• « Les soirées peuvent être extraordinaires, les nuits inoubliables, et pourtant elles aboutissent toujours à des matins comme les autres. »

    La Délicatesse ; David Foenkinos

    Publié en 2009

    Editions Folio

    210 pages

    Résumé :

    « François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m'en vais. C'est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n'est guère mieux. On sent qu'on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu'un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c'est sympathique. C'est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l'orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d'abricot, c'est parfait. Si elle choisit ça, je l'épouse.
    _Je vais prendre un jus...Un jus d'abricot, je crois, répondit Nathalie.
    Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité. »

    La Délicatesse a obtenu dix prix littéraires et été traduit dans plus de quinze langues.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Nathalie est encore étudiante quand elle rencontre François, d'une façon peu banale. Il est un peu plus âgé qu'elle et, très vite, elle va trouver dans leur vie de couple une stabilité et une douceur qui lui correspondent bien. Engagée dans une entreprise suédoise où elle fait du bon travail, Nathalie aurait tout pour être heureuse : pas encore d'enfant, mais un bel appartement, un mari aimant et attentionné, un travail qui lui plaît. Jusqu'à ce jour tragique où, alors qu'ils sont mariés depuis sept ans, François disparaît à la suite d'un accident.
    Nathalie est encore jeune mais confronté à un bouleversement terrible : la voilà désormais veuve, devant affronter l'effondrement brutal et total de ce qui faisait son existence depuis près de dix ans, la fin d'une époque et surtout, la perte d'une personne tendrement aimée. La voilà désormais seule pour faire face, isolée dans une vie qu'elle n'avait jamais envisagé de cette façon. Confrontée aux soutiens obséquieux et parfois un peu hypocrites et à la sollicitude, pour le coup sincère mais parfois aussi pesante, de sa famille et de ses amis, la jeune femme va devoir réapprendre à vivre, pour elle-même et surtout, en essayant de se débarrasser de la culpabilité qui s'est emparée d'elle après la disparition de son mari. C'est dans son contexte qu'elle va faire la connaissance de l'un de ses collègues qui pourrait bien changer sa vie à jamais.
    Le sujet de La Délicatesse est finalement assez lambda et ce qui sauve le roman, à mon avis, c'est surtout la façon dont David Foenkinos aborde le sujet, plutôt que le sujet lui-même. L'histoire d'une femme confrontée au deuil est finalement assez basique, ce qui compte, c'est, au fond, la façon dont on aborde un tel sujet, pas drôle et qui peut même s'avérer un peu plombant. Il faut bien avouer que l'auteur s'en tire très bien, en quelques pages, puisque le roman est assez court et qu'il parvient d'ailleurs à nous intéresser très rapidement à son intrigue, même si une certaine distance est instaurée d'emblée avec les personnages. Bien qu'attachante, Nathalie a une certaine froideur qui empêche le lecteur de s'identifier totalement à elle mais pas de ressentir une certaine chaleur et même une véritable sollicitude pour elle. Le personnage qui s'avère au final le plus attachant et le plus jovial dès le départ, c'est François, qui disparaît cependant rapidement, après quelques pages, certainement pour faire sentir au lecteur avec plus d'acuité la brutalité et la violence du deuil auquel Nathalie est confrontée.
    En effet, plus que sur leur histoire d'amour, qui n'est qu'un prétexte au développement du propos, c'est au reste de l'existence de la jeune femme que David Foenkinos s'intéresse, avec, en trame cette question que l'on peut tous se poser : que reste-t-il quand on perd son conjoint à un âge où l'on a encore tout à construire ? Ce qui, avec l'âge devient malheureusement la force des choses est plus difficile à accepter quand on est encore jeune et que l'on nourrit des projets.
    C'est finalement avec beaucoup de chaleur -et de délicatesse- et avec un style tout doux que l'auteur nous décrit l'éveil, à nouveau, de Nathalie, à une vie heureuse et dans laquelle un homme pourra de nouveau prendre une place importante. C'est finalement la capacité foncièrement humaine et naturelle de surmonter toujours, un jour ou l'autre, l'adversité, qui nourrit le récit de La Délicatesse. Foenkinos nous dépeint aussi l'atmosphère malsaine qui découle parfois d'un deuil, la curiosité mal placée des uns, les gestes entreprenants des autres, plus opportunistes, qui ont fait leur l'adage le malheur des uns fait le bonheur des autres. A travers le monde du travail, connu justement pour ce manque d'intimité et la confusion rapide, sous prétexte que l'on s'entend bien, de la vie privée et de la sphère professionnelle, La Délicatesse nous montre aussi comme les relations humaines peuvent parfois être pesantes et mal avisées, surtout quand on a besoin de se reconstruire doucement, en silence et en secret.
    Bref, j'ai apprécié ce roman même si je n'ai pas été complètement transcendée comme certains autres lecteurs ont pu l'être. Oui, j'ai vraiment été très rapidement happée par cette lecture pour autant, La Délicatesse n'a pas été un coup de cœur. Mais il restera sans nul doute une histoire que je garderai en tête, notamment pour sa douceur et son propos, certes basique, mais traité avec justesse, sans lourdeur et sans pathos.

    En Bref :

    Les + : le sujet, assez lambda, mais traité avec justesse, le style de l'auteur.
    Les - : Aucun. 

     

    La Délicatesse, c'est aussi un roman plein de jolies phrases :

    « Soumis à la dictature de la sensualité, il n'en était pas moins un homme romantique, pensant que le monde des femmes pouvait se réduire à une femme. » (page 14)

    « Mais ce n'est jamais simple de passer du regard à la conversation, de l’œil au mot. Après une longue journée de travail, il se sentait dans cet état de délassement qui parfois vous pousse à oser. La fatigue est souvent au cœur de toute audace. » (page 69)

    « Peut-être même avait-il tout simplement renoncée à l'idée de vivre à deux ? Il arrivait à ne plus y voir d'intérêt. Après tout, il y'avait des millions de célibataires. Il pourrait se passer d'une femme. Mais il se disait cela pour se rassurer, pour ne pas penser à quel point il était malheureux de cette situation. Il rêvait d'un corps féminin, et il en crevait parfois de se dire que tout cela lui serait interdit désormais. Qu'il n'aurait plus jamais de visa pour la beauté. » (page 93)

    «Mais il faut avoir vécu des années dans le rien pour comprendre comment on peut être subitement effrayé par une possibilité. » (pages 123-124)

    « Mais c'est ainsi : on a toujours cinq minutes de retard sur nos conversations amoureuses. » (page 147)

     


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  • « On ne sait jamais où conduira le chemin, mais si l'on a des jambes, c'est pour s'y aventurer. »

    Ça peut pas rater ! ; Gilles Legardinier

    Publié en 2014

    Editions Fleuve 

    432 pages

    Résumé :

    – J'en ai ras le bol des mecs. Vous me gonflez?! J'en ai plus qu'assez de vos sales coups?! C'est votre tour de souffrir?!
    Ma voix résonne dans tout le quartier. Et là, trempée, titubante, épuisée, je prends une décision sur laquelle je jure de ne jamais revenir : je ne vais plus rien leur passer. On remet les compteurs à zéro. On renverse la vapeur. Je vais faire payer ce fumier. Chaque joueur doit vous donner mille baffes. Je vais me venger de tout. Puisque aucun bonheur ne descendra d'un ciel illusoire, je suis prête à aller chercher le peu qui me revient jusqu'au fond des enfers.
    La gentille Marie est morte, noyée de chagrin. À présent, c'est la méchante Marie qui est aux commandes. À partir de maintenant, je renvoie les ascenseurs et je rends la monnaie de toutes les pièces. Les chiens de ma chienne sont nés et il y en aura pour tout le monde. La vengeance est un plat qui se mange froid et je suis surgelée. La rage m'étouffe, la haine me consume.

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Dans Ça peut pas rater ! , Gilles Legardinier, après avoir traité des débuts d'une liaison amoureuse dans Demain, j'arrête ! et de la maladie chez les adolescents et de la remise en question de l'avenir qu'elle implique, dans Et soudain tout change, s'attaque à un sujet pas vraiment évident et qui, chez quelqu'un d'autre que lui, pourrait vite virer au pathos ou à la niaiserie : la rupture. Marie Lavigne, l'héroïne, vient de se faire jeter comme une malpropre par l'homme qui partageait sa vie et dont elle se croyait très amoureuse. Passé le premier choc et la douleur à l'ego estompée, elle comprend rapidement que cet homme-là n'avait fait que l'humilier et la couper petit à petit et insidieusement de tout ce qu'elle aimait : sacrifices qui pour elle n'en avaient pas vraiment été puisqu'elle se croyait suffisamment amoureuse de cet homme pour lui faire ces cadeaux. Remerciée en étant congédiée de chez elle de la plus brutale façon, Marie va alors chercher à se venger de son ex, narcissique et imbu de lui-même au point de ne plus passer dans les portes ! Alors qu'elle est bien déterminée à faire une croix sur sa vie amoureuse, voilà que la vie va lui rappeler que, s'il y'a bien dans un domaine où ne choisit pas ce qu'on doit faire, c'est bien l'amour. Approchée d'une bien étrange -et romantique- façon par un anonyme qui lui déclare sa flamme, Marie va alors mener une enquête pour découvrir qui se cache derrière ces déclarations écrites qui, elle ne peut s'en empêcher, l'intriguent et la font reprendre peu à peu goût à la séduction et à l'envie de plaire. Sur fond de combat syndical mené dans son entreprise contre des patrons véreux qui cherchent à liquider les filiales françaises pour les délocaliser, Marie va se redécouvrir et se rendre compte que, peut-être, la vie ne craint pas autant qu'elle le croyait et que, si l'homme qui vient de la quitter et de l'humilier était un être que l'on pourrait qualifier de toxique et de malsain, il s'avère que bien d'autres, qui gravitent d'ailleurs dans son cercle proche, sont au contraire serviables, gentils, avec leurs défauts, certes, mais qui mériteraient d'être aimés pour ce qu'ils sont. Comme elle-même, finalement, qui ne demande que ça : qu'on l'aime et qu'on la prenne pour ce qu'elle est, avec ses qualités, ses défauts et les failles qui font d'elle une femme comme toutes les autres. 
    Au début du roman, je dois dire que je m'étais attendue à lire quelque chose d'assez semblable à Demain, j'arrête ! avec, bien sûr, des variantes très claires, les sujets étant radicalement différents. Mais, au vu du résumé de la quatrième de couverture, je m'attendais à une succession de vengeances plus drôles les unes que les autres envers l'ex indigne, alors que le roman ne tourne finalement pas autant que ça autour de ce besoin légitime de vengeance qui pourrait habiter Marie, bien au contraire. Rapidement, le roman va s'éloigner de ce postulat de départ qu'est la rupture, pour se muer en un récit très romantique et avec une teneur certaine grâce à la trame que l'on aperçoit en filigrane et qui traite du combat d'employés dévoués envers leur entreprise et qui cherchent à la sauver contre leurs patrons et les actionnaires qui cherchent, eux, à faire le plus d'économies possibles, sur le dos desdits employés mais aussi des potentiels clients de la firme. Marie est un personnage attachant dans lequel chaque jeune femme, de vingt-cinq ans ou plus, peut se retrouver. Marie, c'est un peu nous, une petite nénette d'aujourd'hui, installée dans sa vie, qui a un travail, pas forcément évident tous les jours mais qui la tient, des amis sur qui elle peut compter et avec qui elle fait les quatre cents coups -une certaine Emilie, par exemple, amie et collègue qui peut nous rappeler à toutes notre meilleure copine-, et surtout, qui ne croit plus en l'amour et est bien déterminé à le chasser, à le rayer de sa vie. A qui cela n'est-il jamais arrivé ? L'envie irrépressible de rester seule, parce qu'on a été déçue ou blessée, parce qu'on se dit qu'on sera toujours plus heureuse seule que mal accompagnée ou parce qu'on se persuade que, de toute façon, l'amour, ce n'est sûrement pas fait pour nous. Avec Ça peut pas rater ! , on se rend compte qu'on est finalement pas la seule au monde à se poser toutes ces questions et à avoir envie de tout envoyer balader sous le coup d'une émotion forte, en clamant que définitivement, tout ça n'est pas pour nous et que notre karma est négatif ! Et puis, comme dans le roman, il se trouve qu'un jour ou l'autre, on pose nos yeux sur une autre personne qui fait revoir nos bonnes résolutions à la baisse voire nous fait carrément rétrograder...comme Marie, dans le roman, qui se rend rapidement compte que, malgré leurs défauts, les hommes ne sont pas tous comme son ex, qui était décidément un spécimen bien particulier de la gent masculine !
    Plein d'optimisme, d'humour et de fraîcheur, avec des passages très romantiques et émouvants, Ça peut pas rater ! est un roman qui se lit rapidement et avec un plaisir évident. On se demande toujours comme Gilles Legardinier peut avec autant de justesse et de brio restituer les réflexions féminines les plus intimes, mais on adhère.

    En Bref :

    Les + : l'histoire, le récit, qui, bien que très romantique et humoristique, a une gravité bienvenue et le style, bien sûr, qui est inimitable !
    Les - :
    Aucun. 

     


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  • « La solution la plus réfléchie est rarement celle qui fait le bonheur. Suis ton instinct. »

    Demain j'arrête ! ; Gilles Legardinier

    Publié en 2013

    Editions Pocket

    405 pages

    Résumé :

    Et vous, quel est le truc le plus idiot que vous ayez fait dans votre vie ? 

    Au début, c'est à cause de son nom rigolo que Julie s'est intéressée à son nouveau voisin. Mais très vite, il y'a eu tout le reste : son charme, son regard et tout ce qu'il semble cacher...Parce qu'elle veut tout savoir de Ric, Julie va prendre des risques de plus en plus délirants. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Julie Tournelle a vingt-huit ans. C'est une jeune femme moderne, citadine, travaillant dans une banque. Comme tout le monde, elle s'est fait larguer et elle adore dire du mal de son ex que tout le monde s'accorde à décrire comme un blaireau. Musicos raté, qui l'a poussée à arrêter ses études et lui a fait sillonner toutes les salles miteuses de la région où il se produisait avec son groupe, il lui a en fait bouffé la vie. Et aujourd'hui, Julie est célibataire et ne s'en porte pas plus mal -comme beaucoup d'entre nous.
    Mais voilà, c'était sans compter sur l'installation, dans son immeuble, d'un nouveau voisin dont le nom la fait beaucoup rire : Ricardo Patatras. Partant de là, elle va échafauder des plans tous plus barrés les uns que les autres pour essayer d'apercevoir ou de croiser ce nouveau voisin particulièrement mystérieux. Car il n'y a pas que son nom qui est drôle : Ric semble être plein de secrets et de mystère et Julie est bien décidée à les découvrir, quitte à glisser dans sa douche, faire exploser son ordinateur, avoir honte de son ours en peluche et embarquer ses amis dans ses plans foireux. Julie veut découvrir ce qui se cache derrière Ric et elle va y arriver ! Coûte que coûte.
    Je me suis complètement retrouvée dans Julie, je me suis sentie instantanément proche d'elle et j'ai beaucoup ri à la lecture de ses aventures et de ses déboires. Laquelle d'entre nous n'a jamais échafaudé des plans complètement tordus pour ne serait-ce que croiser celui qui faisait battre son coeur ? Laquelle d'entre nous ne s'est jamais payé la honte et n'a jamais senti sa dignité fondre comme neige au soleil, tout ça pour un mec qui ne le mérite pas ? Je vous préviens, celle qui dit non, je ne la croirais pas. sarcastic Je crois que c'est une manie féminine et on est toutes comme ça. Personnellement, même si je ne suis pas allée aussi loin que Julie -mais je n'ai pas encore vingt-huit ans alors peut-être que, d'ici là... wink2-, je me suis totalement sentie concernée par ce bouquin. J'ai également été très agréablement surprise. J'avais lu en mai dernier Et Soudain Tout Change que j'avais beaucoup aimé, mais là, on est carrément dans autre chose. Et Soudain Tout Change est une belle réflexion sur la vie qui est trop courte tandis que Demain j'arrête ! est une comédie pure et dure, qu'on lit pour rire et se vider la tête. C'est une lecture légère, pas prise de tête et qui, finalement, dédramatise bien des choses. Oui, on est toutes prêtes à faire n'importe quoi pour croiser le regard de l'élu de notre cœur, même les héroïnes de bouquins, alors ça rassure. cool
    Demain j'arrête !, c'est 405 pages de pur bonheur de fous rires garantis. Il est rare que je rie en lisant un bouquin. Sourire, oui, être morte de rire, non. Et là, certains passages m'ont vraiment complètement fait éclater de rire. Je vais vous en citer quelques uns que j'ai carrément relevés tellement je les ai trouvés drôles. Ca va vous donner un aperçu de l'ambiance :

    Quand on est entrés dans l'immeuble, j'ai eu un réflexe de recul en voyant les boîtes aux lettres. Maintenant, je sais ce que ressentent les anciens du Vietnam en revoyant des cages en bambou.

    Ou bien encore, celui-ci, qui m'a carrément fait mourir de rire :

    Alors que moi, au mieux, il va me prendre pour une prostituée de la Cordillère des Andes qui fait le tapin en attendant une éclipse. Merci bien.

    Voilà, ça vous donne un petit aperçu de ce que l'on peut trouver dans Demain j'arrête ! happy

    La seule chose qui m'a un peu déçue dans ce livre est la fin, totalement surréaliste. Autant les combines de Julie, tout au long du bouquin, sont tout à fait plausibles -depuis peu, je sais désormais que les combines à deux ronds ne naissent pas de cerveaux malades, au contraire, ou alors le mien est carrément atteint mais je me voile la face et ne veux pas le reconnaître-, autant la fin reste totalement loufoque et ne colle pas vraiment au reste du livre. C'est dommage mais bon, ça ne m'a pas empêchée de passer un super moment et je reste définitivement époustouflée par la façon dont Gilles Legardinier parvient à se glisser, avec une facilité déconcertante, dans la peau d'une fille. On ne le saurait pas, on pourrait croire ce livre écrit par une femme tant sa capacité est grande à analyser notre façon de penser, nos émotions et nos questionnements. J'avais déjà remarqué ça dans Et Soudain Tout Change et j'ai retrouvé ça dans Demain j'arrête ! avec beaucoup de plaisir. On n'est pas dans un livre pour filles écrit par un mec. On est dans un LIVRE DE FILLES, car l'auteur a l'intelligence de disparaître complètement derrière son héroïne : le temps du livre, Legardinier devient Julie et...ça marche et on adhère carrément !
    Un bouquin que je suis super contente d'avoir découvrir et que je conseille à toutes les filles, parce qu'on est toutes des folles mais sans ça, le monde ne serait pas drôle ! ^^

    En Bref :

    Les + : un bouquin très drôle, léger, dans lequel on se retrouve.
    Les :
    la fin, un peu trop tirée par les cheveux.


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  • « Avoir une relation avec eux consiste à essayer de danser la valse avec un partenaire qui fait du cha-cha-cha. Tu tournes, jusqu'à ne plus rien voir autour, pendant que lui fait un pas en avant et deux en arrière. »

    Ce Crétin de Prince Charmant ; Agathe Hochberg

     

    Publié en 2005 

    Editions Pocket

    246 pages

    Résumé :

    Une chose est sûre : le chevalier servant n'existe pas! Beau parleur, mesquin, égoïste, obsédé, irresponsable, voire désespérément immature, le mâle du XXIème siècle pencherais plutôt du côté "odieux crapaud", avec tout ce qu'il faut de ridicule et de veulerie affichée. Et ce n'est ni Ariane, jeune Parisienne branchée, mariée « par intérim » à un jeune loup de la finance aussi agaçant qu'absent, ni Justine, charmante célibataire juive new-yorkaise adepte des cuites au saké et nevrosée de première, qui vous diront le contraire. La preuve, les innombrables et irrésistibles mails que nos deux trentenaires délaissées - et déchaînée - ont décidé de s'envoyer le temps d'un jeu de massacre trans-atlantique à la fois acerbe et drolatique.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Celles qui me lisent régulièrement savent qu'en général, je lis exclusivement des bouquins historiques -romans, policiers et chroniques historiques biographies-, seront peut-être surprises de voir une chronique de chick-lit sur mon blog. Il faut dire que c'est une amie qui m'a prêté ce bouquin...dans le cas contraire, je ne l'aurais certainement jamais acheté car bon, la chick-lit, on va dire que ce n'est carrément pas le genre littéraire vers lequel je me dirige spontanément.
    Mais il se trouve que j'avais besoin, dernièrement d'une lecture légère et sans prise de tête et je me suis dit que la lecture de Ce Crétin de Prince Charmant pouvait s'avérer...rafraîchissante. Dans la mesure où je ne lui demandais rien d'autre, je me suis dit que ce petit bouquin allait certainement l'affaire. 
    Ce livre commence comme une vraie comédie romantique. Au début des années 2000, Ariane, trentenaire parisienne, mariée à un jeune loup de la finance particulièrement ambitieux et absent la moitié du temps puisque travaillant de l'autre côté du Channel, rencontre, lors d'un mariage où elles sont toutes les deux témoins, Justine, New Yorkaise de trente-deux ans d'origine iranienne. Les deux jeunes femmes vont sympathiser et, bien que leurs deux vies soient séparées par un océan -ce qui n'est quand même pas rien-, elles vont se mettre à échanger des mails dans lesquels elles épanchent craintes, doutes et saillies parfois particulièrement drôles et...vraies, aussi parfois ! Parce que, finalement, qu'on habite la Vieille Europe ou les Jeunes Etats-Unis, eh bien on se rend vite compte que les préoccupations des jeunes femmes sont absolument les mêmes ! Et même celles qui se la jouent cyniques aimeraient bien, elles aussi, rencontrer ce prince charmant auquel, pauvres petites âmes bercées à la guimauve nous essayons de toutes nos forces de ne pas croire mais auquel nous croyons un petit peu quand même. Et tandis qu'Ariane se livre sur ses déllusions quant au mariage -même si elle ne peut s'empêcher d'admettre qu'elle aime son mari malgré tout-, Justine, elle, lui raconte ses déboires amoureux de trentenaire célibataire en proie aux doutes.
    Je pense que la chronique de ce bouquin sera relativement courte. En fait, je n'ai pas grand-chose à en dire...je n'ai pas détesté mais bon, ce n'est pas le genre de lectures dont on ressort avec des questions métaphysiques fondamentales, même si on se retrouve parfois dans les deux héroïnes, Justine et Ariane et sur lequel on pourrait écrire des pages et des pages. Disons que, dans mon cas, ce bouquin a particulièrement rempli son contrat : je voulais quelque chose qui se lise vite et qui me divertisse et, effectivement, j'ai beaucoup ri.
    Ce Crétin de Prince Charmant est un petit roman assez sympathique pour se vider la tête et bien rigoler un bon coup en se disant finalement qu'on est pas les seules à bien galérer dans le domaine amoureux ! ^^ Alors oui, d'accord, c'est une lecture superficielle au possible mais bon, parfois, ça fait du bien d'être superficielle ! biggrin

    En Bref :

    Les + : une lecture drôle et légère même si ce n'est pas de la grande littérature !
    Les - : j'allais dire, une lecture un peu superficielle...oui, mais il y'a un instant je disais que justement, ça faisait l'intérêt du bouquin...allez, n'ayons pas peur des paradoxes ! happy

     


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  • « Il y'avait un espace incertain entre ce qu'il savait et ce qu'il voulait croire, mais il n'y pouvait rien, et quand on ne peut rien, il faut vivre avec. »

    Brokeback Mountain ; Annie Proulx

     

    Publié en 1999 aux Etats-Unis ; en 2005 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Brokeback Mountain

    Editions Grasset

     94 pages

     Résumé : 

    Brokeback Mountain : un bout de terre sauvage, hors du temps, dans les plaines du Wyoming. Ennis del Mar et Jack Twist, cow-boys, nomades du désert américain, saisonniers des ranchs, n'ont pas vingt ans. Ils se croisent le temps d'un été. La rencontre est fulgurante. Ni le temps, ni l'espace, ni les non-dits, ni la société n'auront raison de cet amour - que seule brisera la mort. Le récit déchirant d'une passion, au cœur des grands espaces américains, ces somptueuses solitudes dont Annie Proulx est sans conteste l'écrivain le plus inspiré dans la littérature américaine contemporaine. Pour Ang Lee, réalisateur du film adapté du livre, Le secret de Brokeback Mountain qui a obtenu le Lion d'or 2005 à la Mostra de Venise, c'est « une grande histoire d'amour, une complicité totale et honnête entre deux êtres ».

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

     En général, je lis toujours le livre avant, éventuellement, de voir le film qui en est adapté. Je dis éventuellement parce que je ne suis pas vraiment cinéphile et, souvent, je zappe allègrement les adaptations des bouquins que j'ai lus et aimés.
    Là, avec Brokeback Moutain -comme avec Sur la Route de Madison, une autre de mes histoires d'amour cultes-, c'est le contraire. J'ai d'abord vu le film avant de lire la nouvelle. Je l'ai vu deux fois. La première fois j'ai découvert avec un grand intérêt cette superbe histoire d'amour. La seconde fois, j'ai pleuré comme une madeleine à la fin et j'ai passé une heure et demie à fantasmer sur Jake Gyllenhaal ( oops ) -oui, je suis une fille et parfois, je suis romantique, on ne se refait pas du jour au lendemain, hein ! C'est une amie qui avait vu le film et lu la nouvelle m'a proposé de me passer la passer, nouvelle écrite par Annie Proulx et publiée en premier lieu dans The New Yorker, en 1999. Dans le cas contraire, je ne sais pas, si, honnêtement, je me serais penchée sur l'oeuvre littéraire. Je m'en serais peut-être cantonnée au film uniquement, ce qui aurait été dommage, au final
    Bon, l'histoire reste sensiblement la même que celle du film -normal, vous allez me dire-, et jusque là, je ne suis pas dépaysée. En 1963, dans le Wyoming, deux jeunes cow-boys, Ennis del Mar et Jack Twist, se retrouvent à Brokeback Mountain, où ils auront la charge d'un troupeau dans les alpages. Mais rapidement, leur complicité très masculine va se transformer en quelque chose de beaucoup plus fort, une véritable passion amoureuse contre laquelle ils ne pourront rien, malgré leurs mariages et enfants respectifs. Une passion qui va durer vingt ans avant qu'elle ne finisse par s'achever de façon des plus tragiques...car dans la société de l'Amérique profonde à cette époque-là, on ne peut pas dire que la tolérance soit forcément de mise pour les histoires homosexuelles -comme elle ne l'est toujours pas, actuellement, dans certains milieux, il faut bien le dire.
    Moi, avant tout, ce que je trouve de beau dans cette histoire -que ce soit dans le livre ou dans le film-, c'est cet amour pur et passionnel qui unit deux êtres. Deux êtres, pas deux hommes ou un homme et une femme. C'est autre chose, un amour qui semble si fort que les deux héros ne peuvent pas aller contre. Ils s'aiment comme si des forces supérieures à eux leur commandaient d'aimer en annihilant complètement leur capacité de réflexion. On est dans une histoire forte, belle pour ce qu'elle est, loin de la mièvrerie -carrément même : la scène de la tente est quand même particulièrement...comment dirais-je ? chaude. On est loin de l'histoire d'amour rose bonbon quand même- et de la niaiserie qui caractérisent souvent les histoires romantiques -heureusement que certaines échappent quand même à cette règle. Cela dit, j'ai plus vibré, je me suis sentie plus investie dans le film, qui m'a vraiment touchée, plutôt que dans la nouvelle...elle est sympa et j'ai retrouvé l'atmosphère particulière qui m'avait tant plu dans le film mais en même temps, je ne sais pas, je suis restée finalement assez distanciée, je ne me suis pas vraiment laissée entraîner dans l'intrigue, même si j'ai retrouvé à la fin, cette grande émotion qui m'avait particulièrement touchée en regardant le film -mais non, cette fois, je n'ai pas pleuré ! tongue  Je ressors de cette lecture particulièrement rapide sans avoir été carrément, carrément emballée mais contente tout de même d'avoir retrouvé, un instant, cette histoire d'amour qui, je crois, aura toujours le pouvoir de m'émouvoir fortement -Jake Gyllenhaal ou non. sarcastic
    Et elle m'a donné envie de revoir le film ! Allez, les filles...toutes à nos mouchoirs. wink2

    Brokeback Mountain ; Annie Proulx

    Jake Gyllenhaal (Jack Twist) et Heath Ledger (Ennis del Mar) dans l'adaptation d'Ang Lee, Le Secret de Brokeback Moutain (2005)

    En Bref :

    Les + : une magnifique histoire d'amour, universelle et intemporelle, qui me donnera toujours des frissons ; j'étais ravie de retrouver les personnages dans la nouvelle après tant avoir aimé le film.
    Les - :
    parfois une certaine froideur dans l'écriture qui ne colle pas avec la passion de l'histoire.

     


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