• [CET ÉTÉ VOYAGEONS EN LIVRES #4] L'Italie

    Bonjour à tous ! Il est temps de nous retrouver, en ce dimanche de mi-août pour le quatrième rendez-vous de l'été : Voyageons en livres. Après l'Afrique, les Caraïbes et le Mexique, je vous propose de revenir en Europe, à la découverte de...l'Italie. Pays à la richesse historique et artistique très riche, des pâtes et de l'huile d'olive, l'Italie est aussi connue pour ses superbes paysages : ce n'est donc pas pour rien que c'est une destination très prisée des visiteurs du monde entier et qui se classe en troisième position, après la France et l'Espagne, dans les destinations européennes préférées. 

    Pour cet article, j'ai choisi d'orienter le voyage livresque autour de deux éléments : l'art italien dans les romans et dieu sait qu'il sont nombreux, ces auteurs à avoir été inspirés par l'art de la Renaissance ou par des figures charismatiques, de Vinci en tête, mais pas que, bien entendu. Et parce que si on part en Italie, je ne pouvais pas faire l'impasse sur cette magnifique saga familiale et historique d'Elena Ferrante : L'Amie prodigieuse

    Vous me suivez ? C'est parti !

     

    • Une saga historique et familiale dans la Naples de l'après-guerre : l'Amie prodigieuse

     

    A sa sortie, cette saga n'avait rien de particulier et pourtant : elle a fait couler beaucoup d'encre. Il me semble que, encore aujourd'hui personne ne sait qui se cache derrière cette saga familiale en quatre tomes, se passant dans les Naples des années 1950 à nos jours. Qui est Elena Ferrante ? Une autrice qui souhaite rester dans l'ombre ? Un auteur masculin caché derrière un pseudonyme féminin, plusieurs auteurs ? La Lenù du roman est-elle Elena Ferrante ? Ce mystère a beaucoup aiguisé ma lecture de cette série, entre 2019 et 2022 (ce fut en général ma lecture de fin d'été). Je l'ai beaucoup aimé, j'ai fait durer le plaisir mais il a fallu (à regret) que je dise adieu aux personnages l'année dernière à ma lecture du dernier tome. Je vous propose une description rapide de ces quatre tomes qui, je l'espère, vous donneront peut-être envie de la découvrir à votre tour et de voyager dans les pas de Lila et Lenù. 

     

    Couverture L'Amie prodigieuse, tome 1

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    « Elle s'arrêta pour m'attendre et, quand je la rejoignis, me donna la main. Ce geste changea tout entre nous, et pour toujours. »

    Ce premier tome se situe dans la Naples de l'après-guerre. Nous sommes dans les années 1950, dans un quartier très populaire, modeste, de la ville. C'est là que se rencontrent deux petites filles, nées la même année : Lila (Rafaella Cerullo) et Lenù (Elena Greco). Dans ce premier tome, la narratrice âgée d'une soixantaine d'années vient d'apprendre une nouvelle concernant sa vieille amie Lila Cerullo. L'occasion pour elle de dérouler le fil de leur histoire commune (et de leur histoire parallèle) sur plus de cinquante an. Si l'une d'elles, Lenù, parviendra à quitter le quartier, à découvrir le monde et un nouveau mode de vie, tandis que Lila restera comme prisonnière de sa ville, de son quartier, de sa violence larvée et de sa pauvreté, dans une ville qui peine à prospérer...ici, nous découvrons la genèse de cette histoire, un jeu innocent dans la rue, le partage d'une poupée, puis la naissance d'une complicité. L'enfance des deux filles n'est pas ordinaire, ni forcément conventionnelle : dans cette Italie de la fin des années 50, qui peine à se relever économiquement, les familles trop grandes s'entassent dans de petits logements sombres, où les enfants jouent dans les rues pleines de poussière et saturées de soleil. Il y fait trop chaud, on y crie trop fort, les draps sèchent entre les façades, les femmes se battent aussi sûrement que les hommes, souvent à coup de mots acerbes, les grands frères y sont parfois trop protecteurs, et, toujours présente comme un nuage à l'horizon, impalpable mais bien là, la petite mafia des quartiers qui régit l'existence des habitants par le biais de telle ou telle famille reconnue tacitement et respectée pour ce pouvoir, la criminalité...

    Mais pour Lila et Lenù, scolarisée dans la petite école du quartier, cette enfance pauvre et modeste se pare aussi de l'attrait de l'apprentissage, de l'éducation : à l'école, on parle l'italien au lieu du dialecte napolitain pratiqué dans les rues ou à la maison avec les parents. On y découvre là lecture, l'écriture, on grimpe des échelons et on accède aux niveaux supérieurs ou du moins, on peut l'espérer...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les années 1960. Pour la première fois, les deux amies n'avancent plus à la même vitesse. Repérée par ses professeurs, notamment pour son talent dans l'écriture, Elena peut espérer une vie meilleure, loin du quartier. Lila, elle s'y trouve enchaînée quand, en quelques heures, elle passe de l'adolescence à l'âge adulte en épousant Stefano Caracci. Dans la foulée, la jeune mariée, à qui une somptueuse fête a été offerte, découvre que son mari est partie liée avec Marcello et Michele Solara, les deux camorristes du quartier, qu'elle déteste. Mais il est trop tard pour elle pour faire demi-tour. 

    Au même moment, Lenù vit une jeunesse plus linéaire et plus sage, marquée surtout par les études et la perspective d'aller à l'université. Les univers des deux jeunes filles s'éloignent de plus en plus, même si elles restent toujours amies. Tandis que l'une se dirige vers la vie de femme au foyer, entretenue par son mari, seulement destinée à prendre soin de lui, de son intérieur et, plus tard, de ses enfants, l'autre renonce à l'argent facile pour continuer ses études, quitte à accepter des petits boulots. Lila s'est extirpée de la misère du quartier qui était le sien jusqu'à son mariage et connaît une aisance financière inédite, mais à quel prix, car elle n'en est pas heureuse pour autant, tandis que Lenù tourne le dos à ces avantages matériels mais suit une voie qui lui apportera un jour une réelle stabilité.

    Couverture L'Amie prodigieuse, tome 3 : Celle qui fuit et celle qui reste

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Elena et Lila ont atteint l'âge adulte. Si leur amitié a perduré, elles se sont malgré tout éloignées. Comme l'indique le titre, l'une est partie, comme fuyant son quartier, sa criminalité, sa pauvreté, son manque de perspectives. L'autre est restée, remâchant sa rancœur, son mariage raté, alors qu'elle est encore très jeune...Selon les propres mots de l’autrice, c’est le tome de la « période intermédiaire », entre la prime jeunesse et la maturité. Nous sommes entre la fin des années 1960 et 1970, les filles ont un peu plus de vingt ans et l'Italie entre dans une période compliquée...dans l'histoire italienne, c'est ce que l'on appelle les Années de Plomb : On considère que cette période débute généralement vers la fin des années 1960 (certains la font commencer à l'automne 1968, d'autres avec l'attentat de la piazza Fontana, en 1969), et qu'elle prend fin au début des années 1980. 

    Très présent dans ce tome, en parallèle de l'histoire des filles, le contexte historique et politique italien est bien restitué : on sent qu'un vent de liberté s’accompagnant de violences souffle sur le pays. Un vent de revendications aussi, dans le sillage des événements de mai 1968, des manifestations contre la guerre du Vietnam. A Naples, gangrenée par une violence immémoriale, les communistes, les syndicalistes s’opposent méchamment aux camorristes et aux fascistes, tels les frères Solara qui, dans le quartier où Lila et Lenù ont grandi, dictent leurs lois. Les deux jeunes femmes, à divers degrés, sont gagnées par ce souffle nouveau : féminisme, revendications salariales, syndicalisme…tout semble être en mouvement dans une société encore foncièrement patriarcale et marquée par des coutumes ancestrales fortes (par exemple, le père de Lila a refusé qu’elle continue l’école au-delà de la primaire, parce que les filles n’ont pas besoin d’étudier). L'une, Lenù, qui a eu les moyens de partir et de mener une carrière qui lui convient, a plus de chances et de clefs en main que Lila pour s'émanciper en tant que femme et revendiquer sa féminité autant que son féminisme mais, dans l'adversité du quartier, Lila joue des coudes et use parfois de violence pour parvenir à ses fins, car il faut parfois crier plus fort que ceux qui hurlent pour se faire entendre et se faire respecter. Pourtant, au fond d'elle, Lila jalouse toujours la réussite de Lenù, devenue une « dame », fréquentant des cercles culturels et érudits, notamment par le biais de sa belle-famille aisée et bourgeoise, les Airota. Tandis que Lila doit travailler dans des conditions sommaires à l'usine, Lenù continue sa belle carrière d'écrivain. 

     

    Couverture L'Amie prodigieuse, tome 4 : L'Enfant perdue

    « Contrairement aux récits, la vraie vie, une fois passée, tend non pas vers la clarté mais vers l'obscurité. Je me suis dit : Maintenant que Lila s'est montrée aussi nettement, il faut que je me résigne à ne plus la voir. »

    Nous sommes en 2006. Lila et Lenù sont désormais âgées de soixante-deux ans. Vivant alors à Milan, Lenù la narratrice, va entreprendre de raconter son histoire et en parallèle celle de Lila, depuis les débuts, à la fin des années 1940 dans l’Italie de l’après-guerre et jusqu’à la fin, en cette fameuse année où son amie d’enfance quitte un jour son quartier sans dire où elle va et pour ne plus jamais y revenir.

    Si ce dernier tome achève de raconter l'histoire, notamment l'émancipation soudaine de Lenù, ses retrouvailles avec un amoureux d'enfance, sa prise de conscience quant à son mariage et à la trop grande différence qui l'éloigne de son mari Pïetro, il est aussi le point final à l'analyse d'une amitié singulière qui commence dans le premier tome. 
    Les romans se concentrent bien souvent sur les histoires d'amour. Et si l'amitié était une histoire d'amour comme les autres ? Dans la chaleur moite de la Naples de la seconde moitié du XXème siècle, débarrassée des fascistes mais aux mains des petits camorristes de quartier, comme les Solara, Elena Ferrante fait évoluer des personnages imparfaits mais d’une humanité profonde, ce qui m’a fait me dire, tout au long de ma lecture, qu’il ne serait pas impossible qu’il y ait un peu de souvenirs personnels là-dedans. Elena Greco serait-elle un peu Elena Ferrante, dont on ne sait rien ? Les personnages que l’on croise dans ses pages ont-ils existé ?

    Et surtout, si l'on ne devait en retenir qu'une chose, c'est que l'amitié est chose singulière, un amour souvent plus fort que l'amour charnel, souvent un lien fort qui, s'il se distend, ne se rompt qu'au prix d'une grande violence, ou sans douleur quand le temps fait son oeuvre mais laisse toujours une trace dans les cœurs humains. Mélancolique et plus nostalgique, ce dernier tome nous émeut et nous bouleverse jusqu'à la fin. 

    • L'art italien dans les romans : une inspiration inextinguible 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Découvrir la grandiose destinée de Michel-Ange, avant qu'il ne soit l'artiste accompli et dont l’œuvre est aujourd'hui reconnue partout dans le monde, à travers le personnage fictif d'un élève de son atelier, Aurelio, est le parti-pris de l'auteur allemand Leon Morell, qui signe là un roman historique atypique, tournant notamment autour de l'élaboration et la conception de l’œuvre monumentale de Michel-Ange : le plafond de la chapelle Sixtine, commande grandiose et fabuleuse du pape Jules II au début du XVIème siècle. Le roman explore non seulement le quotidien dans un atelier d'artiste à l'époque, alors que l'art de la Renaissance est florissant en Italie, mais aussi la charge de travail que nécessite l'élaboration d'une œuvre comme celle de la Sixtine. Ainsi, on découvre le pénible travail des peintres, suspendus à plusieurs mètres au-dessus du sol, en équilibre sur des échafaudages de bois fixés dans les murs, la nuque pliée pendant des heures dans une position qui occasionne fatigue et maux de tête. Selon la période de l'année, s'il fait trop chaud ou trop froid, le plâtre ne prendra pas de la même façon, parfois même, on ne pourra pas le travailler... Les pigments risquent de se figer ou de se liquéfier, le plâtre peut moisir s'il fait trop humide... Quant aux repentirs et erreurs, ils sont inenvisageables : ils sont fixés pour toujours dans le plâtre et, à moins de détruire son travail, ils deviennent indélébiles. Comme Michel-Ange et ses peintres, Leon Morell a mis plusieurs années avant d'arriver à bout de ce roman très riche, où se mêlent l'Histoire, les arts et aussi, une bonne dose d'imagination - Aurelio, par exemple et d'autres personnages encore, que l'on croise dans le récit, n'ont jamais existé, même si la fiction ici, n'est là que pour servir l'Histoire et en combler les manques. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Imaginez donc  : alors que la France et l'Angleterre, encore toutes deux nations médiévales où les preux chevaliers s'affrontent sur les champs de bataille de Normandie, de l'Artois ou de l'Aquitaine, dans le terrible conflit qui durera cent ans, en Italie, la Renaissance, notamment à Florence sous l'influence de mécènes éclairés comme les Médicis, connaît sa première impulsion. Domenico Brunelleschi, en ce début du XVème siècle, signe par exemple son chef-d’œuvre : le dôme de Santa-Maria dei Fiori.
    Nous sommes en 1414. Dans la rue de la cité florentine, un enfant hirsute et négligé, griffonne furieusement dans la poussière...Repéré par Cosimo de Médicis, placé au couvent des Carmes, fra Filippo Lippi, car c'est lui, ne le sait pas encore mais marquera durablement l'histoire de l'art et celle de son pays. Moine défroqué, époux d'une nonne enlevée dans son couvent, sa vie est marquée autant par le scandale que par l'aura d'une œuvre puissante, fulgurante et par des madones qui ont marqué les siècles.
    On aime ou pas les romans de Sophie Chauveau. On apprécie ou pas sa plume et ses parti-pris. Pour autant, cette trilogie florentine a le mérite de remettre au niveau de Botticelli et de Vinci un artiste aujourd'hui moins connu et qui le mérite pourtant entièrement.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mettez au défi quelqu'un de vous citer une œuvre de Botticelli : sans être un fin connaisseur de l'histoire de l'art italien des XVème et XVIème siècles, il y parviendra, tant l’œuvre de Botticelli est plus connue que sa personne. Comment ne pas penser au Printemps ou sa monumentale Naissance de Vénus, mainte fois copiée, encore aujourd'hui sérigraphiée sur des souvenirs touristiques ou des textiles, apparaissant même parfois sur les podiums des défilés des grands couturiers ?
    Le deuxième opus du Siècle de Florence (ou trilogie florentine) de Sophie Chauveau s'intéresse donc, après Lippi, à l'un de ses contemporains, un peu plus jeune toutefois mais qui lui est étroitement lié : Sandro Botticelli.
    Au-delà de la peinture et du destin, certes hors-du-commun de ce grand peintre que fut Alessandro Filipepi, né dans une famille florentine modeste et dans laquelle il fut peu aimé, de ce maestro qui oeuvra à la Sixtine bien avant Michel-Ange et qui nous laissa des œuvres majeures comme Le Printemps ou La Naissance de Vénus, c'est le destin du monde, le destin d'un monde en plein bouleversements, que Sophie Chauveau nous dépeint : les bûchers des Vanités à Florence, la traque des Juifs en Espagne après la Reconquête des Rois Catholiques sur les royaumes maures, la découverte, de l'autre côté de la mer, d'un Nouveau Monde, un nouveau continent, promis à l'avenir que l'on sait et qui bouleverse à jamais les façons de voir et les façons de penser des habitants de la Vieille Europe.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La trilogie florentine se clôt avec probablement l'artiste le plus connu au monde. Né de l'union illégitime d'un notaire florentin et de sa maîtresse, en 1474, mort en France en 1519 (la légende veut qu'il ait rendu son dernier souffle dans les bras de François Ier, qui le considérait comme un père et fut le dernier mécène de sa vie), Léonard de Vinci a définitivement imprimé sa marque sur l'art italien de la Renaissance et même, l'art européen. Peintre, dessinateur, scientifique qui se passionne notamment pour la médecine, musicien, il laisse le souvenir d'un esprit hors-du-commun, visionnaire et une œuvre monumentale, reconnaissable au premier coup d’œil. Ce n'est pas un hasard si les visiteurs du monde entier se pressent encore aujourd'hui, au musée du Louvre, devant le sourire doux et énigmatique de sa Joconde.
    Roman extrêmement érotique et sensuel, dans lequel transparaît le désir, affleurant sur les pages, L'obsession Vinci est peut-être celui des trois qui m'a le moins plu, notamment parce que cet aspect de la vie de l'artiste (son homosexualité notoire, sa consommation des hommes dans la quête d'une jouissance qui semble toujours inassouvie) est un peu trop mise en avant à mon sens, au détriment de la richesse de l’œuvre et des domaines dans lesquels de Vinci se distingua. Pour autant, il est à lire.

     

     

     

    [CET ÉTÉ VOYAGEONS EN LIVRES #4] L'Italie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Au premier abord, on serait tenté de dire que ce roman n'a que peu à voir avec l'art, si ce n'est sa couverture. Tout ce que raconte Marie Ferranti ici est faux (ou du moins fictionnel) et l'autrice pousse même la vraisemblance jusqu'à faire passer son faux...pour un vrai. Quel bonheur que la contrefaçon n'existe pas en littérature !
    Partant du destin méconnu d'une princesse de Mantoue, née Barbara de Brandebourg, dont on ne sait rien, l'autrice entreprend de lui retisser, dans le XVème italien, un destin issu de sa seule imagination. Qui est Barbara de Brandebourg, princesse allemande épouse de Ludovico III de Gonzague ? On ne le sait pas mais dans ce court roman, elle revit un moment, dans un monde riche, en pleine émulation, ou l'art occupe une place centrale dans le monde des grands, qui se posent en mécènes et en clients. C'est le cas de l'époux de Barbara, qui patronnera Andrea Mantegna. Ce dernier réalisera notamment pour les Gonzague le décor de la Chambre dite des Époux dans le palais ducal de San Gorgio. Si Barbara a bel et bien existé, elle n'est ici qu'un personnage de roman dont la véritable destinée ne fut probablement pas celle que l'autrice se plaît à imaginer ici, elle lui recrée pourtant le destin d'une grande princesse de cette fin de Moyen Âge, alors que toute l'Europe commence à regarder vers des temps nouveaux. Un roman assez méconnu et confidentiel mais que j'avais beaucoup aimé pour ma part.

    • Pour continuer le voyage...

     

    [CET ÉTÉ VOYAGEONS EN LIVRES #4] L'Italie

    Si l'Italie recèle de richesses, tant historiques, artistiques que naturelles qui attirent les visiteurs du monde entier (palais, jardins, églises, vestiges antiques, musées, sites naturels grandioses comme les Cinque Terre et la côte amalfitaine), il existe aussi des lieux plus surprenants et insolites.

    Connaissez-vous par exemple la ville de Matera, qui se situe dans la région sud de l'Italie, en Basilicate ? Aujourd'hui grosse ville abritant plus de 60 000 habitants, il s'agit l'une des plus vieilles cités habitées au monde : en effet, Matera est célèbre pour ses habitats troglodytiques, les Sassi di Matera, littéralement pierres de Matera, classés d'ailleurs sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité établie par l'Unesco. Au cours de l'histoire de nombreuses grottes ont abrité des églises rupestres. Aux VIIeme et VIIIeme siècles notamment, les grottes deviennent le refuge de moines byzantins, qui les transforment en chapelles. On peut ainsi y admirer des fresques à forte influence byzantine.
    De nos jours, la ville attire notamment de nombreux réalisateurs, pas moins d'une vingtaine de films y ont été tournés depuis 1950, notamment un James Bond, Mourir peut attendre (2020).
    Hormis cet habitat troglodyte, on peut admirer à Matera un beau patrimoine religieux (une cathédrale et de nombreuses églises) ou profane (le château Tramontano, qui surplombe la vieille ville de ses fortifications ou encore, le palazzo Lafranchi, siège du musée d'arts médiévaux et moderne de la Basilicate.)

     

     


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  • [CET ÉTÉ VOYAGEONS EN LIVRES #5] L'Indonésie

     Bonjour à tous ! Jusqu'au 3 septembre, je vous propose de voyager à travers les livres et, ainsi, de vous présenter des livres que j'ai beaucoup aimés ou que j'aimerais découvrir. Après l'Afrique, les Caraïbes, le Mexique et l'Italie, cette cinquième escale nous emmène en Indonésie, et plus précisément, sur l'île de Sumatra, dans les traces d'une musicienne du XXème siècle. Île de l'ouest indonésien située sur l'équateur, Sumatra est la sixième plus grande île au monde. La beauté de ses paysages et la diversité des cultures qui y sont représentées font de Sumatra une destination prisée des touristes venus du monde entier.

    • Secrets de famille, saga historique et familiale dans l'Indonésie du XXème siècle avec Corina Bomann

     

    Couverture Le jardin au clair de lune

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Que diriez-vous de partir en Indonésie, entre les pages d'un roman à double-temporalité rappelant ceux de Kate Morton ou Katherine Webb ? C'est ce à quoi s'essaie ici l'autrice allemande Corina Bomann, qui a depuis connu le succès avec une saga familiale se passant en Suède au début du XXème siècle, Les héritières de Löwenhof.

    L'héroïne du roman est une jeune Berlinoise, Lilly Kaiser, qui tient une boutique d'antiquités. Un jour, un vieil homme inconnu vient lui déposer un violon orné d'une rose, lui expliquant qu'il lui appartient. Dans l'étui de l'instrument, la jeune antiquaire découvre une partition, intitulée Le jardin au clair de lune. Quels mystères renferme cette partition et quel est le lien avec Lilly ?
    La jeune femme va partir sur les traces de l'ancienne propriétaire du violon. De Berlin en passant par Londres et l'Italie, ses pas vont alors l'emmener jusqu'à la lointaine Sumatra où, au début du XXème siècle, plus de cent ans plus tôt, deux virtuoses du violon, Rose et Helen, ont enchanté les foules.
    Comme souvent dans ce type de romans, le personnage principal est une femme assez jeune et qui se trouve à un tournant de sa vie, personnelle ou professionnelle. Pour Lilly, on comprend rapidement qu'un deuil assez tragique l'a touchée et qu'elle peine à s'en remettre. Partir sur les traces de ce violon et de sa propriétaire va lui permettre de se découvrir mais aussi, peut-être, de faire son deuil et de reprendre goût à la vie.

    A Sumatra, Lilly découvre une vie dépaysante, étonnante et le passé colonial de l'île. Île cosmopolite, où de nombreuses cultures sont représentées, densément peuplée, Sumatra a été une colonie Néerlandaise, où la population britannique était aussi fortement représentée au début du XXème siècle (précédemment britannique, l'Indonésie est échangée en 1871 contre les possessions hollandaises en Afrique de l'ouest au profit des Anglais). Jusqu'à la Seconde guerre mondiale et l'occupation japonaise en Indonésie, cette dernière était une colonie administrée par la Compagnie des Indes orientales néerlandaise.

    Le Jardin au Clair de Lune est un très beau roman qui vous plaira certainement si vous aimez les ambiances historiques et contemporaines et dans lesquels un secret forme le fil rouge et la base du récit. Il vous plaira aussi si vous aimez voyager par procuration à travers les pages d'un livre. Ici, on s'évade sans problèmes et on découvre un monde bigarré et épicé qui n'est pas sans rappeler les romans qui se passent en Indochine, par exemple... Cette Indonésie du début du XXème m'a parfois un peu évoqué l'Indochine de Duras, par exemple.

     

    • Pour continuer le voyage...

     

                   [CET ÉTÉ VOYAGEONS EN LIVRES #5] L'Indonésie   [CET ÉTÉ VOYAGEONS EN LIVRES #5] L'Indonésie   [CET ÉTÉ VOYAGEONS EN LIVRES #5] L'Indonésie

     

    Riches et variées, la faune et la flore de Sumatra possèdent de nombreuses espèces endémiques. On peut ainsi y admirer des arums titan, plus grande fleur à inflorescence au monde mais aussi de très nombreuses espèces d'orchidées, telles que les comme les Paphiopedilum ou les Phalaenopsis
    Concernant la faune, Sumatra est peuplée de nombreuses espèces tropicales comme les ours malais, les ours malais ou encore les éléphants et les tigres. On peut aussi y voir des tapirs de Malaisie, herbivore ongulé possédant une sorte de petite trompe. L'île abrite aussi une grande variété d'oiseaux et de reptiles. Pour autant, cette riche biodiversité est menacée par le changement climatique, la déforestation et les incendies ravageurs qui se déclarent souvent sur l'île.

     

     

     

     

     


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  • [CET ÉTÉ VOYAGEONS EN LIVRES #5] L'Ecosse

    Bonjour à tous ! 
    Nous nous retrouvons aujourd'hui, en ce premier dimanche de septembre, pour notre dernier rendez-vous estival : Voyageons en livres. Alors que l'été n'est pas encore fini mais qu'il flotte déjà dans l'air un parfum d'automne, j'ai choisi à dessein, pour ce sixième et ultime Voyageons en livres, une destination à cheval entre l'été et l'automne, j'ai nommé, l’Écosse...et une chose est sûre, c'est que quand il est question de l’Écosse en littérature, on se rend compte qu'il y a pas mal de livres à conseiller.

    Partons donc faire un tour au pays des banshees, du monstre du Loch Ness et des Highlanders.

     

    • A la rencontre d'un pan méconnu de l'histoire des clans, dans les pas de Susan Fletcher

     

    Couverture Un bûcher sous la neige

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Autrice inspirée, Susan Fletcher a connu un grand succès sur les réseaux sociaux il y a quelques temps, des influenceuses littéraires s'étant soudainement prises de passion pour ce roman.
    A la fin du XVIIème siècle, une jeune femme attend d'être conduite à l'échafaud dans un sombre cachot. Arrivant d'Irland, le révérend Charles Leslie entreprend de confesser la jeune femme, dans l'espoir de lui faire parler des massacres dont elle a été témoin quelques années plus tôt, notamment le massacre de Glencoe, en 1692 : cet événement tragique de l'histoire écossaise survient dans le contexte de la Glorieuse Révolution et du jacobitisme.
    Trente-huit hommes du clan Donald de Glencoe furent tués par ceux à qui ils avaient accordé l'hospitalité, et quarante femmes et enfants moururent de froid après l'incendie de leurs maisons.
    Née anglaise dans une bourgade près du mur d'Hadrien, Corrag, notre héroïne, est sans père et issue d'une mère proscrite. Vivant elle-même en marge de la société, elle est vite considérée comme une sorcière. Installée au nord de l’Écosse, dans le clan des MacDonald à Glencoe, la jeune femme sera aux premières loges de ces règlements de compte, entre partisans de Guillaume d'Orange et fidèles des rois Stuart.
    L'histoire de Corrag est belle et hypnotique, malgré l'indigence de sa condition. L'écriture de Susan Fletcher est touchante, douce, belle...incisive par moments, mordante. On sent l'autrice en totale communion avec son personnage, elle fait totalement vivre Corrag, c'est Corrag qui parle par sa plume. Un récit plein de pudeur mais aussi de joliesse. Je conseillerais ce livre ? tout le monde tant c'est beau. Lisez Un Bûcher sous la Neige, vous ne serez pas déçu.

    • Un voyage au temps des clans Highlanders avec Susanna Kearsley et Diana Gabaldon

      

    Couverture Comme la mer en hiver / La mer en hiver

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    De nos jours, une jeune romancière en quête d'inspiration, Carolyn McLellan, s'installe dans une petite ville côtière d'Ecosse afin d'enquêter sur le débarquement jacobite de 1708, qui a échoué.  La ville est dominée par ses falaises et surplombée par les ruines imposantes du château de Slains. 
    Apprivoisant petit à petit son nouvel univers et ceux qui le peuplent, Carolyn rassemble de la matière pour nourrir son futur roman et découvre, à près de deux cents ans de distance, le destin d'une autre jeune femme, Sophia. 
    Roman où surnagent les secrets, comme chez Kate Morton ou Katherine Webb, La mer en hiver serait malgré tout plutôt à rapprocher d'Outlander, de Diana Gabaldon. La mise en abyme brouille subtilement les pistes, sans que l'on ne sache plus si l'on lit un roman à clefs ou un roman où le fantastique flirte avec l'historique. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En 1945, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, une jeune infirmière, Claire, part en lune de miel en Ecosse avec son époux, Frank Randall. Ils s'installent pour quelques semaines à Inverness, dans les Highlands. Un jour, se promenant dans la campagne environnante, Claire surprend un sabbat de « sorcières » non loin d'un cercle de pierres, célébrant Beltane. Revenue à Craigh Na Dun, Claire est attirée par les pierres et disparaît sans laisser de traces. 
    Propulsée dans le temps, elle est ramenée deux cents en arrière, au début des années 1740. Dans les Highlands les clans, restés fidèles aux rois Stuarts, se préparent à affronter la couronne britannique et à entrer en rébellion. 
    Connaissant déjà l'Histoire et sachant que les Highlanders seront défaits, trois ans plus tard et que les Stuarts ne remonteront jamais sur le trône, Claire va alors tenter de réécrire le destin afin de sauver les Jacobites. Bravant les embûches que cette époque inhospitalière sème sous ses pas, Claire va pourtant tenter de changer le destin de ceux qui l'ont recueillie et surtout, l'avenir de l'un deux, le jeune Jamie, hors-la-loi et pourchassé par les Anglais et qui ne semble pas la laisser indifférente.
    Difficile de ne pas parler de l'Ecosse et des romans qu'elle a inspirés sans parler de la saga de l'autrice américaine Diana Gabaldon tant elle est devenue culte. Comptant aujourd'hui neuf tomes traduits en français, adaptée en série pour Netflix, Le chardon et le tartan ou Outlander, explore l'histoire écossaise des années 1740 mais aussi l'histoire française (le deuxième tome se passe ainsi à Paris sous le règne de Louis XV) puis l'histoire américaine (installés en Caroline du Nord, les Fraser seront témoins et acteurs de premier plan de la guerre d'Indépendance et de la naissance des Etats-Unis). 
    Saga fantastique et historique, Outlander nous fait nous interroger sur nos propres capacités : s'il nous était donné de revenir dans le passé, serait-il possible de le changer et d'en infléchir le cours ?

     

    • Un Roméo et Juliette à la sauce écossaise par le roi du roman historique classique du XIXème siècle


    Couverture La fiancée de Lammermoor

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Né en Ecosse en 1771, Walter Scott est l'un des romanciers britanniques les plus réputés. Il est connu notamment pour son roman médiéval Ivanhoé mais aussi La dame du Lac ou encore, Le coeur de Midlothian. 
    Paru en 1819, La fiancée de Lammermoor est parfois considéré comme un drame shakespearien se passant au coeur des Highlands. Publié en même temps que Une légende de Montrose, sous le pseudonyme Jedediah Cleishbotham, ce roman fait partie de la série des Contes de mon hôte, un ensemble de sept romans publiés de 1816 à 1831. 
    L'intrigue se déroule à la fin du XVIIème ou au début du XVIIIème siècle : sur la tombe de son père, Edgard Ravenswood jure de se venger de celui qui a spolié son clan de son château ancestral et de ses terres, sir William Ashton. Peu de temps après, Edgard rencontre une jeune fille aux tresses blondes, répondant au nom de Lucie et tombe sous son charme. Il ignore que celle-ci n'est autre que la fille de son pire ennemi, sir Ahston. Celui-ci, voyant dans l'idylle des deux jeunes gens un moyen de faire tomber la colère de son rival, encourage la liaison de sa fille avec Edgar. Mais son épouse, l'inflexible lady Ashton, voit d'un mauvais oeil l'attachement de Lucie pour son jeune fiancé et décide de tout tenter pour empêcher cette union : elle envoie auprès de la jeune fille une vieille guérisseuse, chargée d'avertir Lucie des vieilles légendes qui courent sur les Ravenswood et de la prophétie qui concerne la lignée de son bien-aimé...
    Dans le décor sauvage des Highlands, au début du XVIIIème siècle, le plus tragiques des romans de Walter Scott mêle la tragédie romantique aux croyances populaires de l'ancienne Ecosse. Parue en 1819, cette histoire d'amour et de mort inspira à Donizetti l'un de ses plus célèbres opéras.

    • Une trilogie féminine au cœur de l’Écosse médiévale

     

    Couverture Le clan de Mallaig, tome 1 : L'hermine de Mallaig / L'hermine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Autrice québécoise, Diane Lacombe s'inspire ici de l'Ecosse médiévale, qui servira de cadre à sa trilogie féminine des héroïnes de Mallaig. 
    En 1390, alors que flambe la cathédrale d'Elgin, la jeune Lite MacGugan tente désespérément de trouver une solution pour échapper à un mariage forcé. Suivant la coutume du pardon, qui veut qu'une femme puisse sauver de la potence un condamné en s'engageant à l'épouser, elle permet à un jeune mercenaire du nom de Baltair MacNèil d'être gracié après avoir été condamné à être pendu. 

    Tandis que le jeune homme est embauché comme mercenaire par de nombreux seigneurs locaux et assiste à la déroute du roi Robert III, Lite se consacre à développer et faire fructifier le domaine de sa belle-famille, Mallaig. 
    L'histoire du couple s'inscrit dans une histoire plus grande, celle de l'Ecosse qui, en ces années 1390, n'est pas de tout de repos. Alors que la France et l'Angleterre -à laquelle l'Ecosse n'est pas encore rattachée- se déchirent sur le continent, l'Ecosse a choisi de soutenir la France, en vertu du traité signé en 1295 et que l'histoire retient sous le nom de Auld Alliance. 
    Riche et foisonnant, malgré quelques maladresses, ce premier tome ouvre une saga de romance historique qui se nourrit néanmoins d'un contexte historique trouble mais intéressant. Aussi attachante qu'agaçante, Lite MacGugan force l'admiration pour sa détermination et saura peu à peu apprivoiser son farouche époux. 

     

     

     

    Couverture Le clan de Mallaig, tome 2 : La châtelaine de Mallaig / La châtelaine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Deuxième tome de la trilogie de romance historique Le clan de Mallaig, La châtelaine se passe en 1424. Baltair MacNèil, le vieux seigneur de Mallaig, est arrivé au terme de sa vie et s'apprête à passer le flambeau à son fils Iain, âgé de vingt-quatre ans. Celui-ci est sur le point d'épouser la jeune Gunelle Keith, venue des Lowlands et fille d'un riche commerçant de la région d'Aberdeen. La jeune femme, élevée en France, instruite et intelligente va finalement servir de gage de paix entre les MacNèil des Highlands et les Keith des Lowlands.
    En ce début de XVème siècle, alors que l'Europe du Sud quitte doucement le Moyen Âge pour entrer dans la première Renaissance, l'Ecosse reste encore prisonnière de ses brumes de royaume du Nord, marquée par des coutumes ancestrales héritées des Vikings ou encore des Pictes. 
    Comme dans le premier tombe, les héros ne sont pas les MacNèil mais bien la jeune épouse, nouvellement arrivée dans la famille, en l'occurrence ici, la jeune Gunelle, qui découvre l'existence rude dans un domaine des Highlands et doit faire face à l'hostilité à peine masquée de son époux. 
    Si l'on peut déplorer le déroulement du roman, assez semblable à celui du premier tome et donc, sans surprise, on retrouve encore une fois un très beau tableau de cette Ecosse millénaire et éternelle, marquée par une tradition ancestrale importante et par ses légendes. On est dans cette Ecosse qui fait rêver, celle des châteaux et des lochs, cette Ecosse sauvage qui, depuis le Moyen Âge, ne semble pas avoir changé et reste préservée dans ses paysages magnifiques.

     

    Couverture Le clan de Mallaig, tome 3 : Sorcha de Mallaig / Sorcha

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Clôturant la trilogie de Mallaig, ce troisième tome porte le nom de son héroïne, la jeune Sorcha Lennox. Nous sommes en 1437 et la jeune fille vit sur l'île d'Iona, au large de l'Ecosse, où sa mère s'est réfugiée après la disgrâce de son époux, ancien fidèle de la châtelaine de Mallaig, dame Gunelle. Grâce à une relation épistolaire, Sorcha se rapproche de cette dernière et se voit proposer une place de suivante. Le jeune fils de Gunelle et Iain, l'intrépide Baltair, est missionné pour aller chercher Sorcha à Iona et l'escorter jusqu'à Mallaig. Entre eux un lien puissant se crée. Mais l'arrivée de Sorcha à Mallaig va délier de mauvaises langues et les rumeurs les plus infâmes sur ses origines ne tardent pas à circuler...
    Sorcha, de toute jeune enfant élevée loin de la société au sein d'un couvent isolé, se mue doucement sous nos yeux en jolie adolescente déterminée.
    Ce troisième et ultime volume est également un très beau tableau de cette Ecosse highlander sauvage et intemporelle et cette description d'un pays si beau et si riche participe bien sûr à l'intérêt et au plaisir du lecteur.

     

    • Pour continuer le voyage...

    Le château de Glamis, en Ecosse

    Terre de légendes, l’Écosse est aussi une terre de châteaux. On en recense pas moins de 3000 dispersés sur l'ensemble de son territoire et, parmi eux, des châteaux hantés qui font la réputation du pays, attirant des visiteurs en quête de sensations fortes et qui espèrent peut-être croiser un esprit frappeur ou autre entité évanescente. 
    Portant le qualificatif de château le plus hanté d’Écosse, Glamis se trouve dans le comté d'Angus. D'abord château royal, il est offert par Robert II aux seigneurs de Glamis, qui deviendront par la suite comtes de Strathmore et Kinghorne. 
    Glamis est aussi le château d'enfance de la mère de la reine Elizabeth II, d'origine écossaise. C'est là que naît la sœur cadette de la reine, la princesse Margaret, en 1930. 
    Mais les plus célèbres habitants du château sont sans nul doute ses fantômes. On peut ainsi penser à la Dame Grise (Grey Lady), assimilée à Janet Douglas, l'épouse du sixième comte de Glamis, condamnée au bûcher en 1537 pour sorcellerie. Elle reviendrait hanter de temps en temps les lieux. 
    Glamis compte également entre ses murs de mystérieuses pièces condamnées...elles font écho à la légende du Monstre de Glamis, un enfant né affligé de nombreuses difformités en 1821. Fils du 11e comte George Bowes-Lyon et de son épouse Charlotte Grimstead, il sera condamné vivre reclus à Glamis. A sa mort, les pièces où il avait passé sa vie seront entièrement murées. De là est née une autre légende : à chaque génération naîtrait dans la famille des propriétaires de Glamis, un vampire qui vivrait alors prisonnier de ces pièces dans lesquelles personne ne peut entrer. 
    Enfin, autre légende et pas la moindre, un invité des seigneurs de Glamis au XVème siècle aurait tout bonnement vendu son âme au diable pour pouvoir s'adonner au jeu, alors que ses hôtes le lui avaient refusé, arguant que c'était jour de sabbat. En colère, le jeune homme annonce qu'il disputera malgré tout sa partie de cartes et de dés, quitte à jouer avec le diable lui-même...qui le prend au mot. Au cours de la soirée, Lindsay reçoit la visite d'un mystérieux homme en noir qui l'entraîne dans une partie endiablée - c'est le cas de le dire. A l'issue de celle-ci, l'homme disparaît, emportant avec lui l'âme du pauvre Lindsay. Des personnes disent avoir entendu comme des bruits de dés et des gémissements : on prétend que le jeune comte continuerait de jouer, éternellement, avec le Diable. 


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  • [CONSEILS LECTURE] Les livres lus en 2023 que je vous recommande  

    Jeune fille lisant sur le divan, 1920 – Isaac Israëls - Culturez-vous

    Avec la fin de l'année, arrivent aussi le moment des bilans. Depuis quelques années, je me plais à instaurer ici un petit rituel fin décembre : les livres lus au cours de l'année et que je vous recommande tout particulièrement.  

    Ici, je ne sélectionne pas uniquement mes coups de cœur mais toutes les lectures qui ont pu me faire vibrer tout au long de l'année. Je me suis surprise, au moment de l'établissement de ma liste, du nombre de livres que je voulais y faire entrer cette année et dont je voulais absolument vous parler. Même si j'ai constaté depuis quelques temps que le coup de cœur est moins évident chez moi désormais, cela ne m'empêche pas de faire de très belles lectures et j'en suis bien sûr ravie. 

    C'est parti donc pour la sélection 2023. 

     

     

    • Bleu de Sèvres, Jean-Paul Desprat, Éditions Points

    Mots-clés : Roman historique, XVIIIème siècle, Porcelaine, Manufacture de Sèvres

    Fin janvier, j'ai relu Bleu de Sèvres, qui fait partie de la trilogie Les couleurs du feu, de l'historien Jean-Paul Desprat. Si certains sont meilleurs scientifiques que conteurs, ça n'est pas le cas de Desprat, qui mêle la rigueur du chercheur et la verve du romancier.

    Ce roman raconte le point de départ d'une folle aventure : faire arriver en France la porcelaine dure, qui pourrait concurrencer non seulement celle de Meissen, en Saxe mais aussi celle de Chine. Jusqu'au milieu du XVIIIème siècle, la manufacture de Sèvres, qui est en passe de devenir une manufacture royale et l'un des fleurons du savoir-faire français, ne maîtrisant que les secrets de la faïence tendre. A travers le personnage fictif du jeune Anselme Masson, arrivant à Paris de son Limousin natal et qui, passionné de géologie, va mettre ses connaissances au service de la manufacture. Au même moment, Jean-Baptiste Darnet découvre non loin de Saint-Yrieix les premiers gisements de kaolin qui vont permettre à la France de commencer les essais pour élaborer une porcelaine dure nationale.

    Roman qui peut apparaître technique de prime abord, Bleu de Sèvres l'est sans nul doute sans pour autant être désagréable à lire. Grâce à des personnages bien travaillés, un contexte finement restitué Bleu de Sèvres est un roman dense certes, exigeant sûrement mais d'une richesse folle et qui saura assurément séduire les amateurs de romans historiques ambitieux. 

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    Couverture Le château de mon père

    • Le château de mon père, Maïté Labat et Alexis Vitrebert, Éditions La Boîte à Bulles

    Mots-clés : Roman graphique, Versailles, XIXème siècle

    L'une de mes envies en 2023 était de m'essayer aux romans graphiques. Mais l'offre pléthorique aura eu quelque peu raison de la néophyte que je suis car hormis ce livre de Maïté Labat et Alexis Vitrebert, j'ai un peu laissé tomber cette bonne résolution livresque. N'étant pas une grande fan de bande dessinée et ne trouvant pas souvent des styles de dessin qui me plaisent, j'avoue que pour le moment, cette envie de découvrir les romans graphiques m'est un peu passée. Il va falloir que je me renseigne vraiment sérieusement car je pense assurément pouvoir faire de belles découvertes, comme ce beau livre, au dessin surprenant mais qui m'a finalement séduite, notamment de par son sujet et sa richesse.

    On connaît peu Pierre de Nolhac, ou alors on a pu croiser son nom ici ou là au cours d'une lecture ou dans un article sur Versailles. Pierre de Nolhac est un conservateur de Versailles, si ce n'est peut-être le conservateur de Versailles qui, nommé à la fin du XIXème siècle, prend à bras-le-corps sa mission, quitte à négliger sa famille, faisant de Versailles l'un de ses enfants à part entière. Car lorsque Nolhac arrive à Versailles, l'ancien palais des rois est bien loin d'être le fleuron du patrimoine français qu'il est aujourd'hui, recevant des millions de visiteurs par an. Après la Révolution et les troubles politiques du XIXème siècle, le château est décrépi, presque réduit à l'état de ruine. Nolhac va mettre toutes ses forces et mobiliser tous ses réseaux pour sauver le château, le restaurer, le remeubler, affronter l'onde de choc de la Grande Guerre. Raconté par son fils Henri de Nolhac, le combat du conservateur nous apparaît touchant, plein d'une détermination folle mais qui nous laisse, plus de cent ans plus tard, un domaine magnifique, témoin de l'Histoire avec un grand H. Une biographie en forme de bande dessinée qui nous rend peut-être le personnage de Nolhac plus proche encore et plus accessible, pour mieux comprendre ce qu'on lui doit. 

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    Couverture La Brodeuse de Winchester

    • La brodeuse de Winchester, Tracy Chevalier, Éditions Folio

    Mots-clés : Roman, Broderie, Sororité, XXème siècle, Winchester

    J'ai coutume de dire que Tracy Chevalier a le don de choisir le sujet auquel personne n'a pensé et de le magnifier, dans des textes toujours habilement maîtrisés et portés par des personnages que l'on n'oublie pas. La brodeuse de Winchester ne déroge pas à la règle, racontant l'histoire vraie de ces brodeuses britanniques et plus particulièrement ici de Winchester, qui se réunissaient en comités et brodaient des coussins pour les cathédrales.

    Ici, Tracy Chevalier, en situant son intrigue en 1932 et en choisissant pour héroïne une jeune femme d'une trentaine d'années, raconte le drame de ces femmes qui après la Première Guerre Mondiale furent considérées comme excédentaires, aussi choquant que puisse paraître cette dénomination : célibataires, ayant parfois perdu un fiancé ou un petit ami pendant le conflit, elles vivent dans une société qui considère d'un œil sinon méprisant, du moins méfiant, les femmes qui ne sont pas mariées. Avide de prendre un envol qui n'a que trop tardé, Violet Speedwell l'héroïne, emménage à Winchester et y découvre le cercle des brodeuses.
    On découvre dans ce roman non seulement l'histoire tragique de ces femmes dont on a peu parlé et qui portèrent pour certaines, non seulement la peine d'avoir perdu un être cher pendant la guerre mais aussi le sceau d'un célibat mal compris. Tracy Chevalier, avec sa plume fine, parvient toujours à magnifier chacun des sujets qu'elle choisit, à le rendre passionnant aussi et La brodeuse de Winchester ne fait pas exception.

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    Couverture Loveday and Ryder, tome 1 : Le corbeau d'Oxford

    • Une enquête de Loveday & Ryder, tome 1, Le corbeau d'Oxford, Faith Martin, Éditions Harper Collins

    Mots-clés : Cosy mystery, Enquêtes, Roman policier, Années 1960, Duo d'enquêteurs

    Pas de cosy mystery dans cette sélection, ça ne serait pas normal me connaissant ! Et je suis ravie de vous présenter ce premier tome de la série de Faith Martin car rien n'était moins sûr au moment où je l'ai lu début mars. En effet, j'avais lu des avis quelque peu réservés voire mitigés et ne savait pas du tout où je me dirigeais. Finalement, je fais partie des lecteurs avec lequel ça l'a fait et j'en suis bien sûr ravie, vous vous en doutez.

    Je retiens de cette série l'époque dans laquelle elle se situe : le début des années 1960. Je trouve que cela apporte vraiment un petit plus car les romans de cosy mystery contemporains se situent où de nos jours où au XIXème siècle voire au début du XXème, mais très peu dans les années 1960. Faith Martin met également en scène un duo qui au départ peu paraître assez surprenant mais qui s'avère efficace : une jeune gardienne de la paix, Trudy Loveday qui doit faire sa place dans un monde très masculin et un médecin vieillissant, Clement Ryder, qui s'avère un véritable mentor pour elle. Sans nul doute, ce premier tome réunit toutes les clefs d'une bonne enquête de cosy mystery et inaugure, du moins je l'espère, une série prometteuse.

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    Couverture La Traversée des Temps, tome 3 : Soleil Sombre

    • La traversée des temps, tome 3, Soleil sombre, Eric-Emmanuel Schmitt, Éditions Albin Michel

    Mots-clés : Roman historique, Fantastique, Égypte ancienne

    D'Eric-Emmanuel Schmitt, on attend toujours des romans surprenants, atypiques et sa série La traversée des temps, qui compte pour le moment trois volumes, ne déroge pas à la règle. Après l'engouement pour le premier tome, j'ai l'impression que l'émulation est un peu retombée car on voit moins cette série sur les réseaux sociaux mais cela n'a pas entamé ma fidélité envers elle et j'attends toujours autant la sortie du quatrième volume.

    Ici l'auteur, toujours dans les pas de ses deux héros doués d'éternité, Noam et Noura, nous emmène en Egypte, à l'origine de la civilisation pharaonique et du mythe d'Isis et Osiris, dieux, frère et sœur et époux. Après le Déluge et l'épisode de la Tour de Babel, tous deux racontés dans la Bible, l'auteur s'intéresse à l'histoire de Moïse, sauvé des eaux par une princesse égyptienne puis aux Dix plaies d'Egypte. C'est toujours érudit et passionnant, une façon originale d'aborder l'histoire de l'humanité et de rendre plus tangible cette histoire tellement ancienne qu'elle finit par se perdre dans les limbes des textes religieux et des légendes.

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    Couverture Les enquêtes de Lady Hardcastle, tome 1 : Petits meurtres en campagne

    • Les enquêtes de Lady Hardcastle, tome 1, Petits meurtres en campagne, T.E Kinsey, Éditions City

    Mots-clés : Cosy mystery, Enquêtes, Roman policier, XXème siècle, Duo d'enquêtrices

    Vous le savez désormais si vous me suivez ici ou sur Instagram, je suis une grand fan des cosy mysteries mais, bien qu'il y ait pléthore de sagas qui fleurissent, je choisis toujours celles qui me font vraiment de l'oeil et je suis rarement déçue.

    Les enquêtes de Lady Harcastle me tentaient depuis longtemps, aussi c'est avec plaisir et curiosité que je me suis lancée au printemps dans la lecture de ce premier tome qui aura su me convaincre rapidement. L'ambiance (l'Angleterre rurale, le début du XXème siècle) et les deux personnages principaux, l'excentrique lady Hardcastle et sa suivante Flo, qui ont toutes les deux plus d'un tour dans leur sac et pourraient presque s'apparenter à des James Bond au féminin ont su me séduire très vite. A tel point que, en cette fin d'année qui arrive, plus de huit mois après avoir découvert cet univers, je n'ai désormais qu'une hâte : le retrouver dans le deuxième volume qui me tend déjà les bras depuis ma PAL.

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    Couverture Anne, tome 3 : Anne quitte son île / Anne de Redmond

    • Anne de Redmond, Lucy Maud Montgomery, Éditions Toussaint Louverture

    Mots-clés : Classique, XXème siècle, Héroïne féminine

    Que dire d'Anne Shirley sans utiliser les mêmes qualificatifs que tout le monde, au risque de les voir se transformer en poncifs ? Et pourtant, quand on parle de la douceur de cet univers, que l'on dégusterait comme un petit bonbon au goût d'enfance et de nostalgie heureuse, c'est cliché mais en même temps, c'est tellement vrai que c'est difficile de ne pas le dire.

    C'est vraiment cette impression-là que me fait cette série depuis que je l'ai découverte il y a deux ans : une bulle douce et chaleureuse, où l'on se loverait comme dans un bon plaid. Anne Shirley est une jeune héroïne touchante, attachante et inoubliable, rien de moins. Si, en grandissant, elle perd un peu de la spontanéité de sa prime jeunesse, elle reste toujours aussi fantasque et imaginative. Dans ce tome, j'ai adoré suivre Anne et ses premiers pas à l'université de Redmond.

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    Couverture La saga des Cazalet, tome 2 : À rude épreuve

    • La saga des Cazalet, tome 2, A rude épreuve, Elizabeth Jane Howard, Éditions Folio

    Mots-clés : Roman historique, Seconde guerre mondiale, Chronique familiale

    Si je vous dis que La saga des Cazalet est assurément l'une des meilleures séries (on pourrait même dire chronique) parlant de la Seconde Guerre Mondiale, vous me trouvez excessive ? Et pourtant, c'est la stricte vérité.

    La Seconde Guerre Mondiale a toujours beaucoup inspiré les imaginaires des romanciers, en bien comme en mal, d'ailleurs. Elizabeth Jane Howard est à situer sans nul doute dans la première catégorie, ne cédant ni à l'écueil de la romance de guerre insipide et mal venue, ni au pathos, ni au manichéisme. Ici, l'autrice se contente de relater le quotidien d'une famille d'industriels, les Cazalet, un peu avant, pendant et après le conflit. Nous suivons toutes les générations, des grands-parents aux parents en passant par les enfants. Et chacun, à sa manière, va aborder cette période charnière de notre Histoire. L'autrice est parvenue à nous faire nous sentir immergés dans la tension de l'époque et dans le quotidien qui, comme en toute période de crise, continue tant  bien que mal après avoir été ébranlé. Ici, dans ce deuxième tome, la guerre tant redoutée a commencé : à Home Place, la maison de campagne des Cazalet, on ne la voit encore que de loin, mais les fils de la famille, eux, sont déjà engagés. L'année 1940, synonyme en France de défaite et des débuts de la collaboration, marque pour l'Angleterre les débuts du Blitz. Sans misérabilisme, avec un style simple, concis et affûté, l'autrice nous raconte la guerre comme personne. C'est lent, toujours contemplatif, mais diablement efficace et prenant.

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    Couverture Le silence des vaincues

    • Le silence des vaincues, Pat Barker, Éditions Pocket

    Mots-clés : Roman historique, Sororité, Féminisme, Antiquité, Mythologie grecque, Guerre de Troie

    On peut considérer que parler de la mythologie grecque du point de vue des femmes est une gageure mais l'autrice britannique Pat Barker s'y est essayée dans son roman Le silence des vaincues et, pour moi, c'est une réussite.

    Dans cette réécriture presque féministe de la Guerre de Troie, les femmes n'ont pas le beau rôle, loin de là. Ne se battant pas, elles sont des vaincues faciles, car les hommes peuvent au moins défendre leur honneur et mourir au combat, quand les femmes n'ont que leur corps comme monnaie d'échange et bien monnayable. Faites prisonnières, les femmes de Troie et des cités vaincues par les Grecs deviennent des trophées. Parmi elles, la secrète reine de Lyrnessos, Briséis, attribuée au héros grec Achille. Des murailles de sa ville vaincue, elle a vu mourir son mari et ses frères. Impuissante, elle a vu les Grecs ravager la cité et réduire en esclavage les plus faibles. Pat Barker décrit l'impuissance, la haine qui naît d'elle, mais aussi les relations complexes qui s'établissent entre vainqueurs et vaincus et pas toujours aussi unilatérales ni même aussi faciles qu'on pourrait le croire. On a beau être ennemis, parfois, les caractères s'accordent : ainsi, Briséis accordera avec reconnaissance sa confiance au doux Patrocle, compagnon d'Achille qui la traite avec bonté. Mais en même temps, les femmes troyennes qui évoluent au milieu des Grecs, traînent comme un boulet leur passé, un passé douloureux et traumatique, la mort des pères, des fils, des frères, des maris restant une plaie béante, avivée par la honte de la défaite. Pourtant, ces femmes ont plus de ressources qu'on ne pourrait le croire et malgré la privation de liberté, on ne peut les empêcher de réfléchir, leur esprit, lui, n'est pas pris en otage. Peut-être leur force principale réside-t-elle en cela.

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    Couverture La Reine oubliée, tome 1 : Les Enfants d'Alexandrie

    • La reine oubliée, tome 1, Les enfants d'Alexandrie, Françoise Chandernagor, Éditions Albin Michel

    Mots-clés : Roman historique, Egypte ancienne, Rome antique

    Ici, je vous recommande un livre que j'ai lu originellement il y a plus de dix ans mais la suite se faisant attendre, je me suis décidée avant de me lancer dans les tomes 3 et 4, de relire les deux premiers et bien m'en a pris. 

    Je ne doutais pas d'aimer à nouveau mais quand même, à chaque fois, on a une petite pointe d'appréhension : le lecteur que l'on était il y a une dizaine d'années n'existe plus. On change et nos habitudes, nos goûts également. Force est de constater que, chez moi, l'univers de Françoise Chandernagor est intemporel puisque je l'ai découverte avec plaisir à vingt ans et je la relis avec toujours le même sentiment plus de dix ans plus tard. Biographie romancée, chronique historique mais rédigée avec un style pour le coup très contemporain (différent par exemple de l'immersion que l'autrice nous offrait dans L'allée du roi en adaptant sa plume au style du XVIIème siècle), Les enfants d'Alexandrie est un roman passionnant mais qui peut aussi dérouter. Pour ma part, c'est toujours une grande joie de lire un roman de Chandernagor car elle rend l'Histoire vivante et on peut se l'approprier facilement à travers ses écrits. Une grande réussite, comme toujours. 

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    Couverture Belle Greene

    • Belle Greene, Alexandra Lapierre, Editions Pocket

    Mots-clés : Roman historique, Etats-Unis, XXème siècle, Belle Da Costa Greene, Morgan Library

    Belle da Costa Greene est un nom que vous avez peut-être croisé au cours de vos lectures sans forcément le rattacher à sa propriétaire ou bien il ne vous dit absolument rien. C'était mon cas avant de m'intéresser à ce roman d'Alexandra Lapierre : qui était Belle Greene, que l'autrice prend comme héroïne ? 

    Née dans le sud des Etats-Unis au XIXème siècle, Belle est née de deux parents afro-américains : son père fait même partie des premiers activistes de la cause noire en Amérique. Et pourtant, Belle et ses frères et sœurs, par le jeu de la génétique et des métissages, ont la peau et les yeux clairs L'idée vient alors à la jeune femme, ambitieuse, de changer d'identité et de devenir blanche. C'est ce que l'on appelait dans l'Amérique post-Guerre de Sécession le « passing », autrement dit, des descendants d'esclaves noirs qui se font passer pour Blancs. Mais la loi est alors très sévère : l'esclavage a beau avoir été aboli après le conflit, la condition de la population noire est encore très complexe dans le pays et, en vertu de la « One Drop Rule » autrement dit la loi de l'unique goutte de sang qui stipule qu'un seul ancêtre esclave fait de vous un Noir, Belle se met hors-la-loi et encourt des poursuites particulièrement sévères. Pourtant, la jeune femme va se hisser à des hauteurs qu'elle n'aurait pu envisager : elle deviendra bibliothécaire et conservatrice de l'un des magnats new-yorkais les plus célèbres de l'époque, John Pierpont Morgan, fondateur de la Morgan Library. Elle acquiert des connaissances inouïes en littérature mais surtout en livres anciens et devient une véritable experte qui écume toutes les ventes aux enchères pour dénicher des trésors destinés à la Morgan Library. 
    C'est le destin non-conventionnel de cette femme que l'autrice nous raconte ici, en plus des conditions de vie complexes des populations noires, soumises à un racisme ordinaire mais aussi institutionnel. Peut-être le destin de Belle Greene n'est que plus percutant car il est authentique. On s'attache à elle ou pas mais on ne peut pas ne pas admirer sa ténacité.   

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    • Souvenirs d'enfance, tomes 1 à 3, Marcel Pagnol, Editions De Fallois et Grasset 

    Mots-clés : Autobiographie, Souvenirs, XXème siècle, Nostalgie, Marseille, Provence

    Grande amatrice de romans ou textes qui évoquent une nostalgie heureuse, je me suis dit qu'il était enfin temps, cette année, de découvrir les Souvenirs d'enfance de Pagnol. Eh oui, contrairement à beaucoup d'entre vous, je ne les avais pas lus à l'école (du moins pas en intégralité). 

    Dire que j'ai aimé serait un euphémisme. Il y a quelque chose dans ces textes qui m'a énormément plu, la sincérité d'un enfant qui devenu adulte, raconte ses souvenirs avec certes la plume d'un homme fait, déjà romancier et dramaturge expérimenté mais qui redevient, le temps d'écrire ces trois textes, le petit Marcel, né à la fin des années 1890 au pied du Garlaban, à Aubagne. Pagnol se plaît à nous raconter sa Provence d'antan, les siens (son père Joseph, instituteur à Marseille, sa mère la discrète Augustine, l'oncle Jules avec lequel Joseph se plaît à débattre de politique et de religion), les fameuses parties de chasse dans les collines avec son ami Lilli des Bellons (la célèbre chasse à la bartavelle, par exemple). Il y a quelque chose de familier et de vraiment touchant dans ces textes qui, sans prétention, racontent l'enfance insouciante, les bêtises et les belles rencontres. Lire les Souvenirs d'enfance de Pagnol c'est immanquablement convoquer les nôtres. Fil rouge de mon été, les trois premiers tomes des Souvenirs ont été des petits moments agréables et suspendus, le temps d'une lecture. 

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    Couverture Hamnet

    • Hamnet, Maggie O'Farrell, Editions 10/18

    Mots-clés : Roman historique, Renaissance anglaise, Époque Tudor, William Shakespeare

    Maggie O'Farrell, autrice encensée par beaucoup et dont la réputation n'est manifestement plus à faire était encore pour moi une illustre inconnue jusqu'en juillet dernier, date à laquelle j'ai lu Hamnet. Je dois avouer que c'est avec réticence que je l'ai sorti de ma PAL même si j'avais prévu de le lire déjà un petit moment. Paradoxal, me direz-vous ? Mais juste avant de le lire, j'avais lu deux ou trois avis enchaînés qui étaient carrément mitigés. Alors oui, on a beau dire et répéter qu'un avis c'est subjectif (et c'est vrai) parfois malheureusement les avis mitigés ne sont pas qu'une question d'avis personnel...

    Là, pour le coup, c'était le cas puisque Hamnet est l'un des meilleurs livres que j'ai lus cette année. Oui oui. Imaginez l'Angleterre de la fin de l'ère élisabéthaine : nous sommes à l'été 1596 à Stratford. Une petite fille tombe malade alors qu'elle est seule à la maison avec son frère jumeau, Hamnet. Ce dernier doit aller chercher de l'aide...mais son père est loin, sa mère occupée à plusieurs lieues de là à ramasser des herbes et des simples. Lorsque les adultes s'avisent de la gravité de la situation, il est trop tard...mais peut-être pas pour celle que l'on croyait perdue. 
    Hamnet n'est pas un roman joyeux et pourtant, il est difficile de le lâcher : il raconte la perte, le deuil, la culpabilité, l'amour maternel et fraternel, le sacrifice. Surtout, il raconte, sans jamais le nommer, l'histoire (ou plutôt un pan de cette histoire) de l'histoire de William Shakespeare qui disparaît ici derrière des qualificatifs aussi vagues que le père, le mari, le fils. On sait d'emblée que c'est lui et pourtant, jamais il n'apparaît clairement, jamais il ne prend le pas sur le drame familial qui se joue dans sa maison en juillet 1596 et conduit à la disparition tragique de l'un de ses enfants. Et pourtant, ce deuil inspirera au père, au dramaturge, l'une de ses plus belles œuvres, Hamlet. Plusieurs siècles plus tard, Maggie O'Farrell s'empare de la légende, du drame familial des Shakespeare et en fait un roman de toute beauté et des plus émouvants. 

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    Couverture Les déracinés, tome 4 : Un invincible été

    • Les déracinés, tome 4, Un invincible été, Catherine Bardon, Editions Pocket

    Mots-clés : Roman historique, République dominicaine, XXème siècle, Saga historique, Saga familiale

    Cet été, c'est le cœur serré que j'ai lu Un invincible été, le cœur serré car c'est le dernier tome de la saga familiale et historique Les Déracinés, commencé avec le tome éponyme dans les années 1930 en Autriche. Depuis lors, on suit Almah et Wil, deux jeunes viennois et juifs qui fuient l'Autriche à la fin des années 30 et trouvent refuge en République dominicaine, où ils vont installer leur nouveau foyer. Depuis, on suit toutes les générations, d'abord les pionniers, puis leurs enfants, désormais la génération de leurs petits-enfants, des années 1980 à nos jours. 

    La suite des Déracinés, moins dense que ce premier tome qui, il faut bien le dire, était magistral, m'a peut-être à chaque moins conquise tout en me faisant passer malgré tout de très bons moments de lectures car c'est dans les pas de personnages auxquels on s'attache sincèrement que l'on découvre tous les grands événements internationaux d'après 1945 : la création de l'Etat d'Israël, l'assassinat de Kennedy, les manifestations pour les droits civiques aux Etats-Unis, la guerre du Vietnam puis, plus récemment, les attentats du 11-Septembre, puis le séisme en Haïti en 2012. 
    Ce que j'ai aimé dans cette saga et jusqu'au bout, c'est évidemment son développement et le fait que l'on suive des personnages qui ne sont pas des héros mais des personnages ordinaires. C'est donc avec joie mais aussi avec un peu de tristesse que j'ai laissé derrière moi Un invincible été mais surtout avec la conviction suivante : lisez Les Déracinés ! Amateurs de sagas historiques et familiales, vous serez très probablement conquis. 

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    Couverture La légèreté et le grave : Une histoire du XVIIIe siècle en tableaux

    • La légèreté et le grave : une histoire du XVIIIe en tableaux, Cécile Berly, Editions Passés Composés

    Mots-clés : Essai historique, XVIIIème siècle, Histoire de l'art, Peinture

    Quel beau travail associé d'une jeune historienne passionnée, Cécile Berly et des éditions Passés Composés qui nous proposent un très bel objet à la couverture rigide et aux pages en papier glacé, qu rend toute justice aux oeuvres qui sont présentées ici par l'autrice. 

    Evidemment, dans un livre d'à peine 200 pages, l'autrice ne peut brosser une somme complète de l'art du XVIIIème siècle, qui est particulièrement riche, mais elle nous offre, grâce au choix d'une dizaine d’œuvres représentatives une esquisse d'un art qui, en l'espace d'une centaine d'années, passe des tableaux galants et presque grivois des peintres des Fêtes galantes, aux grandioses compositions des néo-classiques, dont Jacques-Louis David, en France, sera l'un des chefs de file. 

    Passionnée depuis de nombreuses années par le XVIIIème siècle et plus particulièrement par le XVIIIème siècle français, j'ai bien évidemment beaucoup aimé cette lecture. C'est un très bon point de départ pour aller s'informer plus avant, une très bonne introduction et ce n'est pas parce qu'elle a dû faire preuve d'esprit de synthèse que Cécile Berly délaisse la précision, au contraire. Vous apprendrez beaucoup de choses avec ce petit livre au profil un peu vintage mais absolument passionnant, pour peu que vous aimiez l'Histoire de l'art et décortiquer les tableaux.

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    Couverture De pierre et de cendre

    • De pierre et de cendre, Linda Newbery, Editions Le livre de poche

    Mots-clés : Roman, Angleterre, Campagne anglaise, XXème siècle, Secrets de famille, Manoir

    Avant de lire ce roman en août, je ne l'avais littéralement jamais croisé, ni en librairie, ni même sur les réseaux sociaux. Je ne me souviens même pas comment je l'ai découvert. Probablement par le plus pur des hasards. 

    Et quand on dit que le hasard fait souvent bien les choses, c'est vrai ! De pierre et de cendre de Linda Newbery a été l'une de mes plus belles lectures de l'année : ne vous laissez pas attraper par la couverture douce et ses couleurs pastels qui sont trompeuses au possible ! Ce que vous allez trouver dessous n'est pas vraiment une intrigue douce et romantique. Dans les pas d'un jeune peintre devenu maître de dessin de deux jeunes filles dans un domaine isolé, nous découvrons, dans une ambiance feutrée, mystérieuse, parfois un peu inquiétante et gothique, les secrets de ce grand domaine, où vivent Miss Marianne et Miss Juliana, dans une relative solitude. Si leur père a veillé à leur donner le confort matériel, le jeune peintre se rend compte bien vite qu'elles ne sont pas heureuses et que l'une semble instable psychologiquement tandis que l'autre est en proie à une sévère mélancolie. Qu'est-il arrivé aux deux jeunes Miss Farrow pour qu'elles vivent ainsi quasi-recluses alors qu'elles sont encore très jeunes et quels secrets cachent-elles, avec l'aide de la dévouée Miss Agnew, leur gouvernante ? 

    J'avoue qu'en lisant le résumé, je ne m'attendais pas forcément à ce que j'ai lu par la suite mais j'ai été totalement conquise. Comme un roman d'ambiance, un roman à secrets, De pierre et de cendre nous permet d'avancer en nous fournissant peu à peu les clefs pour résoudre les énigmes et reconstruire le puzzle de vies en apparence sans histoires et qui pourtant, n'en sont pas moins brisées. J'ai beaucoup aimé cette lecture, pour les surprises qu'elle m'a apportée, pour son ambiance également parce que De pierre et de cendre est bien plus riche et dense qu'il n'apparaît au premier abord. 

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    Couverture La légende de Grace Darling

    • La légende de Grace Darling, Hazel Gaynor, Editions Milady

    Mots-clés : Roman historique, Romance historique, Faits réels, Secrets de famille

    Malgré d'évidents défauts, je ne peux que vous conseiller ce roman d'Hazel Gaynor qui n'est pas exactement la romance un peu facile et mièvre que j'attendais au départ.
    Connaissez-vous la légende de Grace Darling, qui donne son titre au roman ? Pour ma part, je dois avouer que je n'en avais jamais entendu parler auparavant et pourtant, une simple recherche sur internet vous permet d'en apprendre un peu plus sur cette jeune femme qui a bel et bien existé et vécu au milieu du XIXème siècle, avant de mourir de tuberculose avant ses trente ans. Grace Darling est la fille de gardiens de phare au large de l'Angleterre : une nuit de septembre dans les années 1840, elle aperçoit un bateau en difficulté non loin de l'île où elle vit avec ses parents. En pleine tempête, elle convainc son père d'aller chercher les naufragés, au péril de leur vie. Ils sauveront une dizaine de rescapés. La légende de Grace Darling est née.

    Abordant le fléau que peut être une célébrité non désirée, la trivialité de la curiosité humaine, La légende de Grace Darling est aussi une belle réflexion sur les secrets dans une famille, sur les liens filiaux. Roman à double-temporalité, romance certes mais aussi roman historique, ce livre a quelque chose de solaire : pourtant il aborde des sujets complexes, sérieux, notamment ceux cités ci-dessus. Comme je l'ai dit également, ce roman a quelques défauts : j'ai eu parfois du mal à me situer dans la généalogie de la famille Emmerson, que l'on suit une centaine d'années après Grace, dans les années 1930, dans le sillage de la jeune Matilda. Et si on finit par se douter de certaines choses, vraiment c'est plaisant à lire, sûrement parce que le fait que l'histoire de Grace Darling est vraie. Une lecture que l'on n'attend pas de prime abord mais que je recommande chaudement pour sa profonde beauté.

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    Couverture Les détectives du Yorkshire, tome 7 : Rendez-vous avec la menace

    • Les détectives du Yorkshire, tome 7, Rendez-vous avec la menace, Julia Chapman, Editions Robert Laffont

    Mots-clés : Cosy mystery, Bruncliffe, Yorkshire, Enquête, Roman policier, Duo d'enquêteurs

    Et de un ! Voici mon premier coup de cœur de l'année, sans surprise, avec ma série préférée : Les Détectives du Yorkshire. J'avais prévu de lire le tome précédent, Rendez-vous avec la ruse dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge. J'ai attendu quelques jours à peine et, trop curieuse, je me suis jetée sur le suivant, Rendez-vous avec la menace, qui lui faisait immédiatement suite.

    Ce roman a une forme de course-contre-la-montre minutée, on suit les habitants de Bruncliffe et nos deux fins limiers désormais bien connus, Samson et Delilah, dans une véritable chasse à l'homme et c'est littéralement passionnant. Bien sûr, si vous n'aimez pas spécialement les cosy mysteries et que oui, bon, Les Détectives du Yorkshire c'est sympa mais sans plus, vous ne comprendrez certainement pas mon coup de cœur qui, pour le coup, repose sur un ressenti personnel très fort. Comme tous les coups de cœur me direz-vous, le coup de cœur d'une personne ne sera pas celui d'une autre mais parfois, on peut avancer une plume particulière, le traitement d'un sujet...ici, je serai bien en peine de vous expliquer mon coup de cœur autrement que : ça devait arriver. J'aime tellement cette série que je me doutais bien qu'à un moment donné, l'un de ses tomes sortirait du lot et ce fut le cas avec le septième mais attention, entendons-nous bien : j'ai évidemment aimé les précédents mais celui-ci a un petit quelque chose supplémentaire. L'univers de la série s'étoffe dans ce tome et permet déjà, avant la conclusion qui surviendra dans un dixième et ultime tome, de débloquer quelques clés. Une saga des plus addictives sans nul doute et ça n'est pas près de se terminer !

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    Couverture Le bureau des affaires occultes, tome 1

    • Le bureau des affaires occultes, tome 1, Eric Fouassier, Editions Le livre de poche

    Mots-clés : Roman historique, Enquête, Roman policier, XIXème siècle, Révolution de juillet 1830

    Voici les débuts d'une saga prometteuse : imaginez le Paris en clair-obscur d'après les Trois-Glorieuses. Le règne de Louis-Philippe Ier n'a que quelques mois mais est déjà bien fragilisé. Et dans la capitale, le crime n'a pas cessé. On suit un jeune inspecteur solitaire et mystérieux, Valentin Verne, qui doit enquêter sur des morts étranges. Assassinats ou suicides ? La frontière est mince dans cette enquête et Valentin soupçonne rapidement que l'on pourrait maquiller habilement des meurtres en suicides. En effet, comment pouvoir soupçonner que le fils d'un éminent député ait été assassiné après que plusieurs témoins l'aient vu se jeter par une fenêtre ? Et pourtant...entre complots politiques et crime organisé, il s'en passe des choses, dans le Paris de 1830.

    J'aime l'univers immersif d'Eric Fouassier, qui a une plume directe, parfois incisive et qui s'adapte assez bien à toutes les époques qu'il décrit, que ce soit le Moyen Âge ou, ici, le XIXème siècle. J'ai apprécié l'ambiance assez sombre de ce premier tome, même si certaines choses peuvent mettre mal à l'aise (mais je pense que c'est voulu). Le bureau des affaires occultes est un premier tome qui appelle une suite et ça tombe bien, elle existe déjà car c'est vraiment le tremplin d'un univers qui ne demande qu'à se développer plus avant, porté en plus par des personnages intéressants et ciselés.

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    •  Jane Eyre, Charlotte Brontë, Editions RBA

    Mots-clés : Classique, Roman victorien, XIXème siècle, Romance

    Et voici mon deuxième coup de cœur de l'année. Dans le cadre de mon défi perso de l'année 2023 de lire plus de classiques, je m'étais dit que je relirais bien Jane Eyre, découvert il y a plusieurs années. J'avais gardé le souvenir d'une lecture riche et percutante mais je ne m'en rappelais pas en détail. Mais je suis arrivée à la fin de l'automne sans l'avoir lu et finalement, c'est vraiment sur le fil, le jour même de la clôture du Pumpkin Autumn Challenge que j'ai terminé Jane Eyre. En ayant un coup de cœur.

    Je suis donc vraiment ravie finalement de m'être décidée, même au dernier moment. La traduction de mon édition est un peu datée mais cela n'a rien enlevé au plaisir de lecture, j'ai passé un très agréablement moment. Les sœurs Brontë ont un style assez moderne, qui ne vieillit pas, je trouve et j'ai retrouvé ce qui m'avait tant plu initialement dans Jane Eyre : le couple iconique, l'héroïne inoubliable, d'une certaine modernité : ainsi, Jane Eyre n'est pas une héroïne passive, soumise aux désirs et souhaits des hommes, elle sait se révolter quand il le faut, opposer ses opinions quand il le faut. Une œuvre majeure de la littérature victorienne et qui saura séduire tous les amoureux de classiques à la plume fine et sensible et aux personnages complexes et bien dessinés.

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    •  Anne de Windy Willows, Lucy Maud Montgomery, Editions Monsieur Toussaint Louverture

    Mots-clés : Classique, XXème siècle, Héroïne féminine

    Anne est attachante, haute en couleurs, fantasque. Elle a beau grandir, c'est toujours avec bonheur qu'on la retrouve...surtout quand on la retrouve là où on ne l'attend pas ! Anne est maintenant une jeune femme, elle a quitté Avonlea et Green Gables mais y revient toujours comme dans un port d'attache réconfortant. Elle est fiancée, amoureuse et exerce un nouveau poste d'enseignante à Summerside. Elle doit s'habituer à un nouvel univers et parfois même à l'hostilité de certaines personnes, ce que dans sa profonde gentillesse et générosité, elle ne comprend pas toujours très bien.

    Anne de Green Gables est un univers tendre, enfantin mais pas aussi léger ni aussi simple qu'on ne pourrait le croire. Même si ce sont des romans jeunesse, ils ont séduits des millions de lecteurs partout dans le monde et pas que des enfants ni des adolescents. Même adulte, on peut prendre plaisir à lire ces romans plein de douceur et réconfortants, qui pourront vous distraire pendant une parenthèse un peu suspendue. Anne de Windy Willows est différent des tomes précédents, émaillé d'extraits de correspondance mais tout aussi agréable à lire, on suit Anne dans ses nouvelles pérégrinations et lire ses mots est une expérience assez sympathique. Le fait qu'elle grandisse, vieillisse mais sans jamais perdre sa sincérité et le charme de sa spontanéité est un énorme point fort et me la rend toujours plus attachante.

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    Et vous ? Quelles sont vos lectures de 2022 que vous souhaiteriez recommander ?


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