• « Noël, ce n'est pas de la magie. C'est...c'est Dieu ! Ce n'est pas du tout pareil. »

     

     

           Publié en 2013

       Éditions 10/18

       540 pages

       Comprend quatre nouvelles : La promesse de Noël /  La révélation de Noël / Un Noël plein d'espoir /  L'odyssée de Noël

     

     

     

    Résumé :

    Qu'il vente ou qu'il neige, que ses héros aient été sages ou non, les Noëls d'Anne Perry tiennent leurs promesses ! Au menu, ni bûche ni fanfare, mais des disparitions à foison, des machinations diaboliques, des secrets décongelés pour l'occasion, des criminels sur leur trente et un et des déambulations dans les bas-fonds crapuleux de Londres...Un deuxième opus de contes fastes et étincelants, concoctés par la reine du polar victorien. Entre frissons, meurtres et miracles, les fêtes de fin d'année s'annoncent plus que jamais mémorables !

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    A l'instar de la pauvre cigale de la fable, je suis souvent fort dépourvue lorsque la période de Noël vient : dépourvue de lectures thématiques, j'entends. Chaque fin d'année, nous sommes souvent inondés de nouvelles romances de Noël, de cottages dans les Highlands, de neige, de chamallows et de bons sentiments mais...voilà, la romance et moi, ça fait deux. Je ne dis pas non à une ou deux romances historiques par an mais la romance pure, non, merci, je passe mon tour. Alors, je galère toujours à trouver des lectures de Noël qui me donnent envie. 
    Cette année, je me suis donc dit que j'allais lire les Contes de Noël d'Anne Perry, l'autrice des Enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, que je lis depuis plusieurs années et que j'aime toujours beaucoup. Si je ne connais pas bien ses autres séries policières et victoriennes, qu'importe ! Je me suis dit que ça serait sympa de la découvrir sous un autre angle, avec ces histoires qui se situent toutes dans la période de Noël. 
    Alors, verdict ? Est-ce qu'Anne Perry aura su me séduire autant avec ses Contes de Noël qu'avec ses enquêtes ? Eh bien, malheureusement, non. Pourtant, chacune des quatre nouvelles que contient ce recueil a des points positifs comme des points plus négatifs. Donc globalement, ce n'est pas un complet ratage mais malheureusement, ça n'est pas une complète réussite non plus
    Si j'ai retrouvé parfois des accents à la Dickens, notamment dans Un Noël plein d'espoir qui se passe dans les bas-fonds de Londres et nous fait suivre deux petites filles pleines de détermination et d'espoir malgré leur vie difficile faite de pauvreté et de misère, malheureusement j'ai trouvé que les nouvelles péchaient soit à cause d'une chronologie un peu brouillonne, soit à cause d'un récit qui se déroule en longueur et finit par ennuyer (vous en conviendrez, des longueurs dans une nouvelle, ce n'est pas bon signe). Il n'y a finalement que la dernière nouvelle, malgré son aspect sordide, qui m'aura à peu près convaincue car j'ai retrouvé un rythme assez semblable à ce à quoi Anne Perry nous a habitués. Et j'ai retrouvé avec plaisir Emily, la sœur de Charlotte Pitt, dans une nouvelles aux accents irlandais qui m'a à peu près accrochée (La promesse de Noël).
    Peut-être est-ce cela qui m'a déçue avec ce livre : ne pas retrouver la dynamique des Charlotte et Thomas Pitt. Car je dois l'avouer, je m'attendais vaguement à des nouvelles dans ce style, avec une touche de Noël en plus - que j'ai eue, d'ailleurs, dire le contraire ne serait pas mentir. Mais voilà, il m'a manqué un petit quelque chose. Vous voyez, c'est comme cette recette que vous suivez scrupuleusement puis, au moment de la dégustation, vous vous rendez compte que c'est fade et qu'il manque quelque chose, mais sans savoir vraiment quoi, ni dans quelles proportions. C'est un peu ce que j'ai ressenti ici à la lecture de ce recueil, qui n'a pas été désagréable non plus mais ne correspond pas du tout, à mon avis, au sens de la maîtrise coutumier de l'autrice. Dommage mais pas catastrophique non plus ! 

    En Bref :

    Les + : une ambiance de Noël, parfois avec une atmosphère à la Dickens, des univers que l'on retrouve ou que l'on découvre mais...
    Les - : Anne Perry nous a habitués à mieux ! Les nouvelles sont soit parfois un peu longues, parfois un peu brouillonnes et ont donc peiné à me convaincre.


     Nouveaux contes de Noël ; Anne Perry 

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle 

     


    2 commentaires
  • Bonjour à tous ! C'est toujours étrange de se retrouver pour un bilan annuel et un peu émouvant aussi...mais où est passée l'année 2023 exactement ? J'ai l'impression qu'hier, je vous rédigeais le bilan pour 2022 c'est assez fou. 
    Comme chaque année, j'aime faire un retour sur mon année livresque, un petit bilan de mes lectures, des belles découvertes également mais aussi des déceptions car il y en a toujours. 

    Je vous propose donc de partir avec moi à la découverte des livres qui m'ont fait vibrer, ou pas, tout au long de cette année. N'oublions pas que, dans une actualité de plus en plus morose, tout ce qui fait plaisir est bon à prendre. Pour moi, c'est la lecture et réjouissons-nous, bibliophiles, d'avoir encore matière à nous réjouir. 

     

      

     

      

     ❁ Janvier 2023

    Le Chardon et le Tartan (Outlander), tome 9, partie I, L'adieu aux abeilles ; Diana Gabaldon

    La Malédiction du roi ; Philippa Gregory

    La saga des Vikings, tome 2, La reine des mers ; Linnea Hartsuyker

    Les Détectives du Yorkshire, tome 3, Rendez-vous avec le mystère ; Julia Chapman

    Charlotte et Thomas Pitt, tome 5, Rutland Place ; Anne Perry 

     

     ❁ Février 2023

    La Dame aux Camélias ; Alexandre Dumas fils  

    Bleu de Sèvres ; Jean-Paul Desprat

    La brodeuse de Winchester ; Tracy Chevalier 

    Le château de mon père ; Maïté Labat 

     

     ❁ Mars 2023

    Lady Elizabeth ; Alison Weir  

    Les enquêtes de Loveday et Ryder, tome 1, Le corbeau d'Oxford ; Faith Martin

    Elle et lui ; George Sand 

    La Traversée des Temps, tome 3, Soleil sombre ; Eric-Emmanuel Schmitt 

     

     ❁ Avril 2023

    La maîtresse du peintre ; Simone Van der Vlugt 

    Les enquêtes de lady Hardcastle, tome 1, Petits meurtres en campagne ; T.E Kinsey

    L'immeuble de la rue Cavendish, tome 1, Les manigances de Margaux ; Caroline Kant

    Jaune de Naples ; Jean-Paul Desprat 

    Les Détectives du Yorkshire, tome 4, Rendez-vous avec le poison ; Julia Chapman

     

     ❁ Mai 2023

    Anne de Green Gables, tome 3, Anne de Redmond ; Lucy Maud Montgomery 

    Les Sept Sœurs, tome 5, La sœur de la lune ; Lucinda Riley

    Des couples tragiques de l'Histoire ; Jean des Cars 

    La saga des Cazalet, tome 2, A rude épreuve ; Elizabeth Jane Howard 

    Borgia, tome 2, La Concubine du Vatican ; Kate Quinn

    Le silence des vaincues ; Pat Barker 

     

     ❁ Juin 2023

    La saga des Florio, tome 1, Les lions de Sicile ; Stefania Auci 

    La lettre écarlate ; Nathaniel Hawthorne 

    La reine oubliée, tome 1, Les enfants d'Alexandrie ; Françoise Chandernagor

    Colette à la plage ; Marie-Odile André 

    Belle Greene ; Alexandra Lapierre 

    Les Détectives du Yorkshire, tome 5, Rendez-vous avec le danger ; Julia Chapman

     

     ❁ Juillet 2023

    Les Sept Sœurs, tome 6, La sœur du soleil ; Lucinda Riley

    Souvenirs d'enfance, tome 1, La gloire de mon père ; Marcel Pagnol

    Le dernier bain ; Gwenaële Robert

    Lady Susan suivi de Les Watson et Sanditon ; Jane Austen

    Hamnet ; Maggie O'Farrell

    Les Déracinés, tome 4, Un invincible été ; Catherine Bardon

    La reine oubliée, tome 2, Les dames de Rome ; Françoise Chandernagor

    Les Sept Sœurs, tome 7, La sœur disparue ; Lucinda Riley

    La légèreté et le grave : une histoire du XVIIIe en tableaux ; Cécile Berly

     

     ❁ Août 2023

    Souvenirs d'enfance, tome 2, Le château de ma mère ; Marcel Pagnol 

    Les favoris de la reine ; Emmanuel de Valicourt

    De pierre et de cendre ; Linda Newbery

    Grand café Martinique ; Raphaël Confiant

    Souvenirs d'enfance, tome 3, Le temps des secrets ; Marcel Pagnol

    Waringham, tome 2, Les gardiens de la rose ; Rebecca Gablé 

    La légende de Grace Darling ; Hazel Gaynor

    Charlotte et Thomas Pitt, tome 6, Le cadavre de Bluegate Fields ; Anne Perry

    Le passage de l'été ; Claire Léost

    Lettres à Alexandrine 1876-1901 ; Emile Zola

    Les Vrilles de la Vigne ; Colette

     

     ❁ Septembre 2023

    Une lettre de vous ; Jessica Brockmole 

    Aliénor d'Aquitaine, tome 2, L'automne d'une reine ; Elizabeth Chadwick

    Les Détectives du Yorkshire, tome 6, Rendez-vous avec la ruse ; Julia Chapman

    Une enquête du commissaire aux morts étranges, tome 6, Le moine et le singe-roi ; Olivier Barde-Cabuçon

    Mémoire froissée, tome 4, Mémoire de sable et de vent ; Christine Machureau

    Les Détectives du Yorkshire, tome 7, Rendez-vous avec la menace ; Julia Chapman

    Claudine à l'école ; Colette 

    Lizzie Martin, tome 8, L'héritage de Sir Henry ; Ann Granger

     

     ❁ Octobre 2023

    Les chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson, tome 5, Le pont de Montereau ; Jean d'Aillon

    Le bureau des affaires occultes, tome 1 ; Eric Fouassier 

    Là où les esprits ne dorment jamais ; Jonathan Werber

    La petite boutique aux poisons ; Sarah Penner 

    Les Dames de Brières, tome 1 ; Catherine Hermary-Vieille

     

     ❁ Novembre 2023

    L'étrange traversée du Saardam ; Stuart Turton

    Les dernières heures ; Minette Walters

    Le chardon et le tartan (Outlander), tome 9, partie II, L'adieu aux abeilles ; Diana Gabaldon

    Magnificat ; François-Henri Soulié

    Le roman de l'enchanteur Merlin, Cycle Lancelot et La quête du Graal ; Gérard Lomenec'h

    L'orpheline de Foundling ; Stacey Halls

     

     ❁ Décembre 2023

     Jane Eyre ; Charlotte Brontë 

    Les Détectives du Yorkshire, tome 8, Rendez-vous avec le diable ; Julia Chapman

    Anne de Green Gables, tome 4, Anne de Windy Willows ; Lucy Maud Montgomery

    Récits du temps de Charles V, tome 1, La rançon du roi Jean ; Jean d'Aillon

    Les thés meurtriers d'Oxford, tome 1, Chou à la Crim' ; H.Y Hanna

    Souvenirs d'enfance, tome 4, Le temps des amours ; Marcel Pagnol

    Nouveaux contes de Noël ; Anne Perry

       

      

     

     

    Une année livresque n'est jamais linéaire et tant mieux, d'ailleurs. Bonnes surprises, coups de cœur et déceptions (même si, pour ces dernières, on en espère le moins possible) se succèdent tout au long de l'année. On va commencer par découvrir les agréables surprises de cette année 2023 et je vous parlerai aussi de mes deux coups de cœur. Ce que je peux d'ores et déjà vous dire c'est que globalement, j'ai eu de très bonnes lectures en 2023. 

    Je ne peux pas ouvrir cette catégorie sans vous parler de la saga qui est devenue ma saga chouchou cette année, j'ai nommé Les Détectives du Yorkshire, de Julia Chapman : une saga de cosy mystery hyper efficace et bien maîtrisée, avec un univers doudou et des personnages attachants. Que demander de plus ? Si je n'aime pas exclusivement les lectures légères, j'avoue que de temps en temps je ne dis pas non : j'ai tenté les feel-good books et je pense que ça ne me convient pas trop car je me lasse vite. En revanche, les cosy mysteries ont vraiment tout pour me plaire et deux ans après avoir découvert ce genre vraiment sérieusement, je peux dire effectivement que ça me correspond bien et le désir de découverte est toujours là donc c'est bon signe. Dans le sillage des Détectives, je ne peux que vous conseiller aussi Les enquêtes de Lady Hardcastle, de T.E Kinsey dont j'ai lu le premier tome en avril : c'est décalé, original, follement anglais et porté par un duo déjanté ! Pour moi, c'est validé et je me fais une joie de découvrir la suite en 2024, tout comme la série des Thés meurtriers d'Oxford d'H.Y Hanna : c'est léger, un peu prévisible mais aussi très gourmand et so british, donc je valide. Mention spéciale aussi au premier tome de la série des Enquêtes de Loveday & Ryder, de Faith Martin qui nous emmène au début des années 1960 et c'est suffisamment peu courant pour être mentionné.

    Passons maintenant à mon autre genre de prédilection, les romans historiques/ou avec une trame historique : en 2023, j'ai renoué avec beaucoup de plaisir avec Tracy Chevalier puisque j'ai beaucoup aimé son roman La brodeuse de Winchester. J'ai aussi fait une belle découverte avec le roman Lady Elizabeth, de l'historienne britannique Alison Weir, qui raconte la jeunesse de la grande Elizabeth Ière et c'était vraiment plutôt pas mal. Cette année, j'ai aussi relu les deux premiers tomes de la série Les couleurs du feu, de Jean-Paul Desprat : Bleu de Sèvres et Jaune de Naples. Le dernier tome m'accompagnera probablement début 2024. Puisqu'on parle relectures, je me suis aussi replongée dans La Reine oubliée, saga de Françoise Chandernagor qui, en quatre tomes, entreprend de raconter l'histoire oubliée des enfants de Cléopâtre et notamment de la fille qu'elle eut de Marc-Antoine, Cléopâtre-Séléné qui devint reine de Maurétanie avant de disparaître dans les limbes de l'Histoire. Passionnant, érudit et bien écrit : je me suis régalée avec cette relecture et je suis donc prête pour découvrir les deux tomes encore inédits pour moi en 2024. 
    En vrac, je pourrais aussi citer A rude épreuve, le deuxième tome de La saga des Cazalet, d'Elizabeth Jane Howard, Le silence des vaincues de Pat Barker, une relecture intéressante de la Guerre de Troie du point de vue des femmes, Hamnet bien sûr, de Maggie O'Farrell, qui n'a pas été un coup de cœur mais sans nul doute l'une de mes meilleures lectures de l'année, vraiment. J'ai énormément aimé son univers et sa plume et je n'ai désormais plus qu'une envie : me jeter sur ses autres romans. 
    Cet automne, j'ai apprécié La petite boutique aux poisons, de Sarah Penner, même si je regrette que le roman n'ait pas été plus développé car l'intrigue est intéressante et bien maîtrisée et j'ai passé un très bon moment avec le premier tome des Dames de Brières, de Catherine Hermary-Vieille, un roman qui traite de sorcellerie, avec une double-temporalité intéressante que l'on retrouve peu dans les romans français. 

    En 2023 j'ai aussi lu des romans policiers qui m'ont bien plu, que ce soit Anne Perry, avec ses Enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, ou encore Ann Granger (j'étais ravie de la retrouver ainsi que ses héros, Lizzie et Ben) avec L'héritage de Sir Henry, lu en septembre. Mention spéciale enfin au premier tome du Bureau des affaires occultes d'Eric Fouassier. Une lecture en clair-obscur parfaite pour l'automne, j'ai passé un très bon moment et fait la rencontre d'un nouveau personnage de policier mystérieux et attirant, que je rajoute à mon panthéon déjà composé de Nicolas Le Floch et du chevalier de Volnay (dont je ne pas citer ici la sixième enquête, Le moine et le singe-roi : cette série ne cesse de me convaincre et j'adore ça). 

    J'ai aussi renoué, mais pas autant que je le souhaitais, avec la non-fiction et notamment des biographies ou autres essais historiques puisque, vous le savez peut-être, l'Histoire est ma grande passion : j'ai décidé d'ailleurs d'en lire plus en 2024 et, cette année, j'ai vraiment apprécié ma lecture de La légèreté et le grave de la jeune historienne Cécile Berly, qui étudie le XVIIIème siècle français à travers plusieurs tableaux, emblématiques ou plus confidentiels. Une vraie bonne surprise. 

    Enfin, cette année fut synonyme pour moi de challenge perso : j'ai décidé d'essayer de lire plus de classiques ou, du moins, plus régulièrement et je dois dire que je suis assez contente de moi car j'y suis parvenue. Evidemment, comment ne pas vous parler de mon plus gros coup de cœur de l'année ici, puisqu'il s'agit de Jane Eyre, lu dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge et qui m'a enchantée. Ce fut encore une fois une relecture (décidément, 2023 fut l'année des relectures pour moi) qui m'a enchantée. Une véritable redécouverte car si je me souvenais avoir beaucoup aimé, j'avais oublié pas mal de détails. Mention spéciale aussi aux Anne de Green Gables, de Lucy Maud Montgomery, que je savoure vraiment à chaque fois. 

     

    Bilan livresque 2023

     

     

    Une année livresque n'est pas faite que de bonnes lectures ou de coups de coeur et c'est normal. Certains lecteurs estiment qu'à force de lire, ils finissent par bien se connaître et ont moins de déceptions. C'est un fait mais je pense qu'on ne peut pas les exclure et tant mieux quelque part : si on ne faisait que de bonnes lectures, où serait la surprise ? Et ce serait quelque part assez monotone. 

    Découvrons donc maintenant les livres qui ne m'ont pas fait vibrer cette année.

    Premier gros flop de l'année, sans trop surprise cependant car je suis assez lucide quant à mon rapport avec cette saga : le tome 5 des Sept sœurs, La sœur de la lune, de Lucinda Riley a été probablement le roman qui m'a le plus agacée cette année, qui m'a le plus fait lever les yeux au ciel et que j'ai trouvé long, mais long...j'entretiens une relation étrange avec cette saga, c'est un peu je t'aime moi non plus, car certains tomes ont été de bonnes surprises et les autres, des flops. La sœur de la lune a été un gros flop, tandis que les deux suivants n'ont été que de légères déceptions. Des personnages peu nuancés et beaucoup de longueurs, ainsi qu'une plume qui ne me convainc pas du tout ont eu raison de ma patience et de ma curiosité envers cette saga. J'irai certes jusqu'au bout en espérant avoir toutes les réponses aux questions que je me pose dans le tome 8 mais clairement, l'engouement général pour Les Sept sœurs ne m'a pas atteinte du tout.

    En juin, Les lions de Sicile le premier tome de La saga des Florio de Stefania Auci a été une légère déconvenue. Sa lecture n'a pas été désagréable non plus, il ne faut rien exagérer mais j'en attendais bien plus et j'ai trouvé ça extrêmement long par moments. Le gros bémol, le manque d'attachement aux personnages ce qui, pour moi, est important dans une saga familiale. Donc, je ressors assez mitigée de ce premier tome et je ne sais pas encore si je lirai la suite ou non.

    Dans l'été, j'ai eu un gros flop avec Grand café Martinique de Raphaël Confiant : pourtant, j'attendais beaucoup de ce roman et ça a commencé très bien, avec un récit enlevé de la diffusion du café dans le monde et une plume très poétique. Malheureusement, une chronologie beaucoup trop incohérente a eu raison de moi, j'ai eu sentiment de confusion qui a empoisonné ma lecture et m'a empêchée de l'apprécier. Dommage. Je regrette beaucoup de ne pas avoir adhéré alors que j'attendais énormément de ce roman.

    J'ai été déçue également en fin d'été par Le passage de l'été de Claire Léost. Disons que je ne sais toujours pas si j'ai aimé ou non. Ce ne fut pas une lecture désagréable mais je n'en ai pas aimé l'ambiance et ce ne sera pas pour moi une lecture inoubliable.

    Cet automne, j'ai lu Là où les esprits ne dorment jamais, de Jonathan Werber, encore un roman que j'attendais depuis longtemps et avec lequel ça l'a fait mais moyen : c'était plaisant, une ambiance particulière mais intéressante, des personnages qui l'étaient tout autant mais je me suis ennuyée à cause de trop nombreuses longueurs et je ne marquerai pas cette lecture d'une pierre blanche. Idem avec L'étrange traversée du Saardam de Stuart Turton : le résumé m'a laissé espérer autre chose, dommage.

    Enfin, je termine l'année avec deux déceptions dont une que je n'attendais pas et qui est due plus à la forme qu'au fond. Je m'explique : en décembre, j'ai lu La rançon du roi Jean, de Jean d'Aillon qui en soi n'est pas le meilleur de l'auteur mais ma lecture a été clairement gâchée par de très nombreuses coquilles oubliées qui m'ont donné l'impression de lire une épreuve non corrigée. Cela m'a profondément énervée de voir qu'autant d'erreurs de syntaxe ou fautes ainsi que des approximations historiques aient passé le cap de la correction. Vraiment dommage : je pense que malgré quelques petits défauts de fond, j'aurais pu apprécier bien mieux cette lecture sans cette correction bancale voire presque inexistante.
    Je ressors également mitigée de ma lecture des Nouveaux contes de Noël d'Anne Perry : une lecture globalement inégale et qui n'aura pas su me séduire car j'ai trouvé que c'était un peu en-dessous de ce à quoi l'autrice nous a habitués en général dans ses autres romans policiers. Cela dit, cet avis est à nuancer : oui ce n'était pas aussi bien, mais ce n'était pas désagréable non plus. Malheureusement, je n'ai pas réussi à passer par-dessus quelques petits défauts comme une chronologie un peu confuse, tant pis pour moi. 

     

     

     

    Et comme chaque année, ce bilan est l'occasion de se retourner sur les chiffres du blog au cours des mois qui viennent de s'écouler. J'y accorde moins d'importance depuis quelques années et je me dis que la qualité est plus importante que tout et que chaque lecteur touché est une victoire, donc même si j'ai moins de commentaires, les échanges que j'ai ici avec vous me ravissent et je remercie tous ceux qui lisent, font un tour sur le blog, le feuillettent ou prennent le temps de commenter. Merci à tous de continuer à le faire vivre, presque 10 ans après son ouverture : je fêterai d'ailleurs ces dix années au mois de juin prochain. Une grande étape je trouve pour Le salon des précieuses. 

    Le blog cette année c'est donc c'est 893 articles publiés depuis 2014, dont 114 cette année, 2170 commentaires postés dont 57 cette année700645 pages vues et plus de  360335 visiteurs. Merci à tous !

    En 2023, j'aurais lu 76 livres. Pour moi, c'est énorme ! J'ai lu plus, j'ai lu bien moins aussi et je ne fais pas une course mais je trouve éclairant d'avoir un chiffre précis car bien évidemment, notre rythme de lecture fluctue au cours de l'année, au gré de ce qui nous arrive tout au long de ces douze mois. 2022 avait été une année compliquée professionnellement pour moi et cela s'en était ressenti sur mes lectures même si elles avaient été un doux réconfort pour moi pendant cette période un peu compliquée. En 2023, mon rythme est presque revenu à la normale mais, au fond, qu'importe, que l'on lise 50, 100 livres ou même seulement 20, quand le plaisir est là ? Et c'est bien le plus important quand on ouvre un livre, je crois. 

    Rendez-vous en 2024 pour les 10 ans du blog, maintenant ! 

    Bilan livresque 2023

    MERCI A TOUS ET A LANNÉE PROCHAINE ! 

     


    4 commentaires
  • « Les gens bien font parfois des choses horribles. Et leurs raisons sont parfois bonnes. »

    Couverture La Scène des souvenirs

     

      

          Publié en 2012 en Australie

      Publié en 2023 en France (pour la présente édition)

      Editions J'ai Lu

      Titre original : The Secret Keeper

      704 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend auprès de sa mère mourante, dans le Suffolk. Alors qu'elle replonge dans les souvenirs de sa famille, elle découvre une photographie qu'elle ne reconnaît pas. L'une des deux femmes sur le cliché est sa mère, Dorothy, mais qui est l'autre ? 
    Débute alors une enquête qui va exhumer une montagne de secrets. Ceux de Dorothy, mais aussi ceux de Laurel, hantée par cette terrible journée d'été de son enfance...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En 2011, la célèbre comédienne Laurel Nicolson revient dans son Suffolk natal pour accompagner sa mère dans ses derniers moments. Se replongeant dans les souvenirs familiaux, Laurel et l'une de ses sœurs découvrent dans les affaires de leur mère une photo datant du début des années 1940 : leur mère, Dorothy, y est accompagnée par une femme inconnue, visiblement une amie de jeunesse dont Laurel, ses sœurs et son frère n'ont jamais entendu parler. Elles découvrent aussi un livre avec une dédicace signée par une mystérieuse Vivien
    C'est alors le point de départ d'une longue enquête dans le passé de Dorothy qui, dans les limbes du souvenir, semble se remémorer un événement qui la pétrit de remords. Et surtout, pour Laurel, ces investigations sont un moyen de répondre à de nombreuses questions, questions qu'elle se pose depuis une fatale journée d'été 1961 où, à l'age de seize ans, elle a assisté à un événement traumatisant qu'elle n'a plus jamais oublié
    La scène des souvenirs fait partie des premiers romans de Kate Morton, au même titre que Les brumes de Riverton, Le jardin des secrets ou encore, Les heures lointaines. Alors pourquoi, me direz-vous, je n'avais jamais lu celui-ci ? Tout simplement parce que j'avais un a priori assez stupide : alors que les héroïnes de Kate Morton sont généralement des personnes lambda, le fait de suivre une actrice réputée ne me tentait pas spécialement. J'avais peur, je ne sais pas pourquoi, que cela manque un peu d'authenticité. Je pensais aussi que je ne pourrais pas forcément m'attacher à elle. Je suis ravie de pouvoir vous dire que rien de tout cela n'est advenu et que ma lecture de La scène des souvenirs a réduit à néant tous les préjugés que je pouvais encore avoir
    Contre toute attente, je me suis régalée. Pas autant qu'avec L'enfant du lac ou La prisonnière du temps, qui sont plus récents et plus riches : on sent vraiment que l'univers de Kate Morton s'étoffe avec le temps, devenant de plus en plus passionnant. Pour moi, c'est vraiment la reine du roman d'ambiance et de la double-temporalité, qu'elle maîtrise d'une main de maître. 
    Encore une fois, je me suis laissée porter, dans cette véritable enquête qui ressemblerait presque à une enquête policière : on suit Laurel dans ses investigations, on fait nos propres suppositions. Mais j'avoue que je ne m'attendais absolument pas à la révélation finale. Vous voyez le genre de livres qui peut vous tenir éveillé parce que vous voulez en connaître le fin mot ? La scène des souvenirs est de ceux-là. 
    Contre toute attente, alors que le personnage de Laurel était l'objet principal de mes réticences, je dois dire que je l'ai beaucoup aimée car finalement, sa profession devient vite anecdotique : celle que l'on suit, c'est la femme, la fille qui se confronte à la mort imminente de sa mère et à la constatation terrible qu'elle ne sait finalement pas beaucoup de choses sur le passé de celle-ci, notamment sur les années qu'elle a passées à Londres pendant la Seconde Guerre Mondiale, en pleine période du Blitz. Le roman est l'occasion de se questionner : quelle est la place de l'enfant dans le passé de son parent ? Est-on conditionné par lui ? Doit-on le connaître et comment vivre avec ? Le parent a-t-il pour obligation de partager son passé avec ses enfants et quand la révélation a lieu comment ceux-ci doivent-ils vivre avec ? En somme, comment accepter que son parent est faillible ? Bref, c'était vraiment assez intéressant car finalement, la famille Nicolson n'est ni plus ni moins qu'une autre famille et connaît les mêmes traumatismes, non-dits et secrets - même si là, pour le coup, ce sont quand même de lourds secrets. 
    Immanquablement, et là avec moins de surprise, j'ai beaucoup aimé la partie historique du roman, dans les traces de la jeune Dorothy, qui quitte sa ville natale de Coventry pour mener une vie plus indépendante à Londres. Elle y connaîtra autant de joies que de déceptions, notamment une amitié avortée avec la mystérieuse Vivien de la photographie, point de départ de l'enquête de Laurel. 
    J'ai aussi apprécié suivre Laurel dans la résolution du traumatisme qui l'a touchée alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente et qui a, quelque part, conditionné son futur et sa carrière de comédienne, mais ouvert aussi une brèche en elle, car elle a gardé ses questionnements enfouis dans son cœur, sans savoir comment apprendre la vérité sur ce qu'elle a vu en cette chaude journée d'été. 
    Bref, vous l'aurez compris, moi qui avais un peur de me lancer dans ce roman, j'en ressors ravie. Je ne l'ai pas lu trop vite pour bien m'imprégner de son ambiance mais en même temps, ça se lit très bien. Comme je le disais plus haut, Kate Morton maîtrise vraiment habilement les codes de ce genre de littérature et joue avec eux avec brio. Pour moi, une réussite : La scène des souvenirs est d'ailleurs un digne prédécesseur de L'enfant du lac ou La prisonnière du temps

    En Bref :

    Les + : comme à son habitude, l'autrice nous régale d'un roman d'ambiance en plein cœur de l'Angleterre et de l'Histoire.
    Les - : Aucun. 


    La scène des souvenirs ; Kate Morton

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle 

     

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    Le jardin des secrets

    L'enfant du lac

    La prisonnière du temps


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  • « Quand un homme est convaincu de connaître la volonté de Dieu, et qu'il est résolu à l'accomplir à tout prix, il devient l'être le plus dangereux au monde. »

     

     

     Publié en 2017 en Angleterre

     En 2019 en France (pour la présente édition)

     Éditions Le Livre de Poche

     Titre original : A column of fire

     992 pages

     

     

     

     

    Résumé :

    Noël 1558, le jeune Ned Willard rentre à Kingsbridge. Il découvre une ville déchirée par la haine religieuse, et se retrouve dans le camp adverse de celle qu'il voulait épouser, Margery Fitzgerald.
    L'accession d’Élisabeth Ière au trône met le feu à toute l'Europe, et les complots pour destituer la jeune souveraine se multiplient. Pour déjouer ces machinations, Elisabeth constitue les premiers services secrets du pays, et Ned devient alors espion de la reine. En ces temps de grands troubles, de fanatisme et de violence, les pires ennemis ne sont pourtant pas les religions rivales : la véritable bataille oppose les adeptes de la tolérance et les extrémistes.
    Après Les Piliers de la Terre et Un monde sans fin, Ken Follett renoue avec la magnifique fresque de Kingsbridge, qui a captivé des millions de lecteurs dans le monde entier.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Lorsque le jeune Ned Willard retrouve sa ville de Kingsbridge à la fin de l’année 1557, il ne sait pas encore que son pays, l’Angleterre, se trouve à la croisée des chemins : dans quelques mois, la reine Marie Tudor, connue pour sa féroce répression du protestantisme, qui lui a d’ailleurs valu le surnom éternel de Marie la Sanglante (Bloody Mary en anglais), va mourir prématurément, à l’âge de quarante-et-un ans et sans enfants. Son héritière directe est sa jeune sœur de vingt-cinq ans, la fille d’Henry VIII et Anne Boleyn : Elisabeth. Cette dernière ne cache pas sa foi protestante et promet d’ailleurs que sous son règne, la tolérance sera de mise.
    Après que sa famille, des commerçants prospères de Kingsbridge, a connu des revers, notamment orchestrés par des rivaux, les Fitzgerald, Ned choisit de répondre positivement à la proposition qui lui a été faite par William Cecil, un conseiller d’Elisabeth. Le jeune homme rejoint Hatfield, où vit encore celle qui n’est que princesse d’Angleterre et se met à son service. Lorsqu’Elisabeth Tudor accède au trône, Ne fera partie des premiers services secrets mis en place par la dernière Tudor. Il travaillera notamment sous les ordres du célèbre Francis Walsingham, connu pour avoir été celui qui a déjoué la conjuration de Babington dans les années 1580 et qui conduira l’ancienne reine d’Ecosse Marie Stuart à l’échaufaud…Une colonne de feu est une grande fresque historique dans la veine de ses prédécesseurs, Les piliers de la terre et Un monde sans fin : nous sommes environ deux cents ans après la fin de celui-ci, qui avait mis en scène les personnages de Merthin et Caris. Le Moyen Âge est terminé, nous sommes désormais en pleine Renaissance et en pleine ère Tudor pour ce qui est de l’Angleterre. Kingsbridge est désormais une ville prospère, bien établie, qui tire ses richesses du commerce. Mais comme le reste du pays, la ville est déchirée par des querelles religieuses de plus en plus violentes : quand s’ouvre le roman, le règne de Marie Tudor s’achève, mais à quel prix ? Catholique ultra, la fille d’Henry VIII et Catherine d’Aragon a rétabli dans la douleur et le sang l’ancienne religion, après que son père ait violemment divorcé de Rome en même temps que de sa mère, pour épouser Anne Boleyn. Dans son sillage, certains sont revenus avec soulagement au catholicisme tandis que d’autres sont restés fidèles à la nouvelle foi protestante, devenant alors des hors-la-loi.

    Cette situation n’est pas inhérente à l’Angleterre mais se diffuse dans toute l’Europe comme une traînée de poudre : bientôt, des affrontements violents qui se transformeront en véritables guerres civiles déchireront la France des derniers Valois tandis qu’en Espagne, pays réputé pour sa foi catholique intransigeante, les sympathisants de Luther ou de Calvin sont pourchassés sans relâche et durement condamnés. L’Europe de la Renaissance, à l’aube du XVIIème siècle, plonge dans les horreurs de la guerre sainte et de la contre-réforme. A travers des personnages fictifs qui représentent à eux seuls tous les anonymes qui ont jalonné l’époque mais aussi des personnages authentiques comme la reine Marie Tudor, sa sœur Elisabeth, Catherine de Médicis ou encore, la famille de Guise, championne du catholicisme en France dans la seconde moitié du XVIème siècle, Ken Follett fait revivre l’Histoire et signe un roman épique, dans le sillage de ses précédents romans.

    Podcast. C'est arrivé le 24 août 1572 : le massacre de la Saint-Barthélemy

    Les massacres de la Saint-Barthélémy à Paris (1572)


    Il y a un peu plus d’un an, j’ai lu Le crépuscule et l’aube, qui raconte les origines de Kingsbridge au Xème siècle, alors que l’Angleterre est en proie aux invasions vikings. J’avais aimé mais pas autant que Les piliers de la terre, j’avais clairement trouvé ce roman en-dessous : mais il est vrai qu’il est difficile d’égaler Les piliers et son souffle sans pareil. Avec Une colonne de feu, Follett nous régale d’un roman abouti et qui n’a justement rien à envier à ses prédécesseurs, comme je le disais plus haut.
    Alors certes, parfois c’est un peu cliché et prévisible comme certains lecteurs l’ont souligné. Parfois aussi, les personnages sont si contrastés (peut-être trop d’ailleurs) qu’ils en deviennent manichéens voire caricaturaux, mais ce ne sont là que de légers inconvénients par-dessus lesquels je suis passée tout à fait aisément. Peut-être d’ailleurs parce que le contexte historique me passionne : Follett dresse ici le portrait de l’Europe de la fin des années 1550 aux années 1620. C’est énorme, mais c’est passionnant et tous les grands événements y sont rassemblés : avènement d’Elisabeth Tudor qui, on ne le sait pas encore, ouvrira une ère de prospérité et d’émulation culturelle en Angleterre, favorisant par exemple la carrière de Shakespeare, signature du traité du Cateau-Cambrésis, mort d’Henri II, guerres de religion en France et massacre de la Saint-Barthélémy en 1572, arrestation puis exécution de Marie Stuart, reine déchue qui payera amèrement ses erreurs et ses mauvais choix, défaite de l'Invincible Armada en 1588 au large de Gravelines, et jusqu’à la conspiration manquée des poudres de Guy Fawkes en 1605 puis le départ de puritains anglais, en 1620, choisissant de quitter leur patrie pour vivre leur foi. Leur histoire est bien connue : ces puritains embarqueront sur le Mayflower et fonderont de l’autre côté de l’Atlantique les premières colonies britanniques qui deviendront un jour…les Etats-Unis. On a donc le sentiment que le roman, loin d'être une conclusion, ne fait finalement qu'ouvrir une nouvelle ère. 
    Le roman décrit avec justesse la gangrène qu’un conflit religieux peut entraîner dans un pays, le rongeant de l’intérieur quand le fanatisme prend le pas sur la tolérance et que la religion, à force de manipulation, devient un outil au service de l'ambition ou de la vengeance et non plus réellement une fin en soi. Dans les pas des divers personnages, que ce soit Ned mais aussi son ancienne promise, la jeune Margery Fitzgerald, on découvre les choix parfois forcés que les contemporains ont été obligés de faire, soit pour préserver leur foi, soit parfois aussi au prix de leur propre vie.
    Malgré des longueurs, assez inévitable au vu du pavé qu’est Une colonne de feu, j’ai passé un très bon moment. Peut-être que c’était prévisible, et alors ? Tout ne l’était pas non plus et même si Ken Follett semble adorer forcer le trait sur certains de ses personnages (une chose est sûre chez lui, les méchants sont de vrais méchants), on découvre ou redécouvre, dans un roman étayé par de solides recherches et connaissances historiques, un contexte passionnant et qui revit réellement sous nos yeux ici. J’ai retrouvé avec joie ce que j’avais pu aimer il y a plusieurs années dans Les piliers de la terre ou encore dans Un monde sans fin. Bien plus que dans Le crépuscule et l’aube, j’ai vraiment eu l’impression – et ce, avec beaucoup d’émotion – de revenir à Kingsbridge, pour mon plus grand plaisir.

    8 février 1587 - Exécution de Marie Stuart - Herodote.net

     Le 8 février 1587, l'ancienne reine d'Ecosse Marie Stuart monte sur l'échafaud

    En Bref :

    Les + : une vraie fresque historique, dans un contexte historique européen passionnant, qui plus est.
    Les - :
    c'est vrai que c'est parfois c'est un peu cliché, les personnages sont parfois contrastés à l'extrême au risque de paraître caricaturaux mais j'ai quand même passé un excellent moment.


    Une colonne de feu ; Ken Follett

     

       Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle 

    • Retrouvez ici mon avis sur : 

    Le crépuscule et l'aube


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  • « Quand une grande passion prend possession de l'âme, tous les autres sentiments en sont évincés. »

    Couverture Anne, tome 5 : Anne dans sa maison de rêve / Anne et sa maison de rêve

     

     Publié en 2022

     Date de parution originale : 1917

     Titre original : Anne's House of Dreams

     Editions Monsieur Toussaint Louverture

     330 pages 

     Cinquième tome de la saga Anne de Green Gables

     

     

     

     

    Résumé : 

    Après trois années passées à Summerside à faire des rencontres toutes plus surprenantes les unes que les autres, Anne Shirley quitte le lycée dont elle avait la direction et la charmante pension de Windy Willows et s’apprête à entamer un nouveau chapitre de sa vie aux côtés de son fiancé, Gilbert Blythe, à Four Winds, dans un coin de paradis de l’Île-du-Prince-Édouard.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

     Onze années ont passé depuis que la petite Anne Shirley est arrivée par erreur dans le foyer des Cuthbert pour finalement leur plus grand bonheur et le sien. Après avoir été une enfant espiègle et pleine d'imagination puis une adolescente enjouée et toujours émerveillée, Anne a grandi, elle a maintenant vingt-cinq ans et quand le roman s'ouvre, elle s'apprête à vivre l'un des plus beaux moments de sa vie : son mariage avec Gilbert, le jeune homme d'Avonlea qu'elle a finalement accepté d'aimer et d'épouser.
    Alors que Gilbert poursuivait ses études de médecine et qu'Anne se confrontait à l’enseignement puis à la direction d'un lycée à Summerside, les deux continuaient de mener une vie de célibataires mais il est désormais temps de se ranger et de concrétiser leur amour . A l'issue de leurs noces, Anne et Gilbert partent vivre non loin de Glen, où Gilbert a trouvé un poste de médecin. Anne quant à elle, découvre sa première maison de femme mariée, sa maison de rêve, perchée sur une grève dominant la mer et non loin d'un phare. Comme à son habitude, la jeune femme se jette à corps perdu dans les nouvelles aventures que lui propose la vie, noue des amitiés et des liens avec des personnages inoubliables car touchants, émouvants comme Leslie ou encore le Capitaine Jim ou hauts en couleur comme Mademoiselle Cornelia. Mais surtout, Anne apprend à être une épouse, une maîtresse de maison, bientôt aussi peut-être, une mère...
    Nous sommes donc bien loin d'Avonlea et de l'univers du premier tome : et pourtant la petite orpheline aux nattes rousses est toujours là, quelque part, dans cette jeune femme spontanée, passionnée, sincère, toujours aussi brillante et attachante. Anne fait partie de ces personnages solaires qu'on aimerait voir exister et qu'on aimerait sans nul doute avoir pour amis.
    En commençant Anne et sa maison de rêve, j'avais un peu peur qu'à mesure qu'Anne grandit, elle finisse par s'éloigner de son lectorat. C'est paradoxal car on s'attache bien souvent bien plus spontanément à des personnages auxquels on peut s'identifier et il est clair qu'à plus de trente ans, c'est difficile de s'identifier à une petite fille de onze ans - à moins de convoquer ses propres souvenirs de cette période de notre vie, ce que j'aime bien faire, j'avoue, en bonne amatrice de nostalgie heureuse. Et pourtant, la petite fille qu'on découvre dans Anne de Green Gables qui, déjà, à eu son comptant de mauvaises expériences et de malheurs, avait quelque chose de si désarmant qu'il était impossible de ne pas l'aimer. Puis peu à peu, elle grandit de tome en tome, devient une adolescente puis une étudiante et une institutrice, avant de devenir une fiancée, une amoureuse et surtout, une adulte. Et, à tous ces stades de sa vie, on retrouve toujours dans cette Anne qui grandit et devient plus sage, malgré tout, l'enfant qu'elle était et je souhaiterais à chacun d'entre nous, vraiment, de faire comme elle et de ne jamais perdre cette part qui nous permet de nous émerveiller d'un rien et de croquer la vie, même qu'elle nous apparaît bien amère ou bien compliquée...

    Season 3 Will Be The Last For 'Anne With an E' on Netflix | India Forums

    Dans la série Netflix Anne with an e la jeune actrice irlandaise Amybeth McNulty a prêté ses traits à Anne adolescente et jeune adulte 


    Ce cinquième tome était très beau, très touchant, très émouvant. J'avais apprécié Anne de Windy Willows lu en décembre mais je crois que je lui préfère Anne et sa maison de rêve : déjà, nous retrouvons un récit narratif habituel, après les chapitres épistolaires qui pouvaient surprendre dans Windy Willows. Même si j'étais triste de ne pas revenir à Green Gables - ou du moins pas autant qu'on ne le souhaiterait -, j'ai apprécié de découvrir la petite maison de rêve, battue par les vents d'une jolie baie et dominée par le feu rassurant d'un phare, dont le gardien, le vieux Capitaine Jim, véritable somme de souvenirs du village devient l'un des premiers amis du jeune couple d'abord un peu esseulé dans ce nouveau lieu et cette nouvelle vie.
    C'est difficile de vous parler d'un cinquième tome, surtout si vous n'avez pas encore lu Anne de Green Gables parce que forcément, c'est compliqué de parler de son ressenti sans trop en dire. Alors vraiment, si vous ne vous êtes pas encore laissés tenter par cette série, je ne peux que vous conseiller chaleureusement (très, très chaleureusement) de le faire. Vous n'avez rien à perdre : au pire vous ne serez pas conquis, au mieux vous serez charmés par Anne et sa proximité avec le lecteur qui la rend tellement palpable. Elle ne demande qu'à être aimée et nous ne demandons qu'à l'aimer. Et ne craignez pas que son personnage, qui fait tout de même l'unanimité, ne soit trop lisse car ce n'est pas le cas. L'autre point fort de cette série pour moi c'est, sans nul doute, la facilité avec laquelle on s'y plonge : la plume de Lucy Maud Montgomery est belle et maîtrisée tout en étant accessible...Si comme moi vous aimez les classiques mais que vous fuyez les styles trop ampoulés, vous trouverez probablement votre bonheur ici, d'autant plus que l'autrice écrit et aborde pas mal de sujets avec une grande liberté de ton, ce qui fait d'Anne de Green Gables une série certes bien ancrée dans son époque mais aussi tout à fait adaptée à la nôtre

    En Bref :

    Les + : finalement, moi qui avais peur de me sentir de moins en moins proche d'Anne, ce n'est pas le cas ! J'ai vraiment beaucoup aimé Anne et sa maison de rêve : elle a grandi, c'est une adulte maintenant mais elle est toujours aussi attachante et touchante. C'est un très beau tome, dans lequel l'autrice aborde librement beaucoup de sujets universaux et intemporels et cela m'a beaucoup plu. 
    Les - : Aucun, comme d'habitude !

     


    Anne de Green Gables, tome 5, Anne et sa maison de rêve ; Lucy Maud Montgomery

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle  

    • Envie de découvrir les premières aventures d'Anne ? Découvrez ci-dessous mes avis sur les trois premiers tomes : 

     

     - Anne de Green Gables 

    Anne d'Avonlea

     - Anne de Redmond

    Anne de Windy Willows

     


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