• « Perdre des êtres chers fait partie de la vie, mais si rien ne s'efface des récits familiaux, alors leur souvenir perdure, de génération en génération. »

     

    Couverture Lune de Tasmanie

        

      Publié en 2017 en Australie

    En 2020 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Spindrift

     Editions de l'Archipel

     374 pages

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    1905. À la mort de son mari, Christy décide, à bientôt 65 ans, de se rendre en pèlerinage sur l'île de Skye, en Écosse, terre rude où elle a passé les quinze premières années de sa vie. Avant que ses parents ne soient contraints à l'exil et s'installent en Tasmanie, au sud de l'Australie.

    Accompagnée de sa fille Anne et de sa petite-fille Kathryn, Christy embarque pour un long voyage vers le passé, où de douloureux souvenirs referont surface. Un retour aux sources qui bouleversera à jamais la vie des siens...

    Avec cette saga mettant en scène une femme courageuse, Tamara McKinley signe un roman dans la lignée de ses grands succès, sans doute l'un de ses plus personnels.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

     En 1905, après la mort de son mari, Christie décide de revenir sur l'île de Skye avec sa fille Ann et sa petite-fille Kathryn. Si elle a passé plus de la moitié de sa vie en Tasmanie, où elle a rencontré son mari et fondé une famille, Christie est en fait originaire de cette petite île au large de l'Ecosse, dont elle fut chassée au XIXème siècle avec les siens, trouvant refuge avec ses frères en Océanie ou, alors, tout est à faire.
    Alors que les relations avec ses enfants ne sont pas au beau fixe et que l'on comprend qu'un secret brutalement révélé a détérioré la bonne entente de la famille, Christie entame ce voyage comme un pèlerinage et la vieille dame est bien décidée, aussi, à faire la paix avec les siens.
    Le récit de Lune de Tasmanie se déroule de deux manières différentes et parallèles : d'un côté, il y'a la révélation du passé de Christie et de son enfance sur l'île de Skye et, de l'autre, on découvre petit à petit le secret qui a miné la cohésion de la famille et fait qu'Ann, la fille de Christie, est si dure avec elle.
    Autant le dire tout de suite, je n'ai pas été forcément hyper emballée par ce roman, même si j'en ai apprécié la lecture : quand il y'a un secret de famille et une trame historique, je ne peux pas ne pas trouver un minimum d'intérêt à l'intrigue. Mais, à nouveau, alors que j'avais pris plaisir à lire Une Pluie d’Étincelles et Les Fleurs du Repentir en 2018, après l'amère déception qu'avait été L'île aux Mille Couleurs l'année précédente, je n'ai pas réussi à me sentir emballée par l'écriture de l'auteure. Sans dire qu'elle ne m'a pas plu, disons qu'elle n'a pas réussi à me séduire entièrement.
    Pour autant, j'ai pris plaisir à découvrir l'enfance de Christie ainsi qu'un pan assez méconnu de l'histoire britannique. A partir du XVIIIème siècle, vont avoir lieu ce que l'on appelle les Highland Clearances, autrement dit : les évacuations des hautes terres. Menées en réaction aux révoltes jacobites qui ont secoué l'Ecosse au XVIIIème siècle, elles connaissent leur apogée à la suite de la bataille de Culloden en 1746 et touchent l'île de Skye dès les années 1792, conduisant, avec la famine, à l'émigration de centaines de familles, vers l'Amérique ou encore l'Océanie, où l'Australie est alors une jeune colonie en construction, où l'on peut se fabriquer une nouvelle vie (parfois, on déporte même directement les populations, vers le Canada notamment). C'est ce qui va se passer pour Christie et ses frères : chassés des terres qu'ils cultivent par les propriétaires anglais qui n'hésitent pas à recourir à la violence pour forcer les habitants à partir, ils s'embarquent en direction de l'Australie. C'est là que Christie va rencontrer son mari, Peter, avec qui elle s'installera en Tasmanie, dans un beau domaine qu'ils ont fait fructifier au fil des années : Bellerive.
    J'ai aimé aussi l'histoire un peu plus intime, privée, des personnages et notamment la relation compliquée et je dirais même chaotique qui unit Christie et sa fille Ann : celle-ci apparaît vraiment antipathique de prime abord, autoritaire et revêche, dirigeant son monde à la baguette et ne supportant pas la moindre petite contradiction. Dure avec sa mère, pour laquelle elle n'a jamais de mots assez blessants, on s'attache difficilement à elle même si on comprend que se cache derrière cette apparence dure une profonde souffrance. J'ai trouvé que Tamara McKinley décrivait assez bien l'atmosphère délétère qui peut miner une famille, à la révélation d'un secret ou parce que celui-ci est trop bien caché mais ressenti malgré tout et mine petit à petit les relations. Ici, on comprend vite que ce secret a été découvert, alors qu'il n'aurait pas dû, liguant les enfants de Christie contre elle, de manière plus forte encore depuis que son mari n'est plus là pour maintenir un semblant de cohésion. Quand le vernis d'Ann se craquelle un peu, quand elle se confie et quand on découvre le secret on la comprend un peu mieux. Petit à petit, les relations entre elle et sa mère s'améliorent, comme si ce voyage à Skye était aussi une manière d'exorciser le passé et de passer un baume salutaire sur les vieilles blessures, les non-dits et les mensonges...
    Lune de Tasmanie se lit rapidement et capte l'intérêt du lecteur assez vite. Comme je l'ai dit plus haut, j'ai peiné avec le style de l'auteure, encore une fois. Cela dit, ce n'est pas une déception : le roman est bien mené et maîtrisé, j'ai aimé découvrir l'île de Skye qui, pour moi, a été une destination vraiment dépaysante. Ce fut un voyage vivifiant et en même temps assez triste quand on découvre ce qui a été réservé aux habitants de l'île, qui n'étaient pas plus considérés que des esclaves et ont été poussés à partir à force de mauvais traitements et des conditions de vie absolument lamentables et dignes du Moyen Âge en pleine période d'industrialisation. J'ai trouvé qu'aborder ce pan assez trouble de l'histoire de l'Ecosse apportait un plus indéniable au récit.
    Si vous aimez Tamara McKinley, nul doute que ce roman saura vous plaire et vous dépayser. 

    LU EN AVRIL DANS LE CADRE D'UN PARTENARIAT AVEC LES EDITIONS DE L'ARCHIPEL. MERCI MYLÈNE ! 

    En Bref :

    Les + : l'intrigue, articulée autour d'un secret de famille, le voyage vers l'Ecosse pour exorciser les vieilles douleurs...l'idée du roman n'est pas mal du tout surtout que l'auteure nous y distille quelques informations bienvenues sur l'histoire de Skye et des Highlands. 
    Les - :
    encore une fois le style de l'auteure, auquel j'ai du mal à adhérer, mais ceci n'engage que moi.

     

     


    2 commentaires
  • In My Mail Box - Mai 2019

    In My Mail Box - Mai 2020

       

    Bonjour à tous ! Aujourd'hui, on se retrouve pour un In My Mail Box (ou Bookhaul) un peu particulier puisque c'est le premier depuis la fin du confinement. Le dernier remontait à février, où j'avais un peu craqué, notamment pour la suite de La Saga de Tancrède le Normand de Viviane Moore... Je n'avais pas prévu d'acheter en mars et pour avril, la situation sanitaire a décidé pour moi. Même si j'en aurais eu envie, je me suis dit qu'une commande livres n'était pas prioritaire et que ça pouvait largement attendre. D'autant plus que ce confinement m'a donné envie de changer mes habitudes : j'habite à la campagne, loin de la première médiathèque, loin aussi de la première librairie, j'ai donc opté depuis un moment pour la solution la plus simple à savoir l'achat en ligne et notamment sur Amazon. Seulement, cela faisait plusieurs mois déjà que je n'étais plus à l'aise avec ça, même si l'immédiateté et le choix motivent, on ne va pas se mentir. On achète en deux, trois clics et trois ou quatre jours après on reçoit ses livres dans sa boîte aux lettres. Grâce à une Instagrameuse, j'ai découvert en avril la plateforme Lalibrairie.com et qui permet d'être livré en point-relais (j'en ai trouvé un à moins de dix kilomètres, imbattable face à aux trente qui me séparent de la première librairie ou bibliothèque !)...Ce réseau passe par des librairies indépendantes donc c'est un cercle vertueux et j'ai eu envie de mettre le doigt dans l'engrenage...Bien m'en a pris : la commande arrive nickel et bien conditionnée, dans un carton solide et bien fermé et les livres sont propres, ce qui n'était plus forcément le cas avec Amazon ces derniers temps. Beaucoup d'utilisateurs apparemment ont été déçus par ce site, personnellement, pour une première commande, rien à dire en espérant que ça continue comme ça. 

    Il est donc temps de découvrir les six livres pour lesquels j'ai craqué ce mois-ci et qui vont rejoindre ma PAL et la faire regrossir un peu après la diète imposée par le confinement (allez, j'ai été gentille, elle n'a même pas pris une taille de plus). 

    Couverture Le bruissement du papier et des désirs

     

    • Le Bruissement du Papier et des Désirs, Sarah Mc-Coy, Editions Pocket, 2020, 432 pages 

    J'ai découvert Sarah McCoy avec Un Goût de Cannelle et d'Espoir, il y'a presque trois ans. J'ai poursuivi ma balade dans ses romans avec Un Parfum d'Encre et de Liberté en mai 2019. Celui-ci me tentait beaucoup, il rejoint donc ma PAL ce mois-ci...je regarde néanmoins à l'esprit les avis un peu réservés de certains lecteurs qui sont un peu restés sur leur faim...

    Résumé : 1837, île du Prince-Édouard, au large du Canada. Marilla Cuthbert, 13 ans, mène une vie tranquille dans le cadre enchanteur de la campagne, avec ses parents et son frère aîné, Matthew. À la mort brutale de sa mère adorée, Marilla se jure de veiller toujours sur son père et son frère. Cette décision va entraîner sa vie entière. Désormais, elle se consacrera aux autres. Sacrifiant son amour pour John Blythe, elle décide de se battre auprès des plus démunis, les orphelins en particulier. Visionnaire, elle se révolte contre les mœurs de son temps et rejoint les rangs d'anciens esclaves affranchis afin que soit abolie la traite des Noirs. Mais ce combat pour la liberté a un prix : l'hostilité croissante de l'ordre établi. Chaque jour qui passe fait courir à Marilla un danger sans cesse plus grand.

    Je ne sais pas à quoi m'attendre et c'est sûrement ça qui me plaît. Vais-je aimer ou pas ? Je prévois cette lecture pour cet automne, je trouve que la couverture et le résumé s'y prêtent bien. Retour dans quelques mois, donc ! 

     

    Couverture Les déracinés

    • Les Déracinés, Catherine Bardon, Editions Pocket, 2019, 768 pages 

    Après avoir vu Catherine Bardon, je me lance enfin ! Comme pour le roman de Sarah McCoy, j'ai lu de tout sur cette trilogie (Les Déracinés est suivi de L'Américaine et Et La Vie reprit son Cours) : des avis dithyrambiques ou alors très mitigés. On verra bien...en attendant je vous laisse lire le résumé et peut-être serez-vous tentés, vous aussi. 

    Résumé : Autriche, 1931. Lors d’une soirée où se réunissent artistes et intellectuels viennois, Wilhelm, jeune journaliste de 25 ans, a le coup de foudre pour Almah. Mais très vite la montée de l’antisémitisme vient assombrir leur histoire d’amour. Malgré un quotidien de plus en plus menaçant, le jeune couple attend 1939 pour se résoudre à l’exil. Un nouvel espoir avant la désillusion : ils seront arrêtés en Suisse. Consignés dans un camp de réfugiés, ils n’ont qu’un seul choix : faire partie des 100 000 Juifs attendus en République dominicaine après l’accord passé par le dictateur local Trujillo avec les autorités américaines. Loin des richesses de l’Autriche, la jungle sauvage et brûlante devient le décor de leur nouvelle vie. L’opportunité de se réinventer ?

    L'aspect historique de cette saga ne peut que m'attirer et me plaire, même si je ne fais pas partie des fans des Etats-Unis. Ce pays et son gigantisme ne me font pas rêver mais, pour autant, j'aime les romans qui s'y passent...il y'a de fortes chances pour que Les Déracinés me plaise mais je garderai malgré tout à l'esprit, en le lisant, les avis plus réservés, en croisant fort les doigts pour avoir un meilleur ressenti. 

    In My Mail Box - Mai 2020

    • Le Coeur Converti, Stefan Hertmans, Editions Folio, 2020, 416 pages

     Une couverture entraperçue sur Instagram, un coup d'oeil rapide au résumé, le mot Moyen Âge qui me capte et voici un nouveau livre dans ma PAL ! 

    Résumé : Lorsque Stefan Hertmans apprend que Monieux, le petit village provençal où il a élu domicile, a été le théâtre d'un pogrom il y a mille ans et qu'un trésor y serait caché, il part à la recherche d'indices. Une lettre de recommandation découverte dans une synagogue du Caire le met sur la trace d'une jeune noble normande qui, à la fin du onzième siècle, convertie par amour pour un fils de rabbin, aurait trouvé refuge à Monieux. La belle Vigdis est tombée amoureuse de David, étudiant à la yeshiva de Rouen. Au péril de sa vie, elle le suit dans le Sud, commence à prier son dieu et devient Hamoutal. Son père ayant promis une forte somme à qui la ramènerait, des chevaliers se lancent à sa poursuite. Puis les croisés, de plus en plus nombreux sur le chemin de Jérusalem, semant mort et destruction dans leur sillage, s'intéressent à cette femme aux yeux bleus. C'est le début d'un conte passionnant et d'une reconstruction littéraire grandiose du Moyen Age. S'appuyant sur des faits et des sources authentiques, cette histoire d'amour tragique, menée comme une enquête, entraîne le lecteur dans un univers chaotique, un monde en pleine mutation. Stefan Hertmans nous offre aussi un roman contemporain, celui d'une femme en exil que guide l'espoir.

    Instantanément, ce roman m'a fait penser au Domaine des Murmures, le magistral roman médiéval de Carole Martinez. Peut-être que je me trompe mais j'ai l'impression que les ambiances deux deux romans sont assez similaires...Toujours est-il qu'il me tente beaucoup tout en m'intriguant. Actuellement, ce roman est certainement le plus mystérieux de ma PAL. 

    Couverture Les serpents et la dague

    • Les Serpents et la Dague, Robyn Young, Editions Pocket, 2020, 648 pages 

    Si vous aimez les romans historiques qui se passent outre-Manche, en Angleterre ou en Ecosse, alors les romans de Robyn Young sont pour vous ! Cette jeune auteure britannique explore l'histoire de son pays toujours de manière passionnante et même si tout, dans ses romans, n'est pas vrai, on passe toujours d'excellents moments. 

    Résumé : 1483, Angleterre : la guerre des Deux-Roses s’achève, mais le royaume reste fragile et divisé. Lorsque le roi Edward IV meurt subitement, les anciennes rivalités se ravivent et une lutte impitoyable s’engage pour arracher le pouvoir suprême.
    Conscient du danger que court la couronne, Thomas Vaughan, l’ancien chambellan du roi, rappelle Jack Winter, son fils illégitime – exilé en Espagne –, afin qu’il le soutienne dans son combat pour maintenir l’autorité royale.
    Or, le retour de Jack n’est pas vu d’un bon oeil par les rivaux de la cour, ni par son demi-frère Harry qui rumine amèrement la préférence de leur père pour ce fils bâtard.
    Car Jack n’est pas seulement appelé pour sauver le royaume, il conserve aussi un trésor qui pourrait changer l’avenir du pays et que son père lui a demandé de garder même au prix de sa vie…

    Après avoir découvert l'auteure avec sa saga Les Maîtres d'Ecosse, fin 2017 (il me reste à lire le dernier tome d'ailleurs mais je fais durer le plaisir), il me semblait inévitable de lire ses autres romans ! Surtout celui-ci qui se passe à une époque vraiment passionnante : la fin de la guerre des Deux-Roses, alors que les York sont en passe de perdre l'Angleterre au profit d'une nouvelle famille, les Tudor. Je fais confiance à Robyn Young pour nous mitonner un roman historique enlevé et plein d'aventures, j'ai hâte ! 

    Couverture Une année folle

    • Une Année Folle, Sylvie Yvert, Editions Pocket, 2020, 368 pages

    Mousseline la Sérieuse m'avait plu et même si je connaissais déjà le destin tragique de celle qui sera un jour duchesse d'Angoulême sans pouvoir jamais oublier les événements de la Révolution, ni pardonner, j'avais aimé la manière dont Sylvie Yvert traitait son sujet. J'aime moins le Premier Empire mais je doute m'ennuyer en lisant ce roman, encensé ce mois-ci sur France 3 par François Busnel dans La Petite Librairie ! 

    Résumé : Entrez dans la danse : une des plus sidérantes années de l'histoire de France commence.
    Fraîchement débarqué de l'île d'Elbe, Napoléon déloge Louis XVIII pour remonter sur son trône.
    " Son " trône ? Après Waterloo, le voilà à son tour bouté hors des Tuileries. Le roi et l'Empereur se disputent un fauteuil pour deux, chacun jurant incarner la liberté, la paix et la légitimité.
    Sur la scène de ce théâtre méconnu des Cent-Jours, deux fidèles de " l'Aigle " sont dans la tourmente. Deux héros oubliés liés par un sens de l'honneur et une loyauté hors du commun qu'ils vont payer cher...
    Au bal du pouvoir la valse des courtisans bat la mesure face à un peuple médusé. Chorégraphe d'une tragi-comédie en cinq actes, Sylvie Yvert tisse avec une savoureuse habileté ces destins contrariés. Une fable intemporelle, enjouée et amorale.

    J'ai dans l'idée de démarrer ce roman sans attentes, juste celle de me laisser porter par une intrigue historique qui sera indéniablement de qualité. Hâte de le lire ! 

    Couverture L'Héritage de Cassandra

    • Swan River, tome 3, L'Héritage de Cassandra, Anna Jacobs, Editions de l'Archipel, 2020, 369 pages 

     Après avoir lu avec intérêt les deux premiers tomes de cette saga d'Anna Jacobs, qui se passe entre l'Angleterre et l'Australie du XIXème siècle, il me semblait évident de terminer la trilogie ! Et cette couverture n'est-elle pas magnifique ? 

    Résumé : Dans l’arrière-pays australien où il n’a pas plu depuis des mois, Maia et Xanthe Blake, 27 ans, les deux sœurs cadettes de Cassandra, abordent un tournant de leur vie.
    Maia, gouvernante dans une propriété, est amoureuse de son patron. Mais ce dernier est marié… Xanthe, de son côté, n’a qu’une idée : voyager et retrouver son Lancashire natal.
    Les jumelles, qui ont toujours vécu ensemble, parviendront-elles à prendre la bonne décision ? Quitte à accepter d’être séparées ? A? moins que l’arrivée d’un inconnu ne chamboule leurs projets…
    Le destin, parfois, peut vous transporter bien au-delà vos rêves.

    J'ai choisi ce roman pour le challenge des douze thèmes...j'ai pas mal cherché un roman qui pourrait correspondre à la consigne du mois d'août :  « Road trip », un livre qui évoque le voyage, la découverte, les vacances. J'ai hésité à lire un roman contemporain ou un roman feel-good et puis finalement, je me suis dit que ce roman collait parfaitement au thème et me permettrait en plus de terminer la saga Swan River qui m'a bien plu, malgré quelques irrégularités et faiblesses. Le destin romanesque des sœurs Blake était bien sympa à suivre jusque là, il me paraissait normal de lire aussi le dernier tome : on ne va pas s'arrêter en si bon chemin !! Verdict au mois d'août : j'espère que ce roman tiendra ses promesses et me fera voyager comme je l'espère (et venant de la « reine du roman de l'évasion » comme indiqué sur le bandeau des éditions de l'Archipel, on ne peut en attendre moins). 


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  • « L'époque de la Nouvelle-France est devenue aux yeux des nationalistes canadiens-français " le symbole d'une pureté originelle", avec ses gestes fondateurs, ses pionniers héroïques, ses femmes courageuses et ses saints martyrs. »

     

    Histoire de l'Amérique française ; Gilles Havard et Cécile Vidal

     

     

      Publié en 2008

     Editions Flammarion (collection Champs Histoire)

     863 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Au début du XVIIIe siècle, la Nouvelle-France s'étendait sur près des deux tiers du continent nord-américain, de Québec à la Nouvelle-Orléans, des forêts glacées du Canada aux bayous de Louisiane, en passant par les prairies du Midwest.
    Un Empire dont la clé de voûte fut l'alliance avec les Indiens, qui permit aux Français de s'implanter et de se maintenir au nez et à la barbe des Anglais, plus nombreux, mais confinés sur le littoral atlantique. Colons, Indiens, esclaves africains composaient, surtout en Louisiane, une Amérique française au visage cosmopolite. Cette Amérique, que notre mémoire a occultée, n'a pas entièrement disparu. Les toponymes en témoignent : New Orleans, Baton Rouge, Saint-Louis, Montréal, etc., de nombreuses villes nord-américaines ont eu pour fondateurs des Français. Des millions d'Américains, aux États-Unis comme au Canada, ont des noms d'origine française. Archambault, Bissonnette, Boucher, Colombe, Dion, Pineaux, Roubideaux : imagine-t-on aujourd'hui que ces patronymes sont portés notamment par des Indiens du Dakota ? Parmi les descendants des colons français, certains parlent toujours la langue de Molière.
    Ce legs, on ne saurait le comprendre sans se glisser, au fil de la lecture, dans une pirogue ou dans un canoë à la recherche d'une histoire ignorée.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Quand on pense aujourd'hui à l'Amérique française, on pense au Québec...peut-être, un peu après, aux Cajuns de Louisiane : on s'émerveille ou on s'étonne de ces populations francophones minoritaires dans un monde nord-américain tentaculaire et largement anglophone. Mais on oublie qu'à partir du XVIème siècle, une véritable page française s'est écrite au Nouveau Monde, peut-être parce qu'elle est marquée de nombreux échecs qui mènent finalement sa disparition finale, en comparaison avec les colonisations espagnole ou britannique, qui vont prospérer et s'installer. Ce que l'on a appelé la Nouvelle-France, que Voltaire surnommera avec mépris « ces quelques arpents de neige », disparaît dans le courant du XVIIIème, happée par la guerre de Sept Ans et rattachée au giron britannique, entraînant des traumatismes durables pour certaines populations, comme les Acadiens victimes du Grand Dérangement, qui est ni plus ni moins qu'une vaste campagne de déportation des populations d'origine française.
    Et pourtant, il y'a à dire sur cette Nouvelle-France. La preuve, les deux auteurs, Gilles Havard et Cécile Vidal, tous deux auteurs spécialisés de l'histoire de cette partie du monde à l'époque moderne, ont produit un livre particulièrement riche et ardu à lire, il faut bien le dire, mais passionnant. Ce n'est pas parce que la colonisation française en Amérique s'est soldée par un échec qu'elle n'a pas laissé de traces, ce n'est pas parce qu'elle s'est soldée par un échec qu'il n'est pas intéressant de l'étudier, au contraire. Ne serait-ce que pour comprendre pourquoi cette colonie n'a pu se pérenniser, il faut l'étudier, il faut s'intéresser à ses mécanismes, à sa manière de fonctionner, parfois, il faut remonter dans l'Histoire de France pour comprendre pourquoi à ce moment-là les souverains espagnols ont lancé de grandes campagnes de conquêtes alors que les Français, non -on serait tenté de dire avec pessimisme qu'ils ont raté le coche alors que c'est bien plus compliqué que ça au final. Il faut comparer les institutions et la religion des différentes métropoles, la culture des pays d'origine pour comprendre ce qui va se passer par la suite en Nouvelle-France et en Amérique en général, parce que si on regroupe les mouvements européens qui démarrent à la fin du XVème siècle sous la dénomination globale de colonisation, on se rend bien compte qu'un Britannique, un Espagnol, un Hollandais ou un Français ne s'y prendra pas de la même manière, compte tenu de la culture et de l'héritage nationaux dont chacun est dépositaire.
    En ce qui concerne la Nouvelle-France, il faut l'étudier comme un tout, sans nier pour autant les spécificités du Canada, de l'Acadie et de la Louisiane qui forment, au tournant de l'époque moderne une vaste entité géographique, englobant une grande partie de l'Amérique, depuis le Canada jusqu'au golfe du Mexique, en passant par la région des Grands Lacs, des Rocheuses aux Apalaches. Non, la présence française en Amérique ne fut pas anecdotique et c'était particulièrement passionnant de découvrir la destinée de cette colonie qui disparaît encore jeune, absorbée par une autre plus puissante mais qui, mine de rien, a laissé un héritage linguistique, culturel et toponymique significatif, dans une Amérique du Nord que l'on considère volontiers comme entièrement anglophone voire anglo-hispanophone, à la rigueur.

     

    La Nouvelle-France (le Canada y est marqué en rose ; au sud la Louisiane) sur une carte datant de 1719


    Que ce soit clair, ce livre n'est ni une apologie de la colonisation française en Amérique ni un réquisitoire. C'est un travail d'historien, neutre et nuancé, qui aborde chaque aspect, positif ou négatif de cette colonisation. Si vous n'avez pas peur de l'Histoire scientifique, des chiffres et des pourcentages, alors vous pouvez vous lancer dans cette lecture. Mais il faut que le sujet vous intéresse tout particulièrement, sinon vous allez vous ennuyer. Vous vous en doutez sûrement, ce livre ne se lit pas comme un roman et si certains passages sont relativement faciles à lire et fluides, ce n'est pas le cas de tous. D'où mon sentiment d'avoir eu un rythme de lecture un peu perturbé avec ce livre : d'une centaine de pages avalées par jour je pouvais passer le lendemain à une quarantaine, voire moins, parce que j'abordais un chapitre plus difficile à comprendre ou qui nécessitait plus de concentration pour tout assimiler.
    Mais globalement, ce fut une lecture qui m'a passionnée et qui m'a rappelé un cours de fac que j'avais beaucoup aimé (dans l'ensemble) et pour lequel j'avais d'ailleurs acheté ce livre, qui me servait alors de manuel. Je n'avais pas prévu à ce moment-là de le lire un jour d'un bout à l'autre, l'envie est venue bien après l'arrêt de mes études mais je serais bien incapable de dire pourquoi. Peut-être parce que la lecture de romans se passant aux Amériques à l'époque moderne m'a donné envie d'en savoir plus, je ne sais pas. Toujours est-il que je ne pouvais pas faire de meilleur choix : l'écueil avec des livres traitant de la colonisation, c'est de tomber dans la diabolisation ou dans l'apologie et je ne souhaitais ni l'un ni l'autre. Je voulais une approche juste et cohérente, celle d'historiens neutres et objectifs. Quand je dis cela, n'allez pas vous imaginer que les auteurs cautionnent la violence dont ont pu se rendre coupables certains colons, ou encore l'esclavage. Non. Il ne s'agit pas de cela. Il ne s'agit pas non plus de présenter la présence française en Amérique comme irrémédiablement mauvaise. Il s'agit d'en montrer tous les aspects, des contacts amicaux qui se créent entre Français et Amérindiens jusqu'à la phase plus sombre de l'esclavage en Louisiane. Il s'agit d'en montrer les modes de vie, les institutions, les administrations qui se mettent en place pendant les deux siècles environ de développement de la colonie, du milieu du XVIème jusqu'à la perte définitive au milieu du XVIIIème siècle. Il s'agit de montrer ausis ce que cet héritage a encore de prégnant aujourd'hui, en 2020, au sein de populations américaines assimilées mais qui gardent un fort attachement à leurs racines françaises, que ce soit au Québec mais aussi en Louisiane.
    En conclusion, je dirai que ce livre est intéressant mais peu facile d'accès. Il faudra vous accrocher mais vous en ressortirez avec des connaissances actualisées et riches, qui transcendent la vision traditionnelle que l'on a du colon canadien coureur des bois et chassant le castor dans la vallée du Saint-Laurent. La présence française en Amérique, c'est bien plus que cela et vous pouvez faire confiance à Gilles Havard (chargé de recherches au CNRS) et Cécile Vidal (spécialiste de la Louisiane) : ce sont des spécialistes de cette époque et de cette aire géographique !

    Histoire de l'Amérique française ; Gilles Havard et Cécile Vidal

    Trois personnages qui ont marqué l'histoire de la Nouvelle-France : de gauche à droite, Jean Talon, premier intendant de la Nouvelle-France, Pierre Lemoyne d'Iberville, premier gouverneur de la Louisiane et René-Robert Cavelier de La Salle, explorateur qui prit possession de la Louisiane à la fin du XVIIème siècle.

     

    En Bref :

    Les + : ardu, mais riche et intéressant, ce livre vaut le détour si l'Histoire scientifique ne vous fait pas peur et si l'histoire de la présence française en Amérique vous intéresse. Pour en finir avec les idées reçues et les préjugés, lisez ce livre écrit par deux historiens spécialisés de la période et de cet aire géographique. On en ressort sans nul doute avec des connaissances actualisées.
    Les  - : pour moi aucun, mais il est clair que ce roman n'est pas pas d'un abord forcément simple.

     


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  • « Mon nom dans sa bouche...jamais je ne l'avais entendu prononcer ainsi. Comme s'il me liait à son territoire, me marquait de son chiffre ; comme si mon âme devenait sienne, et mon corps son jouet. Au simple énoncé de mon nom, il animait ma chair froide et la rendait brûlante. »

     

    Couverture La Sultane Andalouse

     

     

     

     Publié en 2011

     Editions First

     300 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Grenade, XVe siècle.
    Fille du désert, Samara danse parmi les dunes chaque matin. Lorsque le calligraphe du sultan la surprend ainsi au lever du jour, fasciné, il décide de la ramener en son palais, au pied de l’Alhambra. Et de l’y garder.
    Derrière les hauts murs ajourés, Samara découvre un univers dominé par les trois femmes du calligraphe. Nul ne lui révèle le mystère qui hante cette cage dorée. Son maître moins que quiconque. Il a besoin de sa silhouette effilée, de ce ventre qu’il laissera vide pour jouir de ses projets… aussi sombres que son encre.
    Mais la danseuse n’est pas une proie ordinaire.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Au XVème siècle en Andalousie, la jeune Samara vit dans un village modeste au milieu des dunes, où elle danse chaque matin, admirant les traces éphémères laissées par son corps dans le sable. Elle s'accommode d'une vie simple, presque miséreuse, aux côtés d'une mère forcée de gagner sa nourriture en vendant ses charmes.
    Un jour, alors qu'elle danse dans le désert, Samara est repérée par un riche étranger de passage. Hypnotisé, ce dernier décide de la ramener à Grenade, où il vit.
    Samara découvre alors la vie de harem dans un splendide palais près de l'Alhambra : la vie exclusivement féminine, à l'ombre des moucharabieh, délicieusement languissante dans les coussins moelleux et les tapis épais, les mets sucrés et dégoulinants de miel, les dessins au henné sur la peau, les odeurs d'épices et d'agrumes... au XVème siècle, l'Andalousie qui n'a pas encore été reprise par les Rois Catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, est un petit bout d'Orient, un petit bout de terre musulmane en Espagne. Grenade est alors une ville prospère dirigée par un sultan vivant derrière les superbes murs rouges du palais de l'Alhambra où le temps semble s'être arrêté, seulement scandé par les appels à la prière lancé par le muezzin depuis le haut de son minaret.
    Bientôt cependant, Samara s'aperçoit que le palais où elle vit désormais recèle bien des secrets : très vite, elle apprend des femmes qui y vivent, servantes, épouse ou favorite du maître (Seher, la première épouse, Azula, la favorite d'origine chrétienne, Orphir, la plus jeune, jalouse de sa position d'autant plus que celle-ci est la moins assurée de toutes), qu'il ne faut pas poser de questions et ne pas se montrer trop curieuse. Mais c'est mal connaître Samara...pourquoi élude-t-on toutes ses questions concernant les danseuses qui l'ont précédée et semblent avoir toutes disparu mystérieusement ? Pourquoi un petit oratoire, dans les appartements du maître, est entièrement interdit d'accès, sous peine de mort ? La jeune fille est bien décidée à comprendre où elle est tombée, ce qu'on lui cache et surtout, ce que l'on veut faire d'elle.
    J'ai lu ce roman une première fois en 2012. Après avoir terminé cette relecture, j'ai relu mes impressions de l'époque et je dois dire que la lectrice que j'étais il y'a huit ans a éprouvé les mêmes ressentis que la lectrice que je suis aujourd'hui. Je parlais alors de roman envoûtant et c'est effectivement ce qui m'a sauté aux yeux de nouveau, immédiatemment. Surtout, je me suis rendu compte que, si je gardais un souvenir global du roman, je ne me souvenais pas de tous les détails et j'ai donc pris un grand plaisir à me replonger dans cette histoire et à m'en souvenir, à mesure que j'avançais dans ma lecture.
    J'ai toujours pensé qu'une relecture, c'était quitte ou double : soit on aime de nouveau, soit on aime moins. En ce qui concerne La Sultane Andalouse, c'est la première option qui s'est présentée et j'en suis heureuse. J'ai retrouvé une ambiance que j'aime, dans la chaleur de l'Andalousie médiévale, j'ai été dépaysée, j'ai voyagé. En même temps, une certaine tension s'instaure petit à petit, quand Samara commence à vouloir comprendre ce qui se passe au palais et pourquoi personne ne veut rien lui dire. La jeune fille qu'on sent au départ fragile, affaiblie peut-être par une vie relativement modeste auprès d'une mère qu'elle voit chaque jour devoir vendre son corps et s'avilir pour pouvoir vivre, se transforme peu à peu et montre tout son courage et sa détermination, notamment à ne pas se laisser faire, quels que soient les desseins que le maître -dont on ne connaît pas le nom- nourrit pour elle.
    Le résumé présente ce roman comme une réécriture du fameux mythe de Barbe-Bleue et effectivement, ça y ressemble. La Sultane Andalouse, pour rester dans l'ambiance Mille et Une Nuits, m'a aussi rappelé l'histoire de la princesse Shéhérazade, quelque peu remaniée toutefois.
    Finalement, j'ai relu ce roman en m'y plongeant comme si c'était une totale découverte et c'est ça, je crois, qui m'a beaucoup plu et m'a de nouveau captivée. J'ai eu l'impression de naviguer dans les tableaux chaleureux et évocateurs des peintres orientalistes, d'Ingres à Delacroix, de poser mes pieds dans les tapis moelleux et de goûter aux gâteaux aux amandes et au miel au milieu des femmes du harem. Ce roman m'a entièrement dépaysée et peut-être plus encore que la première fois. Loin de l'agitation de l'Europe médiévale du XVème siècle, en proie à de nombreux conflits, religieux ou territoriaux, on a l'impression de fermer la porte sur le monde et de s'enfouir dans une bulle de langueur où, malgré tout, rôde une ombre inquiétante.
    Si vous aimez les romans historiques et le voyage, se roman est fait pour vous et, certainement, ne vous décevra pas. Certains lecteurs ont déploré que le récit soit un peu lent. Pour moi, je trouve que cela fait sa force et sa substance. Bref, après cette relecture de La Sultane Andalouse, je suis bien décidée à lire la trilogie de Muriel Romana sur Marco Polo qui, sans nul doute, va m'offrir aussi un beau moment d'évasion.

    En Bref :

    Les + : « Un livre vraiment envoûtant...on est entraîné dans le monde des sérails médiévaux de l'Espagne maure...une plongée dans un monde étrange mais intéressant. Belle lecture » : en 2012, voilà ce que j'écrivais sur ce roman. Après relecture, je ne peux que confirmer ce premier avis. Une lecture envoûtante et qui invite au voyage. J'y étais, dans ce harem maure plein de mystères. Un beau roman.  
    Les - :
    deux ou trois termes qui m'ont paru un peu anachroniques pour un récit se passant au XVème siècle, mais sinon, rien de grave.


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  • « Apprends à considérer la vie comme un don précieux et pas comme une chose de rien, comme font les imbéciles et les désespérés. »

    Couverture Le soleil des rebelles

     

     

            Publié en 2015 en Italie 

       En 2019 en France (pour la présente édition)

       Titre original : Il Bambino che trovo il Sole de       Notte

       Editions Pocket

       830 pages

     

     

     

     

    Résumé :

    Royaume de Saxe, 1407. Marcus II, prince héréditaire, grandit choyé dans son château, nourri de tartes aux pommes, vêtu de fourrures épaisses le protégeant du froid. Au début de l'hiver, tandis que l'enfant s'émerveille de la tombée des premières neiges, l'impitoyable Agomar, seigneur du royaume voisin, pénètre avec ses troupes dans l'enceinte fortifiée. Sous les yeux impuissants du jeune Marcus, les membres de sa famille et de la Cour sont massacrés. 
    Grâce à la fille d'une domestique il parvient à s'enfuir et trouve refuge chez les serfs. Une nouvelle vie commence pour le prince. Mais l'héritier saura-t-il oublier d'où il vient pour survivre ? 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    L'année dernière après avoir vu ce roman partout, je décide de lire enfin Le Gang des Rêves, assurée, par tous les commentaires dithyrambiques que j'avais pu lire ici ou là que je serais très emballée, voire que j'aurais un coup de cœur comme beaucoup de lecteurs, qui ne juraient plus que par cet auteur. Donc en janvier, je lis Le Gang des Rêves, que j'ai aimé : dire le contraire serait mentir. Mais il m'a manqué le petit truc, la petite étincelle qui fait que... en revanche, quelle merveilleuse plume que celle de Luca Di Fulvio, auteur que je découvrais et qui, en effet, est extrêmement talentueux.
    Cette année, j'ai décidé de retenter l'expérience : après tout, ce n'est pas le coup de cœur qui fait forcément une bonne lecture. On peut beaucoup aimer un roman sans éprouver de coup de foudre, au contraire on peut lui trouver des défauts et en même temps en garder un très bon souvenir. Donc j'ai décidé de me lancer dans Le Soleil des Rebelles dont le résumé m'attirait plus, peut-être de part l'époque choisie, le lieu aussi...
    Ici, nous ne sommes pas à New York dans les années 1920 mais en plein cœur de l'Europe au début du XVème siècle. Le jeune Marcus II de Saxe, âgé d'une dizaine d'années mène une vie extrêmement protégée dans le château paternel, ne se confrontant ni au froid ni à la misère qui est celle du peuple à l'époque. Mais tout bascule lorsque, au début d'un hiver particulièrement précoce et rigoureux, ses parents sont assassinés par un seigneur voisin convoitant leurs terres. Sauvé in extremis par Eloisa, la fille de la sage-femme, Marcus doit disparaître de la circulation pour sauver sa vie. Rebaptisé Mikael, élevé près d'Eloisa par la mère de cette dernière, Agnete, une femme sage mais rude, le jeune garçon doit apprendre la résilience, la patience et la vie, en général. Cela ne se fera pas sans mal, mais un jour Mikael deviendra un homme, en mesure de tenir tête à l'ennemi de son père et de venger ce dernier.
    Sublime roman sur la résilience, l'amour, filial ou charnel et la liberté, Le Soleil des rebelles nous transporte littéralement, dans tout un monde et toute une époque.
    Si, comme dans Le Gang des Rêves, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, je crois que j'ai été plus emballée par Le Soleil des Rebelles : comme je le disais plus haut, je pense que c'est essentiellement le lieu et l'époque qui ont plus correspondu à ce que j'aime. Je n'ai rien contre le New York des années 20 et Luca Di Fulvio en fait une formidable description...mais j'ai plus facilement voyagé dans cette Raühnvahl, vallée perdue aux confins des terres italiennes et impériales, perdue dans les rudes montagnes de l'Europe centrale. Nous ne savons pas exactement où nous sommes, les noms se mélangent, germaniques, slaves, italiens...on sait que Mikael est né Marcus de Saxe, on peut supposer qu'il appartient à cette ancienne maison royale (même si je n'ai rien trouvé dans l'Histoire qui puisse rappeler cette intrigue) et donc, que l'intrigue se situe quelque part entre la future Allemagne et les terres d'Europe centrale. Les personnages, à un moment donné, voyagent à Constance où se tient un concile : on sait alors que nous sommes entre 1414 et 1418, années durant lesquelles se déroule ce fameux concile qui, au début du XVème siècle, mettra fin au Schisme qui déchire l'Eglise catholique depuis cent ans. A part ça, peu d'indications concernant les lieux, le temps et si, en temps normal, cela me gêne un peu (j'aime pouvoir me situer), ce ne fut pas le cas ici : au final, cela donne beaucoup d'universalité au récit, qui pourrait se passer n'importe où, en Espagne, en Angleterre, en France, en Scandinavie, peu importe ! Et s'il y'a bien une chose que j'aime dans les romans, c'est justement lorsqu'on se rend compte de cet universalité qui lie les hommes depuis des siècles et que nos mécanismes les plus profonds ne sont pas beaucoup plus différents de ceux de nos lointains ancêtres.
    A part ça, j'ai retrouvé l'univers de Luca Di Fulvio, très personnel et, à mon avis, inimitable : cette histoire, personne d'autre que lui n'aurait pu l'écrire ou alors, certainement moins bien. S'il y'a bien une chose que j'avais remarquée dans Le Gang des Rêves, c'est que Di Fulvio est un excellent analyste du genre humain et un portraitiste hors pair et j'ai retrouvé cela dans Le Soleil des Rebelles, avec beaucoup de plaisir, cela va sans dire. Tous les personnages du récit sont importants et y ont leur place, les plus sympathiques comme les plus désagréables voire ceux qui semblent avoir une âme très noire pour espérer la voir un jour se purifier. Personne n'est bon ou mauvais par essence et celui qui est mauvais peut s'amender et s'améliorer, voilà ce qui transparaît de ce récit et qui finit par se vérifier.
    Si j'ai vraiment craint, au début, de ne pas réussir à aimer cette intrigue, de ne pas réussir à y rentrer, ne sachant franchement pas où l'auteur allait m'emmener, heureusement ce sentiment un peu désagréable pour un lecteur s'est vite dissipé et le roman s'est déroulé tout seul, avec fluidité, avec simplicité. Je me suis entièrement plongée dans ce roman, je ne le posais qu'avec regret et je suis aussi arrivée à regret aux dernières pages.
    Mené de main de maître, ce roman d'apprentissage qui n'est pas tendre pour son héros et le fait tomber plusieurs fois durement mais pour mieux le relever est formidablement porteur d'espoir, d'optimisme et est une bulle de positif dans un monde qui semble courir à sa perte, jeté en pâture à un seigneur cruel et sans scrupules. Peut-être que, des fois, c'est un peu cliché...peut-être que, dès le début (allez, la moitié) du livre on sent arriver le happy end qui semble inévitable. Ok. Mais en même temps, c'est tellement bien écrit, tellement captivant, on se prend tellement d'amitié pour les personnages qu'on oublie tout ça. Une lectrice a soulevé de troublantes analogies entre ce roman et Le Trône de Fer, la fameuse saga de G.R.R Martin. Personnellement, n'ayant pas lu l'oeuvre de ce dernier, j'accorde le bénéfice du doute à Luca Di Fulvio et je recommande mille fois ce roman : même si vous n'aimez pas les romans historiques ou qu'ils vous font peur, ici, nous sommes plus dans un roman de l'humain que dans un roman historique. Cette histoire, comme je le disais plus haut, pourrait se passer n'importe où...je pourrais ajouter qu'elle pourrait se passer n'importe quand. Peut-être n'aurions plus à faire, au XXIème siècle, à des serfs se dressant contre un système féodal qui rappelle inévitablement une histoire médiévale ou, du moins, relativement ancienne. Mais je crois qu'il existe encore, aujourd'hui en 2020, des Mikael et des Eloisa, qui luttent pour leur liberté et prouver qu'ils existent. Alors ne vous laissez pas impressionner par l'époque, au final, elle n'est qu'un faire-valoir, un appui pour le récit et le contexte historique est peu présent.
    Si vous aimez déjà Luca Di Fulvio, peut-être n'aurez-vous pas besoin de lire mes mots pour vous sentir convaincus. Mais si vous le connaissez pas encore, si vous hésitez ou si, comme moi, vous avez lu d'abord son immense succès, Le Gang des Rêves, mais sans l'aimer autant que la grande majorité des lecteurs, certainement Le Soleil des Rebelles pourra vous réconcilier avec son univers, infiniment tendre et philosophique comme immensément froid et cruel quand il faut.
    Si je n'ai pas éprouvé de coup de cœur (le début un peu laborieux et quelques longueurs en milieu de récit me l'ont fait louper, je pense), j'ai malgré tout passé d'excellentes heures de lecture avec ce roman et j'en garderai bien évidemment un très bon souvenir.

    En Bref :

    Les + : roman d'apprentissage faisant la part belle à l'amour, l'optimisme, la liberté et la résilience, Le Soleil des Rebelles est un roman sur l'humain, qui fait réfléchir.
    Les - :
    quelques longueurs en milieu de récit et un début un peu laborieux pour moi, mais heureusement, ce n'est que passager.

     

    Les soeurs Brontë : la Force d'Exister ; Laura El Makki

    Thème de juin, « La Felicità », 6/12


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