• « Certains tenaient à tout prix à préserver le passé, d'autres ne cherchaient qu'à le fuir. »

    Le Chardon et le Tartan, tome 4, Les Tambours de l'Automne ; Diana Gabaldon

    Publié en 1996 aux Etats-Unis ; en 2015 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Outlander, book 4, Drums of autumn

    Editions J'ai Lu

    1140 pages 

    Quatrième tome de la saga Le Chardon et le Tartan

     

    Résumé :

    Pour fuir l'oppression anglaise, Claire et Jamie embarquent pour le Nouveau Monde, où ils espèrent enfin trouver la paix. Toutefois, lorsqu'ils échouent sur les rivages de Caroline du Nord, en 1767, l'Amérique est à l'aube de son Indépendance : tandis que la révolution se prépare, les deux amants vont une fois de plus être emportés par le tourbillon de l'Histoire. 

    Restée en sécurité dans le XXe siècle, leur fille Brianna cherche à percer le secret de sa naissance. Quand elle découvre qu'un sort tragique guette ses parents, elle met tout en oeuvre pour les rejoindre dans le passé...avant que les portes du temps ne se referment sur eux. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Ce quatrième tome, nous emmène en 1767, en Amérique, où Claire et Jamie Fraser tentent de refaire leur vie, loin de l'Ecosse et des mauvais souvenirs qui y sont rattachés. Revenue vingt ans après les sanglants soulèvements des années 1745-1746, qui ont vu l'anéantissement des clans highlanders, Claire a retrouvé Jamie, qui est l'un des rares à avoir survécu au carnage de Culloden. Alors que l'Ecosse peine à se remettre d'années entières de répression et de famine, pendant lesquelles de nombreuses familles ont péri -ou, pour les plus chanceuses, émigré de l'autre côté de l'Atlantique-, voilà les Fraser embarqués vers les colonies des Antilles, secouées par des révoltes sporadiques d'esclaves mais de plus en plus violentes et rapprochées. Arrivés en Amérique, c'est finalement là que Jamie décide de repartir de zéro, sur les terres sauvages de la Caroline du Nord. Les Etats-Unis n'existent pas encore et les colonies britanniques connaissent leurs dernières années de leur vie, avant la révolution et la proclamation de l'Indépendance. Pays alors bien différent de ce qu'il est aujourd'hui, les Amériques sont alors des terres très sauvages voire hostiles et qui n'ont été que partiellement explorées, l'ouest restant encore aux mains des Indiens. Les villes les plus importantes, souvent des ports, forment un cordon le long de la côte est et permettent les échanges avec les Antilles toutes proches mais aussi avec l'Europe.
    Installés sur des terres plus que sauvages, où ils seront amenés à croiser des colons comme des Indiens, les Fraser tentent peu à peu de reconstruire leur cocon protecteur qui avait volé en éclats vingt ans plus tôt. Mais, au XXème siècle, où l'a laissée sa mère, leur fille, Brianna, apprend bientôt qu'une menace latente pèse sur ses parents et choisit de venir les aider pour tenter de renverser le cours du destin.

    Le Chardon et le Tartan, tome 4, Les Tambours de l'Automne ; Diana Gabaldon


    Ce quatrième tome est bien différent des premiers ! Après les rituels vaudous dans le troisième tome et la découverte de ces Antilles des planteurs, nous voici donc en Amérique, ce Nouveau Monde qui faisait alors tant fantasmer. L'ambiance n'est bien sûr pas du tout la même qu'au début de l'histoire. Non seulement les héros ont pris de l'âge, Claire ayant plus de cinquante ans et Jamie, quarante-cinq ans. Il est loin, le jeune premier et elle est loin aussi, la jeune infirmière de vingt-sept ans, propulsée de son XXème siècle d'origine à l'aube des soulèvements jacobites en faveur des derniers descendants de Jacques II...et pourtant, Claire et Jamie n'ont pas changé. Ils ont pris de l'âge, ils ont gagné en maturité et en expériences de vie. Ils ont chacun tenté de se reconstruire, loin l'un de l'autre, à deux cents ans de distance, sans y parvenir réellement. Ils n'ont finalement pas vieilli tant que ça parce que leur amour, même palpable pour nous, lecteurs, les porte.
    De nouveaux personnages font aussi leur apparition dans l'histoire ou, du moins, y prennent de plus en plus de place. Le jeune Ian Murray, neveu de Claire et Jamie, fils de l'attachante Jenny, rencontrée au début de l'histoire, devient un personnage pivot, important, et qui gagne surtout, avec les années, en profondeur.
    Brianna, la fille de Claire et Jamie, née après le retour de sa mère au XXème siècle, prend elle aussi une place de plus en plus importante dans le récit. Moins attachante que sa mère parce que peut-être plus impulsive, elle n'en reste pas moins un personnage qu'on prend plaisir à découvrir, à voir grandir et à évoluer. Quant à Roger Wakefield, le jeune historien qui a notamment permis à Claire de remonter la piste de Jamie Fraser et donc de le retrouver et qui se trouve finalement bien plus mêlé qu'il ne le croit aux mystères de Craigh na Dun, c'est également un plaisir de le retrouver et de voir que son personnage gagne de l'importance au fil des pages.
    L'ambiance, bien que radicalement différente, ne déroute finalement pas autant que j'aurais pu le croire. J'avoue que, en lisant les résumés des divers tomes avant d'en commencer la lecture, j'avais un peu peur de voir les personnages et les intrigues se transporter dans un autre monde, très différent de cette Ecosse séculaire, pleine de légendes et de mystères et regorgeant de paysages oniriques. Bien sûr que cette identité highlander, très forte et qui marque énormément les premiers tomes, nous manque un peu car c'est finalement par elle que nous avons fait connaissance avec tous ces personnages auxquels nous nous sommes attachés au fil des intrigues. Bien sûr qu'on aimerait que Jamie et Claire retrouve les leurs, quelque part vers Inverness...mais, en même temps, nous voyageons avec eux vers des terres et des contrées alors pleines de promesses.

    Le Chardon et le Tartan, tome 4, Les Tambours de l'Automne ; Diana Gabaldon


    Les péripéties de ce tome-là restent plus vraisemblables que celles du troisième tome, donc plus agréables à suivre. Mais il est clair, que, malgré ses défauts, Outlander reste une saga addictive et toujours aussi agréable à lire. Après avoir été déçue par le style relativement quelconque du premier tome, je dois dire que le récit a gagné en qualité narrative et en fluidité. Bien qu'en présence de plusieurs narrateurs -Claire, qui alterne aussi avec un narrateur omniscient suivant Jamie, ou Brianna ou Roger-, le récit reste clair et facile à appréhender. Moins de répétitions et de lourdeurs de style aident à entrer bien plus sûrement dans l'intrigue, à se concentrer sur le fond et non pas sur la forme. Diana Gabaldon sait aussi doser des petites doses d'humour, caustiques, ironiques ou plus tendres et qui sont les bienvenues.
    Ce quatrième tome confirme mon élan premier et ne me donne qu'une envie : poursuivre cette saga ! Il n'y a plus moyen de faire autrement !

    En Bref :

    Les + : des personnages de plus en plus attachants, de nouveaux arrivants, une intrigue qui gagne en profondeur et en relief.
    Les - : le roman est trop court, malgré ses mille pages ! ! 


    votre commentaire
  • « On ne sait jamais où conduira le chemin, mais si l'on a des jambes, c'est pour s'y aventurer. »

    Ça peut pas rater ! ; Gilles Legardinier

    Publié en 2014

    Editions Fleuve 

    432 pages

    Résumé :

    – J'en ai ras le bol des mecs. Vous me gonflez?! J'en ai plus qu'assez de vos sales coups?! C'est votre tour de souffrir?!
    Ma voix résonne dans tout le quartier. Et là, trempée, titubante, épuisée, je prends une décision sur laquelle je jure de ne jamais revenir : je ne vais plus rien leur passer. On remet les compteurs à zéro. On renverse la vapeur. Je vais faire payer ce fumier. Chaque joueur doit vous donner mille baffes. Je vais me venger de tout. Puisque aucun bonheur ne descendra d'un ciel illusoire, je suis prête à aller chercher le peu qui me revient jusqu'au fond des enfers.
    La gentille Marie est morte, noyée de chagrin. À présent, c'est la méchante Marie qui est aux commandes. À partir de maintenant, je renvoie les ascenseurs et je rends la monnaie de toutes les pièces. Les chiens de ma chienne sont nés et il y en aura pour tout le monde. La vengeance est un plat qui se mange froid et je suis surgelée. La rage m'étouffe, la haine me consume.

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Dans Ça peut pas rater ! , Gilles Legardinier, après avoir traité des débuts d'une liaison amoureuse dans Demain, j'arrête ! et de la maladie chez les adolescents et de la remise en question de l'avenir qu'elle implique, dans Et soudain tout change, s'attaque à un sujet pas vraiment évident et qui, chez quelqu'un d'autre que lui, pourrait vite virer au pathos ou à la niaiserie : la rupture. Marie Lavigne, l'héroïne, vient de se faire jeter comme une malpropre par l'homme qui partageait sa vie et dont elle se croyait très amoureuse. Passé le premier choc et la douleur à l'ego estompée, elle comprend rapidement que cet homme-là n'avait fait que l'humilier et la couper petit à petit et insidieusement de tout ce qu'elle aimait : sacrifices qui pour elle n'en avaient pas vraiment été puisqu'elle se croyait suffisamment amoureuse de cet homme pour lui faire ces cadeaux. Remerciée en étant congédiée de chez elle de la plus brutale façon, Marie va alors chercher à se venger de son ex, narcissique et imbu de lui-même au point de ne plus passer dans les portes ! Alors qu'elle est bien déterminée à faire une croix sur sa vie amoureuse, voilà que la vie va lui rappeler que, s'il y'a bien dans un domaine où ne choisit pas ce qu'on doit faire, c'est bien l'amour. Approchée d'une bien étrange -et romantique- façon par un anonyme qui lui déclare sa flamme, Marie va alors mener une enquête pour découvrir qui se cache derrière ces déclarations écrites qui, elle ne peut s'en empêcher, l'intriguent et la font reprendre peu à peu goût à la séduction et à l'envie de plaire. Sur fond de combat syndical mené dans son entreprise contre des patrons véreux qui cherchent à liquider les filiales françaises pour les délocaliser, Marie va se redécouvrir et se rendre compte que, peut-être, la vie ne craint pas autant qu'elle le croyait et que, si l'homme qui vient de la quitter et de l'humilier était un être que l'on pourrait qualifier de toxique et de malsain, il s'avère que bien d'autres, qui gravitent d'ailleurs dans son cercle proche, sont au contraire serviables, gentils, avec leurs défauts, certes, mais qui mériteraient d'être aimés pour ce qu'ils sont. Comme elle-même, finalement, qui ne demande que ça : qu'on l'aime et qu'on la prenne pour ce qu'elle est, avec ses qualités, ses défauts et les failles qui font d'elle une femme comme toutes les autres. 
    Au début du roman, je dois dire que je m'étais attendue à lire quelque chose d'assez semblable à Demain, j'arrête ! avec, bien sûr, des variantes très claires, les sujets étant radicalement différents. Mais, au vu du résumé de la quatrième de couverture, je m'attendais à une succession de vengeances plus drôles les unes que les autres envers l'ex indigne, alors que le roman ne tourne finalement pas autant que ça autour de ce besoin légitime de vengeance qui pourrait habiter Marie, bien au contraire. Rapidement, le roman va s'éloigner de ce postulat de départ qu'est la rupture, pour se muer en un récit très romantique et avec une teneur certaine grâce à la trame que l'on aperçoit en filigrane et qui traite du combat d'employés dévoués envers leur entreprise et qui cherchent à la sauver contre leurs patrons et les actionnaires qui cherchent, eux, à faire le plus d'économies possibles, sur le dos desdits employés mais aussi des potentiels clients de la firme. Marie est un personnage attachant dans lequel chaque jeune femme, de vingt-cinq ans ou plus, peut se retrouver. Marie, c'est un peu nous, une petite nénette d'aujourd'hui, installée dans sa vie, qui a un travail, pas forcément évident tous les jours mais qui la tient, des amis sur qui elle peut compter et avec qui elle fait les quatre cents coups -une certaine Emilie, par exemple, amie et collègue qui peut nous rappeler à toutes notre meilleure copine-, et surtout, qui ne croit plus en l'amour et est bien déterminé à le chasser, à le rayer de sa vie. A qui cela n'est-il jamais arrivé ? L'envie irrépressible de rester seule, parce qu'on a été déçue ou blessée, parce qu'on se dit qu'on sera toujours plus heureuse seule que mal accompagnée ou parce qu'on se persuade que, de toute façon, l'amour, ce n'est sûrement pas fait pour nous. Avec Ça peut pas rater ! , on se rend compte qu'on est finalement pas la seule au monde à se poser toutes ces questions et à avoir envie de tout envoyer balader sous le coup d'une émotion forte, en clamant que définitivement, tout ça n'est pas pour nous et que notre karma est négatif ! Et puis, comme dans le roman, il se trouve qu'un jour ou l'autre, on pose nos yeux sur une autre personne qui fait revoir nos bonnes résolutions à la baisse voire nous fait carrément rétrograder...comme Marie, dans le roman, qui se rend rapidement compte que, malgré leurs défauts, les hommes ne sont pas tous comme son ex, qui était décidément un spécimen bien particulier de la gent masculine !
    Plein d'optimisme, d'humour et de fraîcheur, avec des passages très romantiques et émouvants, Ça peut pas rater ! est un roman qui se lit rapidement et avec un plaisir évident. On se demande toujours comme Gilles Legardinier peut avec autant de justesse et de brio restituer les réflexions féminines les plus intimes, mais on adhère.

    En Bref :

    Les + : l'histoire, le récit, qui, bien que très romantique et humoristique, a une gravité bienvenue et le style, bien sûr, qui est inimitable !
    Les - :
    Aucun. 

     


    votre commentaire
  • « On peut, lorsque l'on s'y attache, lire la vie des êtres dans leur regard. »

    Monestarium ; Andrea H. Japp

    Publié en 2009

    Editions Le Livre de Poche (collection Policier) 

    379 pages

    Premier tome de la saga Monestarium

    Résumé :

    1288. Al Iskandariyah, Egypte. Un marchand récupère la lourde besace d'un voyageur agonisant, ignorant qu'il vient de signer son arrêt de mort. Il est égorgé alors qu'il tente de vendre le sac à l'intermédiaire du comte Aimery de Mortagne.                                                                                             1307, abbaye de femmes des Clairets, France. Une moniale, Angélique, est découverte étranglée. Sans doute parce qu'elle ressemble beaucoup à l'une de ses soeurs, Marie-Gillette d'Andremont, qui a fui l'Espagne après l'assassinat de son amant. D'autres meurtres surviennent. Se peut-il que le meurtrier soit le même que celui de l'amant de Marie-Gillette ?                                                           Et quel est donc le rôle exact du comte de Mortagne, qui arrive très à propos à l'abbaye ?    

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    A la fin du XIIIème siècle, quelque part en Egypte, un marchand arménien récupère d'un mystérieux voyageur mort des fièvres une besace dans laquelle se trouve de mystérieux éclats de pierre rouge et des ossements. Seraient-ce des reliques ? Toujours est-il que, sans le savoir, le marchand, en récupérant ce mystérieux bagage, vient de signer son arrêt de mort.
    Au début du XIVème siècle, dans le Perche, l'abbaye de femmes des Clairets se voit soudain secouée par des meurtres de moniales tous plus violents les uns que les autres. Qui est cette femme, Marie-Gillette d'Andremont, moniale au comportement étrange et qui semble poursuivie par des nervis aux intentions bien impures ? Pourquoi l'une de ses jeunes sœurs en religion, qui avait la malchance de lui ressembler physiquement, a-t-elle été retrouvée assassinée aux abords du monastère ? Et quel est le lien entre les soudains désordres sanglants qui dérangent le couvent et l'arrivée de ladres -ou lépreux- qui ne semblent pas animés d'intentions très charitables ? Et surtout, est-ce que la jeune mère abbesse de quinze ans, Plaisance de Champlois -dont le personnage est inspiré d'une jeune abbesse de Port-Royal, Jacqueline-Marie Arnault, qui fut élue en 1602, à l'âge de onze ans-, élue à l'instigation de l'ancienne abbesse, dont elle était la fille spirituelle, va-t-elle réussir à ramener l'ordre dans son couvent bouleversé ? Avec l'aide du comte de Mortagne, Aimery, la jeune et énergique abbesse va en effet tenter de ramener ses moniales au calme malgré les événements.
    Huis clos haletant, Monestarium se déroule avec une linéarité et une aisance exceptionnelles. On retrouve la continuité spatio-temporelle qui caractérise l'oeuvre d'Andrea H. Japp, à tout le moins en ce qui concerne ses thrillers médiévaux. Après une petite incursion en Egypte puis en Terre Sainte, à l'aube du siège de Saint-Jean-d'Acre (1291), le lecteur est ramené dans ce comté de Perche devenu si familier, au fil des lectures. Nous retrouvons également cette abbaye des femmes des Clairets -située dans le département de l'Orne actuellement et dont il ne reste que peu de choses-, au centre de pas mal d'intrigues et notamment de celles de La Dame sans Terre et des Enquêtes de M. de Mortagne, bourreau. Toutefois, Andrea H. Japp prend soin de changer à chaque intrigue les personnages, ainsi les moniales rencontrées dans les sagas précédentes ne sont-elles pas les mêmes que nous retrouvons dans Monestarium.
    Mais il n'empêche que l'ambiance, sombre et poisseuse qui caractérise en général l'univers d'Andrea H. Japp, est toujours bien présente dans cette saga aussi et participe à l'intérêt du lecteur. Je trouve en effet que cette continuité entre les différentes sagas, la présence de personnages qui reviennent, dans l'une comme dans l'autre, de façon ténue ou bien en tant que héros -c'est le cas par exemple de M. de Mortagne, héros de la saga du même nom et que l'on retrouve brièvement dans Les Mystères de Druon de Brévaux-, est presque réconfortante. Et puis j'adore ce genre de clins d'oeil, retrouver des personnages qu'on a aimé mais qu'on a dû quitter du fait de l'achèvement d'une saga. Ici, rien de tout ça, puisque nous rencontrons de nouveaux personnages mais une continuité spatiale appréciable tout de même.
    Hormis cela, ce que j'aime chez Japp, ce sont ses intrigues, très noires mais tellement captivantes. Ses romans sont en plus très bien documentés, tant en ce qui concerne l'Histoire en général que sur des sujets un peu plus ciblés, comme les simples par exemple, qui occupent en effet une place très importante dans son univers. Toxicologue de formation, Andrea H. Japp n'hésite pas, en effet, à apporter des informations très précises sur les plantes, leur utilisation médicinale mais aussi sur diverses maladies, méconnues à l'époque et qui pouvaient engendrer des peurs bien compréhensibles, du fait de cette ignorance. C'est encore le cas dans Monestarium, où le personnage de l'apothicaire -qui semble elle aussi cacher un bien étrange secret-, devient un personnage tout à fait central. Je dois dire que j'ai vraiment apprécié ce roman, que je m'y suis plongée avec plaisir et n'avait plus envie de le lacher, avant de savoir enfin ce que contenait cette fameuse sacoche, découverte en Egypte par le plus pur des hasards et qui semble bien semer la mort autour d'elle. Au-delà de toutes ces considérations, ce que j'aime aussi, en général, dans les romans d'Andrea H. Japp, c'est sa capacité à analyser de façon très lucide le genre humain, qui peut être aussi beau que laid. Et malheureusement, c'est parfois cette seconde option qui prime sur la première...en faisant cohabiter des personnages à la noirceur d'âme incommensurable et des êtres de lumière et de foi, Japp nous montre combien, et cela de tout temps, les humains sont complexes et possèdent une multitude de facettes. Sans jamais tomber dans le manichéisme non plus, cela dit, des serviteurs de Dieu pouvant se montrer aussi vils et sans scrupules que le dernier des meurtriers. Parce que personne n'est jamais ni tout noir ni tout blanc et qu'aucune religion ne pourra jamais changer cela, les personnages d'Andrea H. Japp deviennent de parfaites représentations de cette universalité du genre humain. C'est une donnée que j'avais déjà remarquée dans d'autres séries de l'auteure et qui se confirme, je crois, dans Monestarium.
    Pour conclure, Monestarium se dévore. Relativement court, il nous donne les clés pour comprendre et les réponses avant que l'on puisse se lasser. Une bonne lecture.

    En Bref :

    Les + : un thriller envoûtant et angoissant, des personnages bien traités et une intrigue ancrée dans un contexte historique très bien restitué.
    Les - :
    une intrigue presque trop courte ! ! 


    2 commentaires
  • « C'est si apaisant, une certitude, quand tout autour de vous vous a toujours paru mouvant, instable au point qu'il devient impossible de s'accrocher à quoi que ce soit. »

    Monestarium, tome 2, La Croix de Perdition ; Andrea H. Japp

    Publié en 2010

    Editions Le Livre de Poche (collection Policier)

    408 pages

    Deuxième tome de la saga Monestarium


    Résumé :

    22 juillet 1209, Béziers est mis à sac. Pour lutter contre l'hérésie cathare, les croisés, avec à leur tête Arnaud Amalric, légat du pape, prennent la ville et massacrent vingt mille habitants.
    Hiver 1308. L'abbaye des Clairets, administrée par la jeune abbesse Plaisance de Champlois, est coupée du monde extérieur par une terrible tempête de neige. Les meurtres de moniales se succèdent, tous mis en scène selon un rituel macabre...
    On parle de sorcellerie ou de quelque chose d'encore plus ténébreux.
    Que vient faire à l'abbaye Arnoldus de Villanova, médecin et espion du pape Clément V, au prétexte de cueillir des simples en plein hiver ? Et qui est donc cette jeune Claire qui ne supporte pas la lumière du jour, et que protègent quatre monstres de foire ?
    Avec son habituelle virtuosité, Andrea H. Japp nous entraîne dans un thriller médiéval haletant.

       Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En janvier 1208, le légat du pape, Pierre de Castelnau, est assassiné. Un peu plus d'un an plus tard, en juillet 1209, les croisés venus du nord, menés par son successeur, Arnaud Amaury -ou Arnaud Amalric-, abbé de Cîteaux, déferlent sur la cité de Béziers, où ils massacrent vingt mille habitants, sous prétexte que la cité languedocienne abritait l'une des plus grandes communautés cathares. Ce serait à cette occasion que l'abbé de Cîteaux aurait proclamé le péremptoire et cruel : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ». Il semble aujourd'hui que cette formule, mise dans la bouche du meneur de la croisade, soit apocryphe. Pour autant, le 22 juillet 1209, Béziers est mise à sac et sa population, catholique comme cathare, passée au fil de l'épée. De nombreux habitants, hommes, femmes et enfants seront d'ailleurs assassinés sans scrupules par les armées du nord dans l'église de la Madeleine, qui existe encore et se trouve dans le centre-ville de Béziers.
    Ces premières incursions des armées croisées en Languedoc, pour ramener la population, très favorable au catharisme et donc hostile à l'Eglise romaine, ainsi que les grands seigneurs occitans qui soutiennent le clergé hérétique, ne s'achèveront que dans les années 1240 et notamment après la prise de Montségur, dernier foyer du catharisme, en 1244.
    Un siècle plus tard, au mois de janvier 1308, l'abbaye des Clairets, dans le Perche, se trouve subitement coupée du monde par une terrible tempête de neige. C'est ce moment que choisissent quatre contrefaits pour venir demander asile à la mère abbesse, la jeune Plaisance de Champlois. Monstres vendus par leur famille à un montreur cruel, ils viennent juste de s'émanciper de sa tutelle et cherchent à survivre durant un hiver rigoureux. Il semblerait qu'ils aient un secret, une jeune fille qu'ils protègent et qui ne supporte pas la lumière du jour...leur arrivée au couvent va bouleverser le quotidien des moniales, d'autant plus que de nouveaux meurtres, particulièrement horribles, sont commis quelques temps après l'arrivée de ces monstres, qui suscitent l'hostilité de bien des religieuses. Et que vient faire à l'abbaye, Arnaud de Villeneuve, scientifique, médecin et espion du pape Clément V ? Quant à la nouvelle apothicaire des Clairets, Mary de Baskerville -ceux qui ont lu Le Nom de la Rose, comprendront tout de suite le clin d'oeil d'Andrea H. Japp au personnage de Guillaume de Baskerville, l'enquêteur du roman de Eco-, elle s'avère finalement aussi déroutante et déconcertante qu'intelligente. Aidée par elle mais aussi par la perspicace Alexia de Nilanay, future comtesse de Perche -que les lecteurs de Monestarium ont découverte, mais sous un autre nom-, la jeune Plaisance de Champlois va à nouveau s'employer à démêler les fils très imbriqués de cet écheveau qui plonge encore une fois son couvent dans l'effroi et le deuil.
    Rapidement, il s'avère que ces meurtres auraient un lien avec le sac de Béziers, survenu un siècle plus tôt, durant lequel la croix que l'abbé de Cîteaux portait en pectoral, aurait été exposée au sang des ennemis de Dieu. Devenu comme une sorte de relique, un objet si précieux qu'il conférerait, sinon l'immortalité, du moins une sorte de non-mort, notamment pour ceux souffrant de maladies encore inconnues à cette époque et donc effrayantes pour les contemporains, la croix est recherchée par un mystérieux personnage qui souhaite s'en servir pour des motifs à tout le moins peu avouables.
    La Croix de Perdition est le deuxième tome de la saga Monestarium et si, dans le premier, nous naviguions déjà dans un huis clos monastique noir et poisseux, une continuité certaine lie les deux romans. Ils se déroulent à un an de distance mais à la même époque de l'année : un hiver rigoureux et qui a semé
    la désolation, ce qui colle particulièrement bien à l'ambiance du roman. Il est sûre que, si la romancière avait situé son intrigue pendant un bel été chaud et riant, l'ambiance en aurait été tout de suite différente et il aurait été bien difficile de susciter la tension et l'angoisse chez le lecteur ! ! A part ça, pour ceux qui ont lu Le Nom de la Rose, impossible de faire abstraction de l'influence certaine que le roman d'Umberto Eco a eu sur Andrea H. Japp pour la rédaction de ce volume-là. Hormis les deux époques sensiblement similaires -l'intrigue de La Croix de Perdition se passe en 1308, celle du Nom de la Rose en 1327-, le nom attribué à la nouvelle apothicaire des Clairets, Mary de Baskerville, qui ne peut que rappeler le fameux enquêteur d'Eco -et le monstrueux chien de sir Arthur Conan Doyle, mais ceci est une autre histoire-, il y'a aussi cette ambiance si particulière que confère le huis clos monastique au roman. On navigue en effet à vue dans un lieu de sérénité et de foi, soudain plongé dans le mal et le sang et l'on se rend compte que ceux qui ont donné leur âme à Dieu ne sont finalement pas que des purs, au contraire.
    Ce second tome m'a peut-être un peu moins convaincue que le premier, Monestarium, même si j'ai trouvé un intérêt certain à sa lecture. J'aurais aimé que l'intrigue autour des contrefaits, de ceux que l'on appelait à l'époque des monstres, soit peut-être un peu plus explicitée : disons que je m'attendais, à la lecture du résumé, qu'elle soit un peu plus au centre du récit qu'elle ne l'est de fait. Cela ne veut pas dire pour autant que c'est une lecture que je n'ai pas aimé, bien au contraire ! A mon sens, Monestarium est une très très bonne saga et sa corrélation avec Le Nom de la Rose n'était que pour me plaire, vu qu'il fait partie de mes romans favoris ! ! Hormis cela, l'intrigue reste de qualité et le suspense suffisamment bien amené pour accrocher le lecteur dès le début. Avec cette saga, le talent de Japp, que j'avais eu l'occasion de découvrir dans d'autres sagas, se confirme. Ses thrillers médiévaux sont, à mon sens, à classer parmi les meilleurs du genre

    En Bref :

    Les + : une intrigue encore une fois palpitante et captivante ; et le style, bien sûr.
    Les - : j'aurais aimé que l'intrigue autour des contrefaits soit un peu plus explicitée, peut-être.


    votre commentaire
  • « Est-il pire de ne pas avoir de principes, ou d'avoir des principes qu'on n'est pas à même de défendre ? »

    La Dernière Fugitive ; Tracy Chevalier

    Publié en 2013 aux Etats-Unis ; en 2015 en France (pour la présente édition)

    Titre original : The Last Runaway

    Editions Folio

    392 pages

    Résumé :

    1850. Après un revers sentimental, Honor fuit les regards compatissants des membres de sa communauté quaker. Elle s’embarque pour les États-Unis avec sa sœur, Grace, qui doit rejoindre son fiancé. À l’éprouvante traversée s’ajoute bientôt une autre épreuve : la mort de Grace, emportée par la fièvre jaune. Honor décide néanmoins de poursuivre son voyage jusqu’à Faithwell, une petite bourgade de l’Ohio. C'est dans cette Amérique encore sauvage et soumise aux lois esclavagistes, contre lesquelles les quakers s’insurgent, qu’elle va essayer de se reconstruire.

    Portrait intime de l'éclosion d'une jeune femme, témoignage précieux sur la vie des quakers et le chemin de fer clandestin -ce réseau de routes secrètes des esclaves en fuite-, La Dernière Fugitive confirme la maîtrise romanesque de l'auteur du best-seller La Jeune Fille à la Perle

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En 1850, la jeune Honor Bright, qui vient de vivre une déception amoureuse -le jeune homme qui lui était plus ou moins promis depuis l'enfance vient de partir avec une autre-, décide de tout abandonner et de suivre son aînée, Grace, qui part vers les Etats-Unis, l'Ohio, plus précisément, où elle doit se marier avec un homme issu de leur communauté quaker du Dorset mais qui a émigré vers le Nouveau Monde plusieurs années plus tôt. N'ayant rien à perdre, Honor s'en va, espérant trouver une vie meilleure de l'autre côté de l'Atlantique.
    Mais les épreuves vont se succéder : après une traversée cauchemardesque de l'océan, voilà que Grace contracte la fièvre jaune qui l'emporte. Se retrouvant seule dans un pays dont elle ne connaît ni les lois, ni les usages, ni les habitants -les Anglais et les Américains ont beau parler la même langue, Honor se rend bien vite compte que cela ne fait pas tout pour se comprendre-, elle est alors contrainte à prendre des choix précipités et qu'elle ne manque pas de regretter...ainsi de son mariage rapide avec Jack Haymaker, jeune fermier de Faithwell. Rejetée par la famille de son mari, Honor se lance alors dans une activité aussi périlleuse que dangereuse : l'aide aux esclaves en fuite, dont les chemins détournés passaient par l'Ohio. Les esclaves qui remontaient des plantations du Sud vers le Canada, où l'esclavage était interdit, passaient en effet par des routes et des villes où ils étaient sûrs de rencontrer des personnes susceptibles de les aider. Rapidement, Honor, dont le passé n'avait jamais été confronté à l'esclavage, se heurte aux convictions implacables de sa belle-mère, Judith Haymaker qui refuse catégoriquement d'aider les esclaves. Et Honor se rend compte qu'il est, même pour une communauté quaker censée condamner ce genre de traitements, difficile de s'opposer en bloc l'esclavage, les plantations de coton ou de cannes à sucre du Sud fournissant tout le pays et même l'Europe : ainsi, Jack essaie de faire comprendre un jour à sa jeune épouse que, même s'il désapprouve les traitements des planteurs sur leurs esclaves et qu'il défend l'égalité entre les êtres, ils ne peuvent pas échapper aux produits issus de cette main d'oeuvre et que même le coton qu'elle a emporté avec elle d'Angleterre a peut-être été récolté par des esclaves, quelque part aux Etats-Unis. Muselées par les lois fédérales, les communautés quakers, malgré leurs convictions religieuses, se trouvent donc dans l'impossibilité, parfois cruelle, d'apporter de l'aide à leur prochain. De jour en jour, Honor déchante mais, pour autant, la perspective d'un retour en Angleterre se fait de plus en plus ténue et la jeune femme décide de faire contre mauvaise fortune bon cœur et d'assumer ses convictions profondes.
    Avant d'entrer un peu plus dans le vif du sujet, si nous disions quelques mots sur ce mouvement religieux dont font partie les quaker ? Méconnu en France car issu de l'Eglise anglicane, le mouvement quaker apparaît au XVIIème siècle et est fondé par des dissidents de l'Eglise d'Angleterre. Le véritable nom de ce courant religieux est le suivant : La Société religieuse des Amis. Ses membres en sont donc appelés quakers mais, entre eux, ils se nomment Amies ou Amis. Le nom de quaker -littéralement trembleur en anglais-, fut utilisé pour la première fois en 1650, à l'occasion du procès de George Fox pour blasphème. Selon le journal de l'accusé, c'est le juge devant il comparut, Gervase Benson, qui donna aux adeptes de la Société religieuse des Amis le surnom de quakers, car il lui avait « dit de " trembler " au nom du Seigneur ». Le terme pourrait aussi venir des tremblements de ferveur observés chez certains adeptes lors des réunions du culte. C'est donc de ce mouvement dont fait partie Honor et avec lequel sa nouvelle vie se heurte de façon brutale.

     

    Le patchwork (les couvertures ainsi réalisées sont appelées « quilts »), activité très usitée des femmes quakers


    La Dernière Fugitive est un roman facile à aborder et très agréable à lire. Si vous connaissez un peu Tracy Chevalier, vous allez retrouver son univers bien particulier dans ce roman, son style, travaillé et posé, d'une qualité certaine. Je dois dire que ce n'est pas mon préféré mais j'ai quand même apprécié de me plonger dans l'ambiance si particulière de ce roman, qui se passe dans un état encore sauvage des Etats-Unis, au milieu de XIXème siècle. On s'attache vite au personnage d'Honor et on adhère bien évidemment à son combat. On se rend compte également combien les Européens, à cette époque-là, pouvaient ignorer la dure réalité de l'esclavage. Certes, on commençait à prendre parti : l'intrigue du roman se passe au début des années 1850. En 1848, la France, emmenée par Victor Schœlcher, a, par le décret du 27 avril, aboli l'esclavage. L'esclavage devenait, dans une société qui gagnait en modernité et s'émancipait de plus en plus des anciens systèmes et des anciennes croyances, un sujet tabou et qui dérange. Mais, les habitudes ont la vie dure et les Etats-Unis, surtout les états du Sud, dont l'économie reposait en grande partie sur les plantations de coton et sur la production de sucre, n'étaient alors pas prêts à abandonner un mode de vie qui les avait façonnés et qui leur permettait de subsister. Pour autant, Honor se rend compte avec horreur mais lucidité qu'elle-même a, par le passé, profité de ces produits issus du travail et de la production d'hommes et de femmes pour qui le mot liberté n'existe pas. Peut-être avec une volonté inconsciente de se racheter mais surtout, une conscience aigüe du genre humain, de ses souffrances et de la charité que les privilégiés peuvent dispenser à ceux qui ne le sont pas, Honor se lance donc sans réfléchir dans une activité qui pourrait avoir des répercussions, tant sur sa propre existence que sur celle de sa belle-famille et de son mari qui, elle l'apprendra plus tard, tentent de se reconstruire dans l'Ohio à la suite d'une tragédie familiale. C'est cependant sans porter de jugement, avec le recul que l'on possède aujourd'hui que Tracy Chevalier nous livre sa propre vision de l'Ohio sauvage du XIXème siècle, plaque tournante pour les esclaves en fuite vers le nord mais aussi pour les colons blancs venus de l'est, avec en tête le doux rêve d'aller coloniser l'ouest mystérieux, le fameux Far West. Parce que les mentalités des contemporains n'étaient pas les mêmes que les nôtres, il est évident que le système esclavagiste, bien ancré dans les habitudes et dans le quotidien de chacun, ne choquait pas ou bien, si cela advenait, les tentatives de réforme étaient rapidement étouffées. Ce n'est pas pour autant que l'auteure ne condamne pas, bien au contraire. Le personnage d'Honor, charitable et touché par la condition de ces hommes et de ces femmes dénués de tout et même de la considération dont tout être humain est méritant, en est un bon exemple. Mais Tracy Chevalier s'attache aussi à représenter la société de l'époque de la façon la plus fidèle possible, société esclavagiste et implacable représentée notamment par Donovan Mills, le chasseur d'esclaves, censé traquer les fuyards avant de les ramener à leurs maîtres.
    Comme toujours, La Dernière Fugitive est un beau portrait de femme, mais aussi d'une époque et d'un pays bien définis et toujours si bien décrits qu'ils deviendraient presque chers au lecteur. Une bonne découverte, car parvenir à intéresser avec un sujet comme le patchwork, il fallait le faire ! Mais c'est un pari osé et réussi ! ! 

     

    En Bref :

    Les + : l'héroïne, Honor, mais aussi le style de l'auteur...il n'y a bien que Tracy Chevalier pour captiver le lecteur avec une intrigue tournant autour du patchwork et des quilts ! !
    Les - :
    le rythme peut-être un peu plus lent que dans les autres romans, menés de façon un peu plus rapide et énergique.


    4 commentaires