900, elle se termine près de trente ans plus tard et dieu sait qu'il s'en est passé, des choses, sur ces trente premières années du XXème siècle : modernisation galopante, émancipation des femmes mais aussi guerres mondiales, krach boursier et totalitarismes. C'est une époque que je trouve infiniment riche.
    Je crois que j'ai beaucoup plus aimé ce deuxième roman. Charleston avait des qualités certaines puisque l'auteure, sans renier l'aspect romance de son livre, avait aussi travaillé son contexte et ne s'était pas contentée d'écrire une simple bluette sudiste dans la veine d' Autant en emporte le vent.
    Mais j'ai eu moins de mal à me plonger dans Retour à Charleston, même si le début m'a fait peur et que je me suis dit : « oh non, là encore je vais mettre un temps fou avant de me sentir investie dans ma lecture ». Et puis non : le sentiment d'ennui s'est vite dissipé et je crois que le personnage de Garden y est pour beaucoup. Je l'ai vraiment appréciée : parfois, elle m'a fait penser à Lavinia, l'héroïne de La Colline aux Esclaves, écartelée comme elle entre Noirs et Blancs, entre deux cultures et deux modes de vie.
    Garden est extrêmement touchante, pleine de jeunesse, de fougue et de liberté mais pas que... l'auteure va en effet lui donner une part un peu plus sombre qui, de fait, donne du relief au personnage. On ne peut pas s'empêcher de s'y attacher et de compatir aux malheurs qui lui arrivent et qui nous apparaissent parfois injustes.
    Pour terminer, je dirais que j'ai bien plus aimé ce roman que Charleston, que j'avais même cru, un temps, abandonner. Il n'en est rien avec Retour à Charleston : j'ai passé un bon moment de lecture, je me suis laissée prendre au jeu, je me suis surprise à me sentir très concernée et j'ai beaucoup apprécié le style de l'auteure, qui m'avait déjà plu dans Charleston, mais que j'ai trouvé encore meilleur ici.
    Ce roman est une grande fresque historique, pleine de souffle et de dynamisme ! J'y ai retrouvé ce que j'avais aimé chez Leila Meacham, Beatriz Williams, Suzanne Rindell... Et aussi étonnant que cela puisse paraître, moi qui ne suis pas attirée plus que ça par les États-Unis, j'ai réussi à me sentir charmée par ce sud immémorial.
    C'est presque avec regret que je suis arrivée à la dernière page du roman. Je le conseille chaudement à tous les amoureux de romance historique.

    En Bref :

    Les + : une histoire bien écrite, avec des personnages tous intéressants. Le roman se dévore et on se prend au jeu. 
    Les - : les premiers chapitres peut-être un peu trop rapidement traités. Heureusement, le reste du roman rattrape ce petit début légèrement...pas bâclé, mais très succinct quand même. 

     

    Brooklyn ; Colm Tóibín

     Thème de juin, « Sous les pavés, la page », 6/12

     


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  • Colis reçu le : 6 juin 2018

    Aujourd'hui, je vous présente un colis un peu atypique qui n'est pas vraiment un swap mais qui, dans le principe, peut s'en rapprocher un peu. La seule différence, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'échange...mais on reçoit un colis chaque mois et c'est toujours la surprise à chaque fois, un peu comme pour les swaps ! ! Donc j'ai décidé que je vous présenterai mes Thé Box dans la catégorie des Swaps puisqu'il faut bien les classer quelque part !

    Prenez vos palmes, votre tuba, vos lunettes et c'est parti, on plonge tête la première dans la Box de juin, très...aquatique et marine ! 

    La Thé Box, Juin 2018 : Aqua Tea

    La Thé Box, Juin 2018 : Aqua Tea 

    Des poissons, des algues...Pas de doute, la Box de juin célèbre la mer et l'été approchant ! 

    La Thé Box, Juin 2018 : Aqua Tea

    Accompagnés d'un joli infuseur en forme de sous-marin, des Fruits Croustillants de la marque N.A. Franchement, je ne suis pas fan mais je suis curieuse et c'est peut-être très bon. Par contre, j'adore le Yellow Submarine, j'ai l'impression d'être dans une chanson des Beatles. Pas vous ? ^^ 

    La Thé Box, Juin 2018 : Aqua Tea 

    Douceur Exotique est une création des Jardins de Gaïa, une marque je connais déjà et que j'apprécie beaucoup. Ce thé vert, que l'on peut aussi consommer glacé, est un thé aromatisé et fruité, avec des arômes de mangue, citron et écorces d'orange. Force Marine nous est proposé par La route des Comptoirs, une marque que je retrouve souvent dans La Thé Box et avec plaisir : il s'agit d'un thé vert de Chine aux arômes marins, avec un mélange de laitue de mer et d'algues nori. Enfin, Corail nous est proposé par la Compagnie Anglaise des Thés, fondée en 1823 : c'est un thé noir aromatisé à la pêche, groseilles, aux pétales de roses mais aussi à la mangue et l'abricot. Un mélange très fruité qui ne manquera pas de me plaire, je pense. 

    La Thé Box, Juin 2018 : Aqua Tea 

    On dirait des bonbons ! Deux tous petits palets bretons de la marque Gavottes, qu'on ne présente plus. Quelle meilleure région que la Bretagne pour représenter une Box marine ? ^^ 

    La Thé Box, Juin 2018 : Aqua Tea 

    La marque English Tea Shop que j'aime beaucoup aussi, nous propose quatre sachets. Energise Me est une infusion au goût mentholé, idéale en soirée. Il s'agit d'un rooibos aromatisé. Comfort Me est une infusion de camomille, vanille, basilic, menthe verte et j'en pense. Idéale en soirée, elle aussi. Happy Me est une infusion de citronnelle et de fruits, comme la pomme ou l'orange. Enfin, Slim Me est un thé vert à la cannelle et au ginseng. 

    La Thé Box, Juin 2018 : Aqua Tea

    Comptoir Richard nous propose deux créations : Un thé blanc aux douces saveurs de rose et de litchi avec une touche de framboise et Jardins de Darjeeling, un des plus prestigieux des thés indiens. 

    La Thé Box, Juin 2018 : Aqua Tea

    Enfin, j'ai eu la surprise de découvrir une nouvelle marque, dans cette Box de juin. Il s'agit de la marque TET, autrement dit : True English Tea. Refresh est un thé noir revitalisant, avec du gingembre, de la cannelle, de l'hibiscus et de l'eucalyptus. Detox est un thé vert mélangeant habilement cannelle et menthe, avec une touche de gingembre. Eucalyptus & Mint est celui qui me tente le plus : un mélange de fraîcheur idéal en journée. Enfin, Balance est un thé vert associé au gingembre, à la camomille, à la citronnelle et à la mente. J'ai hâte de le découvrir ! 


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  • « Elle avait eu l'occasion d'observer que certaines routes que l'on empruntait au départ par choix dans la vie menaient à des fins très différentes de ce qu'elles auraient pu être si l'on avait pris le risque de prendre un autre tournant. »

    La Mer en Hiver ; Susanna Kearsley

     

    Publié en 2008 au Canada ; en 2017 en France (pour la présente édition)

    Titre original : The Winter Sea

    Editions Pocket

    576 pages

    Résumé :

    Au printemps 1708, une flotte de soldats français et écossais échoue à faire revenir James Stewart, le roi exilé, sur ses terres d'Ecosse afin de réclamer sa couronne. 
    De nos jours, Carrie McClelland, écrivain à succès, s'inspire de cet épisode historique pour son nouveau roman. Installée aux abords du château de Slains, au cœur d'un paysage écossais désolé et magnifique, elle crée une héroïne portant le nom d'une de ses ancêtres, Sophia. 
    Très vite, les lignes se brouillent entre fiction et faits historiques. Tandis que les souvenirs de Sophia attirent Carrie encore plus au cœur de l'intrigue de 1708, elle découvre une histoire d'amour fascinante, oubliée avec le temps. 
    Après trois cents ans, le secret de Sophia doit être révélé...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    A notre époque, Carolyn McClelland, jeune auteure à succès se rend en Ecosse, sur la côte ouest, pour des recherches en vue de l'écriture d'un roman traitant du soulèvement jacobite -manqué-, de 1708. A cette date, avec l'aide du roi de France, des partisans de Jacques Stuart, opposés à l'union, signée l'année précédente, ont tenté de le faire revenir en Ecosse, estimant qu'il était le roi légitime.
    Carolyn s'installe dans la petite ville côtière de Cruden Bay, surplombée par les impressionnantes ruines de grès rouge du château de Slains. Inspirée par ces ruines romantiques, Carolyn imagine alors une intrigue au centre duquel se trouve une jeune femme, Sophia, du nom de l'une de ces ancêtres. Or, à mesure qu'elle écrit, qu'elle avance, qu'elle se documente, Carolyn découvre avec effarement que fiction et réalité se mêlent étrangement. Quelle est la part de faux ? Et, au contraire, quelle est la part de vrai ?
    Tout se mêle et s'entremêle dans ce roman, qui est finalement assez hors norme : roman historique mais pas que, véritable mise en abyme qui nous perd pour mieux nous retrouver, La Mer en Hiver est un roman plus qu'efficace, il est vraiment abouti et maîtrisé de bout en bout.
    Si, au départ, je pensais lire un roman à la sauce Kate Morton ou Katherine Webb, j'ai été forcée de constater que ce n'est pas vraiment le cas. Certes, on retrouve les deux époques, le secret etc mais je crois que la comparaison s'arrête là. Susanna Kearsley a une façon bien à elle d'amener son intrigue, de créer un lien entre ses deux héroïnes, Carrie à notre époque et Sophia, au XVIIIème siècle. Ce n'est finalement pas une simple enquête, de simples recherches qui lient les deux jeunes femmes et si, au départ, j'avoue avoir été un peu dubitative et si j'ai eu peur de ne pas être vraiment convaincue, au final cette appréhension s'est révélée infondée parce que j'ai réussi à passer au-delà et à me dire que c'est...logique. Vraisemblable, disons.
    En fait, si je devais établir un parallèle avec un autre auteur, un autre univers, je crois que c'est finalement à Diana Gabaldon que je penserais. Difficile de toute façon de faire autrement, quand on a lu Outlander : les soulèvements jacobites, les clans, la sauvage Ecosse du XVIIIème siècle... Tout nous rappelle un tant soit peu Outlander.
    Au final, La Mer en Hiver est un roman qu'on pourrait comparer avec beaucoup d'autres mais qui s'avère être unique. J'ai aimé le parti-pris de l'auteure de faire de son roman une vraie mise en abyme : cela brouille encore plus les pistes mais cette idée s'avère être assez habile. Les chapitres se passant à notre époque sont directement racontés par Carolyn, surnommée Carrie et les chapitres historiques sont en fait écrits par elle. Évidemment, l'amour des livres et des mots de l'héroïne nous la rend proche, on se retrouve en elle et j'imagine que Susanna Kearsley a mis aussi d'elle-même dans le personnage de Carrie, s'est peut-être inspirée de sa propre expérience, certainement même, d'ailleurs, ce qui donne, peut-être pas un surcroît de sincérité au livre -parce que toute démarche d'écriture est sincère, à mon sens- mais quelque chose en plus, comme si l'auteure se livrait au travers de son héroïne. Personnellement je me suis retrouvée en Carrie, clairement, dans son côté le plus simple finalement, dans son côté jeune femme d'aujourd'hui, ni banale ni extraordinaire non plus : une femme comme les autres, quoi, ce qui fait à mon avis les vraies héroïnes au fond !

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    Les ruines du château de Slains, à Cruden Bay


    J'ai aussi aimé Sophia, l'héroïne historique qui s'avère être une ancêtre de Carrie, réservée tout d'abord puis déterminée et courageuse : certains de ses choix m'ont brisé le coeur pour elle mais je n'ai pas pu m'empêcher de l'admirer pour ça. Et j'ai évidemment apprécié le contexte, que je ne connaissais pas en détail mais sur lequel j'ai beaucoup appris, à l'occasion de cette lecture et qui m'a fait arriver à la conclusion que les Stuarts étaient, sinon maudits, du moins particulièrement malchanceux. Complexe mais intéressant, il nous permet finalement de comprendre tout le XVIIIème siècle britannique et surtout écossais et préfigure de façon assez sinistre le grand désastre de Culloden, en 1746.
    Enfin, mention spéciale à l'histoire d'amour historique, qui apporte finalement au livre un soupçon de romance assez bienvenu : elle est tellement belle ! Aucune niaiserie, au contraire. J'ai suivi cette histoire et ses rebondissements, le cœur battant. 

    La Mer en Hiver est un roman très complet et vraiment bien écrit. Nul doute qu'il aurait été moins intéressant si l'auteure avait choisi une manière de faire plus conventionnelle. Nul doute aussi que l'histoire aurait été peut-être moins haletante si le roman avait été un simple roman historique, si on avait seulement suivi le point de vue de Sophia. Découvrir les secrets de cette jeune femme qui a assisté au soulèvement raté de 1708 et qui en a souffert, par le biais des recherches et des romans de Carrie est évidemment un gros point fort du roman.
    Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. J'ai lu ce roman sans m'en rendre compte, sans ennui. J'ai tourné les pages et me suis laissée porter, tout simplement, par une ambiance unique et un style de qualité. Ces 500 pages m'ont fait voyager, dans un autre pays et une autre époque : j'ai ri, j'ai parfois eu les larmes aux yeux et souvent, j'ai retenu mon souffle. Roman habile qui mêle savamment le vrai et le faux, nous perd et nous retrouve pour mieux nous surprendre, La Mer en Hiver est assurément une de ces lectures qui restent en tête, de ces lectures qui marquent et qu'on ne ferme qu'à regret, un vague sourire aux lèvres, à moitié ravi et à moitié nostalgique. On laisse courir nos doigts sur la couverture une dernière fois en se disant qu'on vient de passer un vrai bon moment.
    A conseiller à tous les amoureux des mots, de la littérature et de l'Histoire

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    Harbour Street à Cruden Bay, village où se passe l'intrigue de La Mer en Hiver

    En Bref :

    Les + : un récit maîtrisé, abouti, un style de qualité, des personnages ciselés et complexes, une mise en abyme parfaite. Dynamique et soutenu, le roman mêle habilement plusieurs genres...
    Les - : quelques choix de traduction qui m'ont laissé un peu perplexe...


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  • « Il n'y a qu'un mot. Un seul : la haine ! Seule la haine peut tout s'expliquer. »

    Alchemia, tome 1, La Femme sans Tête ; Viviane Moore

    Publié en 2014

    Editions 10/18 (collection Grands Détectives)

    306 pages

    Premier tome de la saga Alchemia 

    Résumé :

    Paris, 1581. La misère envahit les rues. Orgies et fêtes enfièvrent les salons. Jean de Moncel, jeune commissaire au Châtelet, est sur les traces d'un tueur de prostituées. Le corps décapité de l'une d'elles le mène jusqu'à Théophraste Le Noir, médecin qui, replié dans son laboratoire avec sa fille Sybille, cherche sans relâche le secret alchimique de l'Elixir de Vie. Sorcellerie ? Rites occultes ? Machination ?... L'alchimiste est-il le monstre que poursuit Jean, ou bien l'humaniste en avance sur son temps que défend passionnément sa fille ?

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Beaucoup de lecteurs ont découvert Viviane Moore qui, comme son nom ne l'indique pas, est française, grâce à sa saga de Tancrède le Normand.
    Pour moi, ça n'a pas été le cas et c'est avec le premier tome de la saga Galeran de Lesneven, La Couleur de l'Archange, que j'ai découvert pour la première fois l'an dernier l'univers particulier de Viviane Moore, entre Histoire et policier. Ce choix est plus dû au hasard qu'à un véritable choix réfléchi, en fait, mais cette première lecture, agréable sans être extraordinaire non plus, m'a donné envie de continuer ma découverte de Viviane Moore et de son univers historique qui ne pouvait, évidemment, que me plaire !
    J'ai trouvé que ce premier tome se lisait tout seul et j'avoue avoir du mal à comprendre les avis plutôt mitigés, lus ici ou là. Évidemment, je ne peux juger du ressenti des autres lecteurs mais en ce qui me concerne, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde ! Alors, certes, c'est peut-être un peu convenu, pas vraiment original mais... C'est bien écrit et j'ai trouvé cette intrigue bien menée.
    Nous sommes en 1581, sous le règne de Henri III. Les Guerres de Religions battent leur plein, protestants et catholiques s'affrontent violemment et la dynastie des Valois vacille sur ses bases : Henri III n'a qu'un héritier, son frère et ne parvient pas à avoir de fils.
    C'est dans ce contexte que des cadavres de prostituées sont retrouvés, dans Paris, mutilés. Très vite, les mises en scène de ces meurtres, rappelant l'alchimie, amènent les enquêteurs du Châtelet sur les traces de Theophraste Le Noir, médecin et alchimiste aux idées subversives et visionnaires... Est-il réellement l'assassin de ces femmes ou faut-il chercher la clé de l'énigme dans les différents qui lui ont été tendus depuis la nuit de la Saint-Barthélémy, nuit où il a trouvé une croix marquant sa porte, alors qu'il est bon catholique ?
    Dans ce premier roman, qui navigue entre plusieurs univers, j'ai retrouvé, comme attendu, du Andrea H. Japp et du Jean d'Aillon -même si le contexte est peut-être moins important ici que chez ce dernier ! L'univers est sombre, assez poisseux et noir et le fait que l'alchimie serve de trame au récit lui donne un aspect un peu mystérieux, un peu étrange et particulier, cette « science » fleurant légèrement la sorcellerie.
    Alors d'ailleurs, une petite parenthèse s'impose, je pense. Qu'est-ce que l'alchimie ? Personnellement, en lisant le roman, je vous avouerai que je n'y ai parfois pas compris grand chose, notamment aux termes spécifiques qui parfois m'ont fait ouvrir des yeux ronds. Finalement, à part la Pierre Philosophale, la transmutation du plomb en or et la figure de Nicolas Flamel, grand alchimiste du Moyen Âge tardif, je ne connaissais rien de cette science occulte. Très en vogue au Moyen Âge mais connue peut-être depuis plus longtemps, notamment en Asie et même dans le monde grec, l'alchimie se fonde effectivement sur un principe simple : celui de la métamorphose, de la transmutation donc, des métaux et surtout des métaux vils (cuivre, plomb) en métaux nobles, comme l'or. Aujourd'hui, peut-on réellement considérer l'alchimie comme une science ? Peut-être pas, mais il est vrai que tout le mystère qui entoure cette discipline est fascinant. On a envie de lever le voile, on a envie de savoir et cela participe certainement à l'intérêt du lecteur pour le roman. C'est même assez indéniable. 

    Pour en revenir au roman en lui-même, le récit se partage entre deux points de vue, un masculin et un féminin et j'ai trouvé ça plutôt sympa : nous suivons donc Sibylle Le Noir, fille unique de l'alchimiste Theophraste, qu'il initie aux secrets du Grand Oeuvre mais aussi à une alchimie qu'il mettrait au service de la médecine, pour guérir et soulager, à une époque où la médecine est lacunaire voire déficiente. D'une curiosité insatiable, la jeune fille n'a qu'un rêve, celui de marcher sur les traces de son père et de devenir médecin, un rêve qu'elle sait inaccessible puisque la médecine alors, est interdite aux femmes.
    Et nous faisons aussi la connaissance de Jean du Moncel, notre enquêteur. Jeune homme de vingt-six ans, fraîchement arrivé de sa Normandie natale, où il a laissé sa mère et sa sœur, il est commissaire de police au Châtelet. Ben oui, hein ! Ne m'en déplaise, il n'y a pas que Nicolas Le Floch dans la vie ! En tous cas, par certains aspects, Jean m'a un peu rappelé Nicolas et sa perspicacité et le fait qu'il soit commissaire au Châtelet a certainement influencé aussi ma perception du personnage, clairement. Il y'a peut-être aussi un peu de Louis Fronsac dans ce personnage, pour la clairvoyance et la logique... Quoi qu'il en soit, je l'ai trouvé assez intéressant. Certains lecteurs ont déploré un manque d'attachement envers les personnages... Pour ma part, ils ont piqué ma curiosité, suffisamment en tous cas pour me donner envie de les retrouver dans les tomes deux et trois de la saga.
    J'ai apprécié aussi le style de l'auteure : vraiment, Viviane Moore écrit très bien et le début de cette saga me donne vraiment envie d'aller me plonger dans sa saga de Tancrède le Normand !
    Je crois que, avec le premier tome de Galeran de Lesneven, qui est finalement assez court et se lit rapidement, je n'avais pas vraiment eu le temps de prendre la mesure du style de l'auteure. Ici, je l'ai vraiment apprécié. Pas vraiment d'époque mais quand même soigné, je l'ai trouvé agréable. Viviane Moore a une plume de qualité et qui n'ennuie pas.
    Je regrette seulement que le contexte n'ait pas été plus étoffé. Je comprends le parti-pris de l'auteure qui s'est servie, avant le contexte, de l'alchimie comme trame et lien entre les tomes de sa trilogie. Mais il est tellement riche, ce contexte des années 1580 en France que j'aurais aimé le retrouver plus présent même si, en soi, ce n'est qu'un tout petit bémol !
    J'ai trouvé ce premier tome réussi. Franchement. Pour moi, ça a fonctionné et La Femme sans tête est un bon roman historique et policier.
    En terminant ce premier roman, je n'ai qu'une envie : me jeter sur la suite de la trilogie et c'est d'ailleurs ce que j'ai fait !

     

    En Bref : 

    Les + : une histoire bien ficelée, une intrigue intéressante tournant autour d'une pratique fascinante, l'alchimie...
    Les - : j'aurais aimé que le contexte historique, tellement riche et intéressant, soit peut-être plus présent. 


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